La traite des Noirs entre l océan Indien et Montevideo (Uruguay)
111 pages
Français

La traite des Noirs entre l'océan Indien et Montevideo (Uruguay) , livre ebook

-

111 pages
Français

Description

A la fin du XVIIIe siècle, la nécessité de développement de ses possessions américaines obligea la Couronne espagnole à concéder la libéralisation du commerce, et donc celle de la traite négrière. Le port de Montevideo fut choisi afin d'effectuer les formalités de contrôle pour les provinces du Rio de la Plata. Ce serait également le point de départ de la traite interne vers les côtes du Pacifique. Les négriers établirent des réseaux en connexion principale avec l'Océan indien et secondaire avec les Etats-Unis et le Brésil portugais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 322
EAN13 9782296266674
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait




La traite des Noirs entre l’océan
Indien et Montevideo (Uruguay)
e eFin du XVIII siècle et début du XIX


Ouvragepublié grâceauconcoursfinancier du
ConseilRégionaldeLaRéunion
MAQUETTE :
Marie-Pierre RIVIERE,SabineTANGAPRIGANIN
BureauTransversaldesColloques,delaRechercheetdesPublications
©Réalisation
:
BureauTransversaldesColloques,delaRechercheetdesPublications
FacultédesLettresetdesSciencesHumaines
UniversitédeLaRéunion,2010
CampusuniversitaireduMoufia-15,avenueRenéCassin-BP715197715Saint-DenisMessagcedex 9
PHON E:0262938585 COPIE:0262938500-SITEWEB : http://www.univ-reunion.fr
©Éditionsl’Harmattan,2010
7,ruedel’ÉcolePolytechnique-75005Paris
La loidu11mars1957 interdit lescopies ou reproductions destinéesàune utilisation
collective. Toutereproduction, intégraleoupartiellefaite parquelque procédé que ce
soit, sansleconsentement de l’auteuroudeses ayants cause, est illicite.
ISBN : 978-2-296-13042-5U N I V E R S I T E D E L A R E U N I O N

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines


Jean-Pierre Tardieu









La traite des Noirs entre l’océan
Indien et Montevideo (Uruguay)
e eFin du XVIII siècle et début du XIX










L’Harmattan Université de La Réunion
5-7 rue de l’Ecole Polytechnique 15 av. René Cassin – BP 7151
75005 Paris 97715 Saint-Denis Messag cedex 9

