L Énivrante Angoisse
77 pages
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L'Énivrante Angoisse , livre ebook

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Description

Extrait : "STANCES – Mon âme de tendresse et de joie est remplie Pour des jours et des jours... Jardin de solitude et de mélancolie, Je t'offre nos amours. Mais l'amour est un hôte infidèle, qui passe Et ne nous revient pas ; Jardin, rappelle-toi ses reins et sa grâce : Tu me les rediras. " À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 22
EAN13 9782335077315
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335077315

 
©Ligaran 2015

À MADAME MATHIEU DE NOAILLES
qui a laissé tomber sur la Nature et la Vie l’ardente clarté de son rêve, j’offre ce livre, pieusement .

CH.D.
Stances

Mon âme de tendresse et de joie est remplie
  Pour des jours et des jours…
Jardin de solitude et de mélancolie,
  Je t’offre nos amours.

Mais l’amour est un hôte infidèle, qui passe
  Et ne nous revient pas ;
Jardin, rappelle-toi ses rires et sa grâce :
  Tu me les rediras.

Tous les ans, au moment que les jeunes haleines
  Des printemps réveillés
Feront chanter sans fin les oiseaux, à voix pleines
  À travers les halliers,

Je viendrai, pèlerin douloureux et fidèle,
  À l’ombre de tes bois,
Et là j’écouterai longtemps me parler d’elle
  Tes innombrables voix.

Où sera-t-elle alors ? Hélas ! morte peut-être
  Ou perdue à jamais ;
Mais je croirai toujours la voir ici paraître
  Telle que je l’aimais,

Et quand j’irai mirer mon visage sur l’onde
  Des bassins endormis,
J’y verrai près de moi sa chevelure blonde
  Et ses beaux yeux amis.

Dans l’odorante paix de l’heure attiédie,
  Ô jardin, pour toujours
Mon cœur reconnaissant aujourd’hui te dédie
  Nos fragiles amours,

– Ô jardin bienveillant qui vit ses lèvres roses
  À mes lèvres s’unir, –
Car c’est au cœur glacé des impassibles choses
  Que vit le souvenir.
Nocturne

  Était-ce Nine, était-ce Line ?
  Mon cœur ne se rappelle plus ;
  Elle avait des rires ténus
  Et des gestes de mousseline,

  Un joli chapeau tout en fleur
  Sur sa tête couleur d’automne ;
  Et puis la nuit nous fit l’aumône
  De sa bienveillante douceur.

  Elle chantait : « Que l’on m’apporte
  Mon voile et ma robe de deuil :
  C’est ce soir que ma mère est morte ;
  Elle a bien froid dans son cercueil. »

  Elle chantait, presque craintive,
  Sur des modes apitoyés,
  Et les ruisseaux à la dérive
  Traînaient des vers luisants noyés.

  Elle semblait toute petite ;
  Puis la nuit, loin de ses yeux d’or,
  S’envola comme l’eau bénite
  Qu’on jette sur le front d’un mort.

  Le fleuve blanc roulait des brumes
  Auprès des grêles peupliers.
  Mon cœur volait comme des plumes
  De colombes ou de ramiers.

  Et ce fut la fraîcheur de l’aube ;
  Le ciel souriait tendre et las,
  Sur mes lèvres et sur sa robe
  Passait le parfum des lilas…

  Était-ce Line, était-ce Nine ?
  On voyait au flanc des coteaux
  Les taillis blancs sous l’aubépine,
  Les bergers noirs sous leurs manteaux.

  – D’autres, plus faibles ou plus douces
  Me souriront et passeront ;
  Mais j’irai souvent sur les mousses
  Rafraîchir mes yeux et mon front,

  Je reviendrai voir sur la berge
  Auprès des grêles peupliers
  La rosée aux fils de la Vierge
  Pendre ses fragiles colliers ; –

  Dans le jardin de mes pensées
  Sous les ombrages les plus doux
  Aux heures noires ou lassées
  J’irai vous retrouver, ô vous

  Qui, tandis que la campanule
  Au vent balançait son grelot,
  Regardiez dans le crépuscule
  Mourir les étoiles sur l’eau.
Idylle

C’est bien toujours l’enfant que nous avons connue,
Relevant ses cheveux trop lourds de sa main nue,
Ou poursuivant, joyeuse et folle, dès l’aurore,
L’essaim des papillons dans la forêt sonore.
Mais quand le soir en pleurs rôde dans les prairies,
Sa frêle âme a déjà l’amour des songeries,
Et quand l’angélus sonne au clocher, du village
Le rêve vient frôler son front clair d’enfant sage.

Ô Nine, toi qui vas sous tes lourds cheveux blonds,
Ô Nine, toi qui vas t’accouder aux balcons
Pour voir s’épanouir aux seins des cieux féconds
Les calices étincelants des fleurs de feu,
Quitte la maison blanche et quitte le seuil bleu.
Que ta petite main se confie à ma main,
Car je veux te mener le long du noir chemin
Qui va vers la colline où naîtra le matin.

Fuis la maison. Auprès du perron et des portes
Rôdent sans fin d’obscurs fantômes d’amours mortes.
Ton cœur y devina des espérances vaines
Dont le sanglot se mêle à la voix des fontaines.
C’est là que tout le long des jours, tristes et seules,
Et le long de la vie ont filé les aïeules ;
Et quand le vent se joue à travers les charmilles
On dirait des chuchotements de jeunes filles.

Trop de bonheurs perdus avant que d’être nés,
Trop de pleurs vite éclos sur des yeux étonnés,
Et trop de pauvres petits cœurs abandonnés
Dans leur détresse et dans leur songe puéril,
Trop de b

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