La Guinée peut-elle être changée ?
205 pages
Français

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La Guinée peut-elle être changée ? , livre ebook

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Français

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Description

Témoin privilégié des différents événements relatifs à l'indépendance de la Guinée, à la fois à Paris et à Conakry, l'auteur a successivement connu l'enthousiasme de l'étudiant, l'engagement et le patriotisme du haut cadre administratif et la lourde responsabilité du gestionnaire de l'Etat. A travers cet ouvrage, Alseny R. Gomez a tenté de trouver des pistes de réflexion pour expliquer les raisons du rendez-vous manqué, car il faut reconnaître que le cinquantenaire a été un échec.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 137
EAN13 9782296699687
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Guinée peut-elle être changée ?
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11963-5
EAN : 9782296119635

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Alsény René Gomez


La Guinée peut-elle être changée ?


Préface du Professeur Bonata Dieng
Préface
Après le terrifiant témoignage qu’il a publié sous le titre Camp Boiro Parler ou Périr , j’ai lu comme un conte ce présent ouvrage de Alsény René Gomez. Mais ce n’est pas un conte de grand-père que l’auteur offre à ses concitoyens pour les bercer, pour qu’ils ferment les yeux après l’avoir lu.

C’est davantage une chronique faite dans le vif de l’odyssée de cette République que les Guinéens d’hier, d’aujourd’hui et de demain se défient de bâtir. Ainsi se veut La Guinée peut-elle changer que présente cet auteur qui a eu le privilège d’en être un des acteurs, souvent dans la douleur d’une évolution qui malmène ses propres enfants.

C’est comme dans un feuilleton moderne qui décrit, telle une tragédie grecque, le scénario d’un Prométhée guinéen, puni pour avoir oser entonner un hymne de liberté. Mais cette fois-ci, Alsény René Gomez détonne plus que Parler ou Périr il nous prescrit de changer pour réussir.

Comment ? Par le biais d’une transition dont il ébauche ici des tenants et aboutissants. Avec l’expertise de l’homme d’État qu’il est et le didactisme de l’historien qu’il souhaite être.

Sûrement inspiré par le jeune messie de l’Amérique du XXI e siècle, Barrack Obama, Gomez le guinéen nous invite, lui aussi, à écrire : The change, yes we can.


Professeur Bonata Dieng
Sociologue chercheur en service à l’université de Labé.
Ancien Ambassadeur, vice-président du conseil régional
de la Société Civile.
Je dédie cet ouvrage à mes charmants petits-enfants : Mohamed, Baïdi, Kadidja et Alsény, avec l’espoir qu’ils seront demain des acteurs et fervents artisans pour la réalisation de ce dont grand-père a toujours rêvé, à savoir : la Guinée du changement.
Remerciements
Mes remerciements au professeur Bonata Dieng et à son épouse née Zénab Koumanthio Diallo, pour leur contribution dans la correction du manuscrit et surtout pour avoir accepté d’en faire la dédicace. Je tiens aussi à remercier tout particulièrement les ambassadeurs : André Lewin et Rafiou Barry, pour leur intérêt tout particulier pour l’ouvrage et leurs pertinentes remarques. Mes remerciements vont également aux honorables députés : Baniré Diallo, Sékou BK Bangoura et Ahmed tidiane Cissé, ainsi qu’aux anciens ministres Mamadou Lamarana Diallo et Ibrahima Sylla et à mon frère et ami Facely II Mara, ancien journaliste à la RTG et présentement fonctionnaire du Pnud, pour leur contribution toujours souhaitée et appréciée.
Mise au point
J’ai débuté la rédaction de cet ouvrage au début de l’année 2008 et sa publication était prévue pour la fin du premier trimestre de l’année 2009. L’objectif visé était double :

