Notes d un voyage en Auvergne
171 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Notes d'un voyage en Auvergne , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
171 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Extrait : "Cœur. La façade qui regarde la place de Berry, présente à la base de ses tours le parement et les lits de briques que j'ai déjà décrits ; on voit en outre dans une tour ronde une ouverture cintrée, bouchée aujourd'hui, surmontée d'une archivolte à claveaux entremêlés de briques. Jusqu'au XIIIe siècle, cette muraille bornait la ville de ce côté et touchait aux Arènes, entièrement détruites aujourd'hui, mais dont le quartier voisin a pourtant retenu le nom."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 29
EAN13 9782335096798
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335096798

 
©Ligaran 2015

Bourges

(Avaricum.)

Antiquités romaines
Il ne paraît pas douteux que la ville actuelle de Bourges n’occupe l’emplacement de l’antique Avaricum ; on ne doit point s’attendre pourtant à retrouver aujourd’hui des monuments de la cité des Bituriges. Si l’armée de César avait laissé quelque chose à détruire, la civilisation romaine, encore plus puissante, aurait bientôt promené son niveau sur ces vestiges d’un temps de liberté. L’inscription suivante prouve que, dès le premier siècle de notre ère, Avaricum était devenu une ville romaine.

PRO SALVTE
CAESARVM ET PR
MINERVAE ET DIVAE
DRUSILLAE SACRVM
IN PERPETVVM
C ACILEIVS PRIMS
AVG CCRDSS PD

On voit dans les caves de plusieurs maisons de Bourges quantité de blocs de pierre sculptés, employés dans des constructions plus ou moins modernes. Parmi ces débris, quelques fragments d’une frise couverte d’armures, et des bas-reliefs mutilés paraissent avoir fait partie d’un arc de triomphe ; enfin une certaine étendue des murs de l’enceinte actuelle atteste encore une origine romaine. Le long de la promenade de Séraucourt on peut suivre pendant plusieurs centaines de pas une muraille construite en opus incertum , lié par un ciment de chaux et de brique pilée, et interrompu régulièrement de distance en distance par des assises de briques longues et larges, disposées sur trois rangs, et séparées par une couche épaisse de mortier ; çà et là, quelques portions du parement en petit appareil subsistent encore. Entre la porte de Séraucourt et le jardin de l’archevêché et sur la ligne de l’enceinte antique, une construction de grand appareil se projette hors de la muraille en demi-cercle ou plutôt en demi-ovale. La perfection qu’on observe dans la coupe et l’appareil des pierres, les pilastres qui flanquent cette ruine ne laissent pas douter que ce ne soit un ouvrage romain ; mais quelle a été sa destination ? À n’en considérer que la position, on serait tenté de croire que ç’a été une tour de défense ; mais alors pourquoi lui donner un appareil si supérieur à celui de l’enceinte ? pourquoi ces pilastres qui annoncent une ornementation d’une certaine élégance ? On observera en outre que le demi-ovale ne se lie nullement à la muraille ; au contraire il la pénètre brusquement. Il semble donc plus probable de le considérer comme un reste de quelque édifice antique, d’un petit sacellum , par exemple, antérieur à l’érection de la muraille, et plus tard compris dans l’enceinte fortifiée qu’on dut élever à la hâte lors des invasions des Barbares ; sa forme le rendant propre à la défense, on en aura fait la base d’une tour.
D’autres murailles romaines existent dans le jardin de l’archevêché, toujours à petit appareil entremêlé de lits de briques, mais avec un parement mieux conservé. D’après leur position très voisine des murs de Séraucourt et leur direction sensiblement parallèle, on a lieu de croire ou qu’autrefois Avaricum avait une double enceinte, ou bien que les remparts de l’archevêché ont fait partie d’une fortification intérieure, d’une espèce de citadelle. C’est sur l’emplacement de ce jardin que s’élevait autrefois la fameuse tour de Bourges dont il est souvent question dans l’histoire de nos guerres civiles ; aujourd’hui il n’en reste plus aucun vestige.
Il faut encore citer comme un reste des fortifications romaines, une partie de l’hôtel de Jacques Cœur. La façade qui regarde la place de Berry, présente à la base de ses tours le parement et les lits de briques que j’ai déjà décrits ; on voit en outre dans une tour ronde une ouverture cintrée, bouchée aujourd’hui, surmontée d’une archivolte à claveaux entremêlés de briques. Jusqu’au XIII e  siècle, cette muraille bornait la ville de ce côté et touchait aux Arènes, entièrement détruites aujourd’hui, mais dont le quartier voisin a pourtant retenu le nom.

Saint-Étienne

CATHÉDRALE.
La cathédrale est assurément le monument le plus remarquable et le plus digne d’intérêt qu’il y ait à Bourges ; on la met avec raison au nombre des plus belles églises de France, et il n’y en aurait peut-être pas qu’on pût lui comparer, si cet immense édifice eût été achevé assez rapidement pour éviter des différences de style qui nuisent aujourd’hui à l’effet de l’ensemble.
Saint-Étienne est trop connu par de nombreuses publications, pour que je m’arrête à le décrire en détail ; je me bornerai donc à ; indiquer brièvement ses principales dispositions, et seulement pour motiver les observations auxquelles elles me semblent devoir donner lieu.
C’est une basilique arrondie à son extrémité orientale, et entourée en ce point de cinq chapelles toutes remarquablement petites ; le terrain s’abaissant vers l’Est, ces chapelles reposent en encorbellement sur des espèces de consoles. Sous les bas-côtés du chœur, s’étend en demi-cercle une crypte, ou plutôt une église souterraine, dont les voûtes retombent sur d’énormes piliers composés de colonnes trapues, groupées en faisceau ; le centre de cette crypte est plein, à l’exception d’un réduit correspondant à peu près au maître-autel de l’église supérieure, et occupé aujourd’hui par un calvaire dans le style de la Renaissance, d’une très médiocre exécution.
Je reviens : à l’église ; supérieure. Quatre rangs d’arcades de hauteur inégale, la divisent parallèlement à son axe. Pour la nef et le chœur, la disposition des travées, est sensiblement la même, il n’y a guère de différence que dans la décoration des galeries supérieures ; et contre la pratique ordinaire du Moyen Âge, celles de la nef présentent plus de recherche que celles du chœur, d’où l’on peut conclure, ce me semble, qu’elles leur sont postérieures en date.
Les piliers, à l’exception de ceux qui touchent à la façade, sont uniformément cylindriques, entourés de longues colonnettes faiblement engagées dans le massif qui forme le noyau du pilier. Très fréquemment reproduite pendant la période du gothique primitif, cette disposition donne sans doute l’apparence de la légèreté, mais elle n’a pas à mon sentiment l’élégance des colonnettes groupées en faisceau, dont l’usage prévalut dans la suite. Quant aux chapiteaux, je les trouve décidément médiocres. En général, leur ornementation se réduit à des crochets ou de larges feuilles plates et collées à la corbeille, comme si l’on eût craint de leur donner quelque saillie. J’ai remarqué çà et là des figurines entremêlées à ces larges feuilles. Quelle que soit leur forme, tous ces chapiteaux annoncent des ouvriers encore peu familiarisés avec l’ ornementation végétale qui caractérise le style gothique. Au contraire, les chapelles ajoutées à l’église dans le XV e  siècle se distinguent par la richesse et l’élégance de leur décoration. À partir de cette époque, et jusqu’à la fin de la Renaissance, tous les monuments de Bourges se font remarquer par la grâce et le bon goût de leurs détails ; d’un autre côté, pendant la période byzantine, nous en aurons bientôt la preuve, il y avait à Bourges de très habiles sculpteurs. Il semble que du XIII e au XIV e  siècle on ait négligé l’ornementation, je dis l’ ornementation végétale qui s’applique aux moulures et aux chapiteaux, car le portail nous révélera tout à l’heure des statues et des bas-reliefs de ce temps, admirables par leur exécution.
Il y a peu de voûtes aussi hardies que celle de la grande nef de Saint-Étienne ; elle a cent dix pieds sous clé, et sa portée est considérable ; pourtant l’effet de cette grande élévation est perdu en partie, et n’a guère d’autres résultats que de faire désirer une élévation encore plus considérable, nécessaire pour conserver à la nef de justes proportions. En effet, l’œil le moins exercé est d’abord choqué du contraste entre la hauteur inusitée des arcades et le peu d’élévation des galeries supérieures et des fenêtres qui les surmontent ; ces galeries sont basses et comme écrasées. L

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents