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ALAIN FOREST
LE CAMBODGE ET LA COLONISA TION FRANÇAISE
Histoire d'une colonisation sans heurts (1897-1920)
Librairie -
Éditions L'Harmattan
18, rue des Quatre-Vents 75006 Paris
Publié avec le concours du Centre national de la Recherche Scientifique, ce volume est le premier d'une collection du Centre de Documentation et de Recherche sur l'Asie du Sud-Est et le Monde insulindien, C.N.R.S./E.H.E.S.S.
@ L'harmattan, 1980 ISBN 2-85802-139-2
v
Lorsque, avec sité en sa que 1684. suite
le et
10 ses
juin
1906,
le son
roi
Sisowath
débarque autant de
à Marseille de Louis curioXIV,
danseuses, ambassadeurs donnent
arrivée siamois le
suscite à la
l'arrivée Les du 12
des
cour et
journaux juin
dans que,
pittoresque sur le navire
l'exotique on
-
Le
JournaZ
1906
dévoile
royal~
a guéri ces
un malade Cambodgiens yage
par l'intercession aiment la France:
de Bouddha Sisowath
-
et
soulignent
combien
qui a appris
en cours de vode
la catastrophe
de Courrières,
n'a-t-il
pas eu l'intelligence et à leurs faqui fredonnent
débloquer milles?
5.000 f. pour venir Et voici
en aide
aux victimes s'y mettent
que les chansonniers
sur
l'air de "Viens
Poupoule",
Depuis
dix ans, pZus
d'vingt
monarqu'
Et personnag' Dans Paris Le Tsar, Edouard, La reine Leopold,
de marqu'
se sont exhibés, Ze Bey, Alphonse, Osaar,
Ze Shah, Carlos,
d'Madagasaar, Emmanuel autres d'eux T'Pois rois... bath
Et quelques Mais auaun
n'est
Autant
qu'le
roi Sisowath.
Viens Admirer
la foule,
viens
Za foule,
viens
le minois Indo-Chinois
Du prinae
Ah !
Associations, journaux, théâtres s'arrachent la présence du so~-
TI
verain. que la
Le
ballet
royal des
draine
le
Tout-Paris le grand
au
Pré-Catelan Rodin qui
tandis esquisse
plastique
danseuses
séduit
même
quelques
croquis...
Puis colonisé le restera,
Sisowath est passé jusqu'en le Cambodge
reprend en France 1920 qu'à
le
bateau, un
le
20
juillet.
Le
Cambodge Et il
comme au
aimable les
divertissement. gazettes de n'évoquent princes
tout
moins; des
désormais
l'occasion
amours
khmers
venus contre
étudier
à Paris
et des réticences opérer
du roi à se faire
vacciner
la peste
ou à se faire
de la cataracte.
Il torat, roman, faire
est
heureux
que
quelques des
auteurs, divers ou ou
souvent qui des
acteurs s'exercent bilans, d'autres qu'y
du
Protecau
résidents, à l'essai, de
employés à
services à dresser
l'orientalisme manière plus
aient points
pu de -
entendre,
moins
inspirée,
-
vue que purement
s'extraire de
anecdotiques
ou de
sans toutefois
mais
pouvaient-ils
l'exotisme
l'auto-satisfaction.
Il tout écrit
se
produit et
alors
ce
fait bien
curieux: écrit? est-il des Ou que
les le
protecteurs Protectorat du jusqu'à
avaient-ils fut-il Cambodge ces der-
l'avaient-ils
tellement protégé
transparent? n'a guère
Toujours suscité
l'histoire
l'intérêt
chercheurs
nières traste
années.
La pauvreté avec
de nos connaissances la vigueur la puissance des études
en ce domaine françaises selon
con-
singulièrement angkorien du Cambodge
sur le cette
Cambodge histoire
et avec
du préjugé
lequel à tous.
et de la colonisation
est familière
Cette dernières servés
période
historique
nous
est-elle
donc
si connue? des mémoires entreposées traitant
Ces ré-
années
ont été écrits restreints, accessibles, au Cambodge
quelques de rares un livre depuis
articles, thèses
à des cercles
en des de la
lieux difficilement présence jusqu'à française
seulement
l'établissement
du Protectorat donc que le champ été entièrement confron-
la mort du roi Norodom de la colonisation est bien
(1). Si peu de choses n'a même pas encore
chronologique balayé
et qu'il
difficile
d'entretenir
une fructueuse
1 - M.E.
and response,
OSBORNE, FPench presence in Cochinchina and Cambodia: rule 1859-1905,'Ithaca: Cornell Universit~ Press, 1969.
YII
tation
des points
de vue et des connaissances.
Le désintérêt Cambodge
-
des chercheurs à deux
le de fait
pour types
que
l'étude
de la colonisation
au
tient
probablement
d'Angkor. et
d 'a priori.
scientifiques angkoriennes aient et mené.
La
fascination de de
les
au
sujet
l'histoire remarquables recherches
l'archéologie ont aux peut-être périodes
post-angkocirconscrit Protectorat. en français.
riennes le champ
études. "nobles" et
insensiblement précédant sources le écrites
des du
l'étude faisant
-
Cambodge de
protégé. genre
à partir
des
figure
mineur.
Une autre
tendance
confondant en
se fait
sans
actuellement
doute hâtivement une
jour.
