Trésors cachés
115 pages
Français

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Trésors cachés , livre ebook

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Description

Dans ces deux pièces de théâtre, il s'agit de découvrir le meilleur qui se cache en chaque homme. Si dans Trésors cachés le messianisme est battu en brèche, dans Les Dormeurs c'est l'histoire glorieuse du passé qui est complètement remise en question. L'auteur utilise également les techniques du conte, de l'intertextualité, de la musique, du chant et de la danse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 302
EAN13 9782296242319
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Trésors cachés


suivi de


Les dormeurs
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10495-2
EAN : 9782296104952

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jean-Robert Tchamba


Trésors cachés


suivi de


Les dormeurs


théâtre


L’Harmattan
Du même auteur :

1990 : Polémique autour d’un mariage, théâtre
1994 : Serpent à deux têtes, théâtre
1994 : Jeunesse truculente, roman
1995 : Sa fille et son trésor, nouvelle
1995 : For the Sake of Love, scénario
2001 : Vœux impies, théâtre
2005 : Rencontre critique, théâtre
2006 : Piégée, théâtre
2006 : Le Rocher du sang, théâtre
2007 : The Crusaders, théâtre
2008 : Oscar la star, théâtre
2009 : Chômeurs chômés, théâtre
PRÉFACE
DES TRÉSORS CACHÉS AUX DORMEURS
IMPÉNITENTS : UNE MÊME QUÊTE DE SOI
Qui ne connaît « Le laboureur et ses enfants » de Jean de la Fontaine, fable dans laquelle le brave laboureur fait découvrir à ses enfants que le travail est un trésor caché sous terre ? Moins connues sans doute (sauf pour les Chrétiens) sont les paraboles du trésor caché et de la perle précieuse, la perle inestimable, qui enseignent que le Royaume des cieux est préférable aux biens les plus précieux sur terre. Mais moins connus encore sont les trésors cachés des mythes hindous et autres tels que ceux de ha dith, de la divinité hindoue Kuvera, du Chakravarti. On peut ne pas les connaître. On peut cependant retenir avec Jean Chevalier et Alain Gheerbrant dans leur Dictionnaire des symboles (1982) que « d’une façon générale, ces trésors sont des symboles de la connaissance, de l’immortalité, des dépôts spirituels, que seule une quête périlleuse permet d’atteindre. Ils sont finalement gardés par des dragons ou par des monstres, images des dangereuses entités psychiques dont on risque d’être la victime, faute des qualifications et des précautions nécessaires (CORT, GUER, MALA) » (p. 967).
Plus proches de nous et prêts à être découverts sont les Trésors cachés de Jean-Robert Tchamba, jeune dramaturge camerounais au talent certain. Mais avant de nous placer sur la voie de cette découverte, on peut s’attarder, une fois encore avec Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, sur la localisation de ces trésors et leurs significations. Cela nous situera sur l’originalité et la pertinence de l’œuvre de Tchamba.
À ce sujet ils écrivent que « le trésor est généralement au fond des cavernes ou enfoui dans des souterrains. Cette situation symbolise les difficultés inhérentes à sa recherche, mais surtout la nécessité d’un effort humain. Le trésor n’est pas un don gratuit du ciel ; il se découvre au terme de longues épreuves. Ce qui confirme que le trésor caché est de nature morale et spirituelle et que les épreuves, combats avec les monstres, avec les tempêtes, avec les brigands de la route, comme ces obstacles eux-mêmes, sont d’ordre moral et spirituel. Le trésor caché est le symbole de la vie intérieure et les monstres qui le gardent ne sont autres que des aspects de nous-mêmes » (p. 967).
Jean-Robert Tchamba arrive à ce même point par un chemin qui lui est propre. Pour le comprendre il faut se poser un certain nombre de questions et tenter d’y répondre. D’abord, où se trouvent les trésors cachés ? Dans les poubelles ! répondent ses fouille-poubelles. N’est-ce pas original ? Et il y en a dans cette république qu’il ne nomme pas ! Qu’y trouve-t-on ? De quoi se nourrir quand on est acculé par la misère. Et les poubelles sont généreuses ! Est-ce à dire que les trésors cachés de Jean-Robert Tchamba ne sont que les restes de nourriture des riches dont se nourrissent les pauvres qui fouillent leurs poubelles ? Ce serait une vue de surface et la moins pertinente.
