De la rébellion dans le Bamiléké (Cameroun)
148 pages
Français

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De la rébellion dans le Bamiléké (Cameroun) , livre ebook

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Description

La masse des crimes et des assassinats recensés au Cameroun dans la région du Bamiléké à la fin des années 50 et au début des années 60 confère à la "rébellion bamiléké" un rang de choix dans les crises d'indépendance les plus meurtrières d'Afrique noire. Pendant plusieurs années, dans une conjoncture de compétition politique pluraliste et non violente au Cameroun, la région du Bamiléké est enflammée, ensanglantée et endeuillée par des hordes fanatisées de jeunes bamiléké. Ce livre revient en détail sur cette crise sociale et politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 228
EAN13 9782336261164
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

Dernières parutions
Méthode GAHUNGU, La formation dans les séminaires en Afrique. Pédagogie des Pères Blancs , 2008.
Dieudonné TSOKINI, Psychologie clinique et santé au Congo , 2008.
José DO-NASCIMENTO, La renaissance africaine comme alternative au développement. Les termes du choix politique en Afrique , 2008.
Jérôme T. KWENZI-MIKALA, Les noms de personnes chez les Bantu du Gabon, 2008.
Côme KINATA, Prosélytisme chrétien au Congo français , 2008.
Alain KISITO MÉTODJO, Devenir maire en Afrique. Décentralisation et notabilités locales au Bénin , 2008.
Simon-Pierre E. MVONE-NDONG, Médecine traditionnelle . Approche éthique et épistémologique de la médecine au Gabon , 2008.
Simon-Pierre E. MVONE-NDONG, La nature, entre rationalité et spiritualité , 2008.
Jean MPISI, Antoine Gizenga. Le combat de l’héritier de P. Lumumba , 2007.
Auguste ILOKI, Le droit du mariage au Congo. Le prémariage, le mariage à l’état civil , 2008.
Vincent AUCANTE, L’Afrique subsaharienne et la mondialisation, 2008.
Noel K. TSHIANI, Vision pour une monnaie forte au Congo , 2008.
Judith HOUEDJISSIN, Les Administrations publiques africaines , 2007.
Bernardin MINKO MVE (sous la dir.), Manifeste contre les crimes rituels au Gabon , 2007.
Bernardin MINKO MVE, Stéphanie NKOGHE, Mondialisation et sociétés orales secondaires gabonaises, 2007.
Louis MILLOGO, Introduction à la lecture sémiotique , 2007.
Daniel KÜNZLER, L’éducation pour quelques-uns ? Enseignement et mobilité sociale en Afrique au temps de la privatisation : le cas du Bénin , 2007.
De la rébellion dans le Bamiléké (Cameroun)

Pierre Kamé Bouopda
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
9782296052369
EAN : 9782296052369
REMERCIEMENTS
Ce livre est le fruit d’un travail de recherche effectué au Cameroun et en France. Il a bénéficié du financement spontané de la société camerounaise Mercapolis.
Je tiens, pour cette raison, à remercier sincèrement Monsieur Tchoumi Ngoumou Abraham, le Président de Mercapolis. Il est en effet très rare au Cameroun, de rencontrer des chefs d’entreprise attentifs aux travaux de recherche sur notre pays.
De nombreuses personnalités au Cameroun ont accepté de relire mon manuscrit. Je les remercie infiniment pour leur disponibilité, leurs critiques et leurs observations.
J’ai eu un échange très instructif avec Dr Jean-Claude Shanda-Tonme au sujet de ce livre. Je lui renouvelle mes remerciements pour ses critiques pertinentes.
Bien entendu, j’assume seul la responsabilité des réflexions et des jugements contenus dans ce livre.
Bopika
Sommaire
Etudes Africaines Page de titre Page de Copyright REMERCIEMENTS Dedicace RÉSUMÉ LE BAMILÉKÉ
La région du Bamiléké Le commandement administratif Le commandement militaire Les responsables politiques
CRIMES ET TERRORISME
La terreur en marche Les criminels
LA PACIFICATION
Les campagnes militaires La campagne politique
HABITAT - ARTS BAMILEKE BIBLIOGRAPHIE AUTRES SOURCES INDEX ANNEXES
A mère, Maguia Colette
« Cette guerre, mon père l’a faite, et j’en puis parler. »
Victor Hugo, Quatre vingt-treize
RÉSUMÉ
La rébellion qui embrase la région du Bamiléké à partir du deuxième semestre de l’année 1957 n’est pas une rébellion du Bamiléké et des Bamiléké. Elle est pourtant initiée par des Bamiléké. Elle a pourtant endeuillé tout le Bamiléké. Elle ébranle aussi le jeune Etat du Cameroun, et façonne certains de ses caractères répressifs contemporains. Malgré cette réalité incontestable, le Bamiléké et les Bamiléké ne sont pas en rébellion au Cameroun à la fin des années 50 et au début des années 60.
La rébellion dans le Bamiléké apparaît rétrospectivement comme la crise la plus meurtrière et la plus déstabilisante de l’Etat du Cameroun. Ce drame, se déroule sur un territoire réduit et entièrement colonisé par une population socialement structurée, hiérarchisée et très encadrée au sein des chefferies.
La région du Bamiléké est en effet une région de chefferies traditionnelles implantées dans les hauts plateaux volcaniques de l’ouest du Cameroun. Le territoire est réduit, la terre est fertile, et la densité des chefferies et de la population est élevée. Sur un espace de 5 450 km 2 , on recense dans les années 50 environ 113 chefferies pour une population de 438 000 personnes. Il y a, bien entendu, une grande hétérogénéité entre les chefferies du Bamiléké. Certaines d’entre elles ont une densité de plus de 200 habitants au km 2 et une population totale supérieure à 10 000 personnes. D’autres s’apparentent à des hameaux de quelques centaines de personnes. Elles se caractérisent chacune par une organisation sociale très hiérarchisée et très codifiée. Elles forment aussi sur ce territoire réduit, un maillage dense d’entités sociales apparentées, hiérarchisées et en rapports étroits d’échanges et de rivalités. Telle est la physionomie de la région du Bamiléké dans la première moitié du siècle dernier. Cette physionomie plutôt harmonieuse convient bien à l’administration coloniale française, qui dispose, avec les chefs et les chefferies du Bamiléké, de relais d’encadrement efficace des populations en plusieurs matières. Nul besoin, à titre d’exemple, de déployer des forces de police dans le Bamiléké. Les chefs font le nécessaire en matière d’ordre public, et même, dans une large mesure, en matière de justice.
La contestation ouverte de l’organisation de la société bamiléké par les jeunes générations se développe pourtant au milieu du siècle dernier. L’assujettissement des chefferies à l’autorité de l’administration coloniale, la scolarisation croissante des jeunes, et la diffusion de la religion chrétienne contribuent à fissurer le modèle social bamiléké. L’école, l’église et l’administration publique deviennent progressivement des voies alternatives et égalitaires d’émancipation sociale pour les jeunes Bamiléké. La société traditionnelle bamiléké perd aussi son attrait au milieu du siècle dernier en raison des compromissions des chefs avec l’administration coloniale.
Après la seconde guerre mondiale, plusieurs jeunes chefs traditionnels sont intronisés à la faveur des décès de leurs parents. Ces jeunes chefs scolarisés sont sensibilisés aux demandes d’émancipation politique essentiellement vulgarisées par l’Union des populations du Cameroun (Upc). Ils n’entretiennent pas, avec l’administration coloniale, les mêmes rapports étroits et anciens que leurs parents. De leur côté, les administrateurs coloniaux n’accordent pas à ces jeunes chefs la considération qu’ils avaient pour leurs parents. Des rapports de défiance succèdent à des rapports de confiance et de coopération, dans une conjoncture de mutation politique et institutionnelle au Cameroun.
Dans le même temps, les Camerounais se convertissent progressivement à la revendication upéciste de la réunification et de l’indépendance du Cameroun. Les gouvernements français, l’administration coloniale et les colons locaux inscrivent, quant à eux, l’avenir du Cameroun dans celui de l’Union française. Cette divergence politique inspire la crise meurtrière de mai 1955 dans les principales agglomérations du sud du Cameroun. Au mois de juillet 1955, le gouvernement français invoque cette crise violente et meurtrière pour dissoudre l’Union des populations du Cameroun et ses organisations annexes. Peu de temps après, la France se résout enfin à la solution de l’indépendance du Cameroun alors que les dirigeants de l’Upc sont en clandestinité, ou en exile. Elle veille, dans cette perspective, à conforter la position de ses alliés sur l’échiquier politique camerounais. C’est dans ce contexte politique, à la fin de l’année 1957, que les violences démarrent dans la subdivision de Bafoussam en pays bamiléké.
A cette période, la région du Bamiléké est administrativement et politiquement bien intégrée. Toutes les élections pluralistes organisées dans le Bamiléké se déroulent dan

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