Hypnotisme et Spiritisme
117 pages
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Description

Extrait : "Personne plus que moi n'a été hostile au spiritisme, par l'éducation scientifique et les tendances. J'avais toujours regardé comme un axiome que toute force est une propriété de la matière et toute pensée une fonction du cerveau, et je m'étais toujours moqué des tables parlantes. Mais la passion de la vérité et du fait constaté l'a emporté sur ma foi scientifique."

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Nombre de lectures 45
EAN13 9782335034066
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335034066

 
©Ligaran 2015

Préface de l’auteur

Combien de choses nous servaient hier d’articles de foi qui nous semblent fables aujourd’hui.

MONTAIGNE.
Lorsque j’ai voulu faire un livre sur les phénomènes dits spirites, après toute une vie consacrée au développement de la psychiatrie et de l’anthropologie criminelle, mes meilleurs amis m’ont accablé d’objections, disant que j’allais gâter ma réputation. Malgré tout, je n’ai pas hésité à poursuivre, estimant qu’il était de mon devoir de couronner ma carrière de luttes pour le progrès des idées en luttant pour l’idée la plus contestée et bafouée du siècle.
Mes adversaires ont d’ailleurs quelques bonnes raisons. Il n’y a pas longtemps encore, je pensais comme eux. Le spiritisme semble incompatible avec le monisme, l’une des plus grandes conquêtes modernes. Comparées à la précision et à la constance des faits d’expérience scientifique, toujours semblables à eux-mêmes et concordant dans le temps et l’espace, les expériences spirites, variables avec les méthodes, les heures, les dispositions des assistants, ont toujours quelque chose de fuyant et d’incertain, malgré le contrôle d’instruments de précision et d’observateurs sévères comme Morselli, de Vesme, Crookes, Richet, Lodge, James, Hislop, Wallace. Bottazzi, de Rochas. Herliztka, Foa, d’Arsonval, etc.
Mais si les observations, prises en particulier, semblent présenter ce caractère, leur ensemble forme un bloc de preuves défiant le scepticisme, d’autant que l’étude actuelle de la radioactivité montre une exception au moins apparente au grand principe : pas de fonction sans organe et pas de manifestation d’énergie sans perte de substance.
D’ailleurs les conclusions du spiritisme sont loin de contredire le monisme, car l’âme, se ramenant à une matière fluidique, visible et palpable en certains cas, continue à appartenir au monde de la matière. C’est ce qui concilie pour la première fois l’expérience scientifique avec l’expérience de tous siècles et de tous pays, depuis les peuples anciens et sauvages jusqu’aux civilisés actuels, expérience cristallisée dans la légende religieuse, laquelle par la quantité et l’accord des suffrages, à défaut de leur qualité, lui confère une autorité au moins égale, sinon supérieure, à la pensée des grands philosophes.
Aussi, dans ces recherches, ai-je évité toutes conclusions théoriques, que j’ai voulu faire jaillir, dans l’esprit du lecteur, de la seule masse des faits fortifiés par le consentement universel. Au reste, je suis loin de prétendre à une certitude complète. Après ces études pénibles, l’hypothèse spirite nous apparaît comme une mer immense, d’où émergent çà et là quelques îlots, où seul le géographe devine les traces d’un ancien continent, tandis que le vulgaire se moque de son hypothèse, qui n’est audacieuse qu’en apparence.
Avant de terminer, j’adresse mes remerciements les plus vifs à MM. Marzorati, Ochorovicz, Richet et de Vesme, qui ont bien voulu me conseiller et m’aider.

CÉSAR LOMBROSO.
Octobre 1909.
PREMIÈRE PARTIE Hypnotisme
De quelques phénomènes hypnotiques et hystériques
Personne plus que moi n’a été hostile au spiritisme, par l’éducation scientifique et les tendances. J’avais toujours regardé comme un axiome que toute force est une propriété de la matière et toute pensée une fonction du cerveau, et je m’étais toujours moqué des tables parlantes. Mais la passion de la vérité et du fait constaté l’a emporté sur ma foi scientifique.
Aussi, après avoir été l’adversaire du spiritisme, au point de nier toutes les expériences et de refuser d’assister à aucune, j’ai dû constater, dès 1882, des faits psychiques étranges, que la science ne peut expliquer et dont elle peut dire seulement qu’ils accompagnent l’hystérie et l’hypnose.

