La guerre de 1914-1918 sur les confins tuniso-tripolitains
204 pages
Français

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La guerre de 1914-1918 sur les confins tuniso-tripolitains , livre ebook

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Description

Le 15 septembre 1916, un avion biplan Farman disparaît au-dessus de Nalout, en Tripolitaine, au cours d'une mission de bombardement. En dépit de nombreuses recherches sur la frontière tuniso-tripolitaine et dans la région de l'erg de Djeneïen, il faudra attendre plusieurs mois pour retrouver l'avion dans les dunes d'El Borma. Pendant ce temps se développe une insurrection des Libyens contre l'Italie. Grâce à des documents inédits, l'auteur inscrit cette tragédie aérienne dans le contexte général de la guerre 14-18 en Tunisie..

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 122
EAN13 9782336388632
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Jean-Charles HUMBERT





La guerre de 1914–1918
sur les confins tuniso-tripolitains



Disparition du vol F41-301 au Sahara
Du même auteur
Sahara, les traces de l’homme , Paris, Éditions Chabaud 1989.
Forts et bordjs de l’Extrême sud , Éditions Gandini 1993.
Jean Geiser, photographe, éditeur d’Alger (en collaboration avec Serge Dubuisson), Éditions CNRS 1996.
L’œuvre du colonel Carbillet au Sahara , Éditions Gandini 1997.
La découverte du Sahara en 1900, Paris L’Harmattan 1997.
Alger de ma jeunesse , Éditions Gandini 2002.
Mission aérienne au Sahara en 1916 , Paris L’Harmattan 2004.
Dictionnaire de la colonisation française (ouvrage collectif) Paris, Larousse, 2007.
Jean Geiser photographe-éditeur d’art Alger 1848-1923, Paris, Ibis Presse 2008.
Remerciements à
– Ahmed Asker, musée de Nalout.
– Abdelaziz Azem, archiviste aux Archives Nationales de Tunisie.
– Ali Béchir, directeur du Syndicat d’Initiative de Tatahouine.
– François de Moustier, famille du lieutenant Henri de Chatenay.
– Mohamed Ali Benrejeb archiviste aux Archives Nationales de Tunisie.
– Lamjed Bibani, professeur d’informatique au Lycée de Midoun – Djerba.
– Nicolas Dargegen, famille du lieutenant-colonel Le Bœuf.
– Fathi Mokhtar Tamouldji, ouvreur de pistes à El Borma.
– Marc Franconie, CEHS, président de l’association La Rahla.
– Pierre Jarrige, historien de l’aviation en Algérie.
– Gérard Lévy, expert en photos anciennes à Paris.
– François Pouillon, professeur à l’EHESS, Paris.
– Alain Ragaru, fils de Xavier Ragaru officier interprète en Tunisie.
– Patrice Vachée, historien de la guerre 1914-1918 au Sahara tunisien.
– Robert Richez, saharien.
– Mabrouk Rkez, postier à Arkou (Djerba) et petit-fils de Mohamed Daghbaji.

Ce travail doit aussi beaucoup au Musée de l’Air du Bourget, au Service Historique de l’armée de l’air et au Service Historique de l’armée de terre à Vincennes, aux Archives Nationales de Tunisie, au Gouvernorat du Sud tunisien, au Syndicat d’initiative de Tatahouine et au musée d’Histoire de Nalout en Libye.
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73874-1
Citation



Je sème l’épouvante dans le cœur de l’ennemi
Avant-propos
T out a commencé le 29 septembre 1911 quand les Italiens bombardent Tripoli et se lancent à la conquête de la Libye. Ce qu’ils ignorent c’est que le temps des colonies a changé et que les territoires conquis n’acceptent plus leur soumission sans réagir. Un désir de liberté a fait naître un sentiment national d’autant plus fort que les Italiens vont se livrer à des massacres systématiques qui choqueront la population. Les Libyens s’en souviendront le moment venu.
Cette guerre italo-turque s’est déroulée notamment à la frontière du Sud tunisien et a eu des répercussions économiques et humaines sur un vaste territoire. Les Italiens ont occupé essentiellement les oasis, se contentant souvent d’assurer leur sécurité par une présence militaire. Or la population tripolitaine était en grande partie composée de nomades dont la surveillance restait difficile. La porosité de la frontière Sud tunisienne favorisait les déplacements. Les insurgés tunisiens et tripolitains, comme les Italiens, trouvaient un refuge temporaire de chaque côté des territoires quand la situation l’exigeait. Les insurgés tripolitains éprouvaient également un ressentiment contre une alliance de fait entre Français et Italiens et ils encourageaient un sentiment de révolte chez les populations tunisiennes par contamination idéologique. La guerre italo-turque devint un terreau sur lequel allaient germer en Tunisie les idées d’insurrection et de liberté.

