Fondements de l identité et de l unité teke
160 pages
Français

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Fondements de l'identité et de l'unité teke , livre ebook

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Description

Le territoire qui s'étend du Stanley-Pool à la Leketi est le pays exclusif des Téké. Cet espace exprime une cohérence géographique, politique, sociale et culturelle qui définit l'identité et l'unité de ses habitants. Les populations ont mis en place des réseaux de relations sociales et développé des rapports de production de type prestataire qui ont depuis donné naissance au plus pacifique des royaumes équatoriaux, un des plus anciens du bassin congolais et qui dure toujours : le Royaume Téké.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 30
EAN13 9782296810686
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FONDEMENTS DE L’IDENTITÉ ET DE L’UNITÉ TEKE

Du Stanley-Pool à la Leketi
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55126-8
EAN : 9782296551268

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Hopiel Ebiatsa


FONDEMENTS DE L’IDENTITÉ ET DE L’UNITÉ TEKE

Du Stanley-Pool à la Leketi


L’Harmattan
Du même auteur

Conquêtes Européennes et Pouvoir Royal Teke

Edilivre, septembre 2010,158 pages.
En mémoire de nos parents OPIELE ET POITSAU.
INTRODUCTION GENERALE
« Le monde teke n’est pour nous ni une obsession ni une fascination. Nous y sommes nés, nous y avons vécu, nous connaissons et pratiquons sa langue, sa culture et c’est vrai, aussi un peu de son histoire. C’est dit tout simplement quelque chose qui nous habite et que nous désirons ardemment partager sous toutes les coutures avec les autres.

L’Auteur.

Le territoire est pour l’historien, l’espace occupé, investi, géré et aménagé par une population. Il porte à sa surface et aussi dans les profondeurs de son sol, les traces des activités et des divers déplacements des hommes. Les mots et expressions utilisés localement pour le décrire ou même pour expliquer les divers phénomènes qui s’y produisent témoignent eux aussi du passé des sociétés qui y ont vécu.

Le pays qui s’étend du Stanley-Pool à la Leketi est celui qu’occupent les quatre plateaux teke. Cet espace exprime une cohérence géographique, politique, culturelle et sociale qui définit l’identité et l’unité de ses habitants.

Entre le Stanley-Pool et le bassin de Lifini, le plateau de Mbe, vaste et massif, de loin le plus étendu, couvre environ 6500kilomètres carrés. Il est échancré par deux rivières qui prennent leur source à sa surface : la Maïpili et la Ngabuun.

Entre le bassin de Lifini et la faille de Nkie (Nkeni), le plateau de Nash couvre 4000 kilomètres carrés environ. Il est composé de trois unités : le plateau de Nsah-Ngo duquel la Nambuli, petit affluent de Lifini a presque détaché par érosion régressive, le plateau de Impe , tandis qu’un col de flanc passant entre les sources de Nkwe et de Jweli, isole à son tour le petit plateau d’ Itswali.

C’est également un col de flanc assez marqué entre deux hauts bassins, qui permet de passer à l’ouest, sur le plateau de Djambala. De taille réduite, 1250 kilomètres carrés, il s’allonge entre les cours parallèles grosso-modo de Mpuun (la Mpama) et de Nkie dont les affluents l’attaquent sur les deux flancs et le réduisent, vers le nord-est à un simple ruban de 1 à 5 kilomètres de largeur. On passe du plateau de Nash au plateau de Djambala en franchissant une coupure ; la faille de la tête de Nkie où coulent dos-à-dos deux rivières tributaires, l’une de Lifini : c’est Linu et l’autre de Nkie, c’est Izila.

Enfin, entre la Mpun et la Leketi, il y a le plateau de Küya. Il est le plus haut et avec ses 400 kilomètres carrés, le plus étroit de tous.

Sur ces plateaux du centre du Congo, la population est comme depuis toujours, majoritairement Teke. L’homme y tient cependant peu de place. Ce sont des zones humainement désertes. On peut rouler longuement, on a souvent le sentiment de traverser des pays abandonnés. Les villages que l’on rencontre sont séparés les uns des autres par de longues distances. L’impression visuelle d’un peuplement ténu n’est pas trompeuse. La densité de population est ici approximativement d’un habitant au kilomètre carré, l’une des plus basses du pays ; sauf sur le petit plateau de küya où elle peut atteindre 30 habitants. Déficit humain naturel ou phénomène historique de dépopulation ? Nous reviendrons plus loin sur les causes réelles ou supposées de ce phénomène. Reste que l’occupation de ce territoire par les Teke est une victoire de l’homme sur une nature aussi cruelle qu’inhospitalière. La faiblesse des quantités d’eau disponibles, le climat et les formes de végétation témoignent ici de l’agressivité de la nature. On dénote ainsi, trois principales anomalies : les plateaux teke sont un pays anciennement occupé mais peu peuplé, un pays abondamment arrosé mais sec, une région située sous climat forestier mais largement envahie par la savane.

Les résultats auxquels nous sommes parvenus découlent de la confrontation de trois données fondamentales : le document écrit et la tradition orale d’abord. Les informations recueillies à partir de l’exploitation confrontée de ces deux premières sources ont été ensuite, pour être bien contrôlées, appliquées à une troisième réalité, ancienne mais encore bien vivante. Il s’agit de l’espace géographique et économique, de l’espace sociopolitique, linguistique et mental. De la sorte, en lisant les autres, en écoutant les populations concernées et en parcourant leur espace, on parvient avec efficacité à une histoire autre ; celle qui permet de passer de la probabilité imaginative des hypothèses de travail à celle d’une réalité vécue et encore intensément ressentie. Le document se constitue alors jusqu’à la vie. Cette étude est une enquête qui porte sur des êtres et des objets vrais. C’est une connaissance qui aide à restituer l’homme et son espace à l’histoire. Elle s’articule autour de trois parties.

Dans la première, les Teke nous livrent la vision géographique de leur territoire et de son environnement pour mieux en saisir les atouts et les contraintes.

La seconde partie propose aux lecteurs les principaux jalons de leur histoire : l’histoire de leurs origines et de leur mise en place sur les différents plateaux.

Dans une troisième partie, l’analyse et la description de leur organisation sociale et politique nous font découvrir la diversité des divers réseaux des relations sociales qui annoncent le schéma d’une construction originale et unique en ce bassin congolais que l’on peut qualifier de féodo-royal prestataire, cette chefferie puissante depuis désignée par le « Royaume de Makoko » ou encore « Royaume Teke.

Considérons les imperfections contenues dans ce travail comme un nouveau point de départ des échanges et des débats plus sérieux encore, par lesquels progresserait notre connaissance de l’inépuisable complexité des processus historiques qui ont abouti à la formation des sociétés qui peuplent les plateaux. Nous osons alors espérer que la confrontation des idées et des méthodes sera à l’issue de ce travail, plus fructueuse.

En inscrivant notre nom à cet ouvrage que nous promettons un jour aller lire sur les tombes des nôtres à Ossa sur le plateau de Djambala , nous avons voulu proclamer une dette d’amitié et de reconnaissance envers tous ceux qui nous ont aidés à maintenir intacte, loin de nos racines, notre passion pour le passé des peuples de l’Afrique subsaharienne en général et ceux du Congo en particulier.
PROLOGUE
Bantu et Swa ou l’histoire d’une inversion sociale

La forêt est vraisemblablement le premier milieu écologique habité par nos ancêtres. L’exploitation spontanée de ses ressources en vue d’entretenir la vie a constitué leur premier geste. Cette forêt depuis abandonnée par la majorité des peuples Bantu actuels continue à fournir à chacun d’eux le matériel nécessaire pour couvrir les besoins en matériaux de logement, en nourriture et en santé. Autrement qui connaît la forêt peut prétendre ici par la maîtrise de ses règles d’exploitation, posséder un savoir. C’est l’ensemble des expériences acquises depuis l’origine lointaine des temps par l’observation des gestes des bêtes sauvages. Les Swa restent encore aujourd’hui réputés pour posséder et conserver ces acquis. Eux n’ont vraiment pas quitté la forêt. Ils l’ont plutôt suivie dans sa régression, s’éloignant de plus en plus de nos savanes.

Dans cette forêt, l’homme swa court les pistes nombreuses que suivent souvent les troupeaux sauvages. Le voilà qui s’arrête. Il se blottit contre un gros tronc ou encore se réfugie sous les hauts contreforts de l’un de ces géants qui peuplent la forêt. Là, il va observer

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