Colonisation (il y a 10.000 ans)
37 pages
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Colonisation (il y a 10.000 ans)

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Voici un " roman de semi-fiction archéologique, avec quelques allusions technologiques, mais basé sur des découvertes réelles ". Par Raymond Colle, Santiago 2011.

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Publié le 22 septembre 2011
Nombre de lectures 230
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Raymond Colle
COLONISATION
(IL Y A 10.000 ANS)
Santiago du Chili 2011
Avertissement Bien que ce roman puisse paraître à certains moments une nouvelle de science fiction, il n'en est pas ainsi. Comme le lecteur pourra l'apprécier au cours de sa lecture, il s'agit plutôt d'un roman de semi-fiction archéologique, avec quelques allusions technologiques, mais basé sur des découvertes réelles. Une très bonne synthèse en français de ces découvertes et bases scientifiques peut être trouvée dans le livre "La race de la Genèse", de Will Hart. Nous l'avons lu après avoir terminé la rédaction du présent roman, mais nous avons eu accès à de nombreuses autres sources, connues aussi par cet auteur, que nous citerons de temps à autre. Quelques sources citées sont de versions espagnoles, qui furent les plus accessibles pour nous. Pour différencier les sources des textes reproduits ici, nous utiliserons la couleur habituelle pour notre propre rédaction, le vert pour les citations d'auteurs modernes, et le rouge pour la traduction de légitimes textes antiques. *** Prologue “Pendant de nombreux millions d'années de son interminable commencement, l'Homme a été un fils sauvage de la nature; il survivait en cueillant des aliments qui croissaient librement, chassait des animaux sauvages, capturait des oiseaux et des poissons. Mais, juste quand les rassemblements humains étaient sur le point de disparaître, juste quand ils abandonnaient leurs foyers, quand leurs premiers développememnts "techniques" et artistiques s'estompaient, juste alors (entre 27.000 et 11.000 a.C.), tout à coup, sans motif apparent et, sans qu'on ne connaisse de période intermédiaire de lente préparation, l'Homme est devenu agriculteur. [..] Les études génétiques confirment les découvertes archéologiques et ne laissent aucune place au doute de ce que l'agriculture a commençé exactement là où l'Homo Sapiens avait surgi auparavent avec sa première et tosque civilisation: au Proche Orient.
Vers le septième millénaire a.C., l'arc de civilisation du Proche Orient était innondé de cultures de la glaise et de la céramique, qui élaboraient un grand nombre d'ustensiles, ornements et statuettes. Vers 5.000 a.C, au Proche Orient on créait des objets de glaise et céramique d'excellente qualité et aspect. Mais, une fois de plus, le progrès se ralentit et, vers 4500 a.C, selon les évidences archéologiques, il y eut une nouvelle régression. […]
Après, subitement, de façon inespérée et inexplicable, el Proche Orient fut témoin du fleurissement de la plus grande civilisation imaginable, une civilisation dans laquelle plongent fortement nos racines. Une main mystérieuse sortit l'Homme, une fois de plus, de son déclin et l'éleva à un niveau de culture, de connaissances et de civilisation bien supérieur.... En Mésopotamie.” (Extrait traduit de Z. Sitchin: "El 12º Planeta", pp.7-10)
"La différence cruciale entre les dieux et les extraterrestres à l'allure de dieux ne réside pas dans leurs propriétés mais dans leur provenance. Les entités suffisamment complexes pour être intelligentes résultent d'un processus évolutif. Si semblables à des dieux qu'elles puissent paraître quand nous les rencontrons, elles n'ont pas débuté comme des dieux."(R.Dawkins)
* Du Livre de la Genèse, Chapitre 6: "Les fils des dieux virent que les filles des hommes étaient bien, et prirent pour épouses à celles qu'ils préféraient centre celles-là. [...] Les nefilim étaient sur la Terre, en ces jours là et aussi  ua es fils des dieux cohabitaient avec les filles d'Adam et elles leur donnaient des fils. Ialpsr fèus,reqnt lneds  lpuissants de l'Étermité, le Peuple du Shem." Du II Livre des Rois, Chapitre 21: "Manases ... se prosterna devant toute l'armée du ciel et lui rendit culte."