Certains
et
de nos condomination. et
temporains. s'interdisent.
savoir forme
réaction
contre
certaine
d'ethnologie
d'histoire
qui s'est
élaborée
à l'ombre
et quelquefois
au service
de
la colonisation. devraient comprendre ainsi
toute
connaissance-intrusion aux anciens
dans des domaines seuls
qui à
être réservés
colonisés
habilités
leur société
et leur histoire en question
de l'intérieur. éthique
Si je perçois de comde me
très favorablement préhension soumettre d'accord
la remise
de nos modes
qui sous-tend à cette avec remise
ce genre
d~ réflexion
et si j'essaie
en question.
je ne suis pas tout à fait qu'on en extrait. et ne s'approdoit
les conclusions
de "non-ingérence"
Par conviction fondit rester
de ce que la connaissance Et le champ
ne s'acquiert de cette
que par confrontation. largement ouvert
confrontation
à toutes
les approches
sans qu'intervienne. impérialisme ou la nationane sont
au nom d'une meilleure culturel. lité une quelconque
compréhension habilitation
ou de la fin d'un par les origines
! D'autant
que les pouvoirs
issus au passé en tirer
de la décolonisation de leur pays. et ils savent C'est
pas neutres. tout le parti
loin de là. quant qu'ils pouvaient
Ils ont perçu trop souvent faut affirmer, et
étouffer fermement
les interprétations et sans complexe,
divergentes. la nécessité
ici qu'il
de toutes par exemple
les démarches à notre
de la confrontation. d'une absence
Si l'on en revient du Cambodge
constat que
d'histoire
colonisé,
on perçoit
aisément
les Occidentaux l'histoire
ne sont pas seuls
en cause
dans ce "camouflage"; et se refait aujourd'hui depuis un
cambodgienne et dont
officielle,
qui se fait
l'indépendance summum.
les manipulations le boisseau
atteignent l'époque
a toujours
mis sous
coloniale.
A croire
TIll
que, pour les officiels il ne se passe
entre ou même, l'arrivée selon
nationalistes rien,
des
cambodgiens l'insurrection
et le
qui couvent
cette de
histoire,
1885-1886, Sihanouk
sinon
anti-française
du prince diri-
protecteurs remaniée
règne les
l'histoire
par
nouveaux
geants,
entre
la gloire
d'Angkor
et la création
d'un Parti
Communiste
Cambodgien
en 1962.
Faute il ne reste
de au
travaux lecteur
nouveaux que le
sur recours
la
question aux
du
Cambodge de la
protégé, période colo-
ouvrages
niale.
Mais
on ne peut guère toujours
sont de
attendre
des acteurs
un recul
suffisant,
des analyses
même lorsqu'ils une
pertinentes,
médiocres ou
un exposé
opportunistes,
sans flous.
leurs aux les
Cependant,
témoignages consHors études
tituent cela sur
source du ou
renseignements colonisé les
essentielle repose dans
chercheurs. annexes des
l'histoire le Vietnam
Cambodge dort dans
cartons
d'archives.
Qu'on qui ne sont
l'ait pas
cru
limpide
et
lumineuse
est
révélateur
d'attitudes
nouvelles.
Pour beaucoup le petit
originalités niées, avoir système elles entrevu, colonial pas
de nos contemporains, Indochine
comme
le Cambodge assimilée
ne de
est avant au Vietnam.
sont même
tout Les
pas après du ne
coin d'une
du
plus
du
ou moins
Laos
Cambodge, simplement le biais
d'ailleurs, Et nombre
sont par
oubliées. de et l'exemple
bons
esprits
vietnamien, qu'il du
l'essentiel a engendrés,
français avoir
des
évènements
pensent-ils
approché
l'essentiel
Cambodge?
Si le Cambodge à sa place, Quel
n'a pas d'histoire a son portrait:
pendant
que la France
la fait
le Cambodgien l'histoire
il est doux D'une part,
et indolent. et nous le
lien entre
et le portrait? reprises, l'image
constaterons nisateurs
à plusieurs
du Cambodgien presque D'autre
souvent des de
que les colotoujours sur
se font
et se transmettent
interfère
les pensées
demeure passés cliché des et, et
et les décisions
à sa lumière,
des protecteurs.
trop perception prime
part,
les
ce portrait
s'interprètent récents. coloniale Qui La
évènements par le
les
évènements de l'époque
faits
hérité
l'essai rencontré
compréhension des Français, et
phénomènes
historiques.
n~jamais
parmi
eux des familiers
du Cambodge,
ayant
par exemple
totalement
IX
sous-estimé Cambodgiens
dont moi-même
la portée n'étaient
je du
des évènements ni courageux
voyaient Et
de 1870 ni violents
avec
sous
le prétexte
que les
tandis
que d'autres6
d'un le
l'avoue6
confiance encore
l'émergence
"socialisme
sourire".
maintenant
certains
retouchent
tableau
pour
nous
affirmer
que le sourire
n'était
qu'un
rictus
cachant
en réalité
la sauvagerie
et le calcul.
Il convient et des regards toire6
donc d'opérer
un certain
réajustement
des esprits une hisd'Angà
en restituant
au Cambodge ne s'est
et aux Cambodgiens pas arrêtée d'un
en montrant
que celle-ci
à la chute
kor pas plus qu'elle l'histoire un présent française cambodgien
ne se confond6
à partir Cela
certain
moment6
de la colonisation. qui n'est pas né
afin de mieux en 19536
comprendre en 19626 Occiet
ex nihilo
en 1970 ou en 19756 dentaux qui disposons
et afin de mieux si puissamment
nous
comprendre
nous-mêmes
des mots,
des idées morales
généreuses - mais recouvrant
Tel est l'esprit des autres zones études de cette en cours
quelle action et aboutissant contribution susceptibles tandis
à quel résultat? se réjouit les
que son auteur elles
d'éclairer
aussi
d'ombre.
