Avec l'espoir pour tout bagage

Etienne Cuenot

Description

Hiver 1808, dans le Sud de la France. À bout de forces, rongée par la faim, mordue par le froid, poursuivie par les loups, une jeune femme trouve refuge dans un cabanon… Un an plus tôt, en Silésie. Anne-Catherine rencontre Jean-Denis, sergent-chef chez les sapeurs français. L’amour et le rêve d’une vie meilleure vont pousser la jeune polonaise de dix-huit ans à fuir son pays et à rejoindre le village natal de son bien-aimé. De Poznan au Doubs, seule et enceinte, elle débute un périple hors du commun. Un voyage de tous les espoirs, de tous les dangers… Road trip historique, remarquable histoire d’amour et de courage, "Avec l’espoir pour tout bagage" nous emmène sur les routes d’Europe de l’Est du début du XIXe siècle. Sur fond de guerres napoléoniennes, Étienne Cuenot orchestre à deux voix une aventure bouleversante où deux âmes risquent leur vie pour forcer le destin: romanesque et élégant, maîtrisé de A à Z, le voyage est à ne pas rater.

Sujets

• Europe de l'Est
• Aventure
• Romance

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 16 mai 2012
• Nombre de lectures: 51
• EAN13: 9782748384833
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Avec l’espoir pour tout bagage

Étienne Cuenot Avec l’espoir pour tout bagage

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0117670.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012

Chapitre 1

« C’est la fin, je n’y arriverai jamais. Quelle folie ! Je n’aurais jamais dû partir seule sur les routes. Et l’hiver qui est là maintenant… Il n’y a plus d’espoir. Ce merveilleux sentiment qui m’a poussée à tout quitter pour trouver une vie meilleure, un avenir plus supportable, se dilue dans le déluge qui traverse mes vêtements… ». Seul subsiste, plus fort que tout, l’amour. Cet amour que je ressens au plus profond de mon esprit, de mon cœur, dans tout mon corps, dans mon ventre, et qui lui seul maintient cette petite flamme de l’espoir, sans laquelle je me laisserais tomber dans cette boue pour en finir. J’avance sous la pluie gla- ciale, ou plutôt je tente d’avancer contre les rafales de vent. Il s’engouffre par la fermeture de mon épais man- teau, que je tente de maintenir fermé sur mon cou. Je change souvent de main pour limiter la douleur de la morsure froide du vent et les piqûres de la pluie fouettant les moindres parcelles de ma peau à découvert. Dans le bois tout proche, j’entends les loups qui s’enhardissent, poussés par la faim. Leurs hurlements me paraissent si proches, que je m’attends à chaque instant à être attaquée par derrière. Je serre dans ma main mon lourd bâton ferré. Mais je doute de pouvoir frapper avec précision si le be- soin s’en fait sentir. Mes épais vêtements, alourdis par la pluie me laissent trop peu de liberté de mouvements. La seule arme que j’aie emportée, arme dérisoire face à ces fauves, s’ils décident de m’attaquer, est une baïonnette passée dans ma ceinture, protégée par son étui de cuir. Je tente de presser le pas, mais mes mouvements sont ralentis

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par le poids de mes habits. Je trébuche de plus en plus souvent, me relevant aussi vite que je peux, consciente que seule ma position debout maintient encore provisoirement les prédateurs à distance. Quand je n’aurai plus la force de me relever, c’en sera fini de moi, la curée pourra commen- cer. Stimulée par cette effroyable perspective, je continue de tituber dans la nuit tombante, à la recherche d’un im- probable refuge. Si je ne le trouve pas avant la nuit, je sais que les loups auront l’avantage sur moi, leur vision noc- turne étant bien meilleure que la mienne. De plus, ils sont capables de « lire » dans les empreintes que je laisse dans la boue, mon état de fatigue, et d’évaluer ainsi le temps qui leur reste avant la curée. Je ne sais même pas dans quelle région je me trouve maintenant. Ai-je des chances de trouver une cabane de berger ? Suis-je dans un pays de cultures céréalières ? Un début de réponse m’apparaît au sortir de la petite clairière que je viens de traverser : des rangs de vigne s’étirent sur ma droite, montant à l’assaut d’une petite colline. En plus de me confirmer que je suis dans la bonne direction, par son orientation forcément plein Sud ou du moins Sud- Ouest, cette petite vigne m’apporte un autre réconfort. Si la région est assez riche, et si ce petit lopin est suffisam- ment éloigné des habitations, il doit être pourvu d’une cabane en pierre où sont rangés les outils nécessaires au travail et à l’entretien de la vigne. Après encore quelques mètres d’une progression rendue plus difficile encore par la pente, j’aperçois enfin la masse sombre d’un petit cabanon. Presque à quatre pattes, je par- cours les derniers mètres qui me séparent de l’abri inespéré, où je serai hors de portée des redoutables chas- seurs qui attendent que je tombe dans la boue pour s’aventurer à m’attaquer.

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