L ascension sociale des notables urbains
225 pages
Français

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L'ascension sociale des notables urbains , livre ebook

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Description

Entre 1300 et 1600, le parcours d'une cinquantaine de famille de Bourges est ici restitué. Quelles sont les étapes de l'ascension au cours de ces trois siècles ? Ces notables, très vite officiers du roi, lui sont-ils toujours fidèles ? Sont-ils unis ou choisissent-ils parfois les intérêts de leur milieu ou de leur ville ? Quels sont l'ampleur et l'impact des oppositions familiales ? Les guerres civiles et religieuses s'avèrent un excellent temps d'observation dans une ville tout à tour protestante puis ligueuse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 501
EAN13 9782296259270
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ascension sociale

des notables urbains
Logiques historiques
Collection dirigée par Dominique Poulot

La collection s’attache à la conscience historique des cultures contemporaines. Elle accueille des travaux consacrés au poids de la durée, au legs d’événements-clés, au façonnement de modèles ou de sources historiques, à l’invention de la tradition ou à la construction de généalogies. Les analyses de la mémoire et de la commémoration, de l’historiographie et de la patrimonialisation sont privilégiées, qui montrent comment des représentations du passé peuvent faire figures de logiques historiques.

Déjà parus

Caroline BARCELLINI, Le musée de l’Armée et la fabrique de la nation. Histoire militaire, histoire nationale et enjeux muséographiques , 2010.
J. Pedro LORENTE, Les musées d’art moderne ou contemporain : une exploration conceptuelle et historique , 2009.
Danielle JOUANNA, L’Europe est née en Grèce, 2009.
Alain SERVEL, Histoire de la notabilité en pays d’Apt aux XVI e -XVII e siècles. Les mécanismes d’ascension sociale , 2009.
Corinne BELLIARD, L’Emancipation des femmes à l’épreuve de la philanthropie , 2009.
Didier FISCHER, L’homme providentiel de Thiers à de Gaulle , 2009.
Olivier CHAÏBI, Jules Lechevalier, pionnier de l’économie sociale (1862 -1862) , 2009.
Michel HAMARD, La famille La Rochefoucauld et le duché pairie de La Roche-Guyon au XVIII e , 2008.
Martine de LAJUDIE, Un savant au XIX ème siècle : Urbain Dortet de Tessan, ingénieur hydrographe, 2008.
Carole ESPINOSA, L’Armée et la ville en France. 1815-1870. De la seconde Restauration à la veille du conflit franco-prussien , 2008.
Karine RIVIERE-DE FRANCO, La communication électorale en Grande-Bretagne, 2008.
Dieter GEMBICKI, Clio au XVIII e siècle. Voltaire, Montesquieu et autres disciples , 2008.
Laurent BOSCHER, Histoire des prisonniers politiques. 1792 – 1848. Le châtiment des vaincus , 2008.
Hugues COCARD, L’ordre de la Merci en France , 2007
Claude HARTMANN, Charles-Hélion , 2007.
Alain C OLLAS


