Histoire de Louis XIV
145 pages
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Histoire de Louis XIV , livre ebook

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Description

Extrait : " Richelieu venait de mourir, et Louis XIII, le premier vassal de son ministre, n'avait pas tardé à le suivre dans le tombeau : la France, encore émue des souvenirs peu glorieux de la régence de Marie de Médicis et de Concini, se voyait avec inquiétude réservée la minorité d'un roi de cinq ans."

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Nombre de lectures 42
EAN13 9782335016680
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335016680

 
©Ligaran 2015

Préface
Résumer dans un tableau rapide les évènements et la pensée d’un grand règne ; retracer le mouvement social, les agitations et le repos d’un siècle qui occupe une large place dans l’histoire ; dire quelle fut alors la pente de l’opinion, quelle marche suivirent les idées, sous quelles inspirations fécondes l’art se manifesta ; faire apparaître au-dessus de ces glorieux éléments, comme on place un casque sur un trophée, la figure froide et majestueuse de Louis XIV, et ne laisser dans l’ombre rien de ce qui pourrait servir à caractériser ce roi et son époque, telle a été la tâche difficile que nous avons entreprise en écrivant ce livre.
Nous pouvons nous rendre ce témoignage, que, dégagé de toute préoccupation systématique, nous n’avons cherché que la vérité, veillant sur nous, afin de nous tenir en garde contre toute passion dans le blâme ou dans la louange. Au milieu des jugements multiples et contradictoires dont la personne, la vie et le gouvernement de Louis XIV ont été l’objet, nous nous sommes efforcé de démêler, par une étude sérieuse, ce qu’il faut croire ou rejeter dans les traditions vulgairement reçues. Et comme parmi les idées dont l’enchaînement et le tissu forment le fond de l’histoire, il en est qui de leur nature sont variables, qui se modifient, qui meurent, qui renaissent, d’autres qui ont pour elles les temps et les lieux, nous avons évité avec un soin scrupuleux de juger avec les idées contemporaines les hommes qui existèrent ou agirent sous l’empire des idées d’un autre siècle. On ne trouvera donc dans ce livre rien qui soit de l’essence du pamphlet ; on n’y verra aucune prétention d’accommoder le passé au service des opinions actuelles.
Nous appartenons à une école historique essentiellement opposée au fatalisme, et peu nous importe qu’une idée soit vaincue pour la défendre, si elle est vraie : nous ne connaissons aucune nécessité qui excuse le crime, aucun privilège qui rende le vice moins hideux. Surtout nous nous plaisons à remonter à la cause supérieure, à étudier avec respect l’accomplissement de cette pensée providentielle qui toujours se déploie, tantôt visible, tantôt inaperçue, au milieu de la confusion des choses humaines. Nous admettons fermement que la liberté humaine agit avec une indépendance pleine et entière, et concourt, néanmoins, à son insu, à établir cette sublime et consolante vérité “ que Dieu nous mène ” : merveilleux mystère que nous ne pouvons comprendre et qui nous éblouit de ses clartés.
Notre cadre a eu trop peu d’espace pour que nous ayons pu donner au récit des faits particuliers de la vie et du règne de Louis XIV un développement aussi étendu qu’on l’aurait peut-être désiré. Des évènements qui embrassent près d’un siècle et qui ont puissamment réagi sur l’esprit humain, ne sont point de ceux qu’on analyse suffisamment en quelques pages. Pour surmonter cet obstacle, nous ayons cru devoir insister particulièrement sur les détails et sur les actes qui ont exercé une influence durable et pesé de quelque poids dans la balance. On s’étonnera donc peu si nous avons résumé avec une extrême concision des faits militaires qui se ressemblent presque tous, des opérations de guerre toujours les mêmes, des plans stratégiques dont l’examen serait sans profit ; et si, d’autre part, nous nous sommes appliqué avec une certaine complaisance à mentionner tout ce qui pouvait se rattacher à l’histoire des mœurs, de la société, de la littérature et de la pensée : voilà ce qui demeure et ce qui surtout appelle la méditation.
Nous avons adopté la division par chapitres : cette méthode est indispensable à celui qui a besoin de parler dans un livre assez court d’une foule de choses qui se croisent sans cesse et dont la diversité tend à dérouter l’esprit. Lorsqu’on écrit une histoire générale avec ses vastes développements, l’ordre des dates est le seul qu’on doive choisir, parce que les faits, étant racontés avec étendue, conservent leur caractère distinct et ne sont point exposés à être tronqués ou perdus de vue ; mais, quand on entreprend une œuvre de moindre haleine, la clarté du récit conseille la marche que nous avons suivie ; elle s’accorde moins avec la chronologie, et davantage avec la nature ; elle seule enfin permet de comprendre et de retenir l’esprit de l’histoire.
Si dans ce livre, tel que nous l’offrons au public, on rencontre des choses bonnes et utiles, ce n’est pas à nous que l’éloge doit revenir, c’est à celui qui nous demandera un compte sévère du moindre don qu’il nous aura confié pour la gloire de son nom.

