Le Cimétière de Sion
133 pages
Français

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Le Cimétière de Sion , livre ebook

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Description

En 1974, grâce à Pierre Drachline, son premier recueil Ouvrez le feu (Editions Plasma) sonne comme un coup de tonnerre dans le paysage quelque peu figé de la poésie française. Plusieurs fois emprisonné en France et dans les Andes, il sera interné par sa famille de 2003 à 2005.
Le Cimetière de Sion est son 14ème ouvrage, sans doute le plus essentiel et le plus pathétique. Le Cimetière de Sion nous crie que la mer sera de plus en plus rouge, si Ismaêl et Isarël ne se réconcilient pas. Comme son frère, Gabriel Celaya (Poésie urgente), Cabral vit la poésie au quotidien "comme une arme du futur".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 161
EAN13 9782296703124
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE CIMETIERE DE SION
© L'Harmattan, 2010
5-7, rue de l'Ecole polytechnique; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN: 978-2-296-12365-6
EAN: 9782296123656

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Tristan CABRAL


LE CIMETIERE DE SION

De Yad Vashem à Chatila-Gaza
Poètes des Cinq Continents
En hommage à Geneviève Clancy qui l’a dirigée de 1995 à 2005 La collection est actuellement dirigée par
Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan

La collection Poètes des Cinq Continents non seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an.


Déjà parus

512 – Marc BARON, Poèmes sous la lampe , 2010.
511 – Jacques GUIGOU, Par les fonds soulevés , 2010.
510-Serge VENTURINI, Eclats d’une poétique du devenir. Journal du transvisible. Livre IV (2007-2009), 2010.
509 – MALIBERT, Triptyque pour un visage , 2010.
508 – Lek PERVIZI, Pétale de rose , 2010.
507 – Rainer Maria RILKE, Élégies de Duino. Les Sonnets à Orphée (bilingue allemand-français), 2010.
506 – Bâbâ TÂHER Oryân, « Le génie du millénaire » , Cent quatrains lyriques traduits par Mahshid Moshiri , 2010.
505-Djamal BENMERAD, Chants d’amour et de combat , 2010.
504 – Paul Henri LERSEN, Axis , 2010.
503 – Jean Herold PAUL, Je tresse mes mots , 2010.
502-Béatrice GOLKAR, Le point trigonométrique des mouvances , 2009.
501 – Noël KODIA-RAMATA, Fragment d’une douleur au cœur de Brazzaville , 2009.
500 – William SOUNY, Comores en flammes , 2009.
499-Carlos ALVARADO-LARROUCAU, Je suis aussi …, 2009.
498 – Jean-Luc POULIQUEN, Mémoire sans tain , 2009.
497 – Patrick WILLIAMSON, Trois rivières/ Three rivers , bilingue, 2009.
Du même auteur

Ouvrez le feu , Plasma 1976/Goncourt de la Poésie/rééd. Hachette, 1977
Du pain et des pierres , Plasma, 1977
Quand je serai petit , Plasma, 1979
Et sois cet océan , Plasma, 1980
Le Passeur de silence , Préface de Tahar Ben Jelloun, La Découverte, 1996
La lumière et l’exil , Anthologie Trilingue des Poètes du Sud, de 1930 à nos jours, éd. Le Temps Parallèle, Marseille, Préface de Jean Carrière, 1996
Le Passeur d’Istanbul , préface de Nédim Gürsel, éd. du Griot, 1996. Trad. en grec et turc par Yannis Ritsos et ö-Ince
Le désert-Dieu , journal de Jérusalem sous l’Intifada, préface d’Elie Wiesel, éd. du Rocher, 1999
Le quatuor de Prague , pré-texte de Vaclav Havel, éd. de l’Aube, 1999
Mourir à Vukovar , éd. de Cheyne, 2000
La messe en mort éd. Le Cherche-Midi, Paris 2001, Prix
Georges Perros, St Malo, 2001
L’enfant d’Eau , Cahiers de l’Egaré, Toulon, 2001
L’enfant de guerre , Le Cherche-Midi, 2002
Retour à Bergerac, avant-texte de B. Lesfarges / La Chartreuse Pécharmant, 2008
La Belle et la Fête : mai 1968 , éd. Tipaza, Cannes, 2008
Requiem/ Océan , Paroles en Archipel, Les Voleurs de feu, éd. Plougasnou en Bretagne, 2009
H.D.T., Chronique d’un enlèvement ordinaire , Le cherche-Midi.
Testament/Funambule, un poème Navajo avant Le 11 septembre, Voix d’Encre, Montélimar.

Et si Dieu veut :
Requiem en Barcelona , Opéra, Prix Machado 2007, trad. en catalan par Jordi Soler
Le chemin vers la mer
Les marées de la nuit , du Banc d’Arguin aux îles d’Aran
A bout portant
Les morts n’ont pas tout pris
Le dernier tango à Salta , une tombe pour Gabriela Marquez, Buenos Ayres
A l’Hôtel des Morts Choisies , ou la dernière de MAHLER (A. Sud)
Athos/Theos , an orthodox liturgy (Fayard, préf. de V. Alexakis)
Les Chants de la Sansouïre , avant que la Camargue ne sombre sous les eaux, avec Michel Falguières et les photos de Didier Leclerc
Maria Appassionata , un poème d’amour

Et d’Outre-Tombe
Juliette, ou le chemin des immortelles (Le livre de ma Mère), récit par l’Enfant du Silence

« Et libre soit cette infortune »
A/R
à ma fille Sarah qui est juive ;
son père,
qui n’essaie même plus
d’être chrétien
T.C


Jérusalem-Armenian Patriarchate, noël 2008.

Tsahal vient d’entrer à Gaza.

Je pleure…
Lu sur un mur à JAFFA


Moïse réveilles-toi, ils sont devenu fous !
Lu sur un mur à RAFAH


Nous ne partirons pas !
« Ô étranger. Je suis l’étranger, et
tu es mon semblable, toi l’étranger. Va luth. Ramène
le disparu et égorge-moi sur toi de part en part »

Alléluia
Alléluia

Tout recommence (Mahmoud Darwich)


In « Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude »
Actes-Sud, 1996 page 40
LE CIMETIERE DE SION
Pour Marc Chagall
i . m

Cette colline où même les morts marchent
toute noire de monde monte jusqu’aux Sept Arches…
Ils viennent de Salonique ou d’Odessa,
ou de Vilnius, ils vont dans la lumière…
L’étoile au cœur, ils traversent les pierres
illuminées qui tombent sur El Aqsa !

Sur les enfants, les pierres sont toutes petites ;
Des hommes en noir prient en marchant très vite ;
Pour la fête des Cabanes {1} , on brûle des feuilles,
Et on sèche les morts dans des draps chauds ;
On monte les marches en toques et en chapeaux,
Le Grand Pardon n’est pas un jour de deuil…

Dans ce jardin, Judas joue au Pendu ;
Il traverse les tombes à pas perdus ;
Le tombeau de Lazare est un désert,
Le Champ du potier {2} s’ouvre de tout son sang ;
Il y a des morts qui attendent en rang,
Le Galiléen y tombe en prière !!!!!

Judas et lui pendent à la même branche ;
Ensemble ils sont partis dans la nuit blanche ;
Des larmes de sang coulent sur leurs visages ;
Un mur de ciment gris haut jusqu’au ciel
Sépare les tombes d’Hebron et d’Ezéchiel,
Aucune étoile ne luit dans les nuages…

Il y a aussi l’enfant de Samarkande,
Les mains en l’air et sa casquette trop grande…
Il a laissé sa mort en train, là-bas…
Moshe et lui attendent le Messie,
Isaïe et Rachel l’attendent aussi,
Ils ont tous deux un chiffre sur le bras…

A Siloê, il n’y a plus jamais d’eau ;
Au tombeau vide, il n’y a que des os ;
Les paralytiques ont plié bagage,
Madeleine et Jésus ont la même tombe,
Et sur leur toit tranquille marchent les colombes…

A Pâques, on a célébré leur mariage !!

Les petits violons bleus jouent en silence ;
Aïcha et Sarah dansent la même danse,
Elles disent ensemble leur prière à l’Absence…
A Yom Kippour {3} , on court vers le Messie,
On se pardonne, on n’attend plus que Lui,
Mais nul Sauveur ne traverse la Nuit !

Les oliviers sont morts de leurs blessures…
Les Fils de Sion ont des armes très sûres ;
D’en haut, on voit la tombe de David ;
En Vieille Ville, on tue des Palestiniens,
A Hebron, on tue des Israéliens…
La Tombe d’Abraham aussi est vide !!!

Mais quand les tombes du Cédron prendront feu
Les oliviers brûleront jusqu’aux Cieux !
Pas une Bonne Nouvelle ne retentira,
Il n’y aura que des ossements de pierre,
Qui plus jamais ne porteront de chair,
Rien ni personne ne ressuscitera !

Cette colline où même les morts marchent,
Cette colline blanche monte aux Sept Arches ;
Ici ne souffle aucune Rédemption,
La terre osseuse nous attire sans hâte ;
Gethsémani descend jusqu’à Pilate,
Ici déferle le cimetière de Sion !

Mount of Olives,
Jérusalem, août 2007

(…pour faire comme Valéry…….)





« A côté de la fosse creusée dans la pierraille
Dix hommes à barbe noire,
Au long caftan de soie,
Se tiennent par la main entre les stèles basses :
Ils dansent en chantant
Autour de la dépouille du rabbi mort, menue
Comme celle d’un enfant qui déserta l’école,
Et plantent les talons
De leurs bottes poudreuses
Dans la caillasse rouge, sur la colline aride. »


Claude Vigée
(Le bal des Pénitents au Mont des Oliviers)
In « Mon Heure sur la Terre », édit. « Le Siècle des Poètes »

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