La Vie de Maximilien Robespierre
149 pages
Français

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La Vie de Maximilien Robespierre , livre ebook

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Description

Extrait : "Maximilien Marie-Isidore-Robespierre est né à Arras le 6 mai 1758 de Maximilien-Barthélémy-François, avocat au conseil d'Artois, et de Jacqueline-Marguerite Carraut. Il fut tenu sur les fonts sacrés de l'église de Saint-Aubert par Maximilien de Robespierre, son grand-père, et par Marguerite Cornu, sa grand-mère du côté maternel, et baptisé par M. G. H. F. Lenglais, curé de cette paroisse."

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Publié par
Nombre de lectures 91
EAN13 9782335040272
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335040272

 
©Ligaran 2015

Préface
Le 1 er mars 1848, le jour de l’installation de M. Frédéric Degeorge, nommé commissaire général du Pas-de-Calais par M. Ledru-Rollin, ministre de l’intérieur, l’Hôtel-de-Ville d’Arras fut le théâtre d’une scène fort émouvante, dont voici les détails, que nous ont racontés des témoins oculaires, et qui ont été conservés par les journaux du pays.
Huit à dix jeunes gens de 18 à 25 ans, sortis de l’école Normale et du Val-de-Grâce, étant venus de Paris avec la mission de faire reconnaître les commissaires désignés pour les départements, le conseil municipal et toutes les autorités, auxquels s’était joint un grand concours de peuple, se réunirent dans la grande salle. L’un de ces jeunes gens prit la parole. Son discours fut goûté. Après lui un de ses compagnons veut aussi parler. Se trouvant dans la patrie d’un homme pour lequel il professait la plus grande admiration, et à qui la ville d’Arras devait être fière, selon lui, d’avoir donné la naissance, il croit devoir en faire l’éloge en présence de l’immense auditoire. Enfin un nom s’échappe de ses lèvres, c’est celui de Robespierre. Aussitôt on se regarde avec étonnement. L’orateur continue ses éloges. Mais voilà qu’un sentiment unanime éclate de toutes parts. On lui crie des divers points de la salle : « Assez ! assez ! assez ! » La tempête devient furieuse, les interpellations s’échangent, vont, viennent de ci, de là ; c’est une vague qui roule, c’est un tonnerre qui gronde. Le jeune homme veut, s’expliquer ; on ne veut plus l’entendre. Un des adjoints lui fait observer que la république nouvelle n’a rien de commun avec celle de 93. L’agitation est à son comble. L’orateur, déconcerté, se met à pleurer. Il comprend qu’il a mis le pied sur un terrain brûlant

Au milieu du tumulte, M. l’avocat Luez s’écrie : Nous applaudissons aux vertus de Robespierre, mais nous éviterons ses crimes . Ce mot calme l’orage. Enfin un autre de ces jeunes gens, le sieur Beulet, élève de l’école Normale, demande à donner quelques explications. À sa voix le silence se rétablit, le calme se fait. Il conjure l’assemblée de ne pas se méprendre sur les sentiments de son collègue. Il exprime les plus nobles pensées sur le bon ordre, le respect dû à la propriété. Il dit que, bien loin de vouloir persécuter leurs concitoyens, ils sont prêts à verser leur sang pour leur bonheur. Les fronts s’éclaircissent, la confiance renaît, et le jeune orateur finit par conquérir toutes les sympathies. Bientôt on l’entoure, on lui presse la main ; chacun veut l’embrasser, le voir au moins, et la foule le place, bien malgré lui, sur la table même où l’on délibère : car il éloigne les souvenirs affreux du passé, il ne fait entendre que des paroles de paix et de conciliation. Son discours, prononcé avec beaucoup de chaleur et de verve, exalte l’assemblée et provoque d’unanimes applaudissements. Alors ces jeunes gens se précipitent dans les bras les uns des autres, et s’embrassent avec effusion, pour faire comprendre qu’ils sont unanimes dans la profession des mêmes doctrines.
Cette scène et plusieurs autres symptômes qui se sont manifestés parmi nous ont fait naître l’idée de remettre en lumière des documents épars de divers côtés, touchant Maximilien Robespierre, et de reproduire des souvenirs qu’il est bon de ne pas laisser tomber dans l’oubli. Le fond principal de l’ouvrage est digne de toute la confiance des lecteurs. C’est le résultat des observations d’un homme qui a particulièrement connu le célèbre Montagnard. Le portrait est parfaitement conforme à l’original.
Chapitre premier

