Chant royal sur le mariage de Mademoiselle avec le roi d’Espagne
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Œuvres de Chapelle et de BachaumontChant royal sur le mariage de Mademoiselle avec le roi d’EspagneChapelleCHANT ROYAL1Sur le mariage de Mademoiselle avec le roi d’Espagne .On crut jadis que l’habitant du Tage,Pour au couchant du soleil se trouver,En amassoit l’or sur son beau rivage ;Mais plus de biens lui sont prêts d’arriverPar le ...

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Œuvres de Chapelle et de Bachaumont Chant royal sur le mariage de Mademoiselle avec le roi d’Espagne Chapelle
CHANT ROYAL 1 Sur le mariage de Mademoiselle avec le roi d’Espagne.
On crut jadis que l’habitant du Tage, Pour au couchant du soleil se trouver, En amassoit l’or sur son beau rivage ; Mais plus de biens lui sont prêts d’arriver Par le soleil qu’un illustre message Lui donne espoir qu’il verra se lever. Pour te marquer une joie immortelle Par ton moyen d’avoir si vite appris Cette importante et si grande nouvelle, Qu’il mette au jour tout ce qu’il a de prix, Et quand viendra reine tant noble et belle, Que tous ses bourgs retentissent des cris : Rien de si beau, rien de si noble qu’elle !
Aussi quand Dieu vit sur la Terre et l’Onde Tout par l’envie en désolation, Enfin touché de la compassion Qui dans son sein pour nous toujours abonde, Il résolut que, pour calmer le Monde, Il y falloit une sainte union. Dans ce dessein sa bonté paternelle En tous lieux roule et sur tous les pays Sa clairvoyante et lointaine prunelle, Dont la princesse il découvre à Paris, Où, contemplant la royale pucelle : « Non, le Ciel n’a, dit-il, dans son pourpris Rien de si beau, rien de si noble qu’elle. »
Lors il voulut descendre dans son cœur, Et de nos lys y trouvant l’innocence, Il la jugea la digne récompense Qu’au jeune roi devoit le roi vainqueur, Et ne crut pas sa sage Providence Mieux pouvoir rendre aux chrétiens leur bonheur. D’un seul clin d’œil, dont le pôle chancelle, Il fait venir un de ses purs esprits, Lui parle ainsi : « Va joindre à tire d’aile Des Espagnols le monarque, et lui dis : Dieu t’offre en France une épouse, mais telle, Que de Goa n’est jusques à Cadix Rien de si beau, rien de si noble qu’elle.
» Son âme aspire à cette piété Dont ta maison croit tenir sa puissance ; Sur son front prend sa chaste résidence Un air d’auguste et douce majesté, Qui n’appartient qu’au sang royal de France Et dont son père a si fort éclaté. Elle a de lui quelque vive étincelle De ce qui brille en ses faits inouis ; Elle prendra pour tes armes un zèle À méconnaître et Philippe et Louis. Par quoi, laissant leur haine naturelle, Diront les tiens, étonnés, éblouis : Rien de si beau, rien de si noble qu’elle.
» De la vertu le solide mérite, Qu’elle préfère à ses divins appas, Du moindre mal et l’horreur et la fuite Qui vers le bien guident toujours ses pas, Sont les trésors dont ta juste poursuite Va t’enrichir, toi, prince, et tes états. Pour la beauté sache même qu’Apelle Rien de pareil ne produisit jadis. Le grand Mignard confesse et point ne cèle Qu’à pas un d’eux la peindre n’est permis. En la voyant, tous ses portraits rappelle, Et tu diras que dans eux tu ne vis Rien de si beau, rien de si noble qu’elle. » Envoi. Roi des François, que ta valeur a mis Trop au dessus de tous tes ennemis, Pour craindre encor quelque guerre nouvelle ; Roi très chrétien, qui jamais ne la fis Que pour fonder une paix éternelle, Qui puisse un jour dans la vaste Memphis Et dans Byzance alarmer l’infidèle, Par un présent bien cher tu l’établis, Puisque, excepté ton magnanime fils, Tu n’eus jamais dans l’empire des lys Rien de si beau, rien de si noble qu’elle.
1. Marie-Louise d’Orléans, née le 2 de mars 1662, mariée le 31 d’août 1679 à Charles II, roi d’Espagne, dont elle fut la première femme, et morte sans postérité le 12 de février 1689, étoit fille de Philippe de France, duc d’Orléans, frère unique du roi Louis XIV, et d’Henriette-Marie Stuart, princesse d’Angleterre.
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