Evolutions politiques en Afrique
156 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Evolutions politiques en Afrique , livre ebook

-

156 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

À la fin des années 1980, il y a un quart de siècle, le continent africain était traversé par la troisième vague de transition politique. Pour l'occasion, ce livre revient sur ces événements pour donner quelques éléments de réflexion sur certaines expériences, d'une part, et dresser un bilan partiel des évolutions politiques, d'autre part. C'est donc un ouvrage original dont l'intérêt scientifique réside principalement dans ces deux dimensions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mai 2015
Nombre de lectures 6
EAN13 9782806107824
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
MODA DIENG (DIR.)






Évolutions politiques en
Afrique


Entre autoritarisme, démocratisation,
construction de la paix et défis internes
Copyright

D/2015/4910/27 ISBN 978-2-806-12032-8
© Academia-L’Harmattan s.a.
Grand’Place 29
B-1348 Louvain-la-Neuve

Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit.

www.editions-academia.be
INTRODUCTION
Il y a un quart de siècle, le continent africain était traversé par la troisième vague de transition politique. Trente-huit pays ont été concernés. Pour l’occasion, ce livre revient sur ces événements pour donner quelques éléments de réflexions relatives à certaines expériences, d’une part, et dresser un bilan partiel, d’autre part. Ce double regard est fait à partir de quelques pays comme l’Afrique du Sud, le Niger, la République démocratique du Congo et le Soudan. Où en est-on aujourd’hui avec la démocratisation ? Certaines transitions avaient échoué pour déboucher sur la violence des conflits armés, comme dans l’ex-Zaïre (actuelle République démocratique du Congo - RDC). Le pays a-t-il réussi son relèvement post-conflit ? Peu avant que la RDC ne bascule dans la guerre civile, l’Afrique du Sud, elle, s’extirpait du régime d’apartheid. Pour résoudre les problèmes hérités de l’apartheid et favoriser en même temps la construction nationale dont dépendait la démocratie, le pays a mis en avant, autant au niveau interne qu’externe, les valeurs pour lesquelles l’ANC (Congrès national africain) s’était battu. Après plus de vingt ans d’expérience démocratique, l’Afrique du Sud a-t-elle atteint ces objectifs ? Ce livre apporte des éléments de réponses à ces différentes interrogations. Les cas étudiés demeurent assez variés pour illustrer les trajectoires politiques diverses qui se dessinent sur le continent.
Pendant plus de trente ans (1960-1980), l’Afrique ne comptait quasiment que des régimes autoritaires. Pendant tout ce temps, il n’y a pas eu de changement de majorité au pouvoir entraîné par une défaite électorale. Par conséquent, le coup d’État s’imposa comme le seul mode d’alternance au pouvoir. Quant au bilan de la troisième vague de transition, il se révéla dérisoire, la tendance lourde étant la persévérance de régimes au pouvoir. Depuis le début des années 2000, l’Afrique connaît des processus politiques qui oscillent entre résistances, échecs et progrès.
D’abord en termes de progrès, l’on constate, entre 1990 et 1999, que douze chefs d’État ont quitté le pouvoir après avoir perdu les élections. Plusieurs autres régimes ont pris fin de la même manière depuis le début des années 2000 ; ce qui laisse apparaître une familiarisation avec le mode de changement de majorité au pouvoir par le vote. Les coups d’État sont plus sporadiques aujourd’hui que par le passé ; et la durée au pouvoir des régimes anti-constitutionnels a tendance à se réduire. Les changements constitutionnels pour le maintien de régimes au pouvoir se réalisaient sans encombre il y a quelques années. Aujourd’hui, ils ont du mal à passer et soulèvent de plus en plus de contestations populaires, impliquant la société civile, des partis politiques et une bonne partie de la population (Burkina Faso, Niger, Sénégal, Mali). En matière de stabilité, le continent africain a également connu des progrès. Les conflits ont considérablement diminué en nombre et en intensité par rapport aux années 1990. Le retour de la stabilité est observé dans beaucoup de pays. Ces évolutions sont-elles gage de stabilité ou de changements démocratiques majeurs ? La question nous projette au cœur des résistances et des échecs, des phénomènes perceptibles à plusieurs niveaux. Les crises liées aux élections, qu’elles soient avant, pendant ou après le scrutin, ont été nombreuses ces dernières années ; ce qui demeure un indicateur de démocratie électorale précaire. Dans bien des pays, les élections sont plus un mécanisme de légitimation des pouvoirs autoritaires par le vote qu’une opération de consolidation démocratique. C’est à travers elles que beaucoup de régimes autoritaires ont pu renforcer leur pouvoir et demeurer à la tête de l’État pendant longtemps. Le vote comme instrument de démocratisation ne s’est donc pas encore généralisé.
