Espaces et rythmes en poésie
294 pages
Français

Espaces et rythmes en poésie , livre ebook

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294 pages
Français

Description

Par les analyses croisées de six recueils qui constituent un échantillonnage inédit et renvoient à trois moments clés de la poésie hispanophone du XXe siècle, l'auteur propose ici une réflexion sur l'écriture poétique en termes de rythmes et d'espace, faisant de ces deux notions les clés d'un regard nouveau sur les textes poétiques.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2014
Nombre de lectures 44
EAN13 9782336364568
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lucie Lavergne
ESPACES ET RYTHMES EN POÉSIE e Six visages de la poésie hispanophone du XX siècle
Rubén Darío, Juan Ramón Jiménez, Rafael Alberti, Vicente Aleixandre, Pere Gimferrer, Leopoldo María Panero.
Préface de Bénédicte Mathios
ESPACES ET RYTHMES EN POÉSIE
e Six visages de la poésie hispanophone du XX siècle
Recherches et Documents– Espagne Collection dirigée par D. Rolland et J. Chassin
La collectionRecherches et Documents–Espagnepublie des travaux de recherche de toutes disciplines scientifiques, des documents et des recueils de documents.
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Lucie Lavergne
ESPACES ET RYTHMES EN POÉSIE e Six visages de la poésie hispanophone du XX siècle
Rubén Darío,Juan Ramón Jiménez,Rafael Alberti,Vicente Aleixandre,Pere Gimferrer,Leopoldo María Panero.Préface de Bénédicte Mathios
© L’HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03078-4 EAN : 9782343030784
PRÉFACE
Lucie Lavergne, dans ce livre à lire et auquel se référer, qu’elle a choisi d’intituler, de façon générale,Espaces et rythmes en poésie. Six visages de la e poésie hispanophone du XX siècle, offre au lecteur une double manière de réfléchir sur la poésie, en termes de rythmes et en termes d’espaces. Théoriquement, ces deux notions n’ont que faire de la poésie, toute vouée à son propos fait d’imaginaire. Le rythme pourtant, elle le partage avec la e musique, l’espace, avec la peinture et les arts graphiques ; le XX siècle a démontré que la poésie est art, mais qu’elle est aussi révolutions, expérimentations, transgressions langagières et pourquoi pas, transesthéticité ou encore intermédialité. Lucie Lavergne aborde cette triple perspective, poétique, spatiale, rythmique, à l’aide d’un travail en profondeur sur les traditions et leurs transgressions, de la métrique – comme espaces – au rythme de lecture, parvenant à créer « une méthode d’analyse du texte littéraire fondée sur l’observation de l’espace, de la temporalité et du sujet ».
e De 1905 à 1973, six recueils parcourent la quasi-totalité du XX siècle, tout en constituant un échantillonnage tout à fait inédit. Choisis pour parcourir différents espaces et rythmes qui pour la plupart se répondent tous au moins deux à deux (par exemple Pere Gimferrer imprégné par Rubén Darío), ils s’insèrent dans des périodes charnières de l’histoire littéraire du e XX siècle ; il s’agit deCantos de vida y esperanza(1905) de Rubén Darío, Diario de un poeta reciencasado(1916) de Juan Ramón Jiménez,Marinero en tierrade Rafael Alberti, (1924) Espadas como labios(1932) de Vicente Aleixandre, Arde el mar(1966) de Pere Gimferrer,Teoría(1973) de Leopoldo María Panero. Lucie Lavergne les observe en emboîtant les catégories et les phénomènes (du recueil au poème, du poème à la strophe, de la strophe au vers, du vers à la rime, à la clausule, à la note isolée de la fin de vers, puis de la temporalité des verbes à la syntaxe des lignes, enfin des figures du sujet à ses images en rythmes sémantiques, puis en rythmes de la lecture), avant d’en extraire de grandes lois, tout en laissant cependant voix et rythme au lecteur, finalement, et en s’inscrivant dans une pratique très proche des lectures actuelles via l’hypertextualité, c'est-à-dire en suivant pas à pas le lecteur dans le labyrinthe de l’interprétation, mû par une soif de comprendre que les auteurs lus par Lucie Lavergne ne laissent pas s’étancher, étant donné la richesse parfois déroutante de leurs productions, d’où le fait que, comme elle l’écrit : « La lecture ne se contente pas de suivre la ligne du texte : elle emmagasine et charrie l’imaginaire que le poème distille au fur et à mesure de son cheminement. Elle renvoie à un processus rythmique ». Lecture que Lucie Lavergne ne se contente pas, d’ailleurs, de proposer en tant qu’analyste des textes proposés, mais qu’elle commente 7
avec une visée épistémologique, afin de définir des processus de lecture, qui fondent le rythme dans ses plus larges et fécondes acceptions : « Le poème se dépasse lui-même, appelant par sa parole la liberté totale du lecteur qui pourra toujours doubler la lecture, la dévier, sciemment, du cheminement suggéré par le texte, en déterminer le rythme et la vie ».
Un livre à lire et auquel se référer souvent, donc, au gré des modes de lectures les plus variés qu’il envisage. On attend donc la suite, car les pistes ouvertes par la dernière partie du livre sont toujours à parcourir, à tracer pour aider le lecteur à se savoir lecteur, à prendre conscience de sa participation active à la réalisation et à l’existence même du poème, qu’il soit temps, qu’il soit espace, qu’il soit image, qu’il soit voix.
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Bénédicte Mathios
INTRODUCTION
Vers, poème et poésie, sous l’angle du rythme et de l’espace
Parler d’écriture poétique implique de considérer les rapports entre le vers, le poème et la poésie. Le premier se distingue par sa présence sur la page, et permet, en retour, la perception du poème « au plan 1 typographique » . Visuellement, il marque le dialogue, dans le poème, entre les blancs et la ligne dont Jacques Roubaud souligne l’interaction, autour du vers : «Qu’est-ce qu’un vers ?Et le vers libre est cette réponse […] ‘aller à 2 la ligne’» . Mais cette définition typographique du vers ne suffit pas à le cerner, ni à établir son lien avec la poésie car, comme le souligne Dominique Rabaté, « il n’est plus possible depuis au moins un siècle de trouver la 3 définition de la poésie dans la forme versifiéestricto sensu» .
Au contraire, la poésie ne peut être définie que « dans le système 4 énonciatif du langage » pour Käte Hamburger, c’est-à-dire relativement au sujet et à un discours. Elle est un art de nommer et en nommant, la poésie 5 permet la connaissance. Martin Heidegger rappelle la racine « gno » (« faire connaissance ») du verbe « nommer » : « qui a un nom est connu au loin. Nommer, c’est dire, c’est-à-dire montrer». Faut-il donc considérer la poésie comme une action ? Pour Paul Claudel elle est « l’effet d’un certain besoin 6 de faire, de réaliser avec les mots » . De même, pour Michel Maulpoix, « le sujet lyrique s’effectue mais il n’existe pas. [Il] se disfracte en paroles, lignes, taches, traits, sujets, verbes, compléments, rimes, rythmes et 7 métaphores » . Le langage poétique s’auto-réfléchit, s’organiseen monde. La poésie désigne un objet à mesure qu’elle le fabrique et qu’il n’existe que par elle : dans son espace.
L’écriture poétique sera donc à définir comme une organisation d’espaces dont on analysera la portée rythmique, car ils sont emplis de dynamiques formelles, langagières, discursives, sémantiques qui impliquent également
1 Dictionnaire des termes littéraires, Van Gorp Hendrik, Delabatista Dirk, D’Hulst Lieven, Ghesquiere Rita, Grutman Rainier et Legros Georges, Paris, Honoré Champion, 2001, p. 499. 2 La vieillesse d’Alexandre, Paris, Ivrea, 2000,p. 119-120. 3  « Énonciation poétique, énonciation lyrique »,Figures du sujet lyrique,Dominique Rabaté (ed.), Paris, PUF, 1996, p. 68. 4 Logique des genres littéraires,Paris, Seuil, 1986, p. 209. 5 Approches d’Hölderlin, Paris, Gallimard, 1951, p. 33 et 249. 6  « Lettre à l’abbé Bremond sur l’inspiration poétique »Positions et propositions,Paris, Gallimard, Editions de la Nouvelles Revue Française, 1928-1934, p. 94. 7 ème « La 4 personne du singulier »,Figures du sujet lyrique,Dominique Rabaté (dir.), Paris, PUF, 1996, p. 153. 9
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