Le caractère subversif de la femme antillaise dans un contexte (post)colonial
193 pages
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Le caractère subversif de la femme antillaise dans un contexte (post)colonial , livre ebook

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Description

Cette étude a pour objectif de voir comment la femme antillaise renverse l'ordre établi dans un contexte postcolonial. En effet, aux Antilles, la figure féminine est célébrée en tant que poto mitan. Elle constitue la poutre-maîtresse de la société. A cet égard, on pourrait penser qu'elle détient le pouvoir ; il n'en est rien car elle occupe un statut subalterne. Le lecteur est invité à se questionner sur la condition et l'identité féminines au sein de la littérature antillaise en prenant pour appui l'évolution de la société guadeloupéenne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 155
EAN13 9782336281896
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Approches littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Eric SHIMA, A.Césaire, Cahier d’un retour au pays natal et Tchicaya U Tam’si. Approche comparative, 2008.
Claude LEIBENSON, Federico Garcia Lorca : images de feu, images de sang, 2006.
Charles SALE, Calixthe Beyala. Analyse sémiotique de « Tu t’appelleras Tanga », 2005.
Peggy RAFFY, L’univers d’Axel Gauvin, 2005.
Aminta DUPUIS, L’Initiation de Faust et de Parzival. La quête du Graal. Une voie moderne de connaissance et d’amour, 2005.
Abdelhaq ANOUN, J.-M. Le Clézio. Révolutions ou l’appel intérieur des origines, 2005.
Sabine van WESEMAEL, Michel Houellebecq. Le plaisir du texte, 2005.
M. M’RAIHI, Ismaïl Kadaré ou l’inspiration prométhéenne, 2004.
Y. PENG, La Nation chez Alexandre Dumas , 2003.
Valéria VANGUELOV, MEMORABILIA, Récit des origines de l’œuvre de Michel Fardoulis-Lagrange, 2003.
Murielle Lucie CLEMENT, Houellebecq, sperme et sang, 2003.
Philippe NIOGRET, Figures de l’ironie dans A la recherche du temps perdu de Marcel Proust, 2003.
Le caractère subversif de la femme antillaise dans un contexte (post)colonial

Emeline Pierre
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296058514
EAN : 9782296058514
Sommaire
Approches littéraires - Collection dirigée par Maguy Albet Page de titre Page de Copyright REMERCIEMENTS Dedicace INTRODUCTION CHAPITRE I - LE POSTCOLONIALISME : NAISSANCE ET ÉVOLUTION DE CE MOUVEMENT AUX ANTILLES CHAPITRE II - LES ESPACES DES PERSONNAGES FÉMININS CHAPITRE III - LES TYPES DE FEMMES CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
REMERCIEMENTS
J’aimerais remercier Martine Delvaux, ma directrice de recherche, pour ses conseils judicieux ainsi que pour les corrections qu’elle m’a suggérées durant la rédaction de ce mémoire. De même, je témoigne ma reconnaissance aux membres du jury à savoir Rachel Bouvet et Isaac Bazié pour leurs commentaires constructifs.

Un grand merci à Élizabeth et Prepty Pierre, mes parents, qui m’ont encouragée à faire ce mémoire et qui m’ont toujours soutenue dans ma démarche. Également, je saurais gré à toutes les personnes qui m’ont apporté leur concours dans la réalisation de ce projet.
To my granny Edris James Emeline...
INTRODUCTION
Quand on aborde les romans antillais, il ne faut pas oublier l’histoire qui est rattachée à la sphère géographique de ces œuvres. En effet, comme nous le dit Fritz Gracchus, il faut avoir à l’esprit que la société antillaise est née d’une violence qui n’a guère d’équivalent historique. L’arrachement à l’Afrique, la traite, la mise en esclavage... « Le maître a fondé l’absolu de son pouvoir sur quelques atteintes essentielles : les langues interdites [dont le créole 1 ], les rituels empêchés, les lignages dispersés, la sexualité bouleversée, le nom oblitéré » (1986, p.5).

