LE PAS AU DELA DE MAURICE BLANCHOT ECRITURE ET ETERNEL RETOUR
106 pages
Français

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LE PAS AU DELA DE MAURICE BLANCHOT ECRITURE ET ETERNEL RETOUR , livre ebook

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Description

La lecture que nous proposons de l'oeuvre Le pas au-delà de Maurice Blanchot sera moins une approche conceptuelle qu'une attention maintenue aux concrétions écrites que sont les fragments, aux silences, ainsi qu'à la manière dont le texte est contaminé par certains affects comme l'angoisse ou la peur, nous permettant de suivre le tracé de l'écriture dans son épaisseur intensive et jamais tout à fait sédimentée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 134
EAN13 9782296457331
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE PAS AU-DELÀ DE MAURICE BLANCHOT
ÉCRITURE ET ÉTERNEL RETOUR
Du même auteur


« Penser en immanence », in Michel Henry, la Parole de Vie , L’Harmattan, 2003.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54449-9
EAN : 9782296544499

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Christophe S AMARSKY


LE PAS AU-DELÀ DE MAURICE BLANCHOT
ÉCRITURE ET ÉTERNEL RETOUR
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet , Dominique Chateau ,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Sylvie MULLIE-CHATARD, La gémellité dans l’imaginaire occidental Regards sur les jumeaux, 2011.
Fatma Abdallah AL-OUHIBI, L’OMBRE, ses mythes et ses portées épistémologiques et créatrices , 2011.
Dominique BERTHET, Une esthétique de la rencontre , 2011.
Gérald ANTONI, Rendre raison de la foi ?, 2011.
Stelio ZEPPI, Les origines de l’athéisme antique , 2011.
Lucien R. KARHAUSEN, Les flux de la philosophie de la science au 20 e siècle , 2011.
Gérald ANTONI, Rendre raison de la foi ?, 2011.
Pascal GAUDET, L’anthropologie transcendantale de Kant , 2011.
Camilla BEVILACQUA, L’espace intermédiaire ou le rêve cinématographique , 2011.
Lydie DECOBERT, On n’y entend rien. Essai sur la musicalité dans la peinture , 2010.
Jean-Paul CHARRIER, La construction des arrière-mondes. La Philosophie Captive 7,2010.
Antoine MARCEL, Le taoïsme fengliu, une voie de spiritualité en Extrême-Orient , 2010.
A Anne-Sophie, Juliette, Adélaïde.
A Serge, Alex.
INTRODUCTION
Le Pas au-delà tient une place singulière dans l’œuvre de Maurice Blanchot. Peu commenté, l’auteur y pousse la recherche des fondements de l’écriture au plus loin et de la manière la plus radicale. Le questionnement de la création littéraire qu’il met en œuvre se pense et se repense à chaque instant par un retour sur soi : l’écriture s’interroge sans cesse à partir d’elle-même et à même elle-même, parvenant à une limite et posant problème quant à sa réception : comment approcher une œuvre qui ne signifierait qu’elle-même ? C’est ce que nous tenterons à partir des rapports entre l’écriture et la pensée de l’Éternel Retour après avoir présenté Le Pas au-delà dans le contexte de l’évolution et des préoccupations de l’œuvre de Blanchot à l’époque de l’écriture de ce livre.
« Depuis les pages de L’Entretien infini intitulées « absence de livre » jusqu’au Pas au-delà, l’œuvre de Blanchot paraît s’être tournée vers elle-même, comme si elle prenait sa mesure, ou encore, se mesurant à sa conscience d’œuvre, faisait paraître son image, glissait sur sa dépouille. […] Elle irait sans dissimulation à son propre fondement » {1} . C’est une œuvre qui semble ainsi s’être comportée suivant les exigences ultimes qui découlent d’une réflexion sans répit, coïncidant dans les années 1960 à 1970 avec des événements politiques, littéraires et intimes à Blanchot venant accélérer, précipiter, au sens chimique, un horizon de ruine pourtant donné dès Thomas l’obscur comme son à-venir.
1. La Revue Internationale : écriture et communauté
"Nous approchons d’un mouvement extrême du temps", écrit Blanchot vers 1961 dans un texte préparatoire à la "Revue Internationale" qui devrait être un organe littéraire nouveau essayant "de répondre à cette énigme grave que représente le passage d’un temps à un autre". Cette revue, "œuvre créatrice collective de dépassement", ouvrant à un communisme de pensée, maintiendrait la responsabilité politique, c’est-à-dire une exigence affirmant le marxisme comme dialectique, et une responsabilité littéraire comme contestation infinie, y compris de la dialectique, l’une et l’autre, irréductiblement discordantes, étant à maintenir de front sous forme de fragments, sorte d’éphéméride répondant à une discontinuité essentielle, libérant la pensée d’être seulement "pensée en vue de l’unité".
Des écrivains italiens, allemands et français forment des comités d’écriture. "Blanchot s’y consacre de manière effrénée", écrit C. Bident dans la biographie qu’il lui a consacrée {2} . Des désaccords internes rendent cependant la réalisation de la revue difficile, les rapports franco-allemands sont tendus jusqu’à l’événement de la construction du mur de Berlin en août 1961 qui enraye gravement le projet. En 1962 ont lieu des massacres précédant l’indépendance de l’Algérie, proclamée cinq jours avant la mort de Bataille {3} . L’échec de la Revue semble inéluctable, laissant Blanchot "épuisé, au bord de la mort" {4} . "Irréalisé, il restait au projet à s’effondrer, à effondrer le fond du livre, à fragmenter sa propre pensée". Ce projet de la Revue, malgré son échec, se poursuit donc dans l’œuvre de Blanchot.
L’Entretien infini paraît en 1969. Composé de textes écrits sur une période de plus de quinze ans à partir de 1953, et bien que portant les exigences affirmées par le projet de la Revue Internationale, ce recueil d’articles, enrichi d’entretiens fictifs, se donne comme une approche de ce qu’eût été la Revue, singulière il est vrai, mais sous la pression d’une même force d’anonymat qui est alors paradoxalement celle de l’épuisement. C’est cette fatigue qui lie les deux "personnages" de l’entretien des pages IX à XXVI {5} et les livre à une puissance démesurée, car "la fatigue ne gêne pas le travail, mais […] le travail exige cela, être fatigué sans mesure" (p. XVI). Cette extrême faiblesse entraîne le sujet dans une expérience du neutre {6} , lui faisant perdre toute maîtrise du présent et du je. Le personnage blanchotien, ainsi dépouillé, entre en rapport avec ce qui est sans rapport (l’effrayant, que Blanchot nous fait également entendre comme ce avec quoi l’on ne peut frayer), sa dépouille même. L’infini mouvement neutre de mourir brûle le personnage et se poursuit dans la vie comme exercice de la mort, excès de néant qui fait du mourir un surplus, une "éternelle pulsion parlante" (p. XXVI).
Ainsi neutralisé, le personnage exténué entre en rapport avec sa propre dépouille, radicalement autre, redoublement neutre de son moi dissous ; et dans cet espace d’intensité de l’entretien a lieu, hors de tout présent et une "infinité de fois" l’événement de "tomber en communauté" (Le Pas au-delà, p. 186).
2. L’avènement du nihilisme : le retour comme exigence
L’exigence maintenue, accentuée même, d’une écriture vouée à la fragmentation, à la communauté et à ce que Blanchot nomme le Neutre est évidemment liée à ce "mouvement extrême du temps", que nous évoquions concernant la Revue Internationale, et qui est l’avènement du nihilisme.

"C’est un événement qui s’accomplit dans l’histoire et qui est comme une mue de l’histoire, le moment où elle tourne, qui se désigne par ce trait négatif : c’est que les valeurs n’ont par elles-mêmes plus de valeur, et par ce trait positif que, pour la première fois, l’horizon à l’infini s’ouvre devant la connaissance" (L’Entretien infini, p. 218).

La mort de Dieu impose à l’homme de créer

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