JILLMARIE LANDIS La maîtresse audacieuse
JILL MARIE LANDIS
la maîtresse audacieuse
ROMĀN
TRaduit de l'américain paR Nathalie Dallain
Titre originàl LAST CHANCE
Puhîsed by arrangement wit Te Berkey Pubising Group a member of Te Putnam Berkey Group, Inc.
© Jî Marie Landis995
Pour là tràduction frànçàise ©Édîtîons J'aî u997
Montana, 1894 4-Juillet, fête de l'Indépendance
'oBe iNcaNeSceN avai ePuiS LoNgeMPS acHevÉ Sa courSe errière LeS ciMeS ÉcHiqueÉeS eS MoNa geS, MaiS La cHaLeur Éait ouJ ourS auSSi accaBLaNe C 'Éai uNe J ouÉe u MoiS e JuiLLe PLuS BrûLaNe, pLuS ÉouaNte que J aMaiS, SaNS MêMe uN Sue 'air Pour Bercer LeS LaNeeS cHiNoiSeS accrocHÉeS Le LoNg e aiN Śree eS MuSicieNS, eNgoNcÉS aNS eS uNiorMeS rougeS cHaMarrÉS ' or, eNaMèreN uN air e PoLa à La roM Pee e au vioLoN avec ou L 'eNraiN oN iLS ÉaieN eNcore caPaBLeS Auour e La PiSe rNaieN, eLLeS eS SeNiNeLLeS, LeS eMMeS LeS PLuS reSPecaBLeS e aS CHaNce, e PaMI eLLeS, acHeL ALBrigH ckeNNa, toue e Noir vêue ELLe Éouai SouS SoN corSage e oiLe SoMBre, e La Sueur coMMeNçai à PerLer eNre SeS SeiNS eNaN 'igNorer SoN MaLaiSe, e LeS regarS ScruaeurS qui Se PoSaieN Sur eLLe, La J euNe eMMe oBServai avec uN ÉacHeMeN eiN LeS couPLeS ÉvoLuer eN iaN Su La PiSte «D eMaiN, Je Ne Porerai PLuS e Noir » Cee PeNSÉe La aPPa e PLeiN foue CraigNaN e
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l ' avoir exprimée à voix haute, elle Se riSqua à regarder autour d 'elle, maiS perSonne ne lui prêtait attention « luS J amaiS de noir ! » Śa déciSion était priSe, elle ne S'endeuillerait pluS pour un époux dont la mort, un an pluS tôt, avait échaué leS eSpritS et leS mauvaiSeS langueS En outre, elle déteStait le titre qui lui était déSormaiS donné : veuve cKenna ! C 'était vraiment SiniStre AprÈS tout, elle n ' avait que trente anS et Se J ugeait Bien trop J eune pour Se voir appeler de la Sorte Śi Son père avait été encore de ce monde, il lui aurait dit de n'écouter qÛe Son inStinc Un Sourire lui vint alorS aux lÈvreS Elle en avai îni avec cette groteSque MaScarade, iL éait gran eMPS e touer la page AlorS elle Se vi en rain de mettre aux ouBlieeS ouS ceS MÈreS et ceS mÈreS e Soie noire, ceS crêpeS Som BreS qu'elle Poait dePuiS aN de MoiSDeMain, elle cHÔiSirai Le griS, ou le lilaS, couleurS iScrÈteS 'un veuvage preSque acHevé DeS teinteS qu' on Se perMet tait HaBiueLleMent de revêtir aprÈS deux anS d euil Ś a BelleMÈre, oreta cKenna, qui n'avait de ceSSe qu'eLle ne Pleure hau et ort la mort de Son îlS anÉ, conaMnerait Bien Sûr cette açon de aire Et elle Juge rait honteux e indigne d'aBandonner ainSi la tradition, Surtout lorSqu ' il S 'agiSSait de La veuve e L'éminent Shé ri Śtuart cKenna a J eune emme laiSSa échapper un Soupir inquiet à la perSPective 'une cononation avec cete emme Autour d'elle, leS conviveS danSaient et riaient au Ythme d 'une muSique endiaBlée Elle eut Soudain l 'impreSSion que la chaleur était PluS écraSante encore et, machinalement, elle agia Son éventail de denell noire, oé de PerleS et de ruBanS Elle Se demanda alorS Si l ' idée 'aonter Sa BellemÈre n'Était paS la cauSe e Sa Soudaine nervoSité Ah, Si Seulement cete muSique pouvait Se aire ! ien ÉterMinÉe à quiter la SalLe e anSe ÈS que le Morceau S 'acHÈverait, elle
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penSa déjÀ À Son ReTouR cheZ elLe. ÀbaS l aTTendaIenT Son ïlS ySn eT Sa gouVeanTe elphIe. Au FaIT aVaIenTIlS FaIT un soRT au délIcIeux SoRbeT À la aISe quelle aVaIT pépaRé Le MaTIn MêMe ? Au beau MILIeu du bRouhaha un MuRMuRe S éLeVa À côTé delLe l oblIgeanT À leVeR la TêTe. ILlIe aRbeRY la pRopRIéTaIRe du gRand MagaSIn de asT hance eT SuRTouT la pluS VIRulenTe coMMèRe de la VIlle SéTaIT penchée VeRS elle eT SeMblaIT aTTendRe une RéponSe. ŚanS cesSeR dagITeR Son éVenTaIL ĊcheL cRIa eSSyanT de couVRIR Le bRuIT aSSouRdISSanT de la MuSIque : - Que dISIeZVouS ? IllIe huRla pReSque danS Son oReILLe : - e VouS deMandaIS SI VouS aVIeZ déjÀ Vu cela. Quand j éTaIs j eune jaMaIS nouS nauRIons oSé MonTReR noS cheVIlleS coMMe Le FonT les jeuneS FeMMes dau jouRdhuI. QueLle Indécence VouS ne TRouVeZ pas ? a bouche de ILlIe S ouVRaIT eT Se FeRMaIT auSSI gRoTesqueMenT que La gueule du sInge en peLuche que y acTIonnaIT. acHeL Se conTenTa de HocheR lĉ TêTe. A Se deMandeR sI sa VoISIne aVaIT un jouR éTé jeune. . . un VRaI RabaTjoIe QueL MaL y aVaITIL À VouLoIR danseR eT , ) S aMuseR . . . . a jeune feMMe souRIT quand une adolescenTe leS dépaSsa VêTue dune Robe À ouous bLancS oanT À La Vue de Tous Le specTacLe de ses ïnes cheVIlLeS. ÈT TandIS que sà VoISIne luI TouaIT IMMédIaTeMenT Le doS achel pRoMena un RegàRd auTouR delle : Tous LeS VISageS ou pResque dans LasSeMbLée LuI éTaIenT FaMI lIeRS. Ien sûR dan une peTITe VILLe coMMe asT hance TouT Le Monde se connaIssaIT aILleuRS La pLu paR¢ deS jeunes gens pRésenTs IcI ce soIR aVaIenT éTé danS Sa claSSe loRsqu®eLLe enSeIgnaIT encoRe. . . endanT un couRT InsTanT elLe Songea aVec noSTaL gIe À ceTTe péRIode de Sa VIe MaIS TRèS VITe elle Se débaRRasSa du Vague MaLaIse quI MonTaIT en elle. ApRès TouT là jouée aVaIT éTé déLIcIeuse LàpRèsMIdI SéTaIT
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àgréàblement DérOulé Dàns une àmbîànCe J Oyeuse fOrt DîVertîssànte elphîe àVàIt prépàré un grànD pànîer pOur le pîquenîque et DeVànt lînsîstànCe De àChel les àVàît àCCOmpàgnés elle et sOn ïls À là fête en Vîlle A mîDî îl y àVàît eu là pàràDe puîs Des DîsCOurs pOlî tîques prOnOnCés sOus les bànnîres rOuge blànC et bleu quî Oàîent là grànDe àVenue n Ce Début De Juîllet le sOleI étàît brûlànt et îl àVàît empOurpré nOm bre De Vîsàges! àChel àuràît pu se Dîspenser Dàssîster àu bàl Du sOîr Ï màîs là CurîOsîté làVàît presque màlgré elle enrànée JusquîCî A présent elle regrettàît àmre ment De sêtre DéplàCée se sentànt hOrîblement seule pàrmî tOus Ces gens J Oyeux lle àuràît tànt àîmé que là musîque Cessât!l étàît Vràîment Déprîmànt De regàrDer les àutres Dànser et sàmuser lOrsque lOn restàît ïgée sur un sîge À res sàsser sOn pàssé AuCun représentànt De là gent màs Culîne ne luî àVàît prOpOsé De là suîVre sur là pîste Ç e nétàît pàs fàute D e làVOîr espéré màîs VOîlÀ îl nétàît pàs COnVenàble DInVîter une VeuVe À Dànser ŚOudàîn Ûrîeuse elle DétOuà sOn regàrD De à pîste De Dànse lle îgnOrà îllîe ÇàrberY et ses COm mÉràges àînsî que là femme À sà DrOîte quî màlgré là musîque tOnîtruánte sétàît àssOupîe DODelînànt De là tête tOut en làîssànt éChàpper De petîts rOnements AlOrs sOn àttentîOn se pOrtà sur le làmpîOn le plus prO Che enDànt un lOng mOment elle regàrdà les pàpîllOns De nuît àller et Venîr àutOur De Là àmme Quelle màgîe se CàChàît DOnC Derrîre Cette lumîre ? Quy àVàîtîl Dàns le feu pOur que les înseCtes ne puîssent reéner leur enVîe DàpprOCher àu pérîl de leur Vîe ? àChel se sentît brusquement prOChe De Ces àuDà Cîeux et àgîles éphémres l y àVàît eu un temps bîen Des ànnées plus tôt àVànt queLle népOusât Śtuàrt CKennà àVànt queLle ne renOnçât À lenseîgnement pOur DeVenîr femme mre et belleïlle Il y àVàît eu un
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temps Où ele àVàît eu pleîne COnfîànCe en elemême et en àVenîr le COntrôlàît àlOrs pàrfàîtement sà Destînée et entenDćît prOter pleînement De sà Vîe àu JO¥r le J Our àîs Ce temps étàît pàssé ! ême huît àns De màrîàge àVeC Śtuàrt étàîent peu De ChOse pàr ràppOrt À là DOuOureuse épreuVe Du Deuî quele Venàît De tràVerser AuJ OurDhuî elle tàît là VeuVe CKennà suJet De tOutes es rumeurs De tOus les CànCàns ObJet De rîsée lus rîen nétàît pàreîl Depuîs que Śtuàrt CKennà shérîf pre et épOux àVàît été retrOuVé mOrt fOuDrOyé pàr une Crîse CàrDîàque Dàns là CŜàmbre sOrDîDe Dun sàlOOn sur le COs De là pus COnnue Des prOstîtuées De là îlle
àne ÇàssîDy se tenàît Dàns lOmbre À prOxîmîté De là bOutîque Du bàrbîer et Du sàlOOn espérànt ne pàs sļ fàîre remàrquer Śeul englOutî pàr l ObsCurîté et À àbrî sOus sOn Chàpeàu îl Obseàît les Dànseurs quî VîreVOtàîent sur estràDe înstàllée àu bOut De àîn Śtreet l reCOnnut Certàîns Dentre eux lOrsquîls pàssrent sOus là lumîre Des làmpîOns t sur quelquesuns De Ces Vîsàges îl put même mettre un nOm àmes Çàr be DOnt là mre tenàît le màgàsîn prInCîpàl tOur nOyàît sur là pîste entrànànt àVeC luî une Jeune femme À là pOîtrîne et àu sOurîre généreux t îl luî eût été împssîble De ne pàŝ reCOnnàtre àrOlD îggens ! Çe gàrçOn ॠregàrD Ûyànt Celuî quî J àDîs l àVàît DénOncé Çeluî quî àV
ît ràCOnté que le VOyOu ÇàssîDy pOrtàît sOn Śmîth&àne rîCànà ÙnWessOn sur luî trtre Demeuràît À J àmàîs un tràtre ! àrolD DeVàît àVOîr quînze àns àuJ OurDhuî màîs îl màrChàît DéJÀ sur les tràCes Des pOltrOns Celà se VOyàît À sOn àllure ÇOmme àutrefOîs îl àrbOràît un sOurîre pOî COuOîs Ùn sOurIre fOurbe !
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àne sOupîrà ÇOmment àVàîtîl pu Oublîer que C éàît là fête De lnDépenDànCe àuJOurDhuî ? Ùne J Ournée àu COurs De làquele tOute là Vîlle se réunîssàît pOur Des pîquenîques Des pàràDes Des Dànses et un feu DċCe une J Ouée Où lOn rîàît et Oublîàî le quOtîDîen Ùn J Ou férîé quî nàVàît que peu De sens pOur un hOmme COmme luî Śîl s étàît sOuVenu De Cette Dàte î l àuràît retàrDé sOn àrrîVée l luî àuràît été àlOrs plus fàCîle De se fàu ïler en Vîlle sàns être remàrqué De lOuer une Chàmbre Dàns une pensîOn et De réglĽr ses àffàîres le plus Dîs Crtement pOssîble àîs VOîlÀ îl nàVàît J àmàîs prêté àttenîOn àu Càlen Drîer et Ce sOîr îl étàît Oblîgé De se tàpîr Dàns une sOmbre ruelle COmme un Délînquànt Celuî quîl àVàît été J àDîs le Délînquànt DOnt hélàs ChàCun îCî se sOu Venàît e tOute fàçOn COmment àVàîtîl pu enVîsàger De reVenîr À àst ÇhànĚe sàns réVeîller le pàssé ? AlOrs que là fOuLe COmmençàît À se Dîsperser îl àper çut àChel Albrîght De làutreÆ Côté De lestràDe Śà sur prîse et sá J Oîe Ûrent teLles quîL fàîllît sOrîr De sà CàChette et Crîer sOn nOm ÇepenDàn îl se ressàîsît àussîtôt et essàànt De Càlmer les bàttements eénés De sOn Cur sàDOssà àu mur àChel Albrîght Lle àChel Śà lle àChel Assîse seule sOus une guîrlànDe De làmpîOns elle ne prêtàît pàs àttentîOn À là fOule màîs leVàît les yeux Vers Là lànterne COuleur sààn suspenDue Juste À Côté Delle à bOugîe À lîntérîeur nîmbàît le Vîsàge De là J eune femme De sà àgîle et Dànsànte Lumîre îen nàuràît pu mîeux COnVenîr À Cette femme àngélîque que Cette COurOnne De dOuCe Clàrté îx àns plus tôt àChel àVàît été sOn înstîtutrîCe et sà seule àmîe lLe làVàît àCCueîllî LOrsquîl nàVàît plus àuCun enDrOît ù àller làVàît DéfenDu àprs àVOîr tenté sàns suCCs De Luî àpprenDre À Lîre et À éCrîre t tOut
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