Ce travail primée
est né d'une
première
investigation
qui s'était
ex-
en un mémoire
été
de maîtrise
pour la
(1). Certaines
plupart puisque j'ai valables basées
lignes
mais sur un
de compréhension
quelquefois choix un restreint travail
y avaient trop de de
ébauchées6 et ce dont peu
péremptoires sources. Depuis
affinées
mémoire6 cette thèse
entrepris le fruit.
tout
documentation
est
Elle contrarié prévu plus
ne reflète par le cours
cependant
pas tout à fait
le projet
originel certes d'un étude,
de l'histoire
sur le terrain. à partir
J'avais notamment cette
d'approfondir ample
le mémoire
de maîtrise
dépouillement accordé volet, moins
des documents de place
d'archives
mais
qui aurait un second perception avec
à l'économique,
devait
comporter et de la direct jauger
sorte
de mise
à l'épreuve
du protectorat.
que j'en
avais.
Je voulais
~n effei,
par contact classes
des Cnmbodgiens
de tous âges
et de toutes
sociales,
1
- A.
Forest,
Le Cambodge
et la colonisation fpançaise
4e
1897 à 1920,
Paris : M~moire de Maîtrise Boudarel et Jean Chesneaux,
soutenu sous la direction de MM. Georges Université de Paris VII, 1973.
x
les réactions saisir concrètes de ceux-ci période quant avait à la période pu laisser coloniale dans et
les traces
que cette
les mémoires; de ou bien
et je voulais certains
contrôler
et illustrer
la continuité vis-à-vis
ou l'estompage de la royauté et je crois l'avenir.
phénomènes
telles
les attitudes
les attitudes qu'il
de contestation...Cela trop tard pour
n'a pu se faire l'envisager dans
est maintenant
J'étais d'entrée avec
fort
inquiet du fait partie
que beaucoup
de thèses
comportaient rapport d'une inté-
une épaisse
théorique~
quelquefois encore
sans grand un texte très
de
l'étude
ultérieure,
quelquefois
précédant
évidente
ressante. J'ai le dons
faiblesse
Et j'avoue le
documentaire~
que parti je ne me
quelquefois
sentais en pas
tout de même
la capacité "le" selon
théoriser.
adopté homme
d'être~
quelque
sorte~
documentaliste~ le simple mot
"rustre"
de
terrain,
seulement
désireux,
de Lucien faire
Febvre~
de "comprendre Certains celles faits
et~ dans
la mesure
où nous le pouvons, idées exposées de
comprendre".
rapportés~
certaines
ici, par exemple l'idéologie 19° siècle, ne m'engage nitive pour
ayant
trait
à la permanence
et à la force
tradiüonnelleou choqueront
à la nature
de l'esclavage faire
à la fin du que, si je en défisinon face de
sans doute
et peuvent
croire
pas sur le terrain ne pas livrer
de la théorie
préalable,
c'est
le fond de mes pensées! du plus solidement
Que répondre
que j'ai
essayé
de me camper face
que je le pouvais en essayant
aux faits~'ou bannir tous
plutôt
à leurs
expressions, uniquement
en effet
les préalablesdbrdre pour
théorique
et d'essence mais en
forcément m'efforçant tissants
tyrannique de garder
le chercheur conscience
et pour quant
l'histoire,
toute
aux tenants
et aux abou-
de ce que je découvrais
et de ce que j'écrivais.
Aussi comme
l'étude
se présente-t-elle
d'abord
classique~
voire
sévère, comme
un corpus
d'informations aussi claire
et une synthèse que possible autour
des connaissances~ je pense être
une restitution la réalité, Comment sont
de ce que
restitution
construite agit-elle
de deux thèmes
complémentaires: et quels au
la colonisation de cette développé
sur la société Quelle -mais
cambodgienne
les moteurs officiel selon
colonisation?
est. par rapport il y a plusieurs
discours discours
sur le terrain
les lieux où ils sont énoncés
-
et la fonction
de ceux
qui les prononcent
Comment
par les colonisateurs. la teneur de leur action?
cambodgienne reçoit-elle et réagit-elle à cette
la société
~l
colonisation? de la présence, L'étude ce qui, s'ancrer lignes
sont en
Qu'est-ce
qui se met en place et du discours Cambodge
ou se réajuste
compte
tenu
de l'action
étrangers? nous fait découvrir occidental les et qui pour
de la rencontre dans la société
entre
et Occident résiste
cambodgienne, tandis
à l'impact
sur la tradition
que s'ébauchent, à l'histoire
action
par ailleurs, contemporaine
posant
d'évolution
qui aboutissent
par une
largement
déterminées de toute
coloniale sociale.
l'Occident
modèle
universel
organisation
Entre le laminage, définie par un Occident
société
ciaux ici sera
nécessaire à l'histoire et d'une
tragique cambodgien, du 200
pour se rapprocher d'une norme
autre, histoire et l'originalité d'une so-
lourde
d'un
passé
dans un
propres, les systèmes
Nous ce plongeons, qui
s'installent à propos peut-être de
porte-à-faux. aux racinesde comme
l'exemple l'histoire
caractérid'une ten-
siècle,
l'histoire
sion entre survivre
tence
le modèle
universel sans
dont
il faut
bien
tenir
compte
pour
et la spécificité
comme en de
laquelle
d'une
une société
n'a plus d'exiss'exprimant à ce dilemne.
propre,
l'histoire dramatiques
recherche de
inlassable, la solution
quelquefois
soubresauts,
Paris,
avril
1978~février
1979
XII
NOTES PRELIMINAIRES
ABREVIATIONS
EMPLOYEES
DANS LES NOTES
AOM AOM, NF
AOM, Aix:
: Archives
d'Outre-Mer,
Paris,
fonds
Indochine nouveau fonds
Aix-en-Provence
B.A.C. B.E.F.E.O.: B.E.I. B.S.E.I.
: Bulletin Bulletin : Bulletin : Bulletin
Administratif de l'Ecole Economique
du Cambodge d'Extrême-Grient
Française
de l'Indochine des Etudes Indochinoises
de la Société
R.I.
: Revue Indochinoise
Com.
Gougal Gouv.
: Commissaire
: Gouverneur : Gouverneur Général
Min. Rés", Résuper
: Ministre : Résident : Résident Supérieur
ABREVIATIONS
EMPLOYEES
DANS LE TEXTE
cire.: O.R.
circonscription : ordonnance royale
résidentielle
prov.:
province : piastre
p.
AVERTISSEMENT
du
Les termes
cambodgiens
ont été transcrits s'est
Le
en français
selon
le mode usuelles
un
courant
qui, à notre
au
sens,
imposé
dans
les traductions
en fin
cambodgien en
français.
lecteur des
trouvera, termes
d'ouvrage, utilisés.
tableau
écriture
cambodgienne
cambodgiens
INTRODUCTION
Le prendra.
choix A tort
des en
dates ce qui
qui
encadrent 1897
ce
travail,
1897-1920, cette date
surreprésente,
concerne
puisque
et
nous le montrerons,
le vrai
début
de la mainmise
française
sur la
politique cambodgienne. le choix de 1920
été dicté fixer d'intense par un souci une limite. action de cohérence
est plus discutable:
il a
de
et, bien en effet
sQr, par la nécessité quelque
Nous pensons
qu'après
23 années incessants, la
coloniale,
de réformes
et de réajustements ont acquis,
les structures physionomie sation. Cela
socio-économiques
du Cambodge
en 1920,
qui sera à peu près ne veut pas dire
la leur jusqu'à
la fin de la colonià pieds joints appa"colo-
que l'on puisse Durant neufs cette
sauter
par-dessus raissent nial"
les années en effet
1920-1953.
dernière
période d'ordre
des phénomènes de grandes
"colonisé" ce sont
et déterminants, telles
avec
la création
et d'ordre Mais
propriétés
les
les plantations
de l'aspiration néces-
d'hévéas, à
avec là des
expressions dont
l'indépendance. justement
phénomènes
l'approche
siterait
d'autres
thèses
(1).
Nous ce travail.
avons Nous
consigné avons
nos sources
dans
la bibliographie la plupart
annexe
à que de
essayé
de consulter
des ouvrages les articles du
nous ont laissés revues
coloniaux dont
et voyageurs, notamment
sans oubliar
et périodiques le BuLLetin
le BuLLetin
Administratif et la Revue en France gouverneur du résident
Cambodge, Mais
Eaonomique
de L'Indoahine déposés du
Indoahinoise.
ce furent notre
les documents recours
d'archives
qui consgénéral de
tituèrent
principal,
rapports
l'Indochine,
rapports
politiques
et économiques
supérieur
1
-
Sur la lutte
pour
l'indépendance,
the
Cambodian
Independanae
University
Movement~
Press, 1970.
lire V.M. 1863-1955,
Reddi, A history Tirupati : Sri
of
Venkateswara
2
du
Cambodge
et
des
résidents alors nous
provinciaux. du le
Grâce fonds
à
l'obligeance aux
de
Made-
moiselle
Bartoli6
conservateur avons des pU6
Indochine avoir accès pour
Archives rapports
d'Aix-en-Provence6 mensuels 1897-19206 les archives Cham du ou
premier6
aux la
trimestriels et nous des et avons
résidents avec de
provinciaux une
période
dépouillé
particulière Kampot6 assez
attention Kanda16 représenquelques possession partide
circonscriptions Prey Veng; cet tout
Battambang6 nous
Kompong tatif
ensemble en
parait d'en sorte
Cambodge
global
permettant en quelque
saisir en
cularités
régionales.
Nous
sommes
la trame l'ont
d'une
certaine
histoire
cambodgienne
telle
que l'ont vue et
tissée
au jour
le jour
les colonisateura.
Ces rapports à grands
condamnés à noircir
ne sont pas tous d'une
égale
richesse6
ils charrient sont
flots
l'idéologie
les tout en
colonialo-civilisatrice6
lois administratives manifestement du
leurs auteurs
genre de et6
à respecter des pages
quelquefois6 à si-
n~yant
rien
nouveau
gnaler
depuis
le mois
ou le trimestre
précédent.
Mais
nous ne saurions plus riches que
nous en plaindre le reste.
car les à-cOtés
se révèlent
souvent
La simple rapports
évolution point
de la structure d'intérêt.
et de la présentation
des
ne manque
Le résident fonction tration
provincial critères
prend
le pouls
de sa circonscription
en
de quelques cambodgienne6
simples:
le comportement des actes
de l'àdminisia ren-
le recensement
de piraterie6
trée des impôts l'état bilan
et le bon accomplissement agricoles protectrice
des prestations Il dresse
en nature6 en outre le
des activités de l'activité
et commerciales. notamment dans
les domaines L'exposé
des tra-
vaux
publics6 sinon
de la santé pour
et de l'enseignement.
ne rend guère
compte. dienne
concerne de la et
se féliciter
de son amélioration. de passion
de la vie quotisauf en ce qui
cibles préférées pour
du paysan
la
cambodgien.
des Il
Il est dénué
conduite résidents. de sa
fonctionnaires semble
cambodgiens. qu'il
quelques poursuite les
d'ailleurs de que ce
vaille les
mieux
carrière
exposer plutOt lieu tout
manière de qui
neutre
réalisations mesure; on de le
éventuels guère
problèmes en haut
s'alarmer ressemble. jusqu'en
outre de 1910
n'apprécie loin. à des
près
ou
constats
d'échec.
Cependant.
envirQn.
3
responsable nelle
local
dispose par
d'une
certaine empêcher un
marge
d'appréciation Leclère de
persondonner
- comment,
exemple,
Adhémard
libre
cours
à sa plume?
-, les rapports perdent
gagnent
alors
en petites de conils
touches suite. traire
révélatrices
ce qu'ils
en ossature présentent mais,
et en esprit l'intérêt
De 1910 à 1920, d'être
les comptes et plus
rendus suivis
plus unifiés selon
par le fait même, Le temps
se stéréotypent est achevé davantage
le modèle
administratif.
des pionniers livrent
laissant
place
à celui
des gestionnaires de vie.
qui nous
de chiffres
que de tranches
Des rapports reau du président
qui les sente édulcore informations généralement les
des résidents
locaux
à celui
qui arrive
sur le bus'effectue
rassemble
de la République,
premières au niveau comme un données. du Cambodge
toute
Le
une manipulation
supérieur synthèse
résident dans de une
qui des
se
pré-
reflet
fidèle
l'ensemble
informa-
tions. général
La vraie de Hanoi
simplification lorsque rendus
est opérée consent
au niveau
du gouvernement le Cambodge colonial y
celui-ci au ministre
à mentionner
dans ses comptes prend
des Colonies. l'image
L'idéal
le pas sur la réalité transformé comme
pour donner
d'un Cambodge
soumis
et fidèle, mènes
par les réalisations la persistance récoltes constitue
protectrices;
les phéno-
génants
de la piraterie résulter
sont des phénomènes d'une inéluctable qui justi-
annexes, fatalité, fierait française gienne. annoté arrive d'oeuvre Mais
les mauvaises le Cambodge à lui seul
semblent
un exemple
de colonisation
le bien-fondé C'est
de la présence que s'affadit
et de la politique. la réalité cambodest lu et
en Indochine. Que se passe-t-il
ainsi
en France des Colonies
une fois que le rapport 1 Toujours est-il
par le ministère sur le bureau de laconisme
que ce qui un chef
du président et de mépris
de la République :"Cambodge. Rien
constitue
à signaler."(1). il est vrai, que
le président
de la IIIo République
ne dispose,
de bien peu de pouvoirs.
1 - Voir,
(1895-1900)
par exemple. les où les affaires
notes mensuelles de Verneville
et
au président Yukanthor
de sont
la République à peine
évoquées. AOM. carton 2.
5
CHAPITRE
l
LES
ANNEES
D'IMPUISSANCE
COLONIALE
LES PROTECTEURS
DU FLEUVE
Depuis royaume
1863,
la France La mise
impérialè en oeuvre
puis
républicaine protection,
protège
le
du Cambodge.
de cette hommes
préparée Miche du (1),
par l'opiniâtreté s'inscrit moment dans
intéressée
de quelques
tels Monseigneur à partir
la ligne de l'installation se veut solide
cochinchinoise (2).
où celle-ci
et permanente
Il cambodgienne pes armés
faut
contrôler,
pour
l'assainir, viennent se
la
frontière la
vietnamoplupart des Il grou-
derrière qui luttent
laquelle encore
réfugier
contre
l'implantation
française.
faut
1 - Monseigneur Miche, évêque du Cambodge de 1847 à 1873, se montre un partisan résolu del>'alliance franco-cambodgienne; il y voit le moyen de mettre fin aux conflits internes et externes qui affaiblissent le royaume et qui, surtout, entravent l'oeuvre missionnaire.
2 - Les Français ont pris pied à Saigon le 18 février 1859. Après leur victoire à Chi Hoa (25-02-1861) et les prises de My Tho et de Bien Hoa, ils se rendent maîtres des 3 provinces de Gia Dinh, My Tho et Thu Dau Mot que l'empereur Thu Duc leur abandonne définitivement le 5 juin 1862. L'amiral Bonnard, dans une lettre du 22 octobre 1862, préconise l'ingérence au Cambodge "afin d'empêcher que les gouvernements anarchiques qui se sont succédés pendant longtemps au Cambodge, ne fissent des incursions sur le territoire de la Cochinchine et que cet état de choses ne devint pour les provinces méridionales une source de ruines au lieu de faire place à la prospérité", par ailleurs le Siam ne dissimule pas ses intentions à la domination exclusive du Cambodge "dont l'indépendance est indispensable à la sécurité et à la prospérité" de la Cochinchine. ADM, carton 327.
6
faire dire pièce aux appétits prêt britanniques que l'on pense énormes, c'est-à-
se tenir
à intervenir
par le Sud vers
le Siam
au cas où les du
Anglais
roi
le grignoteraient
est, le même Siamois Cette croit-on, roi de
par l'Ouest.
inspirée Siam par
En attendant,
les en diplomates suzerain campe exagérée esprits, par le déjà vient de
la politique
de au Sa
de-Siam et
Gracieuse camdu le jour cen-
Majesté bodgien. Grand rêve
commande Victoria peu
souverain les bords
Par Fleuve!
interposés, menace
sur
quelque certains
assombrir un
qui
prend se
naissance un
dans magnifique
pouvoir
prochain tre
frayer de
chemin,
Mekong,
jusqu'au
fabuleux
l'univers
chinois.
Le roi Norodom, les avances nier trône
Votha, Si Votha
de son côté,
se montre
mieux
disposé
à accueillir (1). Ce der~
françaises
que son père Ang Duong
(1845-1860) comme
est mort
en 1860 et la désignation contestée
de Norodom
héritier et Si
parti qui n'a
du
a été âprement
et par et été certains
par ses deux frères,
qui, si dès 1860, que
Sisowath
prennent
dignitaires une est révolte obligé par
pour pas puis dé-
allument couronné,
violente se de
Norodom,
encore
d'aller le qui à ses roi
réfugier Siam,
à Battambang Mongkut, il de est le
à Bangkok sormais tuer, de
(1861). dépendant laisser
Réinstallé d'un carte
souverain blanche
a toute ennemis
possibilité ou d'en
destid'autres
susciter
s'il
ne se montre alors
de
pas suffisamment
docile
(2). Un accord une tutelle
contestée.
avec
la France
lui offre
gnante et
la perspective
une
d'équilibrer
assez
trop contrai-
restaurer
autorité
Le traité bien
sorte
de protectorat
est signé
le 11 aoOt
1863 et, après et en quelque
1864.
des
lenteurs
par
et des hésitations,
le couronnement de
il est ratifié
Norodom, le 3 juin
scellé
1 - En 1856, 'la mission du plénipotentiaire de Montigny qui se proposait de conclure un accord privilégié avec le Cambodge, s'est soldée par.un échec.
- Selon les chroniques de Siam, Mongkut aurait choisi Norodom comme roi parce qu'il était impopulaire et parce qu'il serait ainsi obligé d'être docile et de s'appuyer sur le roi de Siam. Voir Cawphraya Thiphaakoravong, The dynastic chronicles Bangkok Era. The fourth reign; B.E. 2394-2411 (A.D. 1851-1868), translated by Chadin (Kan jana va nit) Flood, Tokyo: The Center of South East Asian Cultural Studies, 1965, vol. 1, pp. 254-255.
2
7
Par ce traité6 reçoive aucun
les Français
exigent
du roi du Cambodge sans l'avis
qu'il
ne
ambassadeur
qui lui
ou consul
en aux un pour
étranger
des autorités
dans La nommé le maintién
protectrices de l'ordre
accordent et face
contrepartie agressions
assistance externes français (1). est des le
intérieur demeure du
présence à Oudong, de du l'ac-
française alors cord, artère
discrète, royaume6
représentant veiller sont de au
capitale quelques vitale
respect
clauses long
garnisons du pays
françaises tant du point
disséminées économique
Mekong,
vue
que
politique.
Si Norodom et Siamois6 peut-être
pied en
pense mener
une politique rapidement de prendre
l'obligeait aussi
d'équilibre bloqué.
entre
Français
son jeu se trouve la volonté française
ce qui du
Norodom
sous-estimait
sérieusement
à ne pas sans
et solidement
irrémédiaavec cette
Indochine avec les
(2)6 voisins
rompre doute
blement
Nord;
est-ce
idée qu'il Cependant encore
Doudart dom se
signe6
dès décembre
18636
un traité
secret
avec
le Siam.
il se trouve
vite fixé. fait
Au début le projet
de la
de 18646
pour des raisons à Bangkok,
Noroet
obscures
de met
(3), Norodom
le même
de se rendre
l'en
Lagrée, tout de
représentant en route,
France, fait
dissuade. le palais
Lagrée
occuper
signifie nitivement
qui se
au roi que6 éloigné.
s'il
s'éloigne
trop,
il pourrait
bien
rester
défi-
Ce n'est
doit simple qui
là qu'un
abandonner mise en
coup de semonce
l'espoir présence avec côté et ont de de
mais Norodom
les tutelles
a rebroussé neutraliser que
chemin, par les la
voir
leur
incompatibilité. politique en plus con-
D'autant face aux
Siamois
s'essayent d'un
succès celles, saisi ou
à cette de la plus
ambitions des et ne
britanniques de
affirmées. joncture par excès
Français tiennent
l'autre à se
côté.
nouvelle
guère
compromettre
à donner
prétexte,
d'exigences,
à quelque
intervention
directe.
autres 1 - Il Y a aussi diverses exercice et la libre prédication
dant
2
clauses
de la et
confirmant
de
notamment
et
le libre
accor-
religion
chrétienne propriété. vis-à-vis
aux Il
Français de
droit quoi! n'avait
d'installation La politique faite
-
y avait l'Indochine
française que
du
Vietnam 1859.
et
de
été
d'hésitations
jusqu'en
A ce sujet, lire J.F. Cady, The ~oots of F~ench impe~ialism Asia, Ithaca: Cornell University Press6 1954.
3
-
in Eastern
français
Par
crainte
des
réactions
siamoises
en
cas
de
lâchage
ou par crainte de la présence de plus en plus envahissante veaux protecteurs? Pour ces deux raisons sans doute.
des nou-
8
En interprétant tielle
tive la en
dans
son sens
le plus draconien pratiquement
la clause toute
esseninitia-
du traité
direction
et en interdisant
de l'étranger, du Le royaume Cambodge de
à Norodom
protectrices relations certes à
les
autorités jeu de
réduisent bilatérales
politique
étrangère
à un se ses
franco-cambodgiennes. tentions parfois
retrouve voisins
l'abri comme
des
pré-
inquiétantes
mais
il
est
projeté
brusquement
sur une autre
orbite,
isolé
d'un monde
auquel
le liait et culturels.
traditionnellement
tout un réseau
d'échanges
économiques
Les d'eux pour
Français assurer le et et de
prennent son pays
d'autant En
plus effet, les
de
poids les
que
Norodom
a besoin années du
autorité. est secoué
dès
premières de
protectorat, (1864-1866) Occidentaux remportent s'en faut
par
révoltes
l'achar!Sua contre Les les
Poukombo le
(1865-1867), souverain les tombe qui
révoltes les
dirigées
contre sur
a accueillis. royales sont
insurgés il
succès de peu
succès, ne
troupes aux
malmenées, de
qu'Oudong
mains
des
troupes
Poukombo
et tout restauré ainsi saire
l'est
du pays est gagné
à la révolte. des troupes
Lbrdre d'une
n'est finalement qui démontre néces-
que par l'intervention
France
sa puissance
et son "utilité"
à un roi qu'elle
juge encore
au bon accomplissement
de ses desseins
politiques.
LES
REFORMATEURS
FRUSTRES
Ces desseins sent et s'affirment
qui étaient dans
assez
mal définis années
en 1863,
se préci-
les premières
1870.
Les premiers avoir écrit fait trouvé Doudart espérer
protecteurs
qui entrèrent "Sous
au Cambodge un point
pensaient
là une sorte de Lagrée
d'eldorado:
de vue général, que tout resla terre bien. etc., c'est
en octobre
1865,
je vous
répondrai
un bel avenir, Avec
si nous savons comme soie,
profiter
des immenses
sources
de ce pays. à rien:
un fleuve tabac,
celui
que nous avons,
ne se refuse
coton,
indigo,
thé, tout vient résines,
A peu de distances, sans compter.
les montagnes de tracer
fournissent des voies
les bois,
Nul besoin
de communication:
9
le fleuve
qui les procure
dans toutes faire
les directions" la part
(1). Il faut~ naif et
dans ces réflexions de la volonté est-il
idylliques~
de l'étonnement
de justifier
l'établissement point
idu protectorat.
Toujours et
que l'eldorado tandis
ne suscite
la ruée
des investissements pas encore du pays: de celui-ci. depuis au
des colons rapport sont point France
les du
que 'le Protectorat et économique
ne s'intéresse tiré
financier
qui peut être et vers
les yeux Au la
toujours que~ cède
fixés
sur le Mekong au terme malgré
et
l'amont
en 1867~
de négociations les vives
de Siem
menées
1865~
au Siam~
de
récriminations
Reap~ assurément
du roi Norodom~
les plus riches
provinces royaume.
Battambang
Or~ vers de l'expédition le Haut Mekong que le Grand pénétration vient
1870~
il faut
bien
tirer
les conclusions qui~ vers partie
de l'échec reconnaître a constaté ni à la
Lagrée-Garnier et en vérifier
(1866-1868) le débouché
la Chine~
Fleuve~
difficilement
navigable~
ne se prêtait A cette
ni aux échanges
en direction général
du Nord.
déception
s'ajouter
un durcissement se répercute
interne du
de la politique par la volonté
et de
française. de peser
les camouflé sorte la pous-
Ce durcissement
l'organisation structures sous les
au Cambodge
d'aménager et par le
sur
pays~
rationaliser davantage en quelque
sociales préoccupations française
existantes~
souci~
humanitaires~ de tirer profit
d'amortir du pays.
présence
et
Les
protecteurs
sent donc
le roi à opérer
certaines
réformes:
épuration contrôle
et reprise strict de
en main de l'administration la'perception conseil
du régime
concussionnaire~
plus
et de la répartition
des finances~ aurait
de
établissement de cité~
d'un réforme
de gouvernement
de la propriété
où un Français
et suppression
droit
l'esclavage...
Mais concerne
les ne rêts céder
si Norodom
s'est avec
vu privé
de toute pour
bien~ et
initiative se retrouver
en ce qui engoncé
intérieure~ "réglements
les relations
des sur
l'extérieur
il entend
dans
colonisateurs~ aucune de ses
en sur
politique aucun des
prérogatives
traditionnels" traditions
du royaume.
Il repousse
toute
mise
en question
des
et coutumes
cambodgiennes.
1 - Cité in G. Taboulet~ La geste fpançaise Adrien Maisonneuve~ 1955, vol. 2, p. 643.
en Indochine~
Paris:
10
Les données 1870 environ# venir à bout vont politiques qui étaient celles du Cambodge jusqu'en Pour
s'en trouver
irrémédiablement
bouleversées. imposer
de la résistance prône#
du souverain
et pour
les réfor-
mes qu'elle incessant. de remplacer avec dans
l'administration même
française
se livre
à un harcèlement reprises
Elle manie Norodom
le chantage
en menaçant
à plusieurs prêt
par Sisowath En 1875#
qui s'est montré lorsque Si Votha
à collaborer à nouveau
les nouveaux le Nord-Est dépendra l~chera est devenu donne
venus. du pays#
se révolte
elle fait
comprendre royales années
que l'appui
militaire
français Norodom utile S'il tes#
des dispositions un peu de lest deux un roi gênant
et réitère plus tard rien
ses exigences: (1). Le roi
et# en effet# lorsque comme
ne le fait plier. sont trop for-
l'impression
de faiblir
les tensions
s'il promulgue
quelques
réformes pour
ce fut le cas en 1877# mettre en application;
jamais à peine
il ne s'engage proclamées#
réellement elles tombent
les faire
en désuétude
et sont oubliées.
A partir placé pour
de 1879#
le lobby
des ci~ils
cochinchinois de Cochinchine
qui ont remet qui ont durcit
les amiraux chef de file la position
à la tête du gouvernement le gouverneur française. Le Myre Il vise
de Villers
(1879-1883)#
encore
tout
simplement
à une annexion de deux tactiques viet-
de Cambodge conjointes: namienne
par la Cochinchine encourager d'une
et cela par le biais part et organiser
l'immigration
au Cambodge
dans
le but avoué
(2)#
de laisser
les Vietnamiens
avaler pacifiquement les Cambodgiens
main sur les institutions
et mettre d'autre part la
cambodgiennes.