*** Bref dictionnaire sumérien important ici
L'ancien langage sumérien date d'il y a plus de 6.000 ans. On trouvera communément dans notre texte les mots suivants, dont nous précisons ici le sens originel:
- "Adama" (Adam) vient deadamatu(terre rouge obscure) etadatnu(sang), ce qui signifie "fait de boue et sang" - "Abzu" (d'où provient 'abysme'): Monde Inférieur, Pays des Mines (sud de l'Afrique) - "Dyaus", vient de 'din.gir', «les purs des fusées ardentes»; d'où l'on deriva Zeus, Deus, Dios et Dieu, comme aussi Jupiter (à partir de Dyaus-Piter, un des dyaus) - "Nefilimapparait aussi dans la Bible): derivé de la racine sémitique NFL («" (terme qui être lancé vers le bas»), signifie «ceux qui furent lancés à la Terre», «fils des divinités qui, aux temps primitifs, tombèrent des Cieux à la Terre» -Shem" = nef spatiale (habituellement mal traduit, par refus de son sens originel)  " - "Igigi": «ceux qui tournent et voient», «trop hauts pour l'Hummanité»: ceux qui ne descendaient pas des véhicules spatiaux "Anunnaki": «qui descendirent du Ciel à la Terreceux », dieux (dyaus) "de base", chargés du travail   -sur la Terre. [Selon Sitchin, "El 12º Planeta", p.91]
Chapitre 1. Disparu
Le commissaire Servais avait reçu ce jour-là un avis peu commun: un professeur de l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve n'était pas apparu pour dicter ses cours, au début de l'année académique, et les autorités de sa faculté n'avaient pas réussi à le contacter. Comme il n'y avait pas de bureau de la PJF dans cette petite ville universitaire, la communication avait été reçue à la centrale de Bruxelles et le rapport avait été remis au bureau de Servais. Il indiquait que l'auteur de l'appel était André Machtens, le doyen de la Faculté de Philosophie, Arts et Lettres de l'UCL, de qui dépendait le Département d'Histoire et Archéologie auquel appartenait le professeur perdu, de nom Jean Pollion.
Servais téléphona alors au numéro signalé et se fut mis en rapport avec le doyen Machtens. - Le professeur Pollion aurait dû commencer ses cours la semaine dernière -expliqua se dernier-, mais il ne s'est présenté ni pour la cérémonie d'inauguration de l'année académique ni pour les deux premières classes. Il n'a pas plus averti son assistante, comme il aurait dû le faire au cas où il serait malade, pour que ce dernier le remplace. L'assistante a téléphoné chez lui, mais personne ne répond, sauf le répondeur automatique qui continue à avertir que le professeur est en cours d'expédition archéologique et rentrera fin août. La jeune fille m'a donc averti, pensant que je pourrais contacter un membre de la famille qui aie quelque nouvelle du professeur. Mais nous n'avons aucune donnée au sujet de sa famille, ce qui ne nous a pas permis d'en savoir plus, et ceci m'a poussé à recourrir à vous pour dénoncer ce qui semble être une disparition. - Vous avez bien fait malgré que vous n'auriez peut-être pas dû attendre aussi longtemps. Les pistes, malheureusement, tendent à s'effacer avec le temps ou de "se refroidir", comme nous disons, nous. - Il est fréquent qu'un professeur manque à une classe et ce n'est pas une raison pour dénoncer sa disparition. A peine ais-je su qu'il avait manqué une seconde fois et que son téléphone n'était pas à jour, j'ai fait la démarche. - D'accord. Je vais vous envoyer un inspecteur pour que vous lui donniez tous les détails possibles et pour qu'il parle avec l'assistant. Cet après-midi même, cela vous convient? - D'accord. Je l'attendrai et lui donnerai priorité. J'espère que rien de grave ne sera arrivé au docteur Pollion et qu'on le retrouvera sain et sauf. C'est notre meilleur expert en cultures antiques. - Bien. Racontez tout cet après-midi à mon inspecteur. Entre-temps, j'enverrai aussi un de mes hommes à investiguer la résidence du professeur. Vous pourriez me donner son adresse? - Je vous passe ma secrétaire: elle pourra vous la donner. - Merci. Au revoir! - Au revoir!   
Après avoir reçu l'adresse, Servais appela un de ses subordonnés, l'inspecteur Jef Trompel, et lui raconta la conversation, le chargeant de l'enquête. Il devait aller tout de suite à la maison du professeur puis, après, à l'université.
L'archéologue vivait à l'avenue des Dryades, à la commune de Boitsfort. Trompel prit le bus 33 qui le menait jusqu'aux "Trois Tilleuls", à deux pâtés de maisons. Jean Pollion vivait seul, ayant hérité la maison de ses parents. Mais il avait une servante du magreb qui allait faire le nettoyage deux fois par semaine et s'occupait aussi de porter le linge sale au lavasec et de l'en retirer. Elle était heureusement là à ce moment, et Trompel n'eut pas à forcer la porte, bien qu'il eut du mal à obtenir que la femme le laisse entrer. Sa carte de police finit par la convaincre, mais elle ne répondit à ses questions qu'à demi-mots, clairement effrayée par le policier.
Il n'y avait pas trace de l'occupant et la femme de ménage confirma qu'elle ne l'avait pas vu depuis deux
mois. Le détective chercha inutilement un ordinateur. Sans doute avait-il un portable et l'aurait emporté. Ou bien il travaillait uniquement sur l'ordinateur de l'université. Tout était en ordre dans la maison et rien ne permettait de penser à un séquestre. L'employée confirma que le propriétaire aurait déjà dû être de retour et était fâchée parce qu'il ne lui avait pas payé le dernier mois. Mais Trompel ne put rien en tirer de plus. Il rentra ainsi bredouille à son bureau, prit quelques notes pour son rapport, et se prépara à partir pour Louvain.
Après avoir déjeûné (dîné, selon la nomenclature belge), il se rendit à la Gare Centrale pour prendre un des trains qui, chaque demi-heure, menaient à la petite ville universitaire de Louvain-la-Neuve. A la place Blaise Pascal se trouvait la Faculté de Philosophie, Arts et Lettres, dont dépendait le Département auquel était adscrit Jean Pollion. Le doyen, qui l'attendait, renvoya une autre visite et le reçut immédiatement, lui expliquant que l'académicien aurait dû être revenu d'une expédition archéologique dans le Golfe Persique, à laquelle il participait durant les mois de vacances afin de ne pas perturber le programme d'enseignement. Mais il ne s'était pas présenté ni avait envoyé de ses nouvelles. ion co e financement provenait exclusivement dLe'es xÉpémdiirtats Arambepst aeitt,  aàv epca rlt' alpesp utie cohffniicciieeln ds,e  dlea uFxa acuutlrtée,s  emnasies ilgnants accompagnaient le professeur: le docteur Gordon Harris, de l'Université Nationale Autonome de Mexico et le professeur Heinz Kauffman, un éminent lungüiste allemand, expert dans les anciennes langues de Mésopotamie.
- Vous avez tenté de contacter ces personnes? -demanda Trompel. - Bien sûr. Mais ils sont introuvables. Le téléphone de Kauffman ne répond pas et à l'UNAM on répond que le docteur Harris est en vacances aux Etats-Unis et rentrera la semaine prochaine. - Quel était l'objectif du voyage au Golfe Persique? - Jean Pollion est un expert en sumériens et recherche les origines de la civilisation dans cette région. Il en a étudié divers documents qui parlent de colonisateurs venus avant l'innondation du golfe, ce qui l'a porté à penser qu'il pourrait y avoir là des ruines submergées des premières villes, qui seraient alors les plus anciennes du monde. - Et quand devait-il être de retour? - Comme vous le savez, nous inaugurons l'année académique le premier lundi de septembre, soit il y a une dizaine de jours. La coutume est que tous les professerus titulaires soient présents à la cérémonie, mais ce n'est pas obligatoire. Nous ne nous sommes pas inquiétés jusqu'à ce que son assistante m'a averti qu'il n'était arrivé à aucune des deux premières classes et que son téléphone donnait toujours un ancien message. C'est alors que j'ai décídé de faire appel à la police. - Il aurait donc dû revenir du Golfe fin août? - Exact. Je ne sais pas la date exacte. Il est possible que son assistante en sache plus. Elle pourra aussi vous informer plus en détail sur le programme de recherche et les plans du professeur. Je lui au demandé de venir pour que vous puissiez l'interroger. Elle doit vous attendre maintenant dans l'antichambre. Si l'unversité peut faire quelque chose de plus pour vous, avertissez-moi. Mais je suis sûr qu'elle pourra vous être plus utile que moi pour aider à trouver le professeur et découvrir ce qui s'est passé. - D'accord et merci. Je ferai mon possible pour tout combiner avec elle. Au fait, comment s'appelle-t'elle? - Marguerite Luyckx. - Bien. Au revoir.  - Merci monsieur Trompel et bonne chance. Pourvu que vous puissiez nous le ramener sains et sauf!