Ensuite comment devient-on fouille-poubelles en quête de ses trésors cachés ? Mola, Tonio, Kezia, Zaria, Dina, Antho, tous des fouille-poubelles, le font savoir d’expérience. Et dire que certains sont des fouille-poubelles de mères en filles ! Absence d’encadrement parental, orphelin de père et de mère à cinq ans, bâtard, éducation ratée, viol de la fille par le père géniteur (inceste), la guerre, bref toute la misère du monde y contribue.
Et puis que faire dans cette situation ? Fouiller les poubelles, avons-nous dit. Et en fouillant ? Attendre Nga Zogo. En effet la pièce de Jean-Robert Tchamba aurait pu tout aussi bien s’intituler En attendant Nga Zogo qui rappelle la célèbre œuvre de Samuel Beckett, En attendant Godot . Il en parle dans son œuvre :
Dionè : (Elle relève Dina) Courage, Dina. Il y a encore de belles choses qui t’attendent.
Tonio : Quand Nga Zogo tarde à venir ? Je me demande si c’est Ngazo Godot que nous attendons.
Kezia : Godot c’est qui ?
Tonio : Quelqu’un qui ne vient jamais.
Kezia : (Triste, déçue) On nous avait dit que Nga Zogo viendrait avec la vie. Maintenant qu’il n’est pas venu, où est encore l’espoir ?
Est-ce à dire que les trésors cachés de Jean-Robert Tchamba, c’est le Royaume des cieux ? Une sorte de vie perpétuelle de bonheur après qu’on aura rendu l’âme ? Nous connaissons la ferveur chrétienne, la puissante foi de ce jeune dramaturge. Sa philosophie est cependant celle de « aide-toi et le ciel t’aidera. » On n’accède pas au paradis en se complaisant dans la misère terrestre.
Fouiller les poubelles, attendre Nga Zogo, voilà des solutions que Trésors cachés rejette. D’où la nécessité de passer du niveau de surface à celui des profondeurs de l’œuvre. Et cette poubelle, est-ce notre société ou cette Afrique des souffrances, ou le tout à la fois ? Pour l’auteur, « la scène se déroule dans un pays africain quelconque des temps modernes ou contemporains. Toute ressemblance avec une personne réelle est pure coïncidence », stratagème d’écrivain bien connu. Est-ce notre être qu’il faut martyriser pour accéder au Royaume des cieux ? Il laisse à chacun son interprétation : « Certains ont cru voir dans cette pièce une lecture allégorique de la société, d’autres une lecture critique des rapports Nord-Sud et d’autres enfin un enseignement chrétien… À chacun sa lecture. » À ce propos, Maryse Bonny écrit : « Le sort de ces fouille-poubelles n’évoque-t-il pas celui de tout un continent : l’Afrique, déchirée par les guerres, endommagée par les catastrophes naturelles, décimée par les maladies dont on néglige la recherche d’une prévention efficace et de remèdes accessibles ? Meurtrie par une histoire qui ne l’a pas épargnée, exploitée, pillée, muselée par les dictatures qu’elle n’a pas choisies et qui spolient le peuple, contrainte de vivre des déchets et aumônes des pays riches, l’Afrique regorge pourtant de richesses inestimables : ressources naturelles, minières et agricoles, potentiel humain, puissance des cultures et des traditions. La pauvreté, le sous-développement ne sont pas une fatalité ! » (« Programme », 2005, p. 5). Keneth Fondzeyuf (p. 8) lui emboîte le pas et affirme : « Trésors cachés epitomises the fate of the African continent ransacked by greedy Western imperialists, in their unbridled quest for spheres of influence and avenue to dump their outdated and ex pired goods. (…) Witness the mishap of daughters raped time and time again by their own fathers conscientiously, who take advantage of their docility (Africa-Europe relationship). In the name of adoption, charity and aid, foster parents (Western invaders) exploit and abuse their chil dren’s rights (Africa) through commercialising them for sex torture and child labour… » .
Faut-il pour autant désespérer de ne pouvoir connaître réellement les trésors cachés de Jean-Robert Tchamba ?
L’auteur donne lui-même les clés de son œuvre. D’abord dans sa « Note de l’auteur » où il affirme que son projet est de montrer que tout au fond de chaque fouille-poubelle coule un rayon d’or fin, un trésor inestimable, un trésor caché. Ensuite quand il fait dire à Dionè (sans doute ce Nga Zogo attendu) que Dina reprend très bien, de ne pas rester les bras croisés en attendant que la manne et les cailles descendent du ciel, signifiant par-là qu’il faut avoir les pieds sur terre car celui qui court après les chimères vivra dans le manque mais celui qui laboure sa terre s’engrange des richesses immenses. Il faut labourer sa terre, mettre en valeur le potentiel que Dieu a investi en soi .

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