Bortai
302 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Le 6 février 1941 à 3h30, le colonel Edmond Van der Mersch, commandant le 5e régiment des troupes belgo-congolaises, venait de donner le signal de départ du premier contingent. Le XIe bataillon d'infanterie devait rejoindre les forces britanniques échelonnées le long du Nil entre Juba et Khartoum. L'auteur nous plonge dans son journal de campagne, raconte les péripéties journalières des troupes belgo-congolaises. Ce récit africain aboutit à la première victoire alliée sur les forces de l'Axe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 149
EAN13 9782296709126
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BORTAÏ

Journal de Campagne
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13069-2
EAN : 9782296130692
Philippe BROUSMICHE
BORTAÏ
Journal de Campagne
ABYSSINIE 1941 OFFENSIVE BELGO-CONGOLAISE
FARADJE – ASOSA – GAMBELA – SAIO
L’Harmattan
Cette nouvelle édition est un témoignage de gratitude.
Un merci pour tout ce que Philippe Brousmiche a défendu comme valeurs
Humaines et de solidarité auprès de ses amis et descendants.
« COMME IL SE DOIT »
Merci à ceux qui ont permis de réaliser ce document.
A Claude Laurent pour la photo de couverture
avec le fanion du XIème bataillon.
A Mémoires du Congo qui a autorisé la reprise de documents du DVD.
A tous les Congolais qui lui ont gardé tant de sympathie et de gratitude.
Jean-Marie Brousmiche
Doyen des 53 descendants
A la mémoire de mes compagnons, Belges et Congolais, disparus au cours d’une campagne dont l’issue victorieuse fut avant tout le fruit de manœuvres épuisantes entreprises avec une folle audace...
Fanion du XI e bataillon (musée Africain de Namur)
PREFACE
Je n’ai pas participé à la Campagne d’Abyssinie.
Je commandais à cette époque la 4 e Compagnie Cycliste stationnée à la côte (Banane et Moanda).
Je me souviens de la joie que mes collaborateurs et moi-même éprouvâmes lorsque nous apprîmes la victoire de Saio.
J’ai évidemment lu le livre écrit par le Lieutenant Général Werbrouck (adjoint à l’époque au Lieutenant Général Gilliaert), et j’ai eu l’occasion d’écouter quelques récits d’officiers et de sous-officiers ayant vécu les événements.
Après de nombreuses années de silence, Philippe Brousmiche s’est décidé à relire ses carnets, minutieusement tenus, et à rédiger le récit de la Campagne, telle que l’a vécue un Chef de Section de mitrailleurs.
Sa relation est vivante, le style alerte et clair, le lecteur vit le récit qu’il lit, un récit émouvant dans sa simplicité.
L’auteur ne craint pas de rendre hommage à ceux qui ont le plus souffert : les porteurs et les Zaïrois. Comme Monsieur Jourdain, qui ignorait qu’il « parlait en prose », ils ont commis des actes de bravoure sans le savoir, tout simplement.
Tous ceux qui ont connu l’ancienne Force Publique liront ce livre avec émotion et avec plaisir. Ils y retrouveront parfaitement décrits les gradés et soldats zaïrois qu’ils ont connus. Les autres pourront lire un livre vrai, écrit dans un langage clair, non exempt d’humour.
Ils comprendront les ravages causés par la maladie, le manque de médicaments, le ravitaillement plus que sommaire.
Le livre méritait d’être écrit.
Quarante-sept ans après les événements qu’il relate, Philippe Brousmiche l’a fait « comme il se doit ». Qu’il en soit remercié.
E. HENNIQUIAU
Général Major en retraite
Aide de Camp honoraire du Roi
Ambassadeur honoraire.
INTRODUCTION
Il peut paraître étonnant que les témoignages faisant l’objet du présent ouvrage n’aient pas vu le jour beaucoup plus tôt !
La raison en est que, jusqu’à présent, il n’entrait pas dans mes intentions d’en faire autre chose qu’un mémoire personnel sans aucune prétention d’apporter quoi que ce soit de nouveau à l’œuvre historique ayant abordé le sujet depuis de nombreuses années déjà.
Il semble aujourd’hui que l’évocation bien souvent anecdotique d’événements vécus au jour le jour durant cette campagne puisse éveiller un regain d’intérêt et plus particulièrement au moment où nous venons de célébrer le centième anniversaire de la création de « notre » Force Publique !