1- Permettre à la nouvelle génération guinéenne d’avoir des points de repère sur leur pays, afin d’éviter la réédition des erreurs du passé, mieux comprendre les réalités du présent et se préparer pour un futur voulu et non subi.
2- À partir du constat et de l’analyse du passé et du présent, essayer de faire des prévisions pour le prochain passage de témoin. Le premier jet était prêt fin novembre 2008.
Entre-temps, j’ai été rattrapé en cours de route par les événements de décembre 2008, consécutifs au décès du président Lansana Conté le 22 décembre 2008 et à la prise du pouvoir le 23 décembre 2008 par le C.N.D.D. (Conseil National pour le Développement et la Démocratie). Puis, il y a eu les massacres du 28 septembre 2009, et la tentative d’assassinat du président le 3 décembre 2009. Ainsi, nous sommes passés, en l’espace d’une nuit, des prévisions à l’actualité en temps réel. Qu’à cela ne tienne, avec l’avènement de la nouvelle transition, il faudra prendre le recul nécessaire pour laisser le temps au temps, afin de pouvoir apprécier la pertinence des recommandations.
INTRODUCTION
La République de Guinée aura cinquante années de souveraineté le 2 octobre 2008. Le peuple de Guinée célébrera ce cinquantenaire en portant un double regard, pour revisiter son passé et scruter son avenir. Toutefois, ce regard sur le passé ne sera pas seulement un moment de rétrospection, mais aussi et surtout, une occasion de projection de la Guinée pour les cinquante prochaines années.
Il se trouve que depuis l’annonce des préparatifs pour la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance, des voix se sont élevées en Guinée et au sein de la diaspora guinéenne, pour demander au gouvernement de faire du dialogue et de la réconciliation une des priorités, sinon la priorité du programme. S’il est vrai que cinquante années, c’est peu dans la vie d’une nation, il se trouve qu’aujourd’hui, seule une minorité de Guinéens et de Guinéennes se souvient encore du 2 octobre 1958.

Alors et les autres, ceux et celles qui représentent la majorité de notre population, ne sont-ils pas en droit de savoir ce qui a pu se passer dans notre pays qui puisse avoir eu à porter préjudice à une frange de notre population, à un certain moment, à certains endroits du pays et pour quelles raisons ?
Ce présent ouvrage propose quelques points de repères à la jeune génération pour lui permettre de mieux connaître son passé avec l’espoir qu’elle puisse trouver un début de réponse aux différentes causes qui ont conduit à un présent quasi insupportable et de savoir si le futur peut encore être réellement porteur d’espoir.
POINTS DE REPÈRES
Le 2 octobre 2008, la Guinée a commémoré son cinquantenaire. Cependant, seule une minorité de Guinéens se souvient du 28 septembre 1958 et du 2 octobre 1958. Ce n’est pourtant pas de l’indifférence, loin s’en faut. Il se trouve que la jeune génération qui constitue la majorité de notre population n’était pas encore née. Il reviendra aux historiens le moment venu la responsabilité d’écrire l’histoire de notre pays. Toutefois, puisque le public, cible du présent ouvrage, est représenté par cette majorité, j’ai pensé qu’il serait utile de faire un rappel de la distance déjà parcourue et des obstacles déjà franchis.

Après cinquante années de parcours, on peut affirmer, sans trop de risques de se tromper, que les guinéens sont dans la grande majorité mécontents de leurs conditions de vie. Face à une telle situation, ils ne peuvent penser avec sérénité à un avenir lointain, donc incertain, alors qu’ils vivent un quotidien quasi insoutenable. Tout ce qu’ils souhaitent aujourd’hui, c’est un changement radical et immédiat dans leurs conditions de vie. Mais comme cela est difficile à réaliser dans l’immédiat, les gouvernants du moment font des promesses et ciblent parfois quelques boucs émissaires pour faire diversion. C’est ainsi qu’après l’euphorie vient tout naturellement la déception et parfois la révolte. Alors, nous assistons impuissants à un changement à reculons, avec la destruction de biens publics et privés, et fort malheureusement avec des pertes en vies humaines. J’ai donc voulu faire comprendre aux guinéens et aux guinéennes que nous sommes tous ensemble engagés dans une même et unique course. Mais c’est une course spéciale, qui a la spécificité d’être en même temps, une course de fonds, d’obstacles et de relais. Il faut aussi préciser que non seulement la distance est indéterminée mais aussi et surtout, tout abandon est exclu.

Au départ de la course en 1958, l’histoire et le monde entier ont attesté que le 28 septembre, après le référendum, nous avions pris un très bon départ, à tel point qu’après seulement quelques enjambées, nous étions seuls en piste. Le 2 octobre, après la proclamation de l’indépendance, nous avions même accentué notre avance. Avec l’adoption de la constitution le 15 novembre de la même année, nous avons changé de crampons sans nous rendre compte que, dans la précipitation, nous avions chaussé une pointure non adaptée. Puis, d’octobre 1958 au 3 avril 1984, que d’obstacles franchis sur une piste semée d’embûches de toutes sortes, avec comme résultats des dégâts i

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