Extrait pour evadoc
3 pages
Français

Extrait pour evadoc

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Benjamin, tueur à gage, accepte un contrat pour tuer Rachel Attonman, héritière d'une fortune conséquente.
L'extrait proposé relate leur premier contact, à l'université où la jeune fille est inscrite et où Benjamin l'a suivi...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 290
Langue Français

Extrait

Troisième semaine de cours. Je m'étais habitué assez vite à l'ambiance de la fac, mais le choc avait été rude !
En attendant, je m'infligeais tout cela pour rien. Rachel Attonmann avait une vie désespérément tranquille ! Elle ne
fumait pas, elle ne sortait pas – en tout cas, pas jusqu'à présent – elle ne faisait pas de sport à risque, tout juste un peu de
jogging dans le parc de la Courneuve. Mais le plus fort, c'est que son père l'avait installée dans un petit appartement à
dix minutes à pied de la fac, afin qu'elle n'ait pas à prendre les transports en commun ou la voiture !
Je vous jure. Autant le père avait été facile à atteindre, tellement son emploi du temps était réglé comme du
papier à musique, autant j'avais l'impression que tout se liguait contre moi pour la fille. J'aurais cru à une vie après la
mort, j'aurais pu penser que c'était justement le père qui veillait sur sa fille depuis l'au-delà.
Mais je ne croyais pas à de telles sornettes. En attendant, j'avais de plus en plus l'impression que mon
commanditaire allait devoir renoncer à son ''accident'', pour se rabattre sur un bon vieux fusil à lunette.
Afin de récolter le maximum de renseignements, j'avais placé un micro dans son appartement et mis sa ligne
téléphonique fixe sur écoutes, mais jusqu'à présent, je n'avais rien appris, Rachel vivait seule, et personne n'était venu la
voir. Et personne ne l'avait appelé non plus. Je commençais juste à connaître ses goûts en matière de télévision et de
musique.
J'avais en revanche remarqué qu'elle allait systématiquement à la bibliothèque universitaire entre deux cours.
Elle avait dû organiser son emploi du temps exprès : elle avait tous les jours un trou de trois heures entre le premier et le
deuxième cours de la journée, et elle n'avait que deux cours par jours. Ce que je projetais de faire était risqué, mais il
fallait que j'arrive à en savoir davantage sur ses occupations.
Mercredi. Le premier cours de la journée était un TD. Ce qui signifiait presque toutes les semaines recherches à
effectuer. Le professeur Garnier, qui faisait à la fois le cours magistral et le TD d'introduction historique au droit que je
suivais en commun avec Rachel, adorait par-dessus tout nous donner des questionnaires alambiqués qui préparaient les
cours suivants. Jusqu'à présent, j'avais fait tous mes ''devoirs'' (je ne pouvais pas me permettre de ne rien faire, je me
serais fait remarquer) chez moi, en faisant des recherches sur Internet. Ce ne serait pas le cas cette fois.
Volontairement, je pris un sandwich en sortant du TD du professeur Garnier, afin d'arriver le premier à la
bibliothèque. Non pas que je craignais du monde, mais je prenais déjà le risque de me faire remarquer à la bibliothèque,
Rachel pouvait m'avoir aperçu en cours et faire le lien si elle me voyait seul, si en plus j'arrivais après elle, cela finirait
peut-être par attirer son attention, et ça, c'était mauvais pour moi.
Le département de droit. Plutôt vaste. Où m'installer ? Le plus simple était encore de choisir la table la plus
proche des livres dont j'allais avoir besoin pour répondre au questionnaire, en tablant sur le fait que Rachel viendrait elle
aussi pour le même devoir.
Le pari était osé. Mais j'avais eu raison. Je la vis arriver vers 13h00, en compagnie d'une autre fille, une vraie
glousseuse, celle-là. Parfait pour moi. Elles discuteraient certainement, le genre de discussion de filles où on apprend en
général qui sort avec qui, qui a des vues sur qui, etc. J'apprendrais peut-être qu'elle pro-jetait une sortie quelconque.
Les deux filles s'installèrent juste à côté de moi. Comme un fait exprès. La table pouvait accueillir dix
personnes, et elles choisissaient de s'assoir pile à côté de moi. Vous devinez qui a pris la chaise voisine de la mienne ?
Rachel. Bien sûr. Et bien sûr, je suis gaucher, elles se sont mises à ma gauche.
Du coup, je n'étais plus si sûr d'avoir eu une bonne idée. Rachel à ma gauche, et étant elle droitière, en écrivant,
nous nous donnions mutuellement des coups de coude. Et vas-y de l'échange de sourires contrits, et de ''désolé''
murmurés. Si elle ne se souvenait pas de moi après ça, c'est qu'elle était vraiment étourdie, ou pas du tout
physionomiste.
« Excuse-moi. Tu n'étais pas au TD du Professeur Garnier de ce matin, par hasard ? Je crois bien t'y avoir vu. »
La glousseuse !! Avec le ton minaudant qu'elle avait pris, je savais maintenant que le choix de la place n'était
pas une coïncidence. Et j'avais appris que je m'étais fait remarquer. Bien obligé de lui répondre.
