Journal de voyages en Turquie et en Perse
217 pages
Français

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Journal de voyages en Turquie et en Perse , livre ebook

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Description

Suédois exilé en France, Jean Otter est remarqué pour ses qualités de linguiste. A la demande de la Cour, il quitte Constantinople pour Ispahan et a pour mission de rétablir les relations commerciales et diplomatiques avec la Perse de Nadir Châh, usurpateur et tyran. Il devient Consul de France à Bassora. Ce journal narre les difficultés rencontrées : les rudesses du climat, la fatigue des hommes et des animaux, l'hostilité des Turcs vis-à-vis des Persans, les mesquineries des autorités. L'autre intérêt du journal est politique, où la Mésopotamie est déjà objet de convoitises.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 138
EAN13 9782296264724
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JOURNAL DE VOYAGES
EN TURQUIE ET EN PERSE
1734-1744
Histoire et Perspectives Méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L’Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.

Déjà parus

Mohammed TELHINE, L’islam et les musulmans de France. Une histoire de mosquées , 2010.
Maher ABDMOULEH, Partenariat euro-méditerranéen. Promotion ou instrumentalisation des Droits de l’homme , 2010.
Saïd SADI, Amirouche, une vie, deux morts , un testament. Une histoire algérienne , 2010.
Mahmoud-Hamdane LARFAOUI, L’occupation italienne de la Libye. 1882-1911, 2010.
Pierre PINTA, Sebha, ville pionnière au cœur du Sahara libyen , 2010. Roxanne D. MARCOTTE, Un Islam, des Islams ?, 2010.
Stéphane PAPI, L’influence juridique islamique au Maghreb , 2009.
E. AKÇALI, Chypre : un enjeu géopolitique actuel , 2009.
L. ABDELMALKI, K. BOUNEMRA BEN SOLTANE, M. SADNI-JALLAB, Le Maghreb face aux défis de l’ouverture en Méditerranée , 2009.
H. BEN HAMOUDA, N. OULMANE, R. SANDRETTO (dir.), Emergence en Méditerranée : attractivité, investissements internationaux et délocalisations , 2009.
Mohamed SAADI, Le difficile chemin des droits de l’homme au Maroc , 2009.
Moncef OUANNES, Militaires , Elites et Modernisation dans la Libye contemporaine , 2009.
Ramon VERRIER, Introduction à la pensée économique de l’Islam du XIII e au XV e siècle , 2009.
Mohammed MOUAQIT, L’idéal égalitaire féminin à l’œuvre au Maroc , 2009.
Naaman KESSOUS, Christine MARGERRISON, Andy STAFFORD, Guy DUGAS (dir.), Algérie : vers le cinquantenaire de l’indépendance. Regards critiques , 2009.
Philippe GAILLARD, L’Alliance. La guerre d’Algérie du général Bellounis (1957-1958), 2009.
Jean LÉVÊQUE, Une reddition en Algérie 1845, 2009.
Chihab Mohammed HIMEUR, Le paradoxe de l’islamisation et de la sécularisation dans le Maroc contemporain , 2008.
Alain Riottot
présente


JOURNAL DE VOYAGES
EN TURQUIE ET EN PERSE
1734-1744


De JEAN OTTER
Envoyé du Roi


DE CONSTANTINOPLE À ISPAHAN
D’ISPAHAN À BASSORA
DE BASSORA À CONSTANTINOPLE
ET RETOUR EN FRANCE
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12701-2
EAN : 9782296127012

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre

Avertissement
Un Suédois, nommé Jonas, Jean Otter, vient en France quelques années après l’arrivée au pouvoir de Louis XV. Sur ordre de la Cour, il voyage en « Turquie et en Perse, observant partout les usages des peuples, assistant à leurs fêtes, étudiant la nature de leurs gouvernements ; quelquefois consacrant ses loisirs à des recherches sur les progrès de l’esprit humain ; d’autres fois conversant avec les grands hommes qui florissaient alors ; mettant en ordre la suite de ses voyages ».

L’époque que j’ai choisie, une des plus intéressantes que nous offre l’histoire de ces nations ; elle peut être envisagée sous deux aspects : celui de la géographie, car Otter décrit ses itinéraires, et celui de l’histoire. Il fut le témoin de la révolution qui changea, pour quelques années, le destin de la Perse. Il vit agir, sur le trône qu’il avait usurpé, Nadir Chah, l’un des plus sanglants tyrans de son époque.

Je présente un voyage et une histoire. Des extraits d’ouvrages, quand ils ont rapport à des usages, à des situations, sont insérés dans le texte d’Otter, je les ai tous discutés avant d’en faire usage.

(D’après : Avertissement. Œuvres Complètes de J.J..Barthélémy, le « VOYAGE DU JEUNE ANACHARSIS EN GRÈCE », tome Ier, 1 re partie, p PARIS, A. Belin,.)

N.B. J’assume les coquilles qui pourraient subsister.
Qui est Jonas, Jean Otter ?
Jonas, Jean, Otter, suédois de nation, mercatoris christianstadiensis filius, naît le 23 octobre 1707, il est le fils de Jons Otter (+ 1710) et de Catharina Broome. Brillant sujet, il est admis, le 24 janvier 1724, à l’âge de 16 ans, à l’université de Lund, où il étudie, de 1724 à 1727, la physique et la théologie. Peu convaincu par la Réforme luthérienne, il quitte Lund pour Stockholm où il demande audience à l’ambassadeur de France. Reçu par l’abbé Guyon, alors chargé d’Affaires, il fait part de son intention d’abjurer le luthéranisme et de se convertir au catholicisme. Un tel acte est condamné par la loi suédoise qui exige le bannissement du renégat. L’abbé s’empresse de le faire passer en France.

Il débarque à Dieppe, gagne Rouen où il est reçu, sur ordre de la Cour, par le vicaire général. Après un long entretien, il est confié aux bons soins des Pères du séminaire de Rouen. Il y séjournera trois années au bout desquelles il fait part aux autorités religieuses, au cardinal Fleury, de son intention de ne pas devenir prêtre.

« Les mémoires sur les petits séminaires de Rouen » le décrivent comme un jeune homme « doux, poli, prudent, fort amateur de l’étude, infatigable dans le travail. Il connaît l’allemand, l’anglais, l’italien, le français, le latin et le grec ».
Il servira « le Royaume et la Science »
Le duc de Noailles, ayant eu connaissance de ses qualités, écrit le 27 janvier 1733 à l’abbé Bignon, à l’époque directeur du « Journal des Savants », pour lui recommander ce Suédois : « La confiance, Monsieur, que j’ai en l’honneur de votre amitié me fait espérer que vous voudrez bien me permettre de vous proposer un sujet excellent pour travailler à la Bibliothèque du Roi, supposé qu’il y ait quelque possibilité. L’homme, dont il s’agit, est Suédois de nation, âgé de 22 ou 23 ans, nouveau converti, connu de Mr. le Cardinal de Fleury qui lui a procuré, ces jours-ci, une pension de 400 lt sur les Économats. Il a l’esprit très cultivé et un talent singulier pour les langues, il sait l’allemand, l’anglais, l’italien, le latin, il est en état de traduire ces langues en français ; il se propose même de travailler à se mettre au fait des langues orientales et je ne doute point qu’il y réussit pour peu qu’il soit secouru. J’aurai cependant l’honneur de vous observer qu’il ne s’agisse point d’une place considérable, je souhaiterais qu’il fut assez heureux pour être employé sous vos ordres avec quelques petites rétributions qui, jointes à la pension de 400 lt, le mettraient en état de subsister et de travailler à se rendre utile. Par la suite ce sera certainement la plus belle œuvre que vous puissiez faire, ce jeune homme ayant abandonné sa patrie, sa famille, son bien, pour se rendre catholique et n’a d’autres ressources que ses talents.

Je ne doute point aussi que son Excellence qui le connaît, et qui en fait grand cas, ne donne son approbation au succès de la proposition que je vous fais n’ayant pas moins d’envie que moi de l’aider. Aussi, je me chargerai volontiers de faire, auprès d’elle, les démarches que vous jugerez nécessaires. Ce que je puis avoir l’honneur de vous ajouter est que je serais véritablement sensible, en mon particulier, à l’attention favorable que vous voudrez y donner, prenant beaucoup d’intérêt à la personne dont il est question, et je compte assez sur vos sentiments dans les choses qui peuvent dépendre de vous, que vous voudrez bien m’en donner les marques dans cette occasion ». Signé : le duc de Noailles.

L’abbé Bignon entretient le cardinal (de) Fleury, premier ministre, du sort qui peut être réservé à ce Suédois, catholique, jeune, doux, docile, linguiste de surcroît. De son côté, le cardinal fait savoir à l’abbé Bignon qu’il a eu connaissance de la lettre de Noailles, datée du 27 janvier.

Marly le 31 janvier 1733

« Je sais, Monsieur, que Mr. le Duc de Noailles vous a écrit en faveur du Sr. Otter, suédois qui s’est converti à la religion catholique et qui a abandonné tout ce qu’il pouvait espérer dans son pays. Je serais ravi que vous puissiez lui faire plaisir car il le mérite par ses bonnes inclinations et par la pu

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