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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 janvier 2011 |
Nombre de lectures | 197 |
EAN13 | 9782296710221 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
L’Amour Amor
Du même auteur
Ma ville dans tous ses états : Eolo Comédie musicale pour une ville idéale, Théâtre Jeune Public, Paris, Editions l’Harmattan,
à paraître.
Laetitia Planté
L’Amour Amor
partitions pour âmes amoureusement amères
Théâtre
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13191-0
EAN : 9782296131910
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Photo de couverture : Pascal Goget
Dédicace particulière
Pour mon père.
Son cœur a cessé de battre le 20.10.2010 (pendant que je travaillais sur cette mise en page… alors, une page de ma vie se tourne).
Dorénavant, il battra dans le mien pour l’éternité.
Reconnaissance
A l’Amour
A mes amours
A ceux qui m’ont donné la Vie
Aux expériences de la vie qui me propulsent chaque jour un peu plus vers la sagesse
A Daïsaku Ikeda
« Le plus intime en nous, ce sont les autres. Qui peut s’en défaire ? »
(Anne Walter)
« Il est bon aussi d’aimer, car l’amour est difficile. L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c’est le plus haut témoignage de nous-même, l’œuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations ».
(Rainer Maria Rilke).
« Le texte de théâtre n’aura de valeur pour nous qu’inattendu et -proprement- injouable. L’œuvre dramatique est une énigme que le théâtre doit résoudre. Il y met parfois beaucoup de temps. Nul ne savait comment jouer Claudel au commencement, ni Tchékhov, mais c’est d’avoir à jouer l’impossible qui transforme la scène et le jeu de l’acteur : ainsi le poète dramatique est-il à l’origine des changements formels du théâtre : sa solitude, son inexpérience, son irresponsabilité même, nous sont précieuses. Qu’avons-nous à faire d’auteurs chevronnés prévoyant les effets d’éclairages et la pente des planchers ? Le poète ne sait rien, ne prévoit rien, c’est bien aux artistes de jouer. Alors, avec le temps, Claudel, que l’on croyait obscur devient clair, Tchékhov que l’on jugeait languissant apparaît vif et bref ».
(Antoine Vitez)
Les Faiseurs de discours
Par ordre d’entrée sur scène
La Racontée
Explosée
Le Type
Iseult
La Parlante
Tristan
Reposée
Partition de la Solitude n°1
La Racontée
On projette des films sur un écran au fond de la scène. Vieux Film en super 8 retraçant la vie d’une femme.
Une Voix
La Racontée se promène le long des trottoirs de la ville en quête d’ivresse nocturne.
Ville illuminée de strass et de stress. Ville strassante de beauté éphémère.
Elle se promène le long des trottoirs. Elle attend que le jour vienne. Seule, dans la crasse stressante de ces lendemains où il ne reste qu’une bouche pâteuse au profond dégoût d’un goût d’alcool.
Que reste-t-il de ces longues attentes nocturnes ?
De l’alcool ?
De l’argent ?
Du plaisir ?
Un souvenir ?
Rien ?
Une trace qui ne s’évapore pas ou peu.
Elle rencontre dans sa vie des millions de corps, de ces centaines mais elle n’en aime qu’un. Elle l’a perdu un jour sans s’en rendre compte.
Elle erre sur les trottoirs. Tous les soirs.
Ca pue la solitude dans cette ville agitée à la recherche d’un moment plaisir-déplaisir.
Enfant, elle avait eu pour livre de chevet : le gros livre : le guide du Bonheur.
Comment ça s’appelle déjà ? La BI…….BLE.
Elle y avait lu « Aimez-vous les uns les autres ».
Elle y avait cru comme tous les enfants qui croient au Père Noël, mais Père Noël n’existe pas.
Aussi, la Bible des trottoirs de la ville a écrit sur l’asphalte des nuits noires : « Léchez-vous les uns les autres » {1}
C’est une question de verbe.
Après, on s’arrange, on choisit celui qu’on préfère.
Elle, elle n’a pas su choisir.
Elle n’a pas eu le courage.
Elle préfère se laisser conduire par les autres.
Elle s’abandonne. Pour s’oublier.
Elle oublie tout le monde.
Pour vivre libre, il faut vivre amnésique, dit-elle.
Elle dit aussi : « J’ai perdu connaissance un soir ou un matin. Je ne m’en souviens plus ».
Sa fille par exemple.
Disparue.
Envolée dans un coin de sa mémoire.
Seule sur le bitume, elle attend ceux qui sont en quête d’éjaculation de tristesse.
Ejaculant les dépôts que la société laisse sur les corps perdus.
Perdus dans un couloir sans issue.
Partition pour voix jetée dans le vide
Explosée
Faisant les cent pas avec un répondeur téléphonique à la main
Allô ?
Je suis vide. J’appelle au secours et toujours ta voix déguisée par ce putain de machin de répondeur. Qu’est-ce qu’il me reste à faire ? M’enivrer de l’essence délicieuse de ton absence.
Je cours après toi même si tu ne m’aimes pas. Quitte-moi pour que je ne t’oublie jamais.
C’est toi que j’aime ou c’est moi que je n’aime pas ?
Dis, c’est pour ça que je veux que tu me dises « Je t’aime » ?
Dis, c’est pour ça que je veux que tu penses tout ce que je pense ?
Quitte moi et je m’aimerai encore moins.
Moins que toi qui ne m’aimes pas.
Merde.
Tu dis quoi ?
C’est mon cul qui t’intéresse ?
Parle-lui alors.
Il comprend à force qu’on ne regarde que lui.
Il à apprit à parler.
Allô ? t’es toujours pas là ?
Je t’attends, je suis si seule.
Si tu es avec Iseult, c’est pas grave, Tristan.
UN TEMPS.
Mais ne m’oublie pas. Je suis rien.
Quelqu’un disait que l’amour physique est sans issue, mais c’est tout ce que j’ai. Viens.
Quant aux sentiments, je suis pas folle, je sais que ça n’existe pas, même si je suis prête à ce qu’on me prouve le contraire.
Viens, je t’attends.
Partition de la mauvaise drague
Le Type / Iseult Dans une rue
Le Type
Vous faites quoi ? Moi je travaille dans un bureau.
Iseult
C’est bien. Très bien.
Le Type
Faites-voir, vous êtes mince on dirait. Il se colle à elle
Iseult
Oh, et encore j’ai connu des jours meilleurs.
Le Type
Ne le prenez-pas sur ce ton, je ne veux pas vous faire de mal. Juste un peu de contact.
Iseult
C’est pas très subtile comme approche, vous ne trouvez pas ?
Le Type
Un peu de chaleur humaine, merde « … » Ca vous tuerait tous de créer le contact ?
Iseult
Oh, tu vas pas bien toi. Tu viens, tu te colles à moi sans aucun tact mais les contacts mon vieux, ça se crée, ça se poétise. Il faut savoir approcher l’autre sans lui montrer tout de suite que tu vas l’étouffer. T’as tout perdu sinon.
Le Type
Montre-moi tes seins.
Iseult
Mais t’es nul ou quoi ? Moi j’essaie de te parler un peu, de te faire du bien. C’est vrai. T’as l’air seul. La solitude, ça a l’air de te ronger non ? Et la seule chose qui t’obsède, c’est de voir mes seins et de toucher mon cul.
Le Type
Pourquoi, t’es pas seule peut-être ?
Iseult
L’illusion fait vivre quand on est seul. Alors, j’illusionne.
Le Type
T’es trop cérébrale, on doit s’ennuyer avec toi.
Iseult
Ouais, c’est ça, t’as tout compris.
Le Type
Ne te fâche pas, tu me plais quand même. J’ai jamais baisé avec un esprit, c’est peut-être bien.
Iseult
Et une fois que tu auras vu mes seins, qu’est-ce que tu auras gagné ?
Le Type
Le coin de ciel bleu dont tu parlais.
Iseult
Elle lui montre ses seins puis elle chante doucement
« Petit Papa Noël
Quand tu descendras du c