«Oh velas de amargo viento,
galeón ardiendo en oro…»
Balada de los dos abuelos,
Nicolás GuillénIntroduction
Etant donné le monopoledes relations avecl’Afriqueaccordé par le
Saint1
Siège,lePortugal pritune avance considérabledans la découvertedes côtes
africaines, et ses comptoirs s’imposèrent pourl’approvisionnement en main-d’œuvre
servile destinéeàdévelopper lespotentialités économiques du Nouveau Monde. En
matière de Traitedes Noirs versles Amériques,onpense d’abord aux factoreries
installées surles embouchuresdes fleuves de l’Afriquedel’Ouest,dont certains
portent encore des nomsportugais, même si d’autrespuissanceseuropéennes s’y
installèrent par la suitepours’adonner àcefructueux commerce. Lescartes
décrivant lesroutes de l’esclavage versl’outre-Atlantiqueomettent bien souvent
2d’autrescircuits, et en particulierles échanges avec l’Afriquedel’Est.Certes,
cettecontréeneput rivaliser avec la«Guinée»– terme génériquedésignantune
bonne partie de l’Ouest africain –, l’Angola, le Congo, puis la Côtedes esclaves,
dont lesdifférentes ethnies payèrentunlourd tributàlaTraite, comme il apparaît à
traversladocumentationarchivistiquedes différentspaysdu continent américain.
Cependant,cettemêmesourceprouvequeles négriers, une fois contournéleCap
de Bonne Espérancedécouvert en 1487,ne tardèrent guèreàexploiter de la même
façon la côteorientale.
Lesesclaves«mozambiques»ou«macuas»nemanquèrent pas dans toutes lesAmériques espagnoles où leurcomportement rétifsuscita
très tôtune représentationnégativequej’aiévoquée dans une communicatio n
présentée lors du colloque« Regards surl’Afriqueet l’océan Indien », organisé en
3
mai 2003àl’UniversitédeLaRéunio n.
En 1958, Elena F. Scheuss de Studer publia unouvrage surlaTraitedes Noirs
e 4
dans le RíodelaPlataau XVIII siècle,dont EmaIsola en 1975extrait les
1 La bulle Romanus Pontifex de NicolasVconcéda aux rois du Portugal le8janvier
1455 les terresdécouvertes enAfrique.
2 Même lesouvrages lesplusrécentset lesmieux documentés semblent ignorer l’apport
de la traitedans l’Amériqueespagnolecontinentale. On en voudra pourpreuvelebeau
travaildeMarcel Dorigny et BernardGainot,Atlasdes esclavages,Paris:Autrement,
2006.Sicet ouvrage ne manquepas d’évoquer lesroutes du commercenégrier de la
côtedel’Afriquedel’Estversles différentsportsdu Brésil(p. 18),ilnesignalepas
celle versleRío de la Plata. Rien n’y est dit non plusdes routes de redistributio n
américaine,continentales oumaritimes.
3 Jean-Pierre Tardieu,« LesMozambiques dans lesAmériques espagnoles.Esclaves
diaboliques ou esclaves paisibles?»,Regards surl’Afrique et l’océan Indien,Actes du
colloqueinternational (26-28mai 2003), Saint-DenisdeLaRéunion, Paris:Le
Publieur, 2005,p.113-137.
4 Elena F. Scheuss De Studer,La tratadenegros en el ríodelaPlata duranteelsiglo
XVIII,BuenosAires:Universidad deBuenosAires,1958.8 Jean-PierreTardieu
données concernant lesesclaves en provenance de l’Afriquedel’Est queje
présenterai plusbas.
5
En 1965, Ildefonso Pereda Valdés, dansson ouvrage surleNoirenUruguay,
affirmequeles Mozambiques étaient nombreux dans le quartierdeCordón de
6
Montevideo.Ilneluiparaît pas exagéréd’avancer qu’entre 1751 et 1810 quelque
20 000 Noirs arrivèrentàceport.Le trafics’intensifiajusqu’à cettedernièredate
avec l’autorisationaccordéeàcertains trafiquantsdefournir des esclavesàpartir
du Brésil,ce quiportaatteinteaumonopoledes compagnies négrières.
Leschiffres proposéspar l’historiensontlessuivants:
1788 130
1798 863
1804 23 8
180517 5
1810 1149
TOTAL 2691
Malheureusement Pereda Valdés ne précise pas lesdifférentes provenances et
en particuliercellesquinousconcernent.Une décennieplus tard, dansson travail
7
surleNoirenUruguay,Ema Isola revint surcet aspect,reprenant leschiffres
publiéspar E. F. Scheuss de Studeràpropos des Noirs introduitsdans le Ríodela
Plata:
Noirs provenantde l’Afriqueorientale
Mozambique 3 935 23 envois
Quiloa470 3
Ile de France 303 5
(Maurice)
TOTAL 4 70 8
Al’évidence, ces données posent problèmeet invitent le chercheurà en savoir
pluseninterrogeantlessources archivistiques.
D’autresréférences de Pereda Valdés nousserontutilespourlasituationdes
lieux évoquésdans ce travail, comme lesbaraquementsdequarantaine destinés aux
5 Ildefonso Pereda Valdes, El NegroenelUruguay. Pasadoypresente,Montevideo :
Revistadel InstitutoHistóricoyGeográficodelUruguay,XXV,1965,p.48.
6
«Los Mozambiques, oriundosdeMozambique(CostaOriental de Africa), pertenecen
a una rama bantu.Parece quefueron bastantenumerososeinfectaron,sin hipérbole, el
barrio del Cordón, segúnloexpresóBottaro» [MarcelinoBottaro, en Negr ode Nancy
Conard, Londres,1934].Cettecitationrend évidentelanécessitéd’une étude plus
approfondieet plusscientifiquesurcet aspect,dont l’évocationprend une tournure
profondémentsubjective.
7 EmaIsola,La esclavitudenUruguay desde suscomienzos hasta su extinción
(17431832),Montevideo,1975,p.89.La traite desNoirs entrel’océanIndien et Montevideo… 9
esclaves nouvellement débarqués au port de Montevideo. En 1787,Joseph de Silva
sollicitalapermission d’édifier undépôt d’une capacitéde1 000 individus, appelé
le«quartierdes Noirs»(Caserío de losnegros). L’historienfait appelà une étude
d’Isidro de María surle vieux Montevideo poursituer ce dépôt quise trouvait à
l’embouchure du ruisseau de Miguelete, vers le Cerro.Enjuin 1811, ce dépôt était
8
en ruine .
En 1803,lerecensement établi par le Conseilmunicipal estimelapopulatio n
de Montevideoà4 676 habitants, dont: 333 Blancs, 141Noirs et Mulâtreslibres,
603 individussans définitionraciale, 899esclaves et 1044 personnes de couleur.
9
Celuide1843 faitapparaître 31185 habitants, dont4 344 Noirs .
Pouren venirplusdirectementànotre sujet,ilconvient de dire qu’Ernestine
Carreira, dans une étude surl’océan Indien et la Traitenégrière versleBrésil, offre
despistes quijustifientla longuecitationsuivante:
Entre 1794 et 1810,ondénombre une vingtaine d’armementsenvoyés de
Mozambique(ou parfois directement d’Inhambane,lieu où lesarmateurs
achetaient l’essentieldes esclaves) vers l’Amérique. Mais seulement la
moitié se destinaient au Brésil: quatre ou cinq pourRio de Janeiroet
trois ou quatre pourleNord(Maranhão, Pernamboucet Bahia).La
majorité visait donc l’Amériqueespagnole, plusparticulièrement
Montevideo, où lesMozambiques se vendaienttrèsbien, et où,depuis
lesann

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