Marguerite Luyckx attendait effectivement le détective auprès de la secrétaire du doyen. C'était une jeune fille de vingt-cinq ans, frêle, blonde et avec de grands yeux verts. Pendant qu'elle conduisait Trompel au bureau où elle travaillait, elle lui expliqua qu'elle préparait son doctorat en histoire et que le
docteur Pollion était son directeur de thèse car elle recherchait les éléments qui unissaient entr'elles toutes les premières civilisations, depuis l'Asie jusqu'à l'Amérique, en passant par le Moyen Orient. C'est pour cette raison qu'elle avait été admise comme assistante l'année antérieure et avait collaboré à ses classes. En l'absence de son mentor, elle s'était vue obligée de le remplacer pour dicter la matière correspondante au semestre, en se basant sur le plan de l'an dernier. Trompel lui demanda quels étaient les plans de l'expédition de Pollion. Elle explica alors qu'elle avait été préparée pendant un an et que le voyage avait été fixé pour juillet et août pour ne pas perturber le programme de cours des trois chercheurs: Pollion, Harris et Kauffman. Gordon Harris était un archéologue américain installé au Mexique, qui travaillait pour l'UNAM et pour le Musée National d'Archéologie. Il explorait les relations entre les sumériens et les mayas, thème sur le lequel il disposait de plusieurs indices. Heinz Kauffman, de Berlin, les accompagnait pour les aider à relire et interpréter les copies des plaquettes sumériennes qui leur servaient de pistes et, éventuellement, traduire celles que -avec de la chance- ils espéraient trouver au fond de la mer. Ils avaient loué pour un mois un navire d'exploration des entreprises Cousteau, avec un équipement électronique d'exploration et cartographie sous-marine ainsi qu'un groupe d'hommes-grenouilles pour les aider en cas de trouver les ruines qu'ils cherchaient au fond du Golfe Persique. ls avaient renco es lEollceal ilsuaiti opna relxai gaeuasits id edse sp erdimfifsi cdu'lItréask , qdue'is États-Unis (enconrter échargpéosu rd eo lbat esnéicru rlietés  daeu tcoer ipsaatyiso)n est:  dlea  l'Arabie Séoudite, qui contrôlaient tous le golfe. Gordon Harris avait obtenu l'autorisation américaine grâce à ses contacts avec des sénateurs qui patrocinaient quelques uns de ses projets et, par ce conduit, aussi d'Irak. L'expédition étant financée par Ben Rashid, un important sheik propriétaire de puits de pétrole, l'autorisation de l'Arabie -autrement impossible d'obtenir- provint grâce à ce dernier.
- Je suis fort surpris que vous pensez établir des relations entre les mayas et les sumériens -dit Trompel, qui avait quelques connaissance d'histoire de l'art-. Il y a vraiment des indices ou c'est une idée folle de cet américain? - Le docteur Harris n'a rien de fantaisiste. Il y a efectivement des indices sûrs que tant les africains comme des gens de l'est de la Méditerrannée ou de la zone mésopotamique sont arrivés en Amérique il y a des milliers d'années. Je vous recommande de jeter un coup d'oeil, si vous en avez le temps, sur les têtes olmèques, qui ont sans aucun doute des traits clairement africains, et les têtes de Tres-Zapotes, qui ont des traits sémitiques. Le livre "Gateway to Atlantis" [ "Les routes de l'Atlantide" ], de Andrew Collins, peut vous illustrer en détail sur ce sujet. Et, malgré son titre, il ne traite d' aucune fantaisie sur l'Atlantide. Laquelle, d'ailleurs, est de moins en moins considérée comme un mythe bien que sa localisation reste objet de controverse. [ Note: On ne sait rien de l'arrivée d'africains en Amérique avant Colomb, ce qui fait des têtes olmèques un grand mystère. ]
- L'Atlantide n'est pas un mythe? - Tout semble indiquer que non. Vu que l'histoire du déluge universel apparait dans de nombreuses cultures, tant en Inde qu'en Amérique et en Asie Mineure, les probabilités de ce que non seulement de petits villages mais aussi des vraies villes aient été submergées par les flots ne sont pas simplement hautes sinon très sérieusement établies, comme dans le cas de la première colonisation mésopotamique qu'étudie mon professeur. J'ai ici une reproduction qui vous montrera que le déluge doit avoir été connu, par exemple, par les mayas: on l'appelle "le Noé maya".
[Reproduction de D.Childress, "Les technologies des dieux", p.62]
Luyckx continue à expliquer: - Le récit du déluge le plus connu est celui de la Bible, mais nous sommes assez convaincus que ce dernier est une version tardive d'un récit sumérien bien plus ancien. Les excavations géologiques démontrent que la Méditerrannée et la Mésopotamie souffrirent une grande inondation entre les années 4.000 et 3.500 a.C., appellée la Transgression Flandrienne, qui fit monter de trois mètres le niveau des mers. Cette inondation ne put détruire les villes et ne correspondrait donc pas au vrai déluge, qui daterait plutôt d'il y a 10.000 ans, époque de la fin de la dernière grande glaciation, quand le détroit d'Ormuz s'ouvrit et laissa entrer la mer. S'il y avait là des villes ou groupements humains, elles furent rasées. Les côtes actuelles du Golfe Persique datent de 8.000 a.C.