La violence liée aux conflits armés se poursuit sans relâche, au Sud-Soudan, en République centrafricaine, dans l’est de la RDC. Dans le même temps, l’Afrique doit également faire face au terrorisme, qui se répand à une vitesse fulgurante. Les groupes jihadistes comme Boko Haram au Nigeria, au Cameroun et au Niger, Aqmi (Al-Qaeda Maghreb islamique) et Ansar Al Din entre l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger ; Al Shabab entre la Somalie et le Kenya posent des défis d’instabilité sans précédent et soumettant ainsi à rude épreuve les États et les organisations continentales comme l’Union africaine. Celle-ci est aussi confrontée à la persistance des coups d’État. Depuis la mise en place de l’Acte constitutif de l’Union africaine en 2000, au moyen duquel le continent lutte contre les changements anticonstitutionnels de gouvernement , quatorze putschs ont réussi en Afrique, nonobstant le déclin du prétorianisme et les divers arrangements constitutionnels visant à renforcer la subordination des forces armées au politique 1 .
Pendant que les dispositifs institutionnels de contrôle politique des militaires se multiplient et s’enracinent petit à petit, notamment dans les pays francophones, on note en même temps une récurrence des réformes constitutionnelles dans une logique de persévérance au pouvoir. Beaucoup de chefs d’État hostiles à l’alternance politique ont pu supprimer la limitation constitutionnelle du nombre de mandats présidentiels 2 . Certains d’entre eux sont morts dans l’exercice de leur fonction ou évincés subitement par des coups d’État et/ou par la rue 3 . À qui le tour ? L’interrogation se pose pour plusieurs chefs d’État : Pierre Nkurunziza (Burundi), Jakatya Kikwete (Tanzanie), Thomas Boni Yayi (Bénin), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), Joseph Kabila (RDC Congo), Salva Kiir (Sud-Soudan), Paul Kagamé (Rwanda), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia), Ernest Koroma (Sierra Leone). Que feront-ils ? Dans des systèmes de démocratie confirmée, la question ne se serait pas posée. Quelle sera l’attitude de la population au cas où il y aurait modification de la Constitution ? L’interrogation exprime à la fois de l’optimisme et de l’inquiétude. L’optimisme est nourri par l’effet dissuasif que joue la lutte populaire pour le respect des règles constitutionnelles. C’est un type de lutte qui s’élargit davantage, en faisant plier des pouvoirs. La volonté du régime de passer en force pourrait conduire à la violence ; ce dont il faut s’inquiéter.
L’Afrique est le continent qui abrite le plus grand nombre de pays. Il y existe une pluralité de trajectoires politiques. Celles-ci peuvent être chaotiques comme dans les sociétés en conflit, résilientes dans le cas des systèmes autoritaires, progressives dans d’autres, et enfin tantôt régressives tantôt progressives, donc particulièrement difficiles à appréhender. En sept chapitres, ce livre traite de certaines expériences à la lumière de la troisième vague de transition politique.
Dans son chapitre, Anne-Laure Mahé apporte des éléments d’explication au sujet de la capacité de résistance du régime d’Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir en 1989 à la suite d’un coup d’État, dans un contexte de contestation des régimes autoritaires. Mais depuis lors, le régime est demeuré à la tête de l’État soudanais, et n’a été inquiété ni par le vent de démocratisation ni par les injonctions internationales, encore moins par le Printemps arabe. Les rouages qui lui permettent de résister à tous les vents nécessitent donc un éclairage. Anne-Laure Mahé le fait à partir de quelques institutions comme le parti présidentiel, l’Assemblée nationale et les instances de sécurité, acteurs pourtant minorés dans l’explication institutionnelle récente. Elle a réussi à mettre en

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents