Aimez-vous la nuit ?
62 pages
Français

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Aimez-vous la nuit ? , livre ebook

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Description

L'action se passe sur un quai de gare où deux hommes et une femme en partance attendent le train. Peu à peu on découvre qu'en réalité, ces personnages sont dans le coma et qu'ils ne savent pas quand passera le train qui les emportera vers leur destin. On va alors découvrir les sentiments profonds qui unissent ces êtres et comment la force de l'amour et de l'amitié va changer le cours programmé des choses...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296462977
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AIMEZ-VOUS LA NUIT ?
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55178-7
EAN : 9782296551787

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Julien Séchaud


AIMEZ-VOUS LA NUIT ?


L’Harmattan
Théâtres


Déjà parus


Bernard PROUST, Habeas corpus, 2011.
Suzanne FOEZON, Sainte-Suzanne, pavillon 32, 2011.
Geneviève BUONO, Mille et une nuits, 2011.
Jean-Baptiste ARCAN, The Geneva project, 2011.
José Pablo FEIMANN, Le crépuscule du Che. D’après
Cuestiones con Ernesto Guevara durante la larga noche que precedio a su muerte, 2011.
Alain LEFEVRE, Le Briquet du Roy d’Armes. Théâtre historique, 2011.
Alain LEFEVRE, Les oiseaux méritent-ils l’arbre sur lequel ils se perchent ? Théâtre historique, 2011.
À Ghislain, mon soleil,
À Annie, Isabelle, Alain, Anne-Chantal et Laurence,
À Amélie, Shirley, Nicolas et Fanny,
À mes Parents, des personnes formidables.
PERSONNAGES
LÉA, la cinquantaine
MADAME NOSIECO, la quarantaine
BRUNO, la trentaine
MATHIAS, la vingtaine
MADAME COQUELICOT, la trentaine
LA VOIX


Aimez-vous la nuit ? a été créée le 26 septembre 2010 au Théâtre Le Guichet Montparnasse dans une mise en scène d’Annie Vergne avec Laurence Allainmat dans le rôle de Madame Coquelicot, Anne-Chantal Bourdillat dans le rôle de Madame Nosieco, Isabelle Delage dans le rôle de La voix , Ghislain Geiger dans le rôle de Bruno, Julien Séchaud dans le rôle de Mathias et Annie Vergne dans le rôle de Léa .
PROLOGUE

(Avant la nuit)

(Noir scène. Un bruit de train. Une lumière se lève doucement sur une gare de province. Une chaise se trouve à l’avant-scène cour, un banc se trouve à l’arrière-scène jardin. On peut voir deux chaises à côté du banc. Il y a un guichet fermé derrière le banc. On peut y voir une vitre mais celle-ci est cloisonnée par deux morceaux de bois. Une partie de l’office est recouverte d’un drap blanc un peu sale. Une porte se trouve côté jardin mais celle-ci semble condamnée. À part la porte, la gare semble sans issue. On doit avoir l’impression d’être dans un espace clos. Un jeune homme vêtu d’un jean usé et d’un sweat-shirt à capuche est couché sur le banc de l’arrière-scène. Une couverture le recouvre. Une femme d’environ cinquante ans, vêtue de rouge et de noir, est assise sur la chaise la plus proche du banc où est couché le jeune homme. Sur l’autre chaise, il y a un nounours. La lumière est faible et l’éclairage doit être accentué par un panneau marquant « sortie » au-dessus de la porte. Bruit de train. La femme se réveille en chantant « Le soleil a rendez-vous avec la lune ». Elle regarde le jeune homme, regarde le nounours et commence à lui parler)
LA FEMME. – Eh bien, pourquoi tu es triste ce soir, toi ? Tu vois bien que je suis là. Oui, je reste là. Non, je ne bouge pas. Non, non, jamais tu m’entends. Je ne t’abandonnerai jamais. Tu es à moi et rien qu’à moi. Tu sais, je suis un peu fatiguée de tout ça. Fatiguée et contrariée. La nuit ne devrait pas tarder. Tu aimes bien la nuit ? Oui, je sais que tu aimes la nuit et moi aussi d’ailleurs. Enfin, je crois. Si, j’aime la nuit. Je ne sais pas pour toi, mais moi, je me sens bien la nuit. Je me sens libre… libérée plutôt. La nuit, c’est le moment où je rêve, où je m’imagine une autre vie… une vie gaie et pleine d’espoir. Eh, dis donc, je suis pas si vieille que ça. Et comme disait mon père, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Hé oui ! Dis… je voulais te dire, tu… tu ne vas pas m’abandonner, hein ? Tu ne vas pas m’abandonner ? Tu sais, moi je ne t’abandonnerai jamais. Jamais.
(Une dame entre par la porte. Elle a une quarantaine d’années et porte un imperméable dans les tons beige)
LA DAME. – Salut Léa.
LÉA. – Oh ! Bonsoir Madame Nosieco. J’étais en train de… enfin, je... Qu’est-ce que vous faites là ?
Mme NOSIECO. – Ben quoi, j’ai plus le droit de venir te voir ?
LÉA. – Si, si bien sûr. Mais... vous ne venez jamais par hasard, n’est-ce pas ?
Mme NOSIECO. – (rire) Non, t’as raison. En tout cas, je ne suis pas venue pour ce que tu crois. Je voulais juste voir si tout allait bien pour toi.
LÉA. – Eh bien ça va, je vous remercie.
Mme NOSIECO. – Tout va bien, t’as pas froid, pas chaud ? T’as soif peut-être ?
LÉA. – Non, ça va.
Mme NOSIECO. – T’es sûre ? T’es pas trop fatiguée ? Je peux t’apporter quelque chose peut-être… je ne sais pas, une couverture, un esquimau, un livre, un autre nounours… ?
LÉA. – (Vif) NON ! (Plus calme) J’aime trop celui-là. S’il vous plaît Madame Nosieco, jouez franc jeu avec moi. Il est possible que vous soyez venue pour vous occuper de moi, mais il y a autre chose, n’est-ce pas ?
Mme NOSIECO. – Ben ouais, toi et Mathias vous allez avoir de la visite.
LÉA. – De la visite ? C’est vrai ? Chouette ! Ça faisait longtemps que l’on n’avait pas eu de visite. C’est un peu mort ici depuis quelque temps. J’aime beaucoup Mathias, vous savez. Mais il me manque quelque chose… je sais pas. En fait, je crois que je m’ennuie. Qui va venir ?
Mme NOSIECO. – Un jeune homme. Je ne sais pas s’il restera longtemps…
LÉA. – Oh ! Comme toujours. Dites-moi, ça fait combien de temps que vous travaillez ici ?
Mme NOSIECO. – Oh ! Une éternité ! Mais quand on aime son métier, c’est pas gênant. Léa, t’es contente d’avoir de la visite ?
LÉA. – Oui. Même si parfois ils restent pas longtemps.
Mme NOSIECO. – Ouais, je sais. On s’accroche à ces gens de passage. Je te comprends parce que ça m’est arrivé. Je me souviens de ce mec. Oh ! Putain, ce qu’il était beau. Au départ, je me suis dit : « Il ne faut pas que tu t’attaches ! Il ne faut surtout pas t’attacher à cet homme ou tu vas souffrir ». Mais, tu le sais comme moi, les sentiments sont plus forts que la raison. Je suis tombée raide amoureuse. Je l’ai aimé en secret. Les autres se foutaient de moi. « La chef amoureuse », ils m’appelaient. Et alors ! C’est pas interdit à ce que je sache. Un matin, quand je suis arrivée, il était plus là. Il était parti. Je l’ai cherché partout. Mais, je suis pas là pour parler de moi, et puis, j’ai du taf. À plus tard.
(Mme Nosieco sort)
TABLEAU 1

(Rencontre)

(Léa s’est rassise sur sa chaise et a posé son nounours sur l’autre chaise. On entend une musique. Un homme entre par la porte. La porte se referme derrière lui. Il voit Léa mais fait comme s’il ne l’avait pas vue. Il ne remarque pas le jeune homme qui dort encore. L’homme est vêtu d’un costume et semble à la fois pressé et anxieux. Il tient une mallette. Il s’assoit sur la chaise de l’avantscène et regarde sa montre et son portable avec agacement)
LA VOIX. – LE TRAIN 8702 EN PROVENANCE D’AVIGNON ET À DESTINATION DE MARSEILLE SAINT-CHARLES AURA UN RETARD PROBABLE DE VINGT MINUTES.
(L’homme soupire. Il se lève et s’apprête à sortir)
LEA. – Je peux vous aider ? (L’homme se retourne)
L’HOMME. – Euh… oui. Excusez-moi, Madame, c’est bien de cette voie que part le train pour Marseille ?

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