Le créole dans l école
195 pages
Français

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Le créole dans l'école , livre ebook

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Description

Cette revue interdisciplinaire qui s'intéresse aux cultures, aux langues et aux sociétés créoles est placée sous la responsabilité du Comité international des Etudes créoles. Elle souhaite servir de lieu d'interaction entre les créolistes et les milieux créolophones. Ce numéro traite de la présence du créole à l'école et du plurilinguisme dans l'océan indien, particulièrement à l'île Maurice et à La Réunion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 92
EAN13 9782336265810
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le créole dans l'école : paroles nomades
études créoles, culture, langue, société

Sylvie Wharton
études créoles
culture, langue, société
Publication semestrielle
Directeur de la publication :
Robert Chaudenson
Rédacteur en chef: Lambert-Félix Prudent tambert-felix.prudent@univ-reunion.fr
Secrétariat de la rédaction : Laurent Hoarau laurent.hoarau@univ-reunion.fr
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296022836
EAN : 978-2-296-02283-6
9782296022836
Comité International des Etudes Créoles
BAPTISTA Marlyse, Université de Georgie
BARAT Christian, Université de la Réunion
MIGGE Bettina, Dublin, CNRS
BONNIOL Jean-Luc, Université d’Aix-Marseille III
CARPOORAN Arnaud, Université de Maurice
CHAUDENSON Robert, Université d’Aix-Marseille I (président)
D’ANS André-Marcel, Université de Paris VII
DEGRAFF Michel, Massachussetts Institute of Technology
FOURNIER Robert, Carleton University, Ottawa
HARPIN Serge, AMEP, Fort de France, Martinique
JARDEL Jean-Pierre, Université de Nice
KLINGLER Thomas, Université de Tulane, Nouvelle-Orléans
MARIMOUTOU Carpanin, Université de la Réunion (vice-président)
MARTINEZ-GORDO Isabel, Instituto de Literatura y lingüistica de Cuba
MUFWENE Salikoko, Université de Chicago
NEUMANN-HOLZSCHUH Ingrid, Universität Regensburg.
PRUDENT Félix, Université de la Réunion
VALDMAN Albert, Indiana University, (vice-président)
VEIGA Manuel, Institut National de la Culture, Cap-Vert (vice-président)
VERONIQUE Daniel, Université de Paris III
Numéros en préparation :
Volume XXIX, +(n° 1 et 2) Actes du XI eme Colloque International des Etudes Créoles, Praïa, Cap-Vert coordonné par Dominique Fattier
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Comité International des Etudes Créoles Présentation Articles
Le créole à l’école à Maurice : historique et évolution du débat Compétences bilingues Français / Créole chez des enfants de 5 ans en contexte martiniquais Le Créole Seselwa dans tous ses états Le créole et l’école primaire mauricienne : Faut-il relativiser l’éclairage offert par la sociolinguistique ? Le réunionnais au secours du créole et du français à l’école. Pour développer la compétence varilingue en situations interlectales : une didactique intégrée des langues
Notes de lecture L’Organisation Internationale de la Francophonie Organisation internationale de la Francophonie
Présentation
Les paroles nomades pourraient être à la linguistique ce que les peuples nomades sont à l’organisation des sociétés : des entités bien réelles, à la fois d’ici et d’ailleurs, au statut souvent mis à mal par l’institution de frontières. Comme le Touareg qui s’affirme Touareg avant de se déclarer Nigérien ou Malien, ces paroles naviguent dans les territoires plus ou moins authentifiés de la langue créole et de la langue française. Elles disent le monde, avant de se dire créoles ou françaises. Là où le structuralisme a vu des lignes de partage et de frontières, la pragmatique a mis en évidence les chemins de traverse sur lesquels les jeunes locuteurs s’aventurent, mais que les frontières scolaires stigmatisent ou, au mieux, ignorent. Découpages disciplinaires, limites de l’objet à enseigner, fantasmes normatifs babéliens créent un décor scolaire normatif qui fait fi des pratiques réelles des locuteurs, et qui tait l’émergence de l’Autre dans des systèmes linguistiques que l’on se plaît à imaginer monolithiques et aux statuts immuables. L’observateur attentif remarque pourtant que les locuteurs préfèrent souvent décloisonner les codes, et que les conditions socio-historiques changeantes s’accompagnent d’une transformation, si modeste soit-elle, des statuts (formels, informels) de ces langues dans les sociétés.

