Les dépossédées du 8 mars
60 pages
Français

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Les dépossédées du 8 mars , livre ebook

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60 pages
Français

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Description

Un exorcisme pour déposséder les femmes africaines et camerounaises célébré le 8 mars. Une jeune fille révolutionnaire s'attèle avec force à revendiquer et à lutter pour une égalité de sexe. Mais arrivera-t-elle à vaincre ces pouvoirs conservateurs qui ont dépossédé la femme au fil des siècles ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 63
EAN13 9782296705401
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES DÉPOSSÉDÉES DU 8 MARS
Jacques Emmanuel NDONG EWANE


LES DÉPOSSÉDÉES DU 8 MARS

Théâtre
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-12646-6
EAN : 9782296126466

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
NOTES SUR LA PIECE
Après l’obtention d’un DEA en philosophie, Marianne est rentrée en famille en attente des concours. En échangeant une conversation avec sa mère et les amies de celle-ci, elle décide de les interpeller au sujet de leur devoir de femmes, bonnes conseillères de leurs maris, en vue du bien de la société. Elle leur fait prendre conscience du rôle de la femme qui est déterminant dans la conjoncture actuelle. C’est pourquoi, malgré quelques réticences, elle réussit à mettre les femmes en marche dans le cadre des réclamations de leurs droits. Son objectif est de donner à la journée de la femme africaine, un contenu de valeur et de combattre l’écrasant pouvoir masculin. Arrêtée et menacée par le Commissaire qui y verra une atteinte à la paix et à l’ordre public, elle sera relâchée, parce que les femmes bien organisées déjà, feront infléchir leurs maris par une autre forme de désobéissance : la désobéissance familiale.
PERSONNAGES
Marianne : Fille du Maire
Cathy : Epouse du Maire
Carole : Epouse du Député
Blandine : Epouse du Commissaire de Police
Téki : Le Commissaire de Police
Nzang : L’Inspecteur de police
Un Gardien de la Paix
Tous
ACTE PREMIER
SCENE I
(Le décor est celui d’un salon moderne. Marianne assise dans un fauteuil a les yeux dans un livre. Sa mère Cathy entre en scène et lui demande un service.)
Cathy (En contemplant le collier et la tenue) : Marianne, ma fille, tiens ce collier et aide-moi à le porter.
(Cathy se tourne et Marianne qui s’est levée le lui place au cou)
Marianne : Qu’il est beau, ton collier ! Quelle belle tenue ! Maman, tu es belle. Je parie que tu as un rendez-vous très important.
Cathy : Non ! J’attends plutôt ici mes deux amies que tu connais. Elles seront là d’un moment à l’autre et nous nous entretiendrons au sujet de la fête du 8 Mars et d’autres sujets des gens de notre âge.
Marianne : Ah ! Le 8 Mars ! On en parle depuis un mois à la radio et à la télévision comme si c’était la fête des fêtes. S’il y a une fête pour moi qui n’a pas sa raison d’être, c’est bien celle-là.
Cathy (Etonnée) : Que dis-tu là ? Tu n’es pas d’accord avec les femmes qui célèbrent leur émancipation ? On aurait attendu cela de tout le monde, sauf d’une intellectuelle. C’est toi qui devrais soutenir cette idée. C’est l’unique fête des femmes, où la femme africaine est honorée dans sa dignité
Marianne : Tu as parlé de la fête de l’émancipation de la femme ! Ce sont des dupes qui tombent encore dans ce piège. La femme africaine est encore aujourd’hui plus esclave qu’elle ne l’a jamais été. Tant que votre fête du 8 Mars n’aura pas un contenu bien défini, je ne serai pas dans vos rangs.
Cathy : Je te comprends, ma fille. Tu es intellectuelle et sans emploi. Et justement, les gens comme toi critiquent très sévèrement les actions si positives soient-elles de l’Etat. Mais il s’agit d’être objective. Je suis sûre que tu penserais autrement si tu avais un numéro matricule à la fonction publique. Je prie vraiment que tu l’aies au plus vite. Ton père se bat pour cela auprès de ses amis hauts placés.
Marianne : Je suis convaincue que je trouverai quoi faire d’ici là. Un jour viendra où l’on recrutera les personnes suivant leur qualification et non plus suivant les affinités occultes. Mais rassure-toi, maman. Je ne m’alignerai le 8 Mars que lorsque le contenu de cette fête sera bien défini et s’il rejoint mes vues.
Cathy : Ah ! Ma fille, les différents thèmes choisis pendant cette fête, en déterminent déjà le contenu. Je te rassure d’une chose : c’est le ministère de la promotion de la femme et de la famille qui, après examen des experts, le décide.
Marianne (En croisant les bras) : Maman, les experts qu’il y a dans ce pays, on en revendrait même aux pays voisins. Mais pourquoi sommes-nous toujours au bas de l’échelle à tous les niveaux ? A mon humble avis, tout dans ce pays est question de profit personnel. Va voir à qui profite cette fête ! Maman, ça va très mal. Et si les femmes qui sont majoritaires en nombre continuent à ne pas prendre conscience de leurs responsabilités devant l’histoire, ce sera la fin.
Cathy : Voilà justement pourquoi elles prennent les devants à travers cette fête. Elles s’affirment.
Marianne : Maman, les femmes s’affirment négativement depuis et tout ce qu’elles font jusqu’ici est folklorique. Les hommes en rient et nous devenons ridicules. (Hochant la tête).


(On frappe à la porte et Marianne va ouvrir).
SCENE II
(Carole et Blandine entrent. Salutations d’usage. Ambiance des retrouvailles entre amies).
Cathy (En se levant) : Soyez les bienvenues, mes chères copines. Comme d’habitude, vous avez un retard d’une heure sur le rendez-vous.

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