Les gardiens du temple

Keila Silion

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• Publié par: KSilion
• Publié le: 06 juillet 2014
• Nombre de lectures: 73
• Langue: Français

Extrait

. Avant - propos .

Et tandis que les yeux fermés des hommes et des femmes rêvaient bien endormisà leur faim . Certains encore bien deboutmettaient tout en œuvre afin de leur couper l’appétit .

La nouvelle utopie

En 2040 , l'astéroïde percutade plein fouet la terre laissant derrière lui , un nombre incalculable de victimes . Plusieurs scientifiques avaient bien envisagé un tel cataclysme maisils étaient loin de se douter de ses effets dévastateurs .

Les prédictions faisant référence à l'apocalypse semblaient dorénavant dépourvues de sens , les ressources naturelles subirent une chute libre catastrophique , 7 197 398 331 personnes vivaient avant le cataclysme , seuls quelques milliers de personnes survécurent pendant la première décennie . Un demi-siècle après le drame , c’est toute l'espèce humaine qui allait s'éteindre à son tour .

Pour assurer la survie journalière des survivants , un groupe faisant office d'état fut légitimement instauré . Ils furent nommésles penseurs.

Une nouvelle utopie s'instaura . Après un demi -siècle , deux castes subsistèrent sur deux îles bien distinctes ,"les faufloriens" et " les cardigans " .Une barrière naturelle marine les séparaient , les penseurs semblaient avoir la mainmise sur les deux petites communautés . Lesfaufloriensétaient cantonnés à des tâches subalternes , travaillant à la fabrique du Temple , étroitement surveillés et dormant dans des baraquements vétustes et sales . Les cardigans appartenaient à la caste la plus privilégiée , logeant dans les plus beaux quartiers de l'autre île annexe , étant nourri chaque jour avec des aliments frais.

Malgré cela chaque communauté a le droit à sonquart d'heure du peupleet à la fameuseloterieréservée à la population la plus âgée . Permettant aux chanceux de finir leursdernières années d’existence dans un endroit décrit comme paradisiaque .Pourtant , depuis quelques temps , certaines disparitions inquiètent plusieurs cardigans , et celles-ci croissent au fur et à mesure que leurs questions demeurent sans réponse .

Les penseurs avaient tout prévu sauf à un élément de la nature humaine : la survie .

I- Au Temple . Á la fabrique , île des faufloriens .

Garvin est distrait , encore une fois , il n'a pas aimé les remontrances de son responsable de production . Il faut dire que les occasions à son poste de travail sont assez rares et encore plus , depuis le cataclysme surtout quand il s'agit de rencontrer son"ago "!

Le jeune homme sourit en pensant à ce terme savant qui est employé pour trouver la partenaire qui partagera pour un laps de temps très court son existence .Les attouchements sexuels sont autorisés mais hautement contrôlés .

Pas à cause du taux de fécondité qui est devenu quasiment nul mais à cause des dérives que cela pouvait entrainer sur le cerveau humain . Les études effectuées par les penseurs , cette haute instance de scientifique qui font office de gouvernement à présent ont émis le simple fait que l'amour était une chose dangereuse pour le genre humain .

Il y avait eu une multitude de controverses à ce sujet durant la première décennie . Et au fur et à mesure que les penseurs prenaient le pouvoir et arrivaient à instaurer une nouvelle ère , ceux qui s'étaient opposés à eux disparaissaient au même titre que leurs idées enterrées non pas six pieds sous terre mais au fond de l'océan .!

Défierles penseurssemblait une entreprise périlleuse . Mais c'était le fondement même de la nature humaine de se battre à vrai dire il y avait toujours eu des opposants quelle que soit la politique mise en place dans n'importe quelles pays , pourquoi cela changerait-il maintenant que la planète était presque réduite à néant ?

Certains d'ailleurs ne comprenaient pas cette détermination. Une tentative désespérée selon les partisans , un vestige pathétique d'un trait de caractère queles penseursgommaient au fil des ans . En domptant les esprits , la rébellion s'effaçait progressivement ...

Nul ne savait exactement qui étaient ces fameux penseurs . Apparaissant sur les différents écrans où les images zappaient de temps à autre , installés respectivement sur les différentes places des deux îles entre "les minis- séquences de cinémas"et" le quart d'heure du peuple" . Ils cachaient systématiquement leurs visages avec de grandes gabardines sombres , un peu théâtrales , tous optaient pour le simple fait que c'étaient pour leur sécurité au sein de la petite communauté . Il faut dire que l'astéroïde Irradium avait fait des dégâts irréparables .

Des extraterrestres auraient été les bienvenus etSheldon Nidlepouvait toujours penser à eux un sabre laser à la main . Mais les aliens seraient repartis bien vite en voyant l'état de la planète .Les seuls d'extraterrestres visibles étaient ceux que les habitants regardaient durant lequart d'heure du peuplepar exemple ce qui faisait sourire Garvin qui essayait de rester une nouvelle fois concentré sur sa chaîne de travail .

Pourtant cela n'avait rien de bien compliquer , il devait faire attention à ne pas mélanger les barres de protéines de couleur rouge avec les barres végétales de couleur marron . Mais il avait en face de lui une si belle plante humaine qu'il l'aurait bien mangé et pas que des yeux . C'était assez difficile de résister à son sourire ainsi qu'à sa belle silhouette . Mais il en avait marre de se recevoir des décharges électriques . Une de plus et c'était la migraine assurée . Il tenterait une approche un peu plus tard mais quand ? Il se le demandait . Il ne l'avait jamais rencontré au

meeting 5ce qui l'étonnait d'ailleurs . Elle était arrivée depuis ce matin et déjà la jeunefloflaurienne étaitactivement convoitée . Elle ne parlait pas beaucoup et regardait avec ardeur sa chaîne de production .

Très accrue dans son travail à l'inverse de Garvin . Elle semblait totalement hermétique aux oeillades que lui lançait désespérément le jeune homme depuis le début de la matinée .

Mais Garvin se méprenait . Clarisse était concentrée sur sa tâche pour une raison bien précise . Elle tentait discrètement de collecter des éléments de sa chaîne et ce n'était pas une chose facile avec tous ces mâles à l’affût . Pourtant elle le savait . Elle n'avait pas le droit à l'erreur . Beaucoup de ses amis avaient donné leur vie pour qu'elle puisse rentrer dans la fabrique . Elle devait jouer son rôle et qui sait allier certainsflofauriensà leur cause commune ?

Mais pour l'instant le plus important était de pouvoir sortir avec quelques échantillons des barres rouges sans se faire repérer par les gardiens du Temple . Dans quelques secondes , la chaîne alimentaire s'arrêterait d'elle -même . Indiquant ainsi que leur temps de production est terminé pour aujourd'hui . Clarisse tente de ne pas montrer sa nervosité , elle sait que les gardiens du temple sont aux aguets , constamment .

Des caméras de surveillance sont disséminées aux quatre coins de l'immense pièce au milieu des machines et des chaînes robotisées . Certains capteurs sontinstallés de façons anonymes sur les combinaisons . Ainsi à chaque fois que les flofauriens les revêtent ,on ne sait pas qui aura droit à ces petits gadgets espions .Une invention des anciens militaires grâce à la nanotechnologie . Très peu sont au courant de ces stratagèmes , seules les réfractaires au parti des penseurs dont Clarisse fait partie à présent , connaissent ce genre de manipulations .

Car tandis que les faufloriens sont parqués comme des animaux après leurs différentes tâches dans des immeubles vétustes mais hautement sécurisés . Les cardigans occupent les beaux quartiers . Mangeant le plus souvent à leur faim sans s'occuper des barres protéinées ou végétales . Queles faufloriensproduisent pour eux . La plupart ne se plaignent pas n'étant habitué qu'à cette vie-là .

Un déclic se fait entendre comme un engrenage qu'on déclenche . Un autre "clic " indique que la chaîne s'est arrêtée . Pour Garvin ce n’est l’occasion ou jamais de parler à la belle inconnue tandis que pour Clarisse ce n’est l'occasion ou jamais de sortir d'ici vivante avec les quelques échantillons qu'elle a pu subtiliser !

- La vapeur minute

Á l'arrêt de la chaîne , tous se mettent en rang . Attendant un second son afin de se diriger sans courir vers leurs vestiaires sous l'oeil vigilant d'un gardien . Silencieusement , ils se défont de leurs fameuses combinaisons . Ces dernières ne resteront pas longtemps dans leurs rangements respectifs , en effet , après le départ des travailleurs , une équipe robotisée les remplacera afin de changer les capteurs de place et accessoirement d'offrir une illusion de confort aux travailleurs dès le lendemain .

Tout cela élaboré dans la plus grande discrétion afin de ne pas éveiller les soupçons . Clarisse refait avec un geste précis sa queue - de -cheval puis docilement va se mettre dans le rang afin d’accéder à la sortie . Garvin n'a jamais mis aussi peu de temps pour se dévêtir . Heureux , il se trouve derrière la jeune femme avec une folle envie de la prendre par la taille . Les attouchements sont interdits et pourtant il rêve de l'effleurer ne serait-ce que sur l'épaule pour la saluer gentiment .

Les codes amoureux ont changé depuis un demi- siècle et Clarisse connaît son potentiel de séduction sur les hommes . Si cela s'avère nécessaire et pour menerà bien sa mission elle n'hésitera pas à se servir de lui pour créer une diversion .

Cela ne la réjouit pas mais s' il faut en passer par là elle ..

Une voix monotone la tire de ses plans :

- " Votre numéro ?

Ses pensées sont interrompues par la voix du gardien derrière sa vitre en plexiglas . Elle n'avait pas vu qu'elle avait avancé . D'une voix laconique elle répond :

- Matricule 485695 "

Le gardien tape de manière précise sur le clavier de son écran digital, la scrute quelques secondes puis lui indique le caisson d'un hochement de tête . Clarisse souffle intérieurement en se disant que cette fois , c'est la bonne "la minute de vérité ", elle ne peut plus reculer . Elle a peur et pourtant sans hésiter elle s' engouffre dans la machine dont la porte formant une gueule béante se referme sur elle , laissant échapper un jet de vapeur qui la parcoure des pieds à la tête .

Ingénieuse invention des penseurs qui au lieu de fouillerles faufloriens, ont décidé de les passer au détecteur de mensonges à la vapeur , un outil sophistiqué , ce qui détruit normalement toutes matières se trouvant sur les individus . Les déchets sont ainsi vaporisés et récupérés . Récupérer et recycler . En somme ce qui est fabriqué au Temple reste au Temple . Pourtant ceux qui ont tenté de conserver quelques barres sur eux , grâce à leurs numéros , peuvent partir mais étrangement ne revient jamais le lendemain . Personne ne pose de questions .

Et même s'il y en avait le chef de production leur signale simplement que le fauflorien ou fauflorienne a tellement bien oeuvré dans son travail qu'on leur a assigné une nouvelle activité . Tout est bien dans le meilleur des mondes . Rien ne se passe apparemment pour Clarisse qui ne peut s'empêcher de laisser filtrer un petitoufde soulagement et dont les secondes écoulées à l'intérieur de la machine semblaient être comme figées . Elle a l’impression d’être passée dans une lessiveuse infernale ! La porte s'ouvre enfin . Laissant la jeune femme libre de partir ce qu'elle fait sans avoir le moindre regard pour Garvin qui la dévore pourtant des yeux .

Et qui s'engouffre à son tour après avoir donné son matricule dans l'énorme machine qui l'a surnommée affectueusement "La Vapeur Minute" .

II -Ciel ouvert

Clarisse tente de marcher d'un pas serein tandis que son coeur bat la chamade à tout rompt . Heureusement pour elle qu'elle n'est plus obligée de porter son compteur

de pulsations ultras chics autour de son fin poignet . Petit accessoire accordé uniquement aux cardigans et dont Clarisse faisait encore partie il y a quelques semaines de cela . A présent , la donne a changé .

Elle fait tout pour dissimuler son ancienne appartenance surtout depuis qu'elle a rejoint le cercle" des fondateurs pour la liberté" ,avec une grande discrétion , elle fait mine de chercher quelque chose dans sa poche et laisse son regard partir en arrière pour voir si à tout hasard elle ne serait pas suivie . Un homme à quelques mètres de là s'arrête aussitôt . Clarisse sourit , elle le reconnaît . C'est Garvin , aucun danger en ce qui concerne le jeune homme , ce n'est pas un gardien du Temple , ni un asionc'est à dire un espion infiltré à la solde des penseurs . Le matricule75587 est sans danger pour elle . Employé à la chaîne alimentaire depuis plus de trois ans à la fabrique du Temple , affecté avant au remplissage des déchets , c'est tout bonnement un homme qui chercheune ago. Oui Clarisse a bien appris ses leçons .

Elle n'a pas vraiment le choix car toutes erreurs seraient fatales pour elle ainsi que pour le groupe . Et le sourire qu'elle se permet d'afficher en pleine rue n'est même pas pourl'hydrascottqui l'attend avec un Richard qui prend très au sérieux son rôle de chauffeur au volant , au coin de la rue . Elle est tout simplement heureuse d'avoir réussi sa première mission .L'hydrascottest devenu un des moyens de transport les plus utilisés après que l'astéroïde est ravagé la quasi-totalité des terres .

Submergeant ainsi les belles capitales et forêts , les faufloriens et les cardigans n'ont eu pas d'autres choix que d'utilisés ce genre de transports , plus perfectionné que son ancêtre le scooter des mers . Bientôt elle arrive devant le véhicule à propulsion et s'engouffre dedans , vitres fumées .

- " Un problème : lui demande Richard

- Aucun : répond Clarisse sur le même ton .

- Bien alors ils seront satisfaits je suppose . Bon travail Clarisse! "

L'hyper propulsion mise en route , la mer perd de son calme olympien et s'agite vrombissant des jets de flammes le véhicule glisse sur l'eau comme une anguille emmenant les deux passagers vers une destination tenue secrète pour les non initiés au mouvementdes fondateurs pour la liberté.

Clarisse a hâte d'arriver auprès de ses nouveaux pères cependant elle n'ose pas encore sortir les quelques échantillons qu'elle a réussis à collecter de peur qu'on lui vole ! Une peur humaine ce qui effrayait un peu Clarisse dans ce monde devenu si aseptisé . Parfois il lui arrivait d'avoir peur surtout quand elle se levait le matin , une terreur muette qui la tenaillait tellement fort qu'elle avait du mal à respirer . Un peu comme des crises d'angoisse . Elle ne voulait plus se réveiller comme ça .

Elle rêvait qu'elle ouvrait les yeux et se réveillait ailleurs loin des mensonges que les penseurs avaient si habilement distillés dans son esprit . Même si la vérité faisait mal , elle s'était toujours posé une tonne de questions ,carpe diemdans l’âme .

Certains de ses ex-amis devaient encore se poser la question à savoir s'il elle n'était pas issue de la lignée d'un des penseurs . Sa vie , chez les cardigans , aurait dû être oisive comme ses proches . Pourtant son insatiable envie d'apprendre l'avait conduit vers d'autres chemins et cela la satisfaisait maintenant . Même si cela était

synonyme de sacrifices et d'abandons .