Lorsqu’il est question du couple créole / école, la question identitaire affleure immédiatement. Lieu grandement symbolique où les identités se forgent, par allégeance ou par opposition, l’Ecole cristallise les prises de position. Redoutable machine de transmission des normes, elle est en effet un terrain fertile pour les actions en faveur de / contre telle ou telle langue. Rien d’étonnant alors que les créolistes qui se sont intéressés au terrain scolaire aient privilégié un angle sociolinguistique. Il fallait bien commencer par le commencement, et faire admettre la présence des créoles. C’est sans doute ce qui explique que les questions de politiques linguistiques et de représentations sociolinguistiques aient été centrales dans les travaux scientifiques sur ce domaine, depuis le début de la créolistique. Leurs apports ont été précieux et ont probablement grandement contribué à assouplir des diglossies rigides. La linguistique a quant à elle fourni nombre de données essentielles pour comprendre le fonctionnement des codes, mais ses outils traditionnels ne s’avèrent suffisants ni pour rendre compte des fonctionnements langagiers polynomiques tels qu’on les observe en 2006, ni pour élaborer des méthodologies d’enseignement au plus près du contexte réel des classes de 2006. Hélas, le traitement pédagogique du plurilinguisme dans les aires créoles ne mobilise pas beaucoup la communauté des créolistes. Le XI° colloque international des Etudes Créoles qui s’est tenu récemment (octobre 2005) au Cap Vert conforte également cette impression : il avait initialement été lancé sous le titre « De l’éducation bilingue à la pédagogie convergente » par Robert Chaudenson. Mais force est de constater, à la lumière du programme effectif, que l’éducation n’a pas concerné la moitié des débats. Et lorsque les échanges ont évoqué le terrain scolaire, c’était d’avantage pour dresser des états des lieux que pour avancer vers un appareillage didactique qui ne contrevienne pas aux biographies des élèves créolophones.

Au plan institutionnel, on ne peut pas dire non plus que l’efficacité des dispositifs et des stratégies d’enseignement soit au cœur des préoccupations des décideurs. En France, la création du CAPES de créoles s’est faite sans qu’un travail didactique préalable ait été mené pour aider les jeunes titulaires dans leur tâche. Cette question a fait l’objet d’un numéro précédent (volume XXIV, n°1, 2001). Les travaux sur l’enseignement du premier degré ne sont pas plus nombreux, même s’ils existent ça et là, de manière très éparse. L’institution, quant à elle, « institue »... Un concours de recrutement de professeurs des écoles « bilingues créole-français » a vu le jour en 2001. Mais ces concours aspirent l’énergie des créolistes impliqués dans la préparation des candidats aux épreuves, et sont mis en avant comme étant le témoin d’une bonne volonté ministérielle, malgré une absence totale de concertation pédagogique sur les conditions d’exercice des enseignants recrutés ou de définition claire d’une politique linguistique dans les académies concernées. S’il est aisé de calquer un schéma d’épreuves de concours d’une langue à l’autre (traduction, dissertation, explication de textes...), il l’est moins de penser la cohabitation intelligente des langues dans les curricula.

C’est pourtant un enjeu de taille que la réussite scolaire des jeunes élèves. Il devient alors impératif de construire une réflexion sur la gestion scolaire de ce plurilinguisme particulier, fait d’un créole en contact quotidien avec son matrilecte (et éventuellement d’autres langues). L’hypothèse avancée ici est qu’un enseignement bilingue « classique » (des horaires cloisonnés pour l’enseignement/apprentissage de chaque langue) ne constitue pas la forme la plus adéquate d’intervention dans les aires créoles. Les articles proposés formulent, chacun à leur manière, l’idée que, oui, le temps est venu de réfléchir aux modalités de l’intégration du créole dans l’écologie linguistique de l’Ecole, mais aussi à l’intégration, dans l’écologie du milieu, des autres langues enseignées. Ce qui passait jusqu’alors pour des évidences est remis en question : statut du créole lorsqu’il est enseig

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