L'une des plus anciennes tablettes sumériennes qu'on ait trouvées, où l'on parle du "navire royal qui descendit du cielcités, dit que les dieux se fâchèrent pour les" et de la fondation des cinq premières fautes des hommes et décidèrent leur châtiment par le déluge. Mais l'un des dieux eut pitié et dit à Zisudra -le Noé sumérien-: "Prend ma parole, écoute mes instructions: une inondation couvrira les centres de culte pour détruire la semence de l'humanité. C'est la décision, la parole de l'assemblée des dieux." Il manque ensuite un morceau de tablette, probablement avec des instructions pour que Zisudra construise un bateau, puis le texte continue: "Toutes les tempêtes, exceptionnellement puissantes, attaquèrent ensemble et le déluge couvrit les centres de culte. Pendant sept jours et sept nuits, le déluge couvrit le pays et le grand bateau fut secoué par la temête sur les grandes eaux." Cela concorde de façon extraordinaire avec le récit biblique sur Noé (Genèse 6,13-17), bien que le déluge y dure quarante jours au lieu de sept. (S.N.Kramer: "History begins at Sumer", Univ.of Pennsylvania Press, 1991)
Ces anciens textes sumériens nomment cinq villes construites "avant le déluge": Eridu, Badtibira, Larak, Sippar et Shurrupak. On a trouvé des ruines de plusieurs de ces villes en Irak, mais la plus ancienne, Eridu, date de 5.000 a.C., ce qui signifie que tant elle comme les autres ont été construites après le déluge et bien plus au nord de leur position originale. Ce sont les ruines prédiluviennes que le professeur Pollion espère trouver sous les eaux du golfe.
- Vous avez accès au bureau du professeur et à ses documents? A son ordinateur? - Bien sûr, vu que je dois parfois le remplacer. Vous voulez les voir? - Cela me semble indispensable. C'est le premier endroit où je dois chercher des pistes maintenant, car je n'ai rien trouvé à son domicile. Après, je tenterai de toucher ses conpagnons de voyage. J'espère que vous pourrez m'indiquer comment les contacter. - Nous trouverons ces informations dans son bureau. C'est au deuxième étage. Je vous y mène. Je ne
m'étonne pas de ce que vous n'ayez rien trouvé chez lui: à peine s'il y dort. Il est toujours ici, dans son bureau, à la bibliothèque ou en classe. Ou en expédition.
Ils montèrent par l'escalier, lequel -à son arrivée au palier du deuxième étage- ouvrait sur deux longs couloirs remplis de portes de chaque côté. - Celui-çi est l'étage des professeurs d'histoire -dit la jeune fille, en avançant vers la gauche-. Le bureau de mon tuteur est presqu'au bout.
Arrivés face à la porte 223, elle sortit une clé et ouvrit. La pièce était petite, de pas plus de deux mètres sur trois, avec une table, deux chaises et des étagères sur deux des murs, alors qu'une fenêtre envoyait le plus de lumière vers le mur qui était face à la porte. Comme dans tous les bureaux d'académiciens, les planches étaient pleines de livres et de documents, sauf de rares espaces réservés à une grande carte du Moyen Orient et à quelques photos de cités en ruines et une reproduction qui semblait être un agrandissement d'une tablette couverte de caractères cunéiformes. Le professeur ne pouvait mieux proclamer sa spécialité.
- Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de papiers qui puissent vous être utiles -lui dit-elle alors-. Tout le travail du professeur est dans son ordinateur avec une copie dans le serveur de sécurité de l'université. Il doit aussi, bien sûr, avoir emporté le plus important dans son portable, pour l'expédition. - Puis-je consulter sa machine? - Il ne devrait pas y avoir d'inconvénient. Il n'encryptait pas ses archives. Son password d'entrée est "nefilim", un mot sumérien très suggestif pour lui. Je suis sûrement la seule à le connaître, pour pouvoir accéder à ses notes de cours en cas de son absence.
