La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 juin 2010 |
Nombre de lectures | 310 |
EAN13 | 9782296254411 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Accent tonique - Poésie
Collection dirigée par Nicole Barrière
Maquette de la couverture
Patrice Ochoa
Illustration de la couverture
Joëlle Chabot
Huit siècles de poésie catalane
Jean-Claude Morera
Autres ouvrages de Jean-Claude Morera
Histoire de la Catalogne, L’Harmattan, « Horizons Espagne », 1993.
Terre d’ombre brûlée, avec Marie-Hélène Thomas, artiste plasticienne, « Les petits livres de Marlène », 2002.
Cairns, L’Harmattan, « Poètes des cinq continents », 2007.
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296116917
EAN : 9782296116917
Sommaire
Accent tonique - Poésie - Collection dirigée par Nicole Barrière Page de titre Autres ouvrages de Jean-Claude Morera Page de Copyright Dedicace AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR REPÈRES Ramon Llull (1233-1315) Cerverí de Girona (1259-1285) Ausias March (1397-1459) Joan Roís de Corella (1433 ou 1443-1497) Joan Timoneda (1518/20-1583) Francesc Vicenç Garcia (1579 ou 1582- 1621) Teodor Llorente (1836-1911) Jacint Verdaguer (1845-1904) Miquel Costa i Llobera (1854-1922) Joan Alcover (1854-1926) Joan Maragall (1860-1911) Josep Carner (1884-1970) Appel·les Mestres (1854-1936) Bartomeu Rosselló Pòrcel (1913-1938) Màrius Torres (1910-1942) Carles Riba (1893-1959) Clementina Arderiu (1889-1976) Josep Maria de Sagarra (1894-1961) Josep Sebastià Pons (1886-1962) Rosa Leveroni (1910-1985) Salvador Espríu (1913-1985) Pere Quart (1899 — 1986) J. V. Foix (1893-1987) On he deixat les claus…, Barcelona: Quaderns Crema, 1988 Avec l’autorisation de Quaderns Crema, S.A.U. Joan Brossa (1919-1998) Joan Vinyoli (1914-1986) Miquel Martí i Pol (1929-2003) Jordi Pere Cerdà (1920) Gabriel Ferrater (1922-1970 ) Maria Mercè Marçal (1952-1998) BIBLIOGRAPHIE - Traductions de poésie catalane en français
Je dédie ce travail à ma cousine Pepita qui fit résonner la langue française dans les classes de Catalogne et nourrit mon enfance de ses confiseries.
Tous mes remerciements vont à l’ami Jean-François Coche, libraire de Pam de Nas , librairie catalane et occitane à Paris, sagace polyglotte dont l’exigence complice m’a évité bien des pièges.
Ils s’adressent également à Claudine et Joëlle Chabot qui se sont liguées pour nous offrir les églantines de la couverture et à Isabelle, pour sa patience.
Cet ouvrage a compté avec le soutien de
l’Institut Ramon Llull
et l’autorisation de :
Grup 62 (pour les textes de Clementina Arderiu, Salvador
Espriu, Miquel Martí i Pol, Pere Quart, Carles Riba, Josep
Maria de Sagarra, Màrius Torres et Joan Vinyoli);
Quaderns crema (pour les textes de J.V.Foix);
Fundació Joan Brossa;
Fundació Maria Mercè Marçal ;
© Hereus de Vicent Andrés Estellés ;
© Hereus de Josep Carner ;
© Hereus de Gabriel Ferrater ;
© Hereus de Rosa Leveroni ;
© Hereus de Josep Sebastià Pons ;
Jordi Pere Cerdà.
AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR
Dans ces temps où se croisent, se visitent, s’inventent et se mêlent les identités, que la langue catalane soit celle de dix millions de voisins ou compatriotes, des Pyrénées orientales au Pays valencien, de l’Andorre aux Baléares et jusque dans un port de Sardaigne, qu’elle ait donné à l’Europe sa Pléiade d’auteurs et de poètes, n’est sans doute plus à faire savoir au lecteur francophone amoureux de la poésie.
Bien de ses auteurs sont aujourd’hui – et parfois de longtemps – connus et traduits dans notre langue. Et si beaucoup resterait à faire dans ce domaine, le propos de cet ouvrage n’est que d’ouvrir un peu plus grand cette porte en offrant un aperçu – oh combien arbitraire et incomplet ! – des trésors que recèle la poésie catalane.
Les lecteurs y découvriront un florilège de huit siècles d’écritures qui illustrent et façonnent une culture proche et ce faisant abordent les thèmes les plus variés et les plus universels.
Traducteur et non professeur, ni même critique, il ne m’appartient pas d’en faire un commentaire mais simplement de les introduire pour guider les pas du visiteur de ce modeste musée littéraire.
Les spécialistes s’accordent à dire que la langue catalane est née comme toutes les langues romanes de l’altération locale du latin. Les textes catalans les plus anciens que l’on possède sont des cahiers de doléances (greuges) datés de la fin du XI ème siècle.
Mais, comme on le verra, la poésie catalane commence véritablement au XIII ème siècle dans la matrice de la langue occitane dont le catalan est resté si proche. Elle connaît une floraison intense avec des auteurs comme Ramon Llull, Ausiàs March. tandis qu’un Joanot Martorell écrit avec « Tirant lo Blanc » le roman que préférera Cervantès.
Cependant, du XVI ème au XVIII ème siècle et alors qu’elle avait perdu de sa consistance institutionnelle et de sa puissance économique, la Catalogne ne donna plus, après avoir connu les sommets, que quelques rares fruits littéraires. Le catalan resta pourtant la langue du peuple et celle du droit jusqu’à retrouver au dix neuvième siècle avec le mouvement de la Renaixença une véritable expression littéraire. En 1859 furent restaurés les Jeux floraux. Ces joutes des « nouveaux troubadours » récompensaient les lauréats en leur offrant trois fleurs : une églantine d’or allait à la meilleure poésie patriotique, une violette d’or et d’argent à une œuvre religieuse et une fleur naturelle à un poème d’amour.
Depuis longtemps, les poètes catalans se sont affranchis de ces catégories traditionnelles et ont cherché à se situer dans une pleine modernité.
Mais la dictature franquiste (1939-1976), en empêchant tout développement normal de la culture catalane, a fait que le simple choix de s’exprimer dans sa langue devenait un acte de résistance.
Pour locale qu’elle soit cette revendication d’identité n’est pas moins faite pour toucher toute humanité car en « assumant la voix d’un peuple », comme l’écrivait Vicent Andrés Estellés, le poète rejoint bien quelque universel.
La Terre n’est-elle pas, comme l’enseigne l’âne de Pere Quart, « la pâture de tous » ?
C’est ainsi que, dès les années 1960, le mouvement de la Nova cançó , acquit un impact populaire considérable — au-delà même de l’espace catalanophone — en imposant malgré les censures une chanson en langue catalane. Le présent ouvrage lui en est fortement redevable puisque c’est à travers le travail d’artistes comme Raimon, Lluis Llach, Teresa Rebull, Guillermina Motta, Maria del Mar Bonet et tant d’autres que bien des classiques de la poésie catalane — dont beaucoup sont ici reproduits et traduits — ont été connus du grand public.
Mais le champ du politique - fut-il le moins discutable - est loin d’être le domaine unique et privilégié de l’expression poétique.
Et heureusement, temps n’est plus où il fallait se cacher pour enseigner une langue, officielle au-delà des Pyrénées et notre patrimoine commun en-deçà, si l’on en croit notre Constitution.
Entendre aujourd’hui la poésie d’où qu’elle soit c’est d’abord se mettre à l’écoute d’un autre, d’une humanité proche et pourtant différente. C’est s’interroger, vibrer, vivre avec l’autre et ce faisant explorer de nouvelles facettes de soi.
Quels qu’en soient les thèmes — que l’on découvira variés — les textes ici rassemblés sont donc autant de rencontres proposées.
On les prendra aussi comme des invites à mieux connaître les auteurs catalans, ceux d’hier comme ceux qui font aujourd’hui du catalan une langue vivante et riche.
Quant à ces traductions, depuis longtemps méditées, elles furent d’abord un plaisir pour moi qui fut autrefois bercé, bien plus que versé aujourd’hui, dans la langue catalane.
Elles furent aussi un travail qui a nécessité des choix souvent délicats.
Le fait que le catalan soit proche du français jusque souvent dans son vocabulaire, invite à rester au plus près non seulement du sens d’origine mais aussi de la prosodie originale, la poésie n’est-elle pas « musique avant toute chose » (Paul Verlaine) ?
Or, jusqu’aux plus contemporains des auteurs catalans, s’ils se sont souvent inscrits dans les mêmes influences que les poètes de langue française, restent généralement fidèles à une métrique rigoureuse.
La difficulté de rendre cette poésie dans notre langue, plus discursive, devient une véritable aporie si l’on considère que le catalan est une langue par nature concise, pleine d’élisions et de contractions dont le poète tient le plus grand compte pour sa scansion. C’est ainsi que la