« Oui, en effet. Pourquoi ? »
La question allait peut-être lui clouer le bec.
« Oh, je voulais être sûre que je ne te confondais pas avec un autre, répondit-elle. Et je me disais qu'on pourrait peut-être
faire le questionnaire ensemble. »
Et toujours son ton minaudant !! Une gamine de vingt ans qui n'était manifestement pas encore sortie de
l'adolescence. Que répondre ?
« En fait, j'aime mieux travailler seul, lui dis-je avec un sourire contraint, très étudié. Je n'arrive pas à me con-centrer en
groupe.
- Pour ce genre de devoirs, le travail en groupe est bien plus productif, car on peut confronter nos idées, insista la fille.
- Je te remercie, mais vraiment, je m'en sors mieux tout seul.
- C'est impossible ! Personne ne s'en sort mieux en travaillant seul ! Songe que tu ne pourras pas approfondir autant tes
réponses si tu es seul. Allez, on ne va pas te manger, et puis de toutes façons, comme nous on va parler, on va te gêner. »
Là, elle avait réussi à me coincer, je pouvais difficilement la contredire. Est-ce que je ramassais mes affaires
pour aller respirer un autre air ? Est-ce que j'acceptais de travailler avec elles ? Est-ce que je lui disais ma façon de
penser ?
« Je pense que j'ai été clair : je travaille seul. Vu ? »
Ton péremptoire à dessein. J'avais choisi la troisième solution. Pas forcément la meilleure. La glousseuse cessa
de glousser, et me fixa d'un air inter-dit. Rachel me dévisageait, le visage mi-contrit, mi-réprobateur. Cette fois, plus de
doute, j'étais repéré. Et pas en bien.
« C'est pas la peine d'être aussi désagréable ! »
Vexée, la glousseuse. Si je ne m'excusais pas, elle m'éviterait. J'avoue que cela m'aurait fait plaisir. Le
problème, c'est que Rachel risquait bien d'en faire au-tant, et ça, ça ne m'arrangeait pas.
« Écoute, je suis désolé d'avoir été si brusque, mais je n'aime vraiment pas travailler en groupe. Si tu veux bien faire
preuve de compréhension...
- Je pense qu'on peut comprendre, intervint Rachel. On va te laisser travailler tranquille.
- Mais, je... protesta la glousseuse.
- Nicole, laisse-le tranquille ! Tu vois bien que tu l'agaces. »
Merci Rachel ! Nicole se le tint pour dit, et se mura dans un silence outré. Je me penchai de nouveau sur mon
questionnaire, en apparence tranquille, mais mon cœur battait la chamade. Je voulais attribuer cela au fait que j'avais
failli compromettre mon contrat, mais je sentais qu'il y avait autre chose, j'étais troublé, mais j'ignorai par quoi. Devoir
un service à ma cible, peut-être ?
Je n'arrivais plus à me concentrer. D'autant que Rachel et Nicole étaient restées à côté de moi, et discutaient des
réponses à donner au devoir, et de temps en temps, un léger coup de coude venait heurter mon bras. C'est tout juste si
j'osais encore bouger.
13H30. Encore une bonne heure avant de pou-voir partir sans me faire remarquer. Après un gros effort de
concentration, je réussis à me remettre au travail, entendez par là faire mon devoir. Je me rendis compte par la même
occasion que j'avais fait tout cela pour rien. Rachel était sérieuse, elle était là pour travailler ses cours, pas pour
bavarder. Nicole, elle, écervelée comme elle l'était, avait tendance à s'égarer dans des méandres où se mêlaient les
starlettes montantes masculines et féminines, et les attributs positifs ou négatifs des professeurs masculins, et Rachel
devait sans cesse la remettre sur le droit chemin.
Nicole quitta la table, nous laissant seuls Rachel et moi. Un étrange silence s'installa. Je sentais le regard de
Rachel peser sur moi. Elle finit par rompre le silence.
« Je suis désolée, commença-t-elle.
- De quoi ? » J'étais surpris par son intervention, c'est pourquoi je lui répondis alors que j'aurais dû me taire.
« J'ai bien l'impression qu'on t'empêche de travailler, avec nos bavardages.
- Tu veux dire : ses bavardages à elle ? » Rachel me sourit doucement. Elle avait un si doux sourire.
« Elle n'est pas désagréable quand on la connait, c'est juste qu'elle est un peu exubérante.
- Tant qu'elle ne m'adresse pas la parole, ce qu'elle ra-conte ne me dérange pas.
- Mais tu n'as pas beaucoup avancé...
- C'est juste que j'ai eu un peu de mal à m'y remettre, mais c'est bon, j'ai retrouvé mon rythme de croisière.
- Et je te dérange. Excuse-moi.
- Pas de souci. »
Mais quel idiot ! Continue encore deux minutes dans cette direction, et ce soir, elle te tape sur l'épaule en te
disant « à demain ». Il fallait arrêter les frais tout de suite. Malgré tout, je ne pouvais décemment pas partir maintenant,
le risque de laisser une très mauvaise impression et donc un (mauvais) souvenir était trop grand. Nicole revint. Je me
laissais alors absorber par mes recherches, ne m'occupant plus de savoir ce que Rachel et sa copine pouvaient bien se
raconter.
La méthode fut efficace... Dans un sens. Cette brillante idée ne m'avait rien appris et je m'étais fait repérer.
Néanmoins, peut-être que cela produirait des effets positifs dans le temps. C'est-à-dire qu'elle trouve-rait sans doute
normal de me voir graviter autour d'elle à la fac, sachant que nous suivions certains cours ensemble.
Une heure passa rapidement. Je regardais ma montre fréquemment. Le prochain cours était un amphi, et vu le
monde, il y avait intérêt à arriver un peu en avance si on voulait choisir sa place.
Je surpris un regard de connivence entre mes voisines. Non, ne leur demande pas pourquoi !
« J'ai mis une alarme à 14h40 sur mon portable. Je te préviendrai quand il faudra y aller. »
Rachel.
« Merci. » lui dis-je sans me retourner, pour ne pas qu'elle voit mon trouble.
Moi qui croyais exercer une surveillance discrète, je me rendais compte que j'étais aussi observé, et cela me
mettait dans une position plutôt inconfortable. D'autant plus, je dirais, que Rachel avait compris à mon manège que
j'avais un cours juste après, et que partir en même temps qu'elle lui permettrait de voir que nous allions dans le même
cours. Pas bon pour moi, car les deux filles ne me lâcheraient pas facilement, et je ne voulais pas en venir à être
désagréable.
Quelques minutes plus tard, une vibration se fit entendre. Rachel plongea la main dans sa poche pour arrêter
l'alarme de son téléphone, puis elle posa la main sur mon bras. Je sursautai violemment.
« C'est l'heure, si tu as un cours en amphi. »
Je lui jetais un regard en coin, rapidement. Ses yeux vert émeraude me fixaient avec amusement. Elle avait
forcément senti mon sursaut.
« Merci. »
Incapable de soutenir son regard, je ne m'étais pas retourné pour lui répondre. Je rassemblai mes affaires en
vitesse, tout en me maudissant de ne pouvoir en faire autant avec mes esprits. Il fallait que je quitte la bibliothèque avant
elles.
Moins étalé, je fus plus rapidement prêt à partir. Je quittais la bibliothèque sans me retourner, j'avais trop peur
de croiser son regard.
Mais que m'arrivait-il ? Je ne comprenais pas comment le simple fait qu'elle m'ait adressé la parole avait pu me
perturber à ce point. Tout en marchant d'un pas vif dans le dédale des couloirs de la fac, j'essayais de comprendre mon
trouble. Je me disais que c'était simplement parce que je n'avais jamais adressé la parole à mes cibles avant cela. Je
m'arrangeais pour que mes contrats gardent une sorte d'anonymat, je déshumanisais mes cibles afin de ne pas me laisser
attendrir. ''Cœur d'artichaut'' aurait dit mon père. Il n'aurait pas eu tord. J'aurais été incapable de tuer quelqu'un après
avoir sympathiser.
Mon contrat me paraissait bien compromis, dans les conditions actuelles. De toutes façons, à mesure que le
temps passait, je voyais bien qu'un accident avec un taux de réussite avoisinant les 100 % était impossible. Mon
commanditaire n'allait pas être content, mais j'avais bien l'intention de me rabattre sur un bon vieux fusil à lunette, et
pour cela, je n'avais plus besoin de graviter dans l'entourage de Rachel. Je pouvais interrompre la fac dès maintenant.
Tandis que je me formulais ces pensées, le souvenir de ses yeux verts émeraudes, de son si doux sourire, revint
me hanter. Je sentis mon cœur s'emballer de nouveau, alors même qu'elle n'était plus là pour me troubler. Non, je ne
pouvais pas arrêter la fac maintenant, il fallait d'abord que je comprenne pourquoi cette fille me troublait à ce point.
J'avais l'intention de faire une pause, de prendre des vacances, mais si j'arrêtais comme ça, ce serait des vacances à
durée indéfinie. Si je ne me débarrassais pas de cette gêne, je ne pour-rais pas remplir mon contrat, de toutes façons.
Vite. L'amphi. Les étudiants commençaient à affluer. Je me choisis une place dans un coin à l'ombre. Je sortis
mon bloc note et mon stylo, puis je fis semblant de rechercher un objet quelconque au fond de mon sac. Je ne voulais
pas la voir arriver. Je ne voulais pas risquer que son regard croise le mien. Je m'étais en quel-que sorte pris à mon propre
piège.
Le cours m'offrit une diversion bienvenue. Pour une fois, j'étais pleinement concentré sur ce que le professeur
disait. Très intéressant, ce cours, très intéressant.
Ça vous a plu ? Vous voulez en lire davantage ?
Alors, rendez-vous sur
www.thebookedition.com/par-amour-isabelle-aubert-p-38660.html
Vous pourrez y lire le début du livre, ou bien l'acheter (format PDF ou format papier)
Un commentaire ? Des détails sur l'œuvre ou sur l'auteur ?
Rendez-vous sur http://isa-actus.spaces.live.com
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents