Ma barque, qu'éveille aussi la rentrée de la brise, s'incline sous sa voile enfin gonflée, et l'étrave taille dans l'eau limpide où les méduses dorment encore.
Le vent siffle dans les agrès; la mer d'un bleu sombre se mouchette d'écume et dans la poussière d'eau des embruns, des arcs-en-ciel s'immobilisent, tandis que les vols de goélands, au revolin de la voile, éclaboussent le ciel d'un chatoiement d'ailes blanches.
Ali, préposé à la cuisine, allume le feu dans sa caisse du gaillard d'avant et chaque fois qu'il casse une branche de bois mort, il a soin de crier un rassurant « hatab » (du bois) qui justifie l'insolite craquement.
C'est du bois de la brousse et sa fumée odorante m'enveloppe au passage et s'enfuit dans le vent...