L’ascension sociale

des notables urbains


L’exemple de Bourges : 1286-1600


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12171-3
EAN : 9782296121713

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Préface
Marc Bloch disait de l’histoire que, semblable à l’ogre de la fable, il humait la chair fraîche. M. Alain Collas n’est pas un ogre, mais c’est un historien et un chasseur à l’affût des palpitantes réalités humaines. Sa thèse, soutenue en 1982 au Centre d’études supérieures de la Renaissance de l’université de Tours, avait porté sur les officiers de justice et de finance dans les pays de la Loire moyenne aux XV e et XVI e siècle. Or il découvrit que tous ces gens faisaient intégralement partie de l’élite de leurs villes. C’est ce qui lui a donné l’idée de prendre en chasse l’ensemble de leurs notables ; son livre est le résultat de sa traque. Mais au fil du temps, elle s’est resserrée. Dans sa ligne de mire, il n’a finalement gardé que le Berry et même plus précisément Bourges. Sa recherche gagnait en compréhension ce qu’elle perdait en extension. Tous les bons travaux qu’il a publié, notamment sur les Chambellan, une grande famille berruyère, sont autant de jalons dans ce resserrement de perspective lié à un changement de méthode passée de la monographie à la prosopographie, c’est à dire, en somme, au portrait collectif des notables de Bourges.
C’est que la ville lui fournissait, en effet, un excellent terrain d’observation. A première vue pourtant la perte des archives municipales antérieures au terrible incendie de 1487 aurait pu l’en faire douter. Mais un bon historien ne se laisse jamais arrêter par une lacune documentaire. Cuvier avec seulement une mâchoire reconstituait tout un animal, de même à défaut de registres de compte ou de délibérations antérieurs au XVI e siècle, le dépouillement systématique d’une quantité impressionnante de minutes notariales ont permis à M. Alain Collas de retrouver la ville et d’entrer dans le vif de sa réalité sociale, à la fois exemplaire et banale.
Qu’est-ce donc que Bourges, en effet, dans cette période sans nom que l’on dénomme faute de mieux fin du Moyen Age et début des Temps modernes ? Une bonne ville, une parmi d’autres dans le royaume, assez bien placée pourtant dans leur subtile hiérarchie, sans figurer au premier rang. Métropole ecclésiastique, tête de la province d’Aquitaine, siège d’un vaste bailliage, elle a eu son heure de gloire. Au temps où les principautés grandissaient au rythme où s’affaiblissait l’autorité centrale au risque bien réel de faire du royaume une sorte de confédération semblable au Saint-Empire, Bourges a abrité une brillante cour autour de son duc, Jean de Berry. La ville a pu de la sorte offrir ensuite à la monarchie humiliée un solide point d’appui pour son redressement. Le grand commerce en a profité. Comment parler de Bourges sans penser à Jacques Cœur ? Mais le succès de l’entreprise ne lui a pas porté chance, la méfiance de Louis XI à son endroit, non plus. C’est Tours, c’est Blois, même qui finalement tirent largement profit du séjour des rois, c’est Paris, jamais éclipsé du reste, qui revient au premier plan, c’est Lyon qui grandit vite, fort de ses grandes foires européennes tant jalousées. Sous Charles de France, frère de Louis XI, et Marguerite de Valois, sœur de François Ier, le duché de Berry fait encore illusion, mais Bourges n’est plus capitale régionale capable de rivaliser non seulement avec les têtes d’affiches, mais encore avec Toulouse, Montpellier, Bordeaux ou même Dijon et Moulins ? Du gâteau royal cependant tombent encore mieux que des miettes. Les Lallemant dont le bel hôtel illustre toujours la ville, les Le Roy, les Bochetel, les Babou même ont su tirer parti. Derrière eux beaucoup d’autres notables, partis plus ou moins tôt dans la voie de l’ascension, ont pu encore s’élever, mais les limites que leur assignaient les possibilités offertes par leur bonne ville, notable certes (c’est un tout), mais ni plus ni moins qu’une vingtaine d’autres de même acabit. Un champ d’observation qui n’est donc ni insignifiant ni exceptionnel non plus, à l’abri du double risque de la platitude ou de la généralisation outrancière.
Un bon choix par conséquent d’autant que ce rétrécissement du champ spatial est largement compensé par l’étendue du balayage temporel. Deux siècles et demi, huit vagues de générations qui se succèdent, se chevauchent aussi, car toutes ne déferlent pas au même instant, et qui s’entremêlent. Plus de trois mille individus et une bonne centaine de familles. Des lignages à suivre dans le fil de généalogies verticales, mais aussi des réseaux qui s’étalent, immuables pour ainsi dire, qui segmentent un groupe social à la fois homogène dans sa structure et divers dans sa composition, et qui nourrissent ainsi des antagonismes séculaires, des prises de parti politiques contraires et des choix religieux opposés. C’est bien cette longue durée qui donne à la méthode prosopographique retenue par M. Alain Collas toute sa pertinence et qui lui permet de dépasser le stade de l’anecdote ou de la collection de cas particuliers.
Il faut aller plus loin. L’appliquer du milieu du XIV e siècle à la fin du XVI e , c’est sauter délibérément par-dessus la borne posée entre Moyen Age et Renaissance. Cette coupure traditionnelle, n’est pourtant pas entièrement dénuée de pertinence. L’efflorescence de l’humanisme, la ruine sous les coups des Turcs du dernier vestige de l’empire romain hérité de l’Antiquité, l’élan donné à Christophe Colomb aux grandes découvertes sont des données qui ont tout leur prix au regard du développement de l’esprit humain. Cependant l’évolution politique et la réalité sociale, notamment celle qui se forge au cœur des bonnes villes, n’en ont cure. Elles dépendent infiniment plus de l’autre fait marquant d’une époque qui n’a rien d’une pseudo-transition ; ce fait, c’est l’émergence d’un Etat sui generis qui n’est ni essentiellement f

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