Si la traite négrière a été abolie aux Antilles françaises en 1848, ses séquelles sont bien palpables et intimement liées à la structure actuelle de la société guadeloupéenne. C’est dans ce contexte que toute approche de la condition féminine, en Guadeloupe, doit prendre en compte les mutations vécues par le pays : joug (néo)colonial, déclin de l’industrie cannière (principale pourvoyeuse d’emplois), éveil nationaliste, début de la société de consommation, exil massif vers la métropole, etc. De fait, il faut avoir à l’esprit ces éléments fondateurs du tissu social de l’île afin de saisir la portée des romans que nous souhaitons étudier. Dans notre corpus, nous retrouvons une prédominance du personnage féminin qui lutte contre toute forme de domination. La femme va se battre afin que son peuple évolue en cessant d’être « esclave de l’esclavage ». La figure féminine, par son attitude subversive, veut se défaire de l’influence de l’ancien colonisateur. Le bouleversement qu’elle cause ne se limite pas à une contestation politique. La femme met en valeur la spécificité guadeloupéenne en ayant recours à la langue et à l’imaginaire créoles afin de prôner le bilinguisme dans un environnement où la diglossie règne. Également, le personnage féminin s’insurge contre la domination du patriarcat, contre le sexisme et contre toute forme d’injustice. De plus, à travers son combat pour la défense de la culture guadeloupéenne, on constate que le discours social ainsi que la politique sont interdépendants. Ainsi, la femme va s’attaquer à la sphère du pouvoir dont elle a longtemps été exclue. Elle va s’investir dans le discours socio-politique dans le but d’évoquer des préoccupations féminines telles que la conciliation travail-famille et le contrôle des naissances afin d’avoir une emprise sur ses conditions de vie. Ces revendications ont un impact sur les rapports homme-femme et, par extrapolation, sur l’ensemble de la société.

Les romancières ont été absentes de la littérature antillaise pendant un long moment, ce n’est que depuis peu qu’elles investissent le champ littéraire. Simone Schwarz-Bart et Maryse Condé sont les pionnières en matière d’oeuvres écrites par des femmes. De fait, Gisèle Pineau et Lucie Julia s’inscrivent dans la lignée de ces écrivaines.

Par ailleurs, que ce soit sous la plume d’un homme ou d’une femme, la figure féminine occupe une place de choix, mais elle y est confinée : elle occupe le statut de poto mitan 2 de la société. En effet, la société antillaise est matrifocale car axée sur la mère. Cependant, ce n’est pas cette dernière qui détient le pouvoir, mais la figure masculine. De la sorte, il apparaît clairement que l’évolution de la société guadeloupéenne dépend de la femme. C’est la raison pour laquelle notre étude a pour objet le personnage féminin avec ses prises de position subversives. Le volet socio-historique n’est pas à négliger quand on sait combien le passé conditionne le présent des personnages et permet de comprendre les rapports qu’ils entretiennent entre eux. Aussi, pour saisir l’image que la littérature antillaise se fait de la figure féminine, nous avons retenu deux œuvres écrites par des femmes de Guadeloupe. Le choix de notre corpus découle des similitudes et différences de traitement quant à la condition féminine antillaise. Si Pineau met en évidence le vécu antillais à travers son mode de vie, ses habitudes et ses croyances magico-religieuses, le roman de Julia a été qualifié par Régis Antoine de « littérature marquée par le populisme » car il met l’accent « sur la pauvreté, les luttes sociales, la répression » (1992, p. 357).

Lucie Julia est une militante féministe qui a été la première présidente élue de l’Union des femmes guadeloupéennes en 1958. Son engagement l’a amenée à lutter pour le progrès social. Elle est la première Guadeloupéenne à devenir, en 1952, assistante sociale diplômée d’État. En outre, en raison de son grand âge, elle a connu l’époque où la Guadeloupe était une colonie, et elle l’évoque dans son roman. Son engagement auprès des femmes est affirmé dans Mélody des faubourgs. Elle y relate l’histoire de Mélody, une orpheline sans ressource qui quitte la campagne afin de s’adapter aux faubourgs de Pointe-à-Pitre dans l’espoir d’améliorer son quotidien.

Le parcours de Gisèle Pineau est différent. Elle est née en France et y a vécu jusqu’à son adolescence. Son existence se partage entre l’Hexagone et la Guadeloupe. De fait, l’errance est un thème récurrent dans ses écrits, et notamment dans La Grande Drive des esprits où il est question de l’ascension et du déclin de la famille de Léonce, qui s’étend de 1928 à 1976. Contrairement à Julia, Pineau refuse d’être perçue comme une féministe, et ce même si ses œuvres dénoncent souvent la condition féminine des Antillaises (Ndgano, 2002, p. 159). Notre postulat est que les romancières, Lucie Julia et Gisèle Pineau, abordent des thèmes semblables. En effet, elles décrivent la condition féminine et rendent compte de la révolte des personnages féminins par rapport à leur quotidien. Notre étude se nourrit des similitudes qui se dégagent de notre corpus, mais aussi des différences de point de vue qui en ressor

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