Quoi qu’il en soit, si le reportage de notre odyssée éthiopienne peut permettre de ne pas laisser tomber dans l’oubli les sacrifices consentis, tout simplement « Comme il se doit » suivant notre devise, je ne regretterai pas de l’avoir entrepris.
A présent, pourquoi ce titre de « BORTAÏ » ? Parce que le nom de ce modeste cours d’eau est resté gravé dans la mémoire de tous ceux d’entre nous qui ont participé à cette campagne. C’est, en effet, sur ses bords et sur les flancs des trois collines qui encadrent l’unique pont qui l’enjambe que ce sont déroulés, par trois fois, les combats les plus meurtriers que nous ayons connus. Il concrétise pleinement ce rôle d’enclume « anvil » qui nous avait été assigné dès le début par le commandement britannique.
J’ajouterai qu’ayant eu le grand honneur d’appartenir au XIème Bataillon d’infanterie durant toutes les opérations, ce sont tout naturellement les membres de ce bataillon qui figurent en priorité dans les faits qui sont évoqués dans ce livre.
AVANT-PROPOS
Shabunda, ce 8 mai 1940, je termine les préparatifs en vue de mon départ du lendemain. Il s’agit d’un déplacement de routine. A l’âge de vingt-six ans, j’achève un terme de trois ans que j’ai accepté de prolonger de six mois pour permettre à Studer, mon collègue suisse, de rentrer lui-même en congé. Le remplacement que j’assume ici, en plein cœur du Maniema, me conduit à effectuer de nombreuses missions de contrôle et d’approvisionnement dans une vingtaine de magasins et de cantines que la Société Belgika exploite à travers une région quatre fois plus étendue que toutes nos provinces belges réunies.
Arrivé à Matadi le 6 février 1937, c’est avec beaucoup de réticences que j’ai admis de retarder ainsi mon départ du Congo. La durée du voyage en mer, trois semaines environ, ajoutée à celle de la remontée du fleuve jusque Stanleyville-Kisangani, soit une quinzaine de jours encore, donnait à la séparation un aspect quasi définitif ! Aussi, comme la plupart des jeunes célibataires premiers termes, je n’échappais pas au mal du pays. Prolonger, dans ces conditions, était une décision qui frisait presque l’héroïsme.
Au premier chant du coq, le zamo, autrement dit : le veilleur de nuit, frappe à ma porte. C’est un ancien combattant de la guerre 14-18 qui ne se séparerait pas de ses médailles pour un empire ! Quelques recommandations encore au chef du personnel. Celles-ci sont régulièrement ponctuées d’un « Ndio Bwana » plein de conviction. D’autre part, je suis persuadé que je puis me fier au dévouement de Tshupa, ce murega qui jouit d’une grande autorité dans la région.
Cela fait, je monte dans la cabine du camion qui doit me conduire à Kindu en passant par Kalima, siège de la Symétain. Ce 11 % sera là mon étape du jour, j’y passerai la nuit chez Dervaux, le commerçant de l’endroit.
Le 10 mai, dès l’aube, je me remets en route pour atteindre Kindu dans le courant de la matinée. Je n’oublie pas que je vais être obligé de franchir deux cours d’eau, l’Elila, un affluent du fleuve et, en fin de voyage, le fleuve luimême. Si ce dernier est doté d’un bac à moteur appartenant à un Grec, Pitchinos, surnommé le roi du Maniema, le premier, beaucoup moins large heureusement, n’offre qu’un ponton reposant sur quelques pirogues à la propulsion desquelles une dizaine de pagayeurs apportent une relative énergie.
Les établissements de Pitchinos bordent la rive droite du fleuve et font face à la ville de Kindu qui s’étend sur la rive opposée. Parvenu à destination, je me rends aussitôt au bureau du Grec que je trouve en conversation avec un missionnaire anglais. Tous les deux ont l’air bouleversés... Je m’approche et c’est alors que j’apprends la nouvelle : « Les armées d’Hitler viennent d’entrer en Belgique !» J’en ai le souffle coupé. Il me semble plonger tout à coup dans un autre monde. Un monde de violence et de terreur !
Le premier moment de consternation passé, je ressens intérieurement comme une profonde déchirure, une sorte de réveil brutal !
Nos compatriotes sont engagés depuis quelques heures à peine dans une guerre qui n’est sans doute que le prélude à un conflit généralisé !
En regard de ce cataclysme, les préoccupations professionnelles qui ont nécessité mon déplacement apparaissent à présent bien dérisoires. A tel point que j’en viens à envisager de rentrer en Belgique le plus rapidement possible.
Tout en traversant le fleuve,

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