Les dramaturges antillaises
203 pages
Français

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Les dramaturges antillaises , livre ebook

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Description

Cet ouvrage tente de redéfinir l'identité antillaise à travers l'étude de pièces de théâtre écrites par des auteures féminines (Maryse Condé, Simone Schwarz-Bart, Michèle et Ina Césaire, Gerty Dambury et Suzanne Dracius). La dramaturgie est d'abord examinée comme expression du corps, de la musique et de la danse en tant que théâtre cruel, miroir de la conscience antillaise. Une tracée des courants théoriques de la Négritude à la Diversité situe le rôle du théâtre antillais au féminin comme révélateur du devenir antillais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2008
Nombre de lectures 293
EAN13 9782336279343
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« Études transnationales, francophones et comparées »
Transnational, Francophone and Comparative Studies
Collection dirigée par / Book Series Directed by Hafid Gafaïti

Les mouvements migratoires dans le monde ont donné naissance à des diasporas et des cultures immigrées qui simultanément transforment les sociétés et les immigrés et contribuent à la formation d’identités et de cultures globales ou transnationales. Le but de cette collection est d’explorer les processus à partir desquels ces phénomènes ont donné naissance à des cultures nationales et transnationales ainsi que d’analyser les modalités selon lesquelles les diasporas contribuent à la production de nouvelles identités et discours qui défient les modes de pensée traditionnels sur l’identité, la nation, l’histoire, la littérature, l’art et la culture dans le contexte postcolonial. Elle vise à contribuer aux débats sur ces phénomènes, leurs problématiques et discours à partir d’une perspective interdisciplinaire et plurilingue au-delà des cloisonnements idéologiques, politiques ou théoriques. Elle a également pour but de renforcer les liens entre la théorie critique et les études culturelles. Finalement, son objectif est de développer les relations entre les études francophones, anglophones et comparées dans un cadre transnational.
Cette collection tente de multiplier les échanges entre les universitaires et étudiants francophones, anglophones et autres et de transcender les barrières culturelles et linguistiques qui caractérisent encore nombre de publications.

Migratory movements in the world have led to the formation of diasporas and immigrant cultures that transform both societies and immigrants themselves, while contributing to global or transnational identities and cultures. The aim of this book series is to explore the processes by which these phenomena led to the constitution of national and transnational cultures. In addition, it studies how diasporas contribute to the construction of new identities and discourses that challenge traditional ways of thinking about identity, nation, history, literature, art and culture in the postcolonial context. It aims to contribute to the discussion of these issues from an interdisciplinary and multilingual perspective beyond ideological, political and theoretical exclusions. Its objective is to reinforce the links between critical theory and cultural studies and to develop the relations between Francophone and comparative studies in a transnational framework.
This book series attempts, on the one hand, to enhance the communication and to strengthen the relations between Francophone, Anglophone and other scholars and students and, on the other hand, to transcend the cultural and linguistic barriers that still characterize many publications.
Les dramaturges antillaises
Cruauté, créolité, conscience féminine

Carole Edwards
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296051997
EAN : 9782296051997
Sommaire
« Études transnationales, francophones et comparées » - Transnational, Francophone and Comparative Studies Page de titre Page de Copyright Dedicace REMERCIEMENTS INTRODUCTION CHAPITRE I - LE THÉÂTRE ANTILLAIS AU FÉMININ: UN THÉÂTRE DE LA CRUAUTÉ ? CHAPITRE II - ENFIN UNE LITTÉRATURE ANTILLAISE ? : LA CRÉOLITÉ ET LA DRAMATURGIE ANTILLAISE FÉMININE CHAPITRE III - LES DRAMATURGES ANTILLAISES, INCOMPARABLES ARTISANES DE L’ÉCRITURE, LEUR OBJET DE RÉSISTANCE CHAPITRE IV - LES DRAMATURGES ANTILLAISES : FÉMINISTES ? WOMANISTS ? LA CONSCIENCE FÉMININE ANTILLAISE ET LE THÈME DE LA FEMME CONCLUSION RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES DÉJÀ PARUS
A Mathew pour les heures volées
A Mark
A Maman
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier Dr. Broden et Dr. Leverage pour leurs commentaires précieux. Ma gratitude va également au Dr. Hafid Gafaïti, mon mentor depuis dix ans maintenant. Grâce à lui, j’ai découvert la littérature francophone et ai appris à écrire une étude critique. Sa gentillesse et son éternel encouragement se sont transformés en force et en motivation.
Enfin, je ne peux omettre Suzanne Dracius. Ses commentaires et encouragements ont été pour moi une grande joie et une source de motivation. Comme le théâtre antillais, elle est pétillante, colorée et incarne la bonne humeur. Notre rencontre m’a émue et m’a réaffirmé que mon travail critique était nécessaire afin d’inscrire la dramaturgie antillaise au féminin dans le panorama de la littérature mondiale.
Le terrorisme intellectuel, on l’a dit, constitue un système. Mais un système diffus, multiforme, insaisissable. Il n’y a pas à chercher un complot derrière lui, ni un chef d’orchestre clandestin. D’ailleurs, il ne défend pas un thème unique, et ne représente pas des intérêts nécessairement concordants. C’est une machine appuyée sur des connivences doctrinaires et des réseaux de générations, mais une machine aveugle.
Jean Sévillia, Le terrorisme intellectuel
INTRODUCTION