La disparition du Farman F 41 – 301 survenue cinq ans plus tard n’est pas un événement anecdotique ou isolé. Il s’intègre donc dans un ensemble plus large de guerre permanente, de guérillas et d’insécurité. Il va illustrer aussi la fragilité de cette arme nouvelle et supposée déterminante qu’est l’aviation car le combat reste essentiellement l’occupation du terrain. Si l’on y ajoute le développement du sentiment religieux incarné par le mouvement senoussiste sur l’ensemble des territoires occupés et, en Tunisie, la mise en place d’une conscription obligatoire et mal acceptée par les tribus quand survient en Europe la guerre de 1914-1918, on comprend mieux les motifs des violents affrontements qui eurent lieu sur les confins tuniso-tripolitains au cours des années 1915-1916 et 1917. C’est dans ce contexte de guerre larvée puis déclarée que s’inscrit l’épisode du vol.

Les résultats de l’enquête consacrée à la disparition mystérieuse de l’avion dans le Sud tunisien et présentée dans l’ouvrage Mission aérienne au Sahara en 1916 ont suscité chez certains lecteurs le désir de compléter ce travail en me communiquant des informations et des documents qui s’avèrent d’une valeur historique incontestable.

Ainsi quelques mois après cette publication, je recevais un courrier de Patrice Vachée qui me signalait tout l’intérêt de ma recherche mais s’étonnait de ne pas voir figurer dans l’ouvrage l’avion au moment de sa découverte. Il ajoutait à son commentaire une photographie de l’avion perdu que j’avais cherchée en vain et qui ne figurait plus dans les archives du SHAT à Vincennes. Les photographies, une vingtaine selon un rapport, prises à l’époque par le lieutenant Ragaru 15 et qui auraient dû figurer dans les dossiers archivés, avaient-elles été victimes d’un collectionneur ? Dès lors j’étais en présence d’un cliché aussi émouvant peut-être que le fut la prise de vue de l’avion posé sur le reg saharien au moment de sa découverte par l’équipe de secours. Une correspondance suivie avec Patrice Vachée, historien et spécialiste de la guerre de 1914-1918 dans le Sud tunisien, me permettait de poursuivre mes recherches. Il me communiqua des documents très originaux et de précieux renseignements.

Dans le même temps je recevais une série de documents et des précisions très utiles de parents des deux héros tragiques de l’odyssée, Nicolas Dargegen pour le colonel Le Bœuf et François de Moustier pour Henri de Chatenay. Ils m’ont tout de suite proposé leur aide. Mis à contribution, ils ont puisé dans leurs archives personnelles ou dans celles de leurs proches et m’ont permis d’éviter certaines erreurs, de rectifier des éléments de biographie ou d’approfondir ce qui n’avait été qu’évoqué rapidement. Ils ont bien voulu me confier de précieux clichés de famille. Quand on sait qu’il s’agit d’une tragédie qui s’est déroulée il y a près d’un siècle, on comprend mieux la valeur des témoignages reçus. Je les remercie pour l’aide qu’ils m’ont apportée.

Enfin, il est parfois des rencontres qui surprennent et qui encouragent l’enquêteur. J’avais en effet découvert par hasard que Xavier Ragaru, inlassable chercheur des deux disparus et saharien expérimenté, avait résidé à Marseille et qu’il était décédé en 1971. C’est donc à partir de cette ville que j’ai rencontré à Ventabren, près d’Aix en Provence, Alain Ragaru, fils de Xavier Ragaru. Il m’autorisa à prendre connaissance de tous les documents en sa possession : lettres, albums de photos et documents personnels de son père. Un peu étonné et curieux, au début de notre rencontre, de la notoriété d’un père dont la vie militaire en Tunisie lui paraissait très lointaine, il a su rapidement partager avec moi le plaisir et l’émotion de découvrir la richesse des archives de sa famille.
En effet, de tous ceux qui, à l’époque, ont été proches des victimes de la disparition de l’avion, Xavier Ragaru a été le plus touché par cette tragédie inexplicable. Présent sur le terrain dès que la chance était au rendez-vous, il a suivi toutes les étapes des recherches. Ce fut un des acteurs de la mission aérienne sur Nalout et un témoin des découvertes successives de l’av

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