Eugène Ionesco, de l écriture à la peinture
347 pages
Français

Eugène Ionesco, de l'écriture à la peinture , livre ebook

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347 pages
Français

Description

On connaît Eugène Ionesco dramaturge, essayiste, éventuellement diariste, mais on oublie ses gouaches et ses écrits sur l'art. Contre toute attente, l'académicien décide d'abandonner les mots pour la peinture. Quelles sont les raisons d'un tel choix ? Pourquoi refuser désormais la littérature ? Il semble que l'auteur marque une rupture déconcertante avec son activité première. Peut-on parler alors d'une cohérence de son oeuvre globale ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 656
EAN13 9782296266346
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EUGÈNE IONESCO,
DE L’ÉCRITUREÀ LA PEINTUREHistoires etIdées desArts
Collection dirigée parGiovanniJoppolo
Cettecollection accueilledes essais chronologiques,desmonographies et des
traités d'historiens,critiques et artistes d'hier et d'aujourd'hui.À lacroisée de l'histoireet
de l'esthétique, elle se proposede répondreà l’attented’unpublic qui veut ensavoir
plussurlesmultiples courants, tendances, mouvements,groupes, sensibilités et
personnalitésqui construisent legrand récit de l'histoirede l'art, là où lesmoyens etles
choix expressifs adoptésseconjuguent avec les concepts etlesoptions philosophiques
qui depuis toujours nourrissent l'art enprofondeur.
Déjà parus
Océane DELLEAUX, Le multipled'artiste. Histoired'une mutation
artistique.Europe-AmériqueduNord, de 1985à nos jours,2010.
Olivier DESHAYES,Ledésir féminin ou l’impensablede lacréation,
2009.
Isabelle DOLEVICZENI-LE PAPE,L’esthétiquedu deuil dans l’art
allemandcontemporain.Du riteà l’épreuve,2009.
Dominique DEMARTINI,Le processus de création picturale. Analyse
phénoménologique,2009.
AlineDALLIER-POPPER,Art,féminisme, post-féminisme.Unparcours
de critiqued’art,2009.
Nathalie PADILLA, L’esthétiquedu sublimedans lespeintures
shakespeariennes d’HenryFüssli (1741-1825),2009.
Jean-Claude CHIROLLET,Heinrich Wölfflin. Comment photographier
lessculptures1896, 1897, 1915,Présentation, traduction etnotessuivies
du fac-similédestextes en allemanddeHeinrichWölfflin,2008.
MathildeROMAN,Art vidéo etmiseenscènede soi,2008.
Jean-MarcLEVY,Médecins etmalades dans la peintureeuropéennedu
eXVII siècle(TomesI etII),2007.
StéphaneLAURENT,Le rayonnement deGustaveCOURBET,2007.
CatherineGARCIA,RemediosVaro, peintre surréaliste,2007.
FrankPOPPER,Écrire surl’art:de l’art optiqueà l’art virtuel,2007.
BrunoEBLE,GerhardRichter.La surface du regard,2006.
AchilleBonitoOLIVA,L’idéologiedu traître,2006.
StéphaneCIANCIO,Lecorps dans la peintureespagnoledes années 50
et60,2005.
AnneBIRABEN,Les cimetièresmilitaires enFrance,2005.
M. VERGNIOLLE-DELALLE, Peintureetoppositionsouslefranquisme,
2004.SoniadeLeusse-LeGuillou
EUGÈNE IONESCO,
DE L’ÉCRITUREÀ LA PEINTURE
PréfacedeRobertAbirached
«Uncertain VanGogh »
Traduction inéditeenfrançais par Marie-France Ionesc o
L’HarmattanDu mêmeauteursurEugèneIonesco
« Eugène Ionesco etla peinture»,Eugène Ionesco,cataloguede l’expositionà la
Bibliothèque nationaledeFrance, coéditionBnF/Gallimard,2009.
«Plateau, plumes etpinceau d’EugèneIonesco »,Lire, jouerIonesco,actes du colloque
deCerisy-La-Salle,LesSolitairesIntempestifs,coll.«Du désavantage duvent »,2010.
,« Biographieet autobiographie ionescienne»,Lingua Romana, volume 3, issues 2
printemps2004 (http://linguaromana.byu.edu/DeLeusse3.html).
:Eugène Ionesco, quoi de neuf ?,coauteur du film avec Frédéric Ramade, réalisation
,
Frédéric Ramade, production: France Télévisions- Zadig Productions- INA,52 mn
2009.
©L’Harmattan,2010
5-7, ruede l’Ecole-Polytechnique, 75005Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-12947-4
EAN: 9782296129474PREFACE
DEROBERT ABIRACHED
LorsqueSonia de Leusse-LeGuillou s’est lancée dans l’étude des
rapports d’Eugène Ionesco avec la peinture,sedoutait-elle qu’ilsurgirait de
ses recherches une image fortement renouvelée de l’auteur des Chaises et
une vision de sonœuvre à ce point élargie qu’ony percevrait des résonances
inattendues et qu’on y déchiffrerait en filigrane des postulations
insuffisamment prises en comptejusqu’ici.Le théâtre de Ionesco a suscité
autour de lui,dès sonapparition, un tohu-bohu quiamis beaucoup de temps
à s’apaiser: commentaires, analyses, polémiques,querelles théoriques,
affirmations aussi tranchées quecontradictoires se sont ainsi accumulés
d’annéeen année, les uns insistant sur l’absurde comme moteur essentiel de
l’œuvre,d’autres s’esbaudissant des avanies faites au langage,d’autres
encore, unpeu plus tard, s’indignant de la conversion présumée du
dramaturge à un humanisme passablement désuet et fortement obsédé par
l’hydre totalitaire.
A travers cetteforêt où s’affrontent textes et contre-textes,Sonia de
Leusse-LeGuillouaavancécalmement sans se laisserintimiderpar ses
devanciers, arméed’une méthode rigoureuse dans la meilleure tradition de
l’Université. Elle a fondé sa recherchesur l’examen desfaitset surl a
littéralitédes textes,sans jamais perdre de vuelecontexte artistique, social
et politique où ils s’inscrivaient.Le premier résultat obtenu par cette
rechercheest d’une portée considérable: aprèsenavoir pris connaissance,
on ne peut plusréduire l’oeuvre d’Eugène Ionesco à son théâtre,qui ne
formequ’un volet (aussi ample et aussi important quel’on voudra, mais un
volet seulement) d’undiptyque dont l’autre élément est constitué,àpart
presqueégale,par sa pratiquepicturale et par ses réflexions sur la
création.Lesfaitssont en effettroublants: Ionescones’est pas simplement
intéressé au travail artistiquedeses contemporains, comme il l’a fait dès les
années soixante, en donnant de nombreux textes à des catalogues
d’exposition, puis en approfondissant sa penséesur l’art dans des
7monographieset desessais peu connusdu grand public.Ses écritssurMiró,
Alechinsky,Brancusi, Brauner, Byzantios, Schneiderettant d’autressont
autant d’éléments de cetterechercheinquiète, qui ne l’a jamais laissé en
repos,surlanatureet lepouvoirde l’art.
Mais ce quioccupe en unpremier temps Sonia de Leusse-Le Guillou,
c’est le relevé minutieux de la production de Ionesco, qui,àpartir des
années quatre-vingt,se voue presqueexclusivement à la peinture.Elle
dresse ainsi un bilan qui a de quoi surprendre à prime abord: Ionescoa
peint plusieurs centaines de gouaches, accompagnées de nombreuses
lithographies,non point pour saseule satisfaction personnelle,mais pour les
montrerau publicà travers vingt-cinq expositions en France, mais surtout
en Suisse et en Allemagne,quisont icirecensées uneà une et illustrées par
les principaux écrits critiques qu’elles ont suscités.Pour donner un début
d’explication à cet abandon de la scène au profit de l’usage direct par
l’artistedes formes,des figures et des couleurs, sans passer par
l’intercession des metteurs en scène, des décorateurs et des comédiens,
Sonia de Leusse-LeGuillou fournit quelques déclarationsd’Eugène Ionesco,
plus parlantes quedelongs discours. Et d’abord celle-ci : aprèsavoir
affirméquesa haine des mots l’avait conduit à écrire et que théâtre n’était
pas littérature,ildéclare:«J’aimemieux mesgouaches que mes pièces de
théâtre». C’est qu’il avait épuisé le plaisir du jeu quil’avait conduitversl a
scèneet qu’il se réjouissait de pouvoir désormais donner libre cours à son
invention sur le papier ou sur la toile,ou bien, en d’autres mots«d’être le
seul peintre qui peint sans savoir peindre». Plus tard, dit-ilavec
goguenardise,«après la peinture,jemeconsacrerai à la danse,parceque
jenesaispasdanser».
Mais, au-delà de la libertérevendiquée pour le pur exercice du jeu,
Sonia de Leusse-Le Guillou relèvedes accentsbeaucoup plus graves chez
son auteur. Passé son goût de la provocation, il sait quel’image,concise et
directepar nature,est l’outil qui lui convient le mieux au soir de sa vie : le
temps est passéoù il s’amusait à défigurer et à disqualifier le langage
articulé ; ce dont il s’agit désormais, c’est d’essayer de s’approprier unart
où la main s’impose contre la voix,legeste contre la parole,la méditation
au bord du silencecontre l’agitation et le remue-ménage de la
représentation scénique. Certes,relèveSonia deLeusse-Le Guillou,Ionesco
a toujours conçu le plateau comme un espacedédié à un spectacle visuel,
articulé en tableaux et peuplé de personnagessemblables à despoupées ou
à des mannequins, en

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