Comment prendre plaisir à un texte rapporté  ? Comment lire la critique ? Un seul moyen : puisque je suis ici un lecteur au second degré, il me faut déplacer ma position : ce plaisir critique, au lieu d’accepter d’en être le confident — moyen sûr pour le manquer -, je puis m’en faire le voyeur : j’observe clandestinement le plaisir de l’autre, j’entre dans la perversion ; le commentaire devient alors à mes yeux un texte, une fiction, une enveloppe fissurée. Perversité de l’écrivain (son plaisir d’écrire est sans fonction ), double et triple perversité du critique et de son lecteur, à l’infini.
Roland Barthes, Le plaisir du texte
Raphaël Confiant exhorte les intellectuels francophones à « cesser de se concevoir comme des périphériques ou ultra-périphériques » ( Aimé Césaire : Une traversée paradoxale du siècle, 123). Il semblerait à juste titre que ce sentiment légitime, manifesté par certains auteurs de langue française, émane du sempiternel rejet de l’Académie française et de la plupart des lecteurs en métropole, qui, faute de connaissance et quelque peu chauvins, perçoivent encore la littérature des auteur(e)s francophones comme une simple diversion exotique. La littérature antillaise n’y échappe malheureusement pas. 1 Il est par conséquent de mon devoir (et de mon désir), en qualité de vingtéunièmiste, que de rendre hommage aux dramaturges antillaises francophones en présentant des analyses ciblées de leurs œuvres. Ma toute première tâche sera donc d’informer les lecteurs et de les inciter à reconnaître la grandeur littéraire des auteures dont les pièces choisies sont nommément : Dieu nous l’a donné, Mort D’Oluwémi d’Ajumako, Pension Les Alizés (Maryse Condé), Ton beau capitaine (Simone Schwarz-Bart), Lettres indiennes (Gerty Dambury), Mémoire d’Isles Maman N. et Maman F., L’enfant des passages ou la geste de Ti-Jean (Ina Césaire), la Nef (Michèle Césaire), et Lumina Sophie dite Surprise (Suzanne Dracius). Je n’ai pas l’intention d’en présenter une analyse linéaire rébarbative mais d’explorer de manière judicieuse, à l’aide d’analyses détaillées autour de concepts théoriques, certains aspects controversés des pièces.
Dans un premier chapitre, j’aborderai le théâtre antillais de femmes comme théâtre de la cruauté. Après m’être penchée sur la structure des pièces dans sa diversité, je m’appuierai sur les aspects cruels tels qu’ils sont définis par Antonin Artaud dans Le théâtre et son double pour tracer les contours d’un théâtre non seulement verbal mais total, qui conjugue gestuelle et chant, pour parvenir à une poétique théâtrale. Le but principal de ce chapitre sera de remettre en question les idées reçues des critiques qui perçoivent la gestuelle et tout ce qui est représenté sur scène (autre que le texte en lui-même) comme un mode d’expression primitif et sans intérêt. 2 L’autre préconception que ce premier volet de l’étude déconstruira sera le refus de mesurer la littérature francophone avec une théorie française métropolitaine sous peine de l’aliéner. En utilisant la cruauté artaudienne, je ne compte ôter aucune spécificité propre au théâtre antillais de femmes. Au contraire, j’espère présenter un aspect négligé du théâtre francophone, lui apportant une r

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