Commandant Si Lakhdhar Bouchema

Louis Saïd Kergoat

Description

Dès 1957, Si Lakhdhar Bouchema, alors jeune lieutenant, disait que le temps des armes était terminé et qu'il fallait passer au dialogue, afin d'arrêter au plus vite les massacres. Lorsque le général de Gaulle a parlé de "la paix des braves" et "d'autodétermination", il a fallu tout faire pour voir clair et essayer d'avancer vers la Paix. Ainsi des officiers de l'état-major de la Wilaya IV, dont Si Lakhdhar, allaient-ils risquer leur vie pour construire une paix véritable dans l'Indépendance de leur patrie.

Sujets

• Afrique subsaharienne
• Histoire

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2010
• Nombre de lectures: 20
• EAN13: 9782296701458
• Langue: Français

Extrait

Commandant S I L AKHDHAR B OUCHEMA 1931 – 1960

Louis Saïd Kergoat Commandant S I L AKHDHAR B OUCHEMA 1931 – 1960 Armée de Libération Nationale (Wilaya IV – Algérie) L’H ARMATTAN

© L’H ARM ATTAN, 2010 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-296-12174-4 EAN : 9782296121744 Fabrication numérique : Actissia Services, 2012

Hommage à Si Mouloud Benmohammed 1952 – 2008 Si Mouloud, rédacteur au quotidien « Moudjahid El » , nous a quittés pour « l’Univers radieux du Firdaous » , comme aurait dit le commandant Si Lakhdhar Bouchemaa. Pourquoi nommer Si Mouloud en ce début d’un travail sur le commandant Si Lakhdhar Bouchemaa ? Tout d’abord parce qu’un lien de parenté proche unissait Si Mouloud au commandant Si Lakhdhar. A ce titre, Si Mouloud avait entrepris un travail très important sur Si Lakhdhar, bien plus important que ce petit travail que j’ai essayé de faire au titre de notre reconnaissance à l’égard de Si Lakhdhar, qui fut notre protecteur durant la guerre d’indépendance, en zone 4 de la Wilaya IV. De plus, Si Mouloud désirait que nos travaux, le sien et le mien, soient édités et publiés ensemble, au même éditeur. Mais Si Mouloud s’est envolé vers le Tout- Puissant. Nous nous étions rencontrés à la suite de la publication en 2005, de «  Frères contemplatifs en zone de combats – Algérie 1954-1962 – Wilaya IV » . Nous avions échangé fraternellement et précisé notre projet de publication jumelée. Lors d’une petite réunion à la maison, ici, à Paris, Si Mouloud, déjà terrassé par sa maladie, avait animé cette rencontre : certains récits, les larmes aux yeux… Il nous narra sa présence aux côtés du Président Boudiaf, lors de l’assassinat d’Annaba. Par la suite, lors de ses hospitalisations, nous échangions par courriels que Si Mouloud dictait à sa fille. J’ose espérer que le travail que Si Mouloud a consacré à Si Lakhdhar sera bientôt publié par les soins de ses enfants. Si Mouloud, merci pour tout ce que tu m’as appris., Merci aussi pour tout ce que va nous apprendre ton travail consacré au commandant Si Lakhdhar Bouchemaa.

Si Lakhdhar et la Paix Paris 10 juin 1960 Rencontre au Palais de l’Elysée Wilaya IV – Etat Français Négociations anticipées Négociations falsifiées Négociations sacrifiées ………….. 25 juin 2008 Négociations réhabilitées

Négociations Armée de Libération Nationale – Wilaya IV et Général de Gaulle 10 juin 1960 Documents Quelques pièces importantes du dossier politique et historique Essai de reconstitution de cet événement national …et si l’Algérie avait gagné son indépendance dès juin 1960, ou même dès 1957, comme le pensaient de grands hommes politiques de la Wilaya IV, militants combattant pour la justice, la liberté et la paix.

Prélude

L’autodétermination : oui La paix des « braves » : non « Le 28 septembre 1959, le G.P.R.A. avait admis l’autodétermination offerte par le général de Gaulle, à condition que les garanties de ce principe fissent l’objet de pourparlers bilatéraux et que les cinq chefs historiques incarcérés à l’île d’Aix devinssent des négociateurs officiels. Ben Bella, Khider, Lacheraf, Boudiaf et Aït Ahmed avaient eux aussi pris position en faveur de la poursuite du dialogue avec le président français au sujet du contenu à donner à l’autodétermination des Algériens, {1} mais en refusant d’entrer dans les querelles de Tunis. » M ars, avril, mai 1960 En Wilaya IV, des officiers supérieurs de l’état-major de la wilaya pensent de plus en plus que le temps des armes et des massacres a déjà trop duré et que le moment de se rencontrer et de parler avec le responsable du gouvernement français est venu. «Le temps est venu d’arrêter les combats et de se rencontrer. Les meilleurs d’entre nous sont déjà morts aux combats !» nous disait déjà en 1957, Si Lakhdhar Bouchemaa, alors jeune lieutenant. Aux frontières, à Tunis comme à Oujda, les membres du G.P.R.A. y pensaient aussi. Une armée des frontières se préparait à soutenir ceux qui se disputaient déjà entre eux pour prendre le pouvoir au jour J. Essayons, sans prétention magistrale, de revivre ces premiers mois de l’année 1960 avec ces officiers d’élite de la Wilaya IV, disciples de celui qui fut certes leur maître en sciences politiques, mais bien plus encore leur maître en sciences humaines, dans le sens de l’amitié et du commandement, le colonel Si M’hamed Bougara, mort au combat le 5 mai 1959, et auquel venait de succéder le colonel Si Salah Zamoum.