Indomptable
160 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description


Il y a parfois des questions qui restent sans réponses. Il y a des types qui ont le besoin de faire du mal aux autres pour se prouver qu’ils existent.



Et si de nos jours, un jeune PDG mondialement connu, bien sous tous rapport en apparence, n’était en réalité qu’un masque ?



Un peu trop sadique sur les bords, il aime pousser les gens dans leurs derniers retranchements. Pourquoi toutes les jeunes femmes qui deviennent son assistante disparaissent-elles sans laisser aucune trace ?



Dans ses locaux, seules ses règles comptent. Gare à celui qui les outrepasse...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 491
EAN13 9782374471969
Langue Français

Extrait

INDOMPTABLE
Romance
 
 

 
Miley AARON
 
 
 
 
 
 
 
INDOMPTABLE
Romance
 
 
 
 
 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 







 
 
 
 
ISBN  numérique  978-2-37447-196-9
Novembre 2016 © Erato–Editions
Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales
 
PROLOGUE
« L’avantage de la nuit, c’est que les trottoirs sont déserts. J’aime cette solitude, parce que je peux être moi-même, sans avoir peur d’être jugée. »
 
 
Ce soir, le ciel est dégagé et la lune éclaire les quais de la Seine. L’eau s’agite sous un petit vent froid. Avallon marche seule et shoote dans une canette vide. Nulle part où aller, perdue dans cette ville qu’elle déteste. Qu’est-ce qui lui a pris de quitter la maison ? Facile ! Elle déteste son beau-père et ses gosses qui hurlent toute la journée. Fraî chement débarquée de New York pour vivre dans une maison de la capitale française, elle a décidé de larguer ses attaches une bonne fois pour toutes. Sa mère n’a pas dû appeler la police pour signaler sa disparition, de toute façon il l’a toujours convaincue qu’elle n’est qu’une délinquante et que plus elle est loin du foyer, mieux les enfants se portent. Elle shoote à nouveau dans cette canette. Elle fouille dans son sac et sort son paquet de joints. Elle s’en allume un et se met à fumer.
 
 
Elle prend une taffe puis expire. Elle a toujours aimé la nuit. Vous savez, ces trottoirs vides, qui vous donnent l’illusion d’être seule au monde ou d’être la plus forte. Le monde dort et vous êtes libres de rêver. De vous dire que personne ne pourra vous faire du mal. En fait, vous pouvez être qui vous voulez. Avallon aime la nuit pour son côté calme. Elle se dit qu’elle se repose quelques heures, le temps de souffler, pour mieux reprendre la route ensuite.
 
 
Elle reprend une taffe et expire à nouveau. La jeune femme regarde les petites vagues créées par les courants d’air. Elle sourit. Qu’aurait été sa vie, si elle était restée à New York  ? Si elle n’avait pas fui ? Son rêve se serait peut-être réalisé, qui sait. Ava rêve d’être écrivaine . Depuis sa naissance, elle s’est toujours sentie différente. Elle n’a jamais été acceptée par ses camarades de classe. Son truc à elle, c’était, et c’est encore, de vivre dans ses rêves. De s’imaginer toutes sortes d’histoires improbables et de vous les raconter comme si ça lui était arrivé ! Elle pourrait vous parler de tout et de rien. D’une histoire qui se passe au café d’en face, ou un récit se déroulant en Mongolie, dans les steppes. Lorsqu’elle rêve, elle a l’impression d’exister. D’être vivante sur cette terre et d’avoir enfin sa place. Le reste du temps, lorsqu’elle se trouve dans la foule, elle ne peut pas s’empêcher de se sentir différente. Il faut être honnête : elle aime vivre la nuit, va se coucher quand les autres se lèvent et déteste avoir des habitudes. Son truc à elle, c’est aussi de parler aux incompris. Vous savez les routards, les indignes. Elle se sent appartenir à ce monde. Elle aime parler avec eux de leurs voyages, de leur vision de cette société qui va droit dans le mur.
 
Elle prend deux taffes cette fois-ci. Elle tremble. La jeune femme ne peut pas s’empêcher de se remémorer les coups de son beau-père. Son corps tout entier en porte les marques. Ses cicatrices, ses bleus ne sont que des rappels de ce cauchemar permanent. Si tu savais le nombre de fois où elle a prié pour s’en sortir. Personne ne lui a répondu, à part le diable. Il l’a regardée crever par terre. Il l’a regardée se faire battre. Tous ces coups, toutes ces claques qu’elle s’est prises pour rien. Elle n’a jamais rien dit, n’a jamais critiqué leur façon de vivre. Sa mère s’était juste remariée avec un taré qui aime l’alcool et la coke plus que tout. C’est lui qui lui a fait connaître cette merde que l’on nomme drogue et qui est devenue sa seule façon de s’oxygéner la tête, d’oublier quelques heures ce mal qui aime la dévorer depuis des années. Sa mère ne voit rien, préférant rester avec ce violent individu plutôt que d’être la proie de la solitude, qu’elle redoute tant. Au final, Avallon était peut-être une erreur de la nature. Il y a des jours où elle aurait aimé ne pas naître. Mais comme le dit si bien le dicton : « On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille. » Seule, elle continue d’avancer dans la nuit noire. C’est peut-être ce qu’elle sait faire de mieux.
 
Il y a pourtant une chose qu’il ne réussira jamais à lui prendre : cette faculté à s’évader, à s’inventer des histoires. Avallon a toujours rêvé et a toujours eu cette conviction que quoiqu’il advienne qu’elle aurait une vie meilleure. Elle sait qu’elle a cette force de réaliser ses espoirs. Les détracteurs, les hypocrites, elle s’en fiche royalement. Un jour, elle sera en haut avec les étoiles. Elle voudra briller pour tous ceux qui sont comme elle et leur dire que l’espoir n’est pas vain. Chacun peut accomplir ses rêves s’il s’en donne les moyens.
 
 
Mais qui voudrait écouter une droguée, hein ?
 
*
 
Au loin, elle entend des voix. Finalement, les quais ne sont peut-être pas vides. Qu’importe, elle inspire une taffe et expire. Elle se sent si bien, elle oublie les problèmes qui la torturent quotidiennement. Si « la vie n’est pas le paradis », on peut tout de même se créer son petit havre de bonheur. Elle se sent légère, pense qu’elle est invincible.
 
Les bruits se rapprochent d’elle. Elle n’a pas peur, au contraire. Les deux hommes en costard semblent contrariés.
 
— Eh la fille en noir ! Tu en as un pour moi ? Je te le paye ! crie l’un d’eux.
— C’est trente euros la dose, répond-elle spontanément.
— Tu fais dans le cher   ! Tant pis, j’en ai besoin. Tiens  ! dit-il en lui tendant la somme.
Avallon lui donne un joint. C’est la première fois qu’elle revend ce qu’elle achète. La vérité, c’est qu’elle a commencé à fumer cette saloperie à cause des coups de son beau-père. Ce n’est pas bon pour elle, elle le sait bien, mais c’est son seul remède face à la douleur et à la dépression. Avec ça, elle tient bon. Avec ça, elle survit.
 
— Tu vends souvent ici ? demande l’homme.
— Ça dépend, pourquoi ?
— J’ai besoin de me fournir à cause du sale patron que j’ai, il faut que je me détende.
— Ouais, ça peut se faire. Demain soir, même heure.
— Tu peux m’en avoir combien ?
— Combien tu veux ? demande Avallon comme si elle avait fait ça toute sa vie.
— Un kilo.
—  Pas de problème. Par contre, je prends cinquante pour cent maintenant.
— T’es dure en affaire toi. À croire que tu ressembles à notre bandit d’Evans.
— Bon, partons. Ce soir, c’est toi qui conduis le patron. Alors, fais gaffe à pas te faire prendre, lui dit son collègue.
 
Evans, ce nom lui dit quelque chose. Elle l’a déjà entendu quelque part, mais où ? Elle réfléchit quelques instants avant de reporter son attention sur les deux types qui se dirigent vers le pont pour regagner les rues.
Elle ne s’en fait pas. On est à Paris et des dealers il y en a plein. Elle prend son briquet et reprend son occupation.
 
*
 
Un homme sort de la grande tour du quartier Montparnasse. Son fidèle garde du corps, un berger allemand noir et feu, le suit au pied. Sa limousine l’attend à quelques mètres. Son chauffeur est au garde-à-vous, prêt à leur ouvrir la portière.
Sa démarche rapide fait presque peur à l’employé. Généralement, lorsqu’il marche ainsi, c’est qu’il est en colère. Et, quand il est ainsi, on ne donne pas cher de la peau de ceux qui ont affaire à lui.
 
 
Il ouvre la portière et les deux acolytes montent. La voiture démarre et prend la direction d’un luxueux hôtel parisien situé dans le quartier Rivoli.
Ryan Evans, ce célèbre PDG d’une société multinationale de bus, pose son attaché-case sur ses genoux, l’ouvre et regarde une dernière fois sa présentation.
Un grognement vient troubler sa lecture. Son chien semble menaçant avec son chauffeur. Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter un tel avertissement  ? Le bruit se fait plus agressif.
Une odeur nauséabonde parvient à ses narines. Il regarde son compagnon qui ne lâche pas sa proie des yeux. Le lien est vite fait, l’odeur n’est rien d’autre que de la drogue.
 
— Arrêtez-vous ! ordonne Ryan sur un ton menaçant.
L’homme s’exécute. Il cherche une place et après avoir arpenté quelques rues, il se gare et arrête le moteur.
 
— Que se passe-t-il, Monsieur ? demande l’employé, mort de peur.
— Expliquez-moi pourquoi ça sent la drogue dans ma limousine ! hurle-t-il, sur un ton menaçant.
— Eh bien c’est que… Je n’osais pas vous le dire, mais votre se…
— Ma secrétaire ne touchera jamais à ces choses de son vivant, crie-t-il.
 
Le chef d’entreprise sort alors brusquement, ouvre la portière et attrape son chauffeur par le col. Derrière lui, le berger montre ses crocs, signe qu’il est prêt à attaquer d’une seconde à l’autre.
 
— C’est une droguée qui me l’a vendu sur les quais. C’est la première fois que j’en prends, je vous le jure !
— Ne me prends pas pour un con, abruti ! Je sais beaucoup de choses compromettantes à ton sujet, ne l’oublie pas, dit-il en lui donnant un violent coup au visage.
 
Evans ouvre la portière et ordonne à son chien de monter à côté du chauffeur, histoire de mettre la pression à son employé. Il remonte et reprend la révision de sa présentation.
 
— À ma conférence et plus vite que ça !
 
L’homme appuie sur l’accélérateur et file dans la nuit noire. Le PDG ne sera pas en retard. D’ailleurs, i

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