Trompel s'assit face à l'ordinateur, l'alluma, se susprit en voyant qu'il n'ouvrait pas un écran Windows sinon Linux -système d'exploitation généralement réservé à de plus experts mais excellent pour manipuler des bases de données interactives-, séleccionnat l'accès "General" et écrivit la clé "nefilim". Plusieurs dossiers apparurent, l'un desquels avait comme nom "Bib-Atlantide" et un autre "golfepersique". Il montra celui-çi du doigt: C'est le directoire de son expédition? -- Oui. Et dans cet autre, marqué "En cours", vous trouverez les dernières choses qu'il a fait et son calendrier. - D'accord. Je ne voudrais pas vous quitter plus de temps et il n'y aurait pas de sens à ce que je reste ici à étudier tout cela. Je vais copier ces deux dossiers sur mon pendrive et je les explorerai à mon bureau. Si vous découvrez autre chose qui puisse m'aider, téléphonez-moi -et il lui passa une carte de visite-. Si j'ai besoin d'autre chose, je vous avertirai. Comment pourrais-je vous toucher? - Vous pouvez me laisser un message auprès de la secrétaire de la faculté ou m'envoyer un courriel à joluyckx@ucl.be. Je vous suggère de copier aussi le "Bib-Atlantide": il y a là des éléments clés au sujet des dernières découvertes historiques faites à Ténérife et qui ont été un des principaux motifs qui ont poussé le docteur Pollion à mettre en route son expédition. - D'accord. Merci. Bonne chance pour vos cours! - Merci aussi. Pourvu que vous nous rameniez le professeur! C'est un brave homme et un grand expert!
De retour à son bureau de Bruxelles, Trompel alluma son ordinateur et y passa les dossiers copiés à Louvain. Il se connecta ensuite au Registre de la Population pour chercher les membres de la famille de Pollion. Ainsi, il découvrit que ses parents étaient morts deux ans auparavent et qu'il ne lui restait qu'une soeur vivant à Namur. Il passa à la connexion spéciale de la PJF avec la compagnie téléphonique et obtint le numéro de Joséphine Pollion. Comme il était déjà plus de six heures du soir, il comptait la trouver chez elle et elle lui répondit en effet immédiatement. Il se présenta et lui demanda si
elle avait des nouvelles de son frère.
Il est parti à la mi-juillet pour l'Arabie Séoudite. A ce que je sais, il devait s'y embarquer pour réaliser -des explorations sous-marines dans le Golfe Persique et devait revenir les derniers jours d'août pour reprendre ses cours à l'université début septembre. Pourquoi la police me demande-t'elle cela? Il lui est arrivé quelque chose? - Le fait est qu'il n'est pas arrivé pour commencer ses cours et le doyen de sa faculté s'est inquiété, nous dénonçant sa possible disparition. Votre frère n'aurait pas dû vous avoir contacté à son retour? - Oh, c'est le typique savant distrait! S'il a trouvé quelque chose d'enthousiasmant, il aura été obnubilé par sa trouvaille et la publication qu'il pourrait en faire. Comme cela est arrivé plus d'une fois, je ne trouve rien d'étrange s'il se passent deux ou trois mois sans rien savoir de lui, surtout lorsqu'il part en expédition. - Je comprends alors que son retard ne vous inquiétait pas. - Pas du tout. Mais s'il ne s'est pas présenté à l'université, je m'inquiète maintenant. Il était très  respectueux de ses obligations envers ses étudiants. Sans doute que son assistant, à la faculté, devrait pouvoir vous aider: il doit être au courant de son calendrier et de ses plans. - J'ai déjà parlé avec elle, et c'est elle qui a alerté le doyen de son absence. - Je le regrette beaucoup. J'espère que vous pourrez le trouver et que rien de grave ne se sera passé. Je vous en prie: maintenez-moi au courant! Maintenant, vous m'avez sérieursement inquiétée. - Vous pouvez y compter. Merci, madame Pollion. - Au revoir, inspecteur.
Trompel calcula l'heure et pensa que c'était une bonne heure au Mexique pour parler avec Gordon Harris. Il avait obtenu ses numéros de téléphone et, à cette heure, il devait être chez lui. Quelqu'un lui répondit d'abord en espagnol, langue qu'il parlait suffisemment bien pour expliquer qu'il désirait parler personnellement avec l'archéologue et comprendre qu'on lui demandait de patienter. Quelques minutes plus tard, il commençait la conversation avec l'intéressé, lui expliquant les raisons de son appel et l'inquiétude surgie à l'université.