Elle oeuvrait vraiment pour le bien de tous . Il y a encore quelque temps , elle ne savait même pas à quoi ressembler unfauflorienLa barrière marine contribuait . aisément à cette distance naturelle . De plus pourquoi s'embêter à penser quand vous faites partie d'une caste qui ne manque de rien tandis que l'autre fournit tout !

Et lorsque Clarisse pensait cela , c'est qu'elle le pensait vraiment : fournissait tout , elle tournait ses mots dans sa tête au même rythme des ronflements del'hyperscott. Elle serra les dents pour ne pas laisser le flot des larmes la submerger . La fabrique , la loterie , les règles , le couvre- feu tout ceci n'était rien comparés à ce qui lui avait été révélé . Ce n’était que le haut de l'iceberg , ces penseurs avaient vraiment penser à tout .

- Les preuves

Les échantillons étaient vitaux pour la suite des événements , des balles stratégiques qui allaient enfin réveiller le peuple endormi ! Subitementl'hyperscottfreina , Richard sorti un badge de la boîte à gants sans un regard pour Clarisse , toujours assise comme une statue à côté de lui . La vitre descendit lentement et il tendit le badge pour accéder à l'autre partie d'un nouveau territoire . La barrière se leva et laissa passer le véhicule . Finalement Richard jeta le badge devant lui et regarda enfin sa passagère :

- On arrive bientôt Clarisse tout va bien , tu parais si loin lui souffla-t-il .

Ses yeux d'un vert profond semblent être happés vers la mer agissant comme un immense vortex ,hypnotisée incapable de sortir le moindre son de sa bouche . Richard n'insiste pas . Il sait que certaines missions peuvent être difficiles .

III - Baraquement n° 439

Chez Bobby

Avant de rentrer dans son petit logis , Garvin décida de rendre une petite visite à son voisin de palier comme à son accoutumé . Un certain Bobby dont il s’était amouraché en tout bien tout honneur voilàquelques annéesdéjà . Une relation qui aurait pu s’apparenter à celle d’un père et de son fils . Il arrivait souvent que Garvin offre généreusement sa ration de barres alimentaires quotidiennes au vieux Bob !

Il ne travaillait plus à la fabrique depuis longtemps , son âge et ses rhumatismes l’emmenant progressivement vers un autre secteur ,plus accessible .

Les retraites n’existaient plus , seulela loterieoffrait une chance de pouvoir se reposer .Et cela de manière définitive . Son nouveau travail n’avait rien de compliqué , installé sur une chaise toute la journée , Bobby faisait face à un long tuyau qui comme par miracle balançait des aliments plus ou moins mâchés . Il ne savait pas comment cela pouvait arriver et il était beaucoup trop vieux pour se poser ce genre de questions .

Il se disait simplement que la terre avait trouvé un moyen peut-être venu du ciel pour leur envoyer de quoi se substanter. Et dans ces moments -là , le vieux Bob se disait que la Nature était bien faite .

Les gardiens du Temple étaient plus tendres avec ce personnel-ci . Moins regardant quand ces derniers chipaient une ou deux bricoles , et puis tout le monde aimait Bob . Quand il faisait son tri , certains gardiens souriaient rien qu’en entendant ce dernier bougonné des :«» .Un pour le tri , l’autre pour BibiCe soir , Bobby alias Bob dit le fourre- tout( surnommé ainsi par les gardiens eux -mêmes )avait une surprise pour Garvin . Avec joie , il attendait ses petites visites qui réchauffaient son cœur de vieux . Et comme l’amitié était réciproque , leurs retrouvailles devenaient de véritables scènes .

Ainsi Bob se transforma pour le plus grand plaisir de Garvin en magicien . Face à face , assis bien sagement sur une caisse en bois , le jeune homme attendait le tour de prestidigitation . Bob cacha ses deux mains derrière le dos , et demanda à Garvin de choisir l’une d’entre elles . Garvin hésita et choisi finalement la gauche . Avec un large sourire , Bob hocha négativement la tête . Garvin réitéra sa proposition mais pour la droite cette fois .

Même réponse de la part de Bob qui se leva en tendant sa main jusqu’à l’oreille de Garvin ouune chose brillante , ronde et rougefit son apparition . Garvin était intrigué par ce nouvel aliment . Bob pointa son index en signe de silence total et frotta le fruitcontre sa poitrine et croqua dedans . Il sortit le mêmede sa poche et invita Garvin à reproduire le même geste .

- «Vas-y de bon cœur , gamin , c’est le ciel qui paye sa tournée !»

En croquant dedans , il comprit que son ami lui avait fait un immense cadeau . Il était presque gêné de n’avoir qu’à lui offrir en retourdes barres à la saveur caoutchouteuse . En mangeant sa pomme Garvin se demandait si c’était ça que l’on nommait le bonheur ? Avec uneagoaussi jolie que la nouvelle travailleuse ça devait y ressembler en tout cas !

En attendant demain pour la revoir c’est en dégustant le cadeau de Bob qu’il prit sa faim en patience….

IV - Du Temple au Sanctuaire ; il n’y a qu’une utopie à traverser

Au Sanctuaire .

L’hyperscott se trouve à présent à l’arrêt . Richard et Clarisse doivent traverser à pied le reste du chemin qui les dirige tout droit jusqu’à leur point de rencontre . Parmi les faufloriens , ils restent discrets , se mêlant à la foule comme n’importe quels travailleurs à la sortie d’un de leurs secteurs d’activité .

L’heure et le lieude la rencontre ont été confirmé depuis peuet se trouve dans un endroit quasi inaccessible , ce qui rend la marche des deux membres du parti pour la libération fort pénible .

Car la rencontre ne se fera pas sur l’île mais en dessous de l’île . Ce qui est invisible pour les yeux ne l’est pas forcément pour le reste . Clarisse a récemment découvert que les deux îles avaient deux points en commun mais pas des moindres . Tout d’abord qu’elles étaient d’ origines artificielles , aucune n’apparaissait sur les cartes de l’ancien monde et que ces dernièresdevaient leurs naissances aux morts et cadavres enchevêtrés en bas. Des catacombes servaient de fortifications aux deux plateformes que les survivants prenaient finalementpour des îles .

Après une heure et demie de marche , les deux membres arrivent à leur point de rencontre . Une porte en fer forgé blanc avec un petit signe distinctifleur indique qu’ils sont au bon endroit . Richard fait le code en tapant savamment sur la porte . Trois coups ..Silence ..Quatre coups .Lentement , la porte s’entrouvre , laissant filtrer un air pestilentiel , l’endroit du rendez-vous semble ne pas servir souvent et a du être ouvert pour l’occasion .

Quoi qu’il en soit , Richard et Clarisse avancent à petits pas dans une pièce aux allures immense . Une seule lampe est présente dans la pièce , la faible intensité leur permet toutefois une vue . Laissant leursyeux sefaire à cetteobscurité , puis des chosesse dessinent, une table rectangulaire apparaît , ainsi que des chaises et pour finir des ombres dont ils ne distinguent pas encore totalement les visages .Mais dont l’écho des voix inconnues parvientclairement jusqu‘àeux .

Dont une qui entonne laconiquement à l‘égard des deux jeunes membres une phrase qui ressemble à une formule de bienvenue . Des émotions contradictoires envahissent Clarisse , un mélange de peur et d’excitation , elle a du mal à les définir précisément . Elle tente de cacher son trouble en imitant Richard qui s’assoit .

Un des membres prend enfin la parole , la jeune femme a du mal à distinguer tous les visages présents dans la salle . Sept peut-être huit ..

- «Les avez-vous ? Demande un des membres du parti . La question ne viseaucun des deux en particulier de ce fait Richard se permet de prendre la parole et d’une voix claire déclare :