Naissance de Robespierre. – Sa famille. – Son père quitte le pays. – Mort de sa mère. – Son caractère. – Ses succès dans les classes. – Boursier de Saint-Vaast au collège de Louis-le-Grand à Paris. – Il recommence sa rhétorique. – Son éloignement pour ses condisciples qui pratiquaient la vertu, et pour tous les exercices religieux. – M. l’abbé Asseline, son confesseur.
Maximilien Marie-Isidore-Robespierre est né à Arras le 6 mai 1758 de Maximilien-Barthélemy François, avocat au conseil d’Artois, et de Jacqueline-Marguerite Carraut. Il fut tenu sur les fonts sacrés de l’église de Saint-Aubert par Maximilien de Robespierre, son grand-père, et par Marguerite Cornu, sa grand-mère du côté maternel, et baptisé par M. G.H.F. Lenglais, curé de cette paroisse. Sa maison de naissance fait le coin de la rue des Rapporteurs et de celle des Petits-Rapporteurs, à droite en descendant, sous le numéro 274. Il était l’aîné d’un frère qui le suivit dans sa carrière politique. Il avait deux sœurs, dont l’une mourut en bas âge. Celle qui lui survécut, Charlotte, avait eu l’avantage d’une éducation religieuse dont elle avait profité. Mais, comme la médiocrité de sa fortune la tenait dans une entière dépendance de son frère, elle se vit obligée d’aller vivre auprès de lui à Paris ; et l’on n’a jamais su ce qu’elle a pu devenir à l’école d’un tel maître. Ce qui paraîtrait néanmoins, déposer en sa faveur, c’est que son frère, à l’époque de ses plus grandes fureurs contre ses compatriotes, la chassa de sa maison, et l’obligea d’aller mendier un asile dans la ville d’Arras. Elle mourut à Paris le 1 er août 1834, pensionnaire de l’État. La prétendue généalogie qui fait Robespierre parent de Damions, l’assassin de Louis XV, malgré tout ce qu’on a pu dire, est absolument fausse et controuvée.
Le père de Robespierre avait la réputation, dans la ville d’Arras, d’une tête assez mal organisée, surtout très attachée à son sens. Soit bizarrerie de caractère, ou désagrément de profession, à la suite d’un procès perdu il quitta brusquement le pays, où il laissa sa femme et les quatre enfants dont nous venons de parler. On ignora longtemps la route qu’il avait tenue. Mais dans la suite on découvrit qu’au sortir de sa patrie il s’était rendu en Belgique, et que de là il passa en Allemagne et habita pendant, quelque temps la ville de Cologne, où pour subsister il ouvrit une école de français pour les enfants. Dégoûté de sa nouvelle profession, il quitta Cologne annonçant le dessein de se rendre à Londres et de là en Amérique.
Peu d’années après la disparition de son père, Robespierre perdit sa mère, et se trouva orphelin, dès l’âge de neuf ans. N’étant héritier d’aucun patrimoine, il n’avait de ressources pour sa subsistance que celles que pouvaient lui procurer son grand-père maternel et la charité des gens de bien, que sollicitaient assez efficacement deux tantes du même nom que lui, qui vivaient dans une grande réputation de piété. L’une d’elles, dans la vue d’assurer du pain aux pupilles dont elle se voyait chargée, se détermina à l’un de ces mariages qu’on appelle de raison, quoique souvent très peu raisonnables. Elle épousa un vieux médecin qui, outre les secours actuels qu’il pouvait fournir aux Robespierre, s’engagea encore à donner à l’aîné un asile dans sa maison lorsqu’il aurait achevé ses études.
Dès sa plus tendre enfance, Robespierre annonça le caractère sombre et machinateur qu’il conserva toute sa vie. Il ne passa point par le bel âge de l’ingénuité. Dissimulé par instinct avant de pouvoir l’être par réflexion, il avait l’air de toujours craindre qu’on ne lui surprît le secret de sa pensée ; et le moyen de la connaître n’était pas de l’interroger ; on y réussissait mieux en le flattant. Il aimait à être bien habillé, et il cherchait à jeter du ridicule sur les enfants de son âge qui l’étaient mieux que lui. Fier et dédaigneux avec ses égaux, il était d’une dureté tyrannique avec son frère et ses sœurs. Comme il parlait peu, il trouvait mauvais qu’ils parlassent plus que lui. Il ne leur accordait pas le sens commun. Rien de ce qu’ils disaient n’était bien dit. Il ne laissait échapper aucune occasion de les mortifier ou de les humilier ; il leur prodiguait, pour les moindres, sujets, les reproches les plus grossiers. S’il n’aimait point ses semblables,

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