Gordon s'étonna du retard mais explica qu'il avait laissé Pollion à Dubai, où il photografiait les tablettes trouvées au fond du Golfe Persique, et travaillait avec le docteur Kauffman à leur traduction. C'était le 15 août et Pollion avait sa date de retour fixée pour le 24. - Peut-être qu'il s'est enthousiasmé avec une découverte dans ces textes et il est même possible qu'ils soient retournés en mer. Ils parlaient de louer le bateau pour une semaine de plus, parce que l'expédition eut beaucoup plus de succès que prévu et ils voulaient râtisser une zone subaquatique plus ample que l'initiale. - Ils avaient découvert quelque chose de si important pour retourner inmédiatement et chercher encore plus? - Nous avons trouvé les fondations d'une grande construction et, à l'intérieur, une espèce de petit dépôt de tablettes précunéiformes. A ce que j'ai pu lire de celles qu'avait déjà traduites Müller, un texte disait que"les dieux vinrent du ciel et divisèrent la mer" et que le créateur était "au coeur du ciel". Il avait créé le monde par étapes (comme le dit la Bible) et il y eut plusieurs essais ratés de création de l'homme, avec de la boue et du bois, jusqu'à ce qu'il combina "une semence et du sang". Le premier homme pouvait voir toute la Terre, qui était ronde, et cela ne plut pas aux dieux qui lui réduisirent la vision. Il fut créé pour rendre culte aux dieux et les servir (travailler pour eux). Vous ne croyez pas que cela pouvait nous pousser à chercher davantage? Nous savons qu'il y eut cinq villes avant le déluge. Ce que nous avons trouvé correspond sans aucun doute à l'une d'elles, peut-être la première, et il faudra d'autres expéditions pour chercher les autres. Mais nous avons trouvé un édifice. N'y en a-t'il pas d'autres tout près? Ayant encore du temps, Pollion et Kauffman, avec ce qu'ils ont traduit, pourraient
bien avoir convaincu Ben Rachid de leur financer une autre semaine en mer. - D'accord. Donc Kauffman est celui qui peut en savoir le plus maintenant au sujet de Pollion. - Probablement. - J'essayerai de le contacter. A propos, avez-vous trouvé quelque chose qui relie les sumériens au Mexique? L'assistante de Pollion à l'université m'a dit que vous cherchiez ce genre d'information. - Il y a en effet des textes présumériens qui désignent les travailleurs humains comme "têtes noires . " Mais, à ce que j'ai pu lire maintenant, rien n'indiquait des voyages vers le couchant. - Je le regrette. J'espère que vous aurez plus de chance dans l'avenir. Merci pour vos informations. - Si je puis encore vous être utile, ne doutez pas de m'appeler. ET informez-moi de vous progrès, je vous prie. Le retard de mon ami me cause aussi de l'inquiétude. - Je vous maintiendrai au courant. Au revoir. Au revoir. -
Trompel passa à son propre ordinateur les dossiers de son pendrive. Il ne pouvait les lire tout de suite car il avait aussi d'autres affaires à suivre. Vu l'heure, il les laissa pour le lendemain. Comme l'avait siggéré Marguerite Luyckx, il commença alors par la farde "Bib-Atlantide", qui le surprit énormément. C'était un matériel qui n'avait pas encore été publié. Et ce sont les premiers chapitres qui suivent.
Chapitre 2. Les dieux descendus du ciel
Las paléolingüistes de l'Université de La Lagune, à Ténérife, et de quelques autres universités à niveau mondial, avaient travaillé plus de deux ans á traduire les fameuses plaques trouvées dans les "catacombes" de Los Órganos, une fameuse falaise du nord de Ténérife (voir "Omyx: Encuentro Interplanetario"). Et les techniciens en microfilms, joints aux experts en informatique, avaient travaillé presqu'autant de temps pour agiliser la transposition des microarchives omyxiennes en documents que les lingüistes puissent lire.
Les plaquettes, dont on trouva des milliers, étaient faites d'un matériel semblable à du verre, parfaitement rectangulaires et presqu'entièrement noires. Mais, avec attention, on pouvait découvrir de petits points translucides, qui leur donnait l'apparence de microfiches. En utilisant des agrandisseurs photographiques, on avait découvert alors que chaque point translucide était en réalité l'équivalent d'un micropoint rempli d'une sorte d'écriture. Les premières études montrèrent qu'il s'agissait d'une espèce de forme primitive de grec combinée avec des pictogrammes de style égyptien, et l'on put déterminer -grâce à quelques substances qui leur étaient adhérées, qu'elles devaient avoir une antiquité supérieure à six mille ans. Le matériel des plaques elles-mêmes ne put être totalement identifié: il s'agissait d'une espèce de céramique, mais plusieurs de leurs composants étaient totalement inconnus sur Terre. Personne ne put expliquer comment avait pu être obtenue la transparence des points et moins encore comment ils avaient pu être microgravés.
La presse, qui sul't Adtlea nltai dde"é,c ocuarv el'rtuen e mdaei sl épgaesn ddeus  cdoenst eÎnu,  Cbaanpatirsieas  rparpéitdeenmdaeinetn tl' eqnus'eellmebsl eé tacioemnt mlee  "Bibliothèque de les vestige de cette zone engloutie. Les paléontologues qui étudiaient les écrits mis à jour furent énormémement surpris et déroutés par leur variété et complexité. En appelant au cunéiforme, au grec primitif et à l'égyptien le plus ancien, ils pouvaient traduire près de quatre-ving pour cent des mots, mais même ainsi la plupart des textes restaient incompréhensibles pour eux. Ils contenaient beaucoup de formules apparemment mathématiques ou chimiques et des schémas de physique. Les graphiques et
dessins étaient généralement plus faciles à interpréter et ce furent finalement des physiciens et des mathématiciens qui aidèrent le plus à interpréter le matériel découvert et à développer un nouveau dictionnaire. Il fallut des années pour reproduire les textes trouvés et des universités du monde entier constituèrent des équipes interdisciplinaires destinées à l'étude des microfiches. C'est ainsi qu'apparut un ensemble de plaques qui racontait l'histoire de ceux qui les avaient confectionnées.
Ce qui suit est la traduction des "Chroniques de la colonisation du système solaire" par les omyxiens.
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La grande nef des colons était arrivée finalement au système Shamash et était repassée de la quatrième à la troisième dimension. L'appareil, de plus d'un kilomètre de long, enmenait près de vingt mille personnes, toutes spécialistes dans divers secteurs du savoir, et l'équipement dont elles pourraient avoir besoin pour travailler sur de nouvelles planètes. Le voyage leur avait pris dix mois de la quatrième dimension de l'espace, en utilisant la seule façon pratique -à cette époque- pour aller d'un système stellaire à l'autre sans perdre de nombreuses années. Cela était possible grâce à leur connaissance des six dimensions de l'espace-temps et à l'existence des moteurs hyperlumineux combinés avec les champs antigravitationnels.
Dans le navire voyageaient des représentants des deux peuples qui habitaient Omyx: les kentois (centaures) et les néfiliens (nefilim). Les kentois avaient été des guerriers et étaient les spécialistes en travaux lourds et utilisation de machines. Les néfiliens étaient des spécialistes des arts et des sciences mentales: depuis la philosophie jusqu'à l'informatique. Ils dominaient aussi l'astronomie, et celle-çi combinée avec les mathématiques, leur avait permis de résoudre les problèmes des voyages interstellaires.
Les scientifiques néfiliens savaient depuis longtemps que l'espace n'a pas trois dimensions mais cinq, malgré que nous ne sommes capables de n'en observer que trois avec nos sens et que les autres dimensions n'ont aucune importance au niveau local. Mais cette connaissance et celui du comportement fluctuant de la quatrième dimension spatiale était fondamentale pour les voyages spatiaux à longue distance. Dans la quatrième dimension, les distances de l'espace qui nous semblent planes dans les différentes directions apparaissent en réalité comme formées par une suite alternée de courbes, comme les vagues de la mer. Mais ces "vagues" ne sont pas statiques: elles se meuvent constamment, s'applatissant ou se relevant, se rapprochant ou s'éloignant. Ainsi, la géographie astronomique montre de constantes variations en matière de distances relatives. Si nous prenons une carte sur papier avec quelques systèmes stellaires et nous faisons que cette feuille forme des plis comme un accordéon, nous pouvons voir que quelques étoiles se rapprochent. Les unes seront sur le haut d'une crête et les autres dans un creux. Ainsi, le meilleur moyen de voyager d'une étoile à l'autre, écourtant la route (et le temps de voyage) est de la faire par la quatrième dimension quand les deux étoiles sont sur le haut de leur vague et quand ces vagues se rapprochent le plus.
Cela implique, évidemment, de disposer d'une technologie qui permette de traverser les barrières de la troisième dimension et d'utiliser la quatrième. Mais, même ainsi, le voyage pourrait être très long si l'on utilisait les moyens de transport conventionnels. Bien que les néfiliens connaissaient déjà les bases de la translation quantique, ce système n'était pas encore applicable à des vaisseaux de passagers. Ni même à des nefs d'exploration automatique, car la transformation quantique nécessaire affectait les mémoires artificielles. Mais ils connaissaient parfaitement la technologie de lévitation magnétique et, avec celle-çi, ils avaient développé la capacité de construire des vaisseaux à capacité antigravitatoire, ce qui permettait que personne, à l'intérieur, ne sente les effets de l'accélération, aussi élevée soit elle.
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