Paris, mai 1844.
A.G.
CHAPITRE PREMIER Situation générale de la France et de l’Europe à l’avénement de Louis XIV
Richelieu venait de mourir, et Louis XIII, le premier vassal de son ministre, n’avait pas tardé à le suivre dans le tombeau : la France, encore émue des souvenirs peu glorieux de la régence de Marie de Médicis et de Concini, se voyait avec inquiétude réservée à la minorité d’un roi de cinq ans.
Les matériaux d’un grand règne étaient amassés, mais la main qui, plus tard, devait les mettre en œuvre ne se trouvait point encore assez forte pour s’en servir. La paix régnait au-dedans ; nos armes triomphaient au-dehors. L’autorité royale s’exerçait librement, mais cette prépondérance, péniblement conquise, grâce à la force et aux supplices, n’était encore entrée dans les mœurs du pays que par la crainte. Là où l’on avait comprimé les réclamations et les droits, on disait que l’ordre était établi : de longues années allaient s’écouler, de nouvelles agitations troubler la France avant l’heure où, la rébellion lassant le peuple, paralysant les intérêts, et favorisant les entreprises de l’étranger, la France irait d’elle-même au-devant du pouvoir absolu, la noblesse abdiquerait, toutes les forces sociales se confondraient dans le sceptre : période d’enivrement royal qui devait être consacrée par la gloire, fortifiée par l’opinion, et qui néanmoins, pour un petit nombre d’hommes (s’il en était) initiés aux secrets de l’avenir, renfermait déjà en son sein des germes de dépérissement et de ruine.
Richelieu, à son avènement aux affaires, avait trouvé la France dépourvue de grandeur et de sécurité : d’un côté, les princes du sang, les favoris, la reine mère, se disputaient l’influence ; de l’autre, les protestants, enhardis par les positions fortes que leur avait faites l’édit de Nantes, tenaient en échec les armées de Louis XIII et bravaient avec impunité les ordres du roi. Les guerres de religion avaient d’ailleurs donné à la noblesse de cour et de province un ascendant redoutable au pouvoir royal ; les intrigues de Marie de Médicis, les prétentions vaniteuses de Gaston d’Orléans, le scandale récent des fortunes du maréchal d’Ancre et de Luynes contribuaient encore à paralyser l’administration, à encourager les ambitieux, à livrer la chose publique au plus adroit. C’était avec de pareils éléments de décomposition qu’il fallait maintenir l’ordre à l’intérieur et étendre sur les champs de bataille et dans les congrès de l’Europe la prépondérance de la nation française.
Richelieu, loin de reculer devant cette œuvre, l’avait au-contraire dépassée, et d’abord il avait eu à vaincre la répugnance instinctive que sa domination inspirait au roi lui-même. Comme tous les hommes doués à un haut degré du savoir de parvenir, il s’était successivement rendu utile, nécessaire, indispensable ; arrivé à ce dernier degré, il s’y était maintenu en inspirant à son maître beaucoup de crainte et plus de confiance encore. Louis XIII le subissait avec déplaisir, mais avec sécurité, comme on se courbe sous un ascendant qui humilie et qui sauve. Rappeler tout ce que la mère et le frère du roi entreprirent pour ruiner l’influence du ministre et y substituer un joug plus commode, mais moins digne, ce serait entreprendre le récit d’une longue série de ruses toujours déjouées, de nombreuses faiblesses cruellement expiées. Ce qui est certain, c’est que la plus grande é

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