LES MOISSONS DE LA VIOLENCE
Exigences inflexible
françaises
de plus le drame
en plus
impatientes#
intransigeance sur le coup de
du souverain#
se noue qui débouche
1 - Le 15 janvier 1877# Norodom proclame un train de réformes parmi lesquelle~ la suppression progressive de l'esclavage et l'institution d'un vrai Conseil des ministres ,qui prenne en main les affaires de l'Etat# le roi n'ayant qu'un rOle d'approbation.
2
- Cf.
M.E.
Osborne#
op.
ait.#
pp.
202-203.
11
force 1886.
du 17 juin
1884 et sur l'insurrection
générale
des années
1885-
Le soir du 17 juin, ger face Thomson déjà au palais (1), y fait royal
tandis de Phnom
que les canonnières Penh, le gouverneur qu'on aille
viennent
se ran-
de la Cochinchine, réveiller le roi
irruption.
Il exige d'une n'est
endormi
et lui lit le texte Le moment
convention
qu'il
lui demande tant obligé de de
de signer l'attitude signer régner, "(...)
sur-Ie-champ. des Français qui,
plus aux subtilités se trouve
est menaçante en stipulant
et Norodom
un texte signifie
tout
que le souverain traditionnels: continueront, les provinces
des impôts, et, en
continue
la fin de ses pouvoirs cambodgiens à administrer
et la perception travaux
Les fonctionnaires françaises,
sous
le contrôle en ce qui
douanes, les les ser-
des autorités
concerne
sauf
les
l'établissement indirectes, exigent une
contributions vices "Le près qui Résident BU
les
publics
général,
direction aura droit
unique(...) d'audience privée et personnelle au-
Général
Roi(...)
"Les dépenses charge
d'administration
du Cambodge
et du Protectorat
sont à la
du Cambodge(...) civile est fixée pour le Roi (300.000 p.) et pour les
"Une liste princes(...)
"L'esclavage "Le sol,
est
aboli(...) exclusive de la Couronne, cesse d'être inaliénable:
propriété
la propriété
privée
est constituée(...)"
(2).
Cette clarations résidents
fois-ci,
les Français Ils créent
ne s'en tiennent huit grandes
pas aux seules (3) dont
déles cam-
d'intention. français
provinces
nomment
et contrôlent
étroitement
les autorités
1 - Thomson ne cache pas ses sentiments au ministre des Colonies auquel il écrit le 1 février 1884 :"Je tiens à vous démontrer combien il importe d'enserrer, aussi étroitement que les évenements le permettent, dans le cercle de notre action, le gouvernement cambodgien qui, tout en conservant l'apparence de vie et de puissance, ne doit être entre nos mains qu'un instrument docile". AOM, carton 23. 2
-
Voir
le texte
intégral
de la convention
dans P. Collard,
Cambodge
Mari-
et Cambodgiens:
métamol'phoses
du royaume khmer par une méthode franGéographiques,
çaise du Protectorat, times et Coloniales, 3
-
Paris: Société d'Editions 1925, p. 109 et seq. Kampot, Kompong Thom,
f,
Phnom Penh,
Krauchmar.
et Kompong
Pursat.
Chhnang
Kratie.
Banam
12
bodgiennes auparavant,
duisent d'un les en
après
en avoir
congédié
un bon nombre
( de 57 provinces ), se conle compte
le royaume
maîtres Public
est divisé
et
en 33 arrondissements
les les impôts pour
absolus désormais
perçoivent géré par
Trésor tribunaux
protecteurs. et remplacés Bref, les ilsne
En par
octobre, des juri-
cambodgiens présidées trouvent des
sont par
supprimés les
dictions cambodgiens plus les
mixtes se maîtres
Français.
fonctionnaires sont même
soudainement esclaves qu'ils
marginalisés, doivent
libérer.
Le malaise plus alarmistes
croît
aussi
chez un peuple avec
en proie
aux rumeurs
les des
et qui observe
inquiétude de janvier
le bouleversement 1885, dans
malaise
institutions
traditionnelles. qui réanime
Au mois
sous
l'impuldu
en
sion de Si Votha
pays, révoltes et avec
les maquis
du roi
implantés
le
le nord-est
dégénère généralisée.
l'approbation puis,
ailleurs, en
locales
le mois
suivant,
insurrection
Cette bles
insurrection
très violente, malgré
que les Français de sévères
sont incapade ré-
de maîtriser durera
de se
par les arme~ un an et demi
opérations
pression,
surprenants teurs qui
(1). C'est
assurément
l'un des moments
pour les colonisaet révé-
l'histoire
cambodgienne, bras ballants
surprenant devant
retrouvent
l'insaisissable,
lateur
pour l'historien
dans
la mesure
où,comme
toute
situation
con-
flictuelle, propres
l'insurrection
met à jour quelques-uns dans les années d'ouvrage.
des caractères 1880, caractères
de la société nous
cambodgienne
sur lesquels
reviendrons
en cours
Les Et, et en qui juin
colonisateurs 1886, le roi
sont
obligés
de
faire
d'importantes surveillé grandissante dans de
concessions. son Si palais Votha
Norodom, de
étroitement l'influence le pays.
comménce maquis,
à s'inquiéter accepte de
dans
les
pacifier
1
-
Sur
l'insurrection
Ch. Meyer, Cambodgiennes,
de 1885-1886,
"L'insurrection
lire M.E.
nationale
Osborne,
au
op. ait.,
dernier",
pp. Etudes
206-228.
siècle
Ke Khi Mémoire
1967 et seq. n° 9 à 14 et n° 18~. janvier-mars You, L'insupreation générale de 1885-1886 au Cambodge, Paris: