Contes, légendes et récits du Nord-Pas-de-Calais
146 pages
Français

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Contes, légendes et récits du Nord-Pas-de-Calais , livre ebook

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Description

Les contes et légendes du Nord-Pas-de-Calais constituent un patrimoine culturel que les « gens du Nord » ont tissé à partir de leur environnement naturel, de leur histoire, de leurs réjouissances ou de leurs terreurs. Ils l’ont tout naturellement transmis à chaque génération au cours des longues veillées hivernales. Nous entrons ici dans un monde étrange et merveilleux, où nous suivons de majestueux géants qui se balancent, tournent et glissent sur les pavés en une marche rituelle. Nous célébrons les exploits de Gayant à Douai, Lydéric à Lille, Martin et Martine à Cambrai, Jean le Bûcheron à Steenvoorde, Jean le Corsaire à Calais. Il faudra nous méfier de la sorcière Marie Grauette tapie dans les marais de Saint-Omer, mais aussi de la jument blanche, des pierres levées, des dragons, et surtout de la Mort qui rôde autour du poirier de Misère… Heureusement, nous rirons des facéties de Culotte verte, de la Guerliche et du P’tit Crinchon !

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 36
EAN13 9782813816689
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0040€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tipen
Conte recueilli par Pol de Mont dans le Brabant vers 1887.
Tippen revenait du marché, complètement saoul, quand il tomba dans le fossé et y resta allongé. Sa femme vint le chercher : – Tippen, il faut rentrer à la maison ! – Non pas, répondit Tippen, à moins qu’on ne m’y conduisît ! – Chien, dit la femme, mords Tippen ! – Oh, que non ! dit le chien.  Et le chien ne voulut pas mordre Tippen et Tippen ne voulut pas rentrer à la maison, à moins qu’on ne l’y conduisît. – Bâton, dit la femme, frappe le chien ! – Non pas, dit le bâton.  Et le bâton ne voulut pas frapper le chien et le chien ne voulut pas mordre Tippen et Tippen ne voulut pas rentrer à la maison, à moins qu’on ne l’y conduisît. – Feu, dit la femme, brûle le bâton ! – Non pas, dit le feu.  Et le feu ne voulut pas brûler le bâton et le bâton ne voulut pas frapper le chien et le chien ne voulut pas
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mordre Tippen et Tippen ne voulut pas rentrer à la mai son, à moins qu’on ne l’y conduisît. – Eau, dit la femme, éteins le feu ! – Non pas, dit l’eau.  Et l’eau ne voulut pas éteindre le feu et le feu ne voulut pas brûler le bâton et le bâton ne voulut pas frapper le chien et le chien ne voulut pas mordre Tippen et Tippen ne voulut pas rentrer à la maison, à moins qu’on ne l’y conduisît. – Vache, dit la femme, bois l’eau ! – Non pas, dit la vache.  Et la vache ne voulut pas boire l’eau et l’eau ne voulut pas éteindre le feu et le feu ne voulut pas brûler le bâton et le bâton ne voulut pas frapper le chien et le chien ne voulut pas mordre Tippen et Tippen ne voulut pas rentrer à la maison, à moins qu’on ne l’y conduisît. – Corde, dit la femme, lie la vache ! – Non pas, dit la corde.  Et la corde ne voulut pas lier la vache et la vache ne voulut pas boire l’eau et l’eau ne voulut pas éteindre le feu et le feu ne voulut pas brûler le bâton et le bâton ne vou lut pas frapper le chien et le chien ne voulut pas mordre Tippen et Tippen ne voulut pas rentrer à la maison, à moins qu’on ne l’y conduisît. – Souris, dit la femme, ronge la corde ! – Non pas, dit la souris.  Et la souris ne voulut pas ronger la corde et la corde ne voulut pas lier la vache et la vache ne voulut pas boire l’eau et l’eau ne voulut pas éteindre le feu et le feu ne voulut pas brûler le bâton et le bâton ne voulut pas frap per le chien et le chien ne voulut pas mordre Tippen et Tippen ne voulut pas rentrer à la maison, à moins qu’on ne l’y conduisît.
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– Chat, dit la femme, attrape la souris ! – Volontiers ! dit le chat !  Le chat courut après la souris, qui courut après la corde, qui courut après la vache, qui courut après l’eau, qui cou rut après le feu, qui courut après le bâton, qui courut après le chien, qui courut après Tippen, qui courut à la maison, sans qu’on ne l’y conduisît !
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