§ 1 Transferts de sensations dans l’hystérie et l’hypnose
En cette même année 1882, on m’appela un matin chez M lle C.S., âgée de quatorze ans, de père intelligent et actif, de mère lucide et vigoureuse, mais dont les deux frères avaient eu une croissance anormalement rapide au moment de la puberté, avec troubles pulmonaires. Cette jeune fille, d’un physique gracieux, d’une taille de 1 m , 54, avait, elle aussi, grandi brusquement de 0 m , 15 au moment de la puberté. Ses premières règles s’accompagnèrent de symptômes hystériques, avec vomissements et dyspepsie. Au bout de deux mois vinrent des accès de convulsions hystériques et d’hyperesthésie, qui lui faisaient prendre pour une barre de fer un fil mis sur la main. Le mois suivant se manifestèrent de la cécité et des points hystériques aux doigts, qu’il suffisait de toucher pour obtenir convulsions, mouvements réflexes intenses des jambes, contracture et brusque montée de la force musculaire de 32 à 47 kil. au dynamomètre, à la seule pression de la main. C’est alors qu’elle commença à manifester des phénomènes extraordinaires. Après des accès somnambuliques, accompagnés d’augmentation d’activité, d’affectivité et de divers changements dans le caractère, elle perdit la vision par les yeux en même temps qu’elle acquérait la faculté de voir par l’extrémité du nez et le lobe gauche de l’oreille, tout en conservant la même acuité visuelle (7 e degré de l’échelle de Yäger). C’est ainsi qu’elle put lire une lettre et distinguer les chiffres d’un dynamomètre.
Elle avait une mimique curieuse pour réagir aux excitations portées sur ces organes que nous nommerons provisoires ou transposés. Par exemple un doigt, ou mieux un jet de lumière, dirigés sur l’oreille ou le nez, la Taisaient s’irriter, crier qu’on voulait l’aveugler, avancer le bras dans un geste de défense.
Même transposition de l’odorat. Aucune réaction avec l’assa fœtida ou l’ammoniaque mis sous le nez, tandis que d’autres corps à l’odeur moins forte, mis sous le menton, l’affectaient vivement. Plus tard l’odorat se transporta au talon, et alors, à toute odeur déplaisante, elle remuait les pieds et le corps entier ; à toute odeur agréable, elle restait immobile, souriante et respirant vite.
Vint ensuite de la lucidité prophétique, qui lui faisait prédire exactement, parfois une quinzaine à l’avance, le jour et l’heure de ses accès et le métal qui devait les calmer. Plus tard, elle prévit pour son frère et son père des faits qui se vérifièrent au bout de deux ans. Elle put voir aussi à distance des évènements au temps même où ils s’accomplissaient.

*
* *
Ces phénomènes ne sont pas isolés. Déjà, en 1808, Petetin avait étudié huit femmes en catalepsie, chez qui les sens externes étaient transférés à l’épigastre et aux doigts des pieds et des mains.
Carmagnola, en 1840, cite un cas analogue au nôtre. Il s’agit d’une jeune fille de quatorze ans, réglée elle aussi depuis peu, présentant toux convulsive, céphalée, pâmoisons, spasmes, dyspnée, convulsions du visage accompagnés de chants, sommeils durant parfois trois jours, et accès somnambuliques pendant lesquels elle voyait distinctement avec la main et lisait dans l’obscurité. Chez elle comme chez notre C.S., l’application de l’or et de l’argent calmait l’agitation et ramenait la gaieté.
Despine nous parle d’une Estelle de Neuchâtel, âgée de onze ans, devenue parétique après une blessure au dos et améliorée par les bains d’Aix, chez qui la magnétisation amenait le transfert de l’ouïe aux mains, coudes, épaules et, pendant la crise léthargique, à l’épigastre, avec excitation musculaire sous l’influence de l’or.
Le D r Angonoa a étudié en 1840 la nommée G.L., âgée de quatorze ans, névrosée par un chagrin. À l’état somnambulique, elle voyait avec la nuque et distinguait les odeurs avec le dos de la main. Plus tard, vue et ouïe se transportèrent à l’épigastre. Un autre sujet femme, du même docteur, âgé de vingt-deux ans, hystérique et épileptique, voyait avec la nuque et l’épigastre, dans le sommeil somnambulique, et sentait les odeurs avec les pieds. Elle disait voir à l’intérieur de son corps trente-trois vers qu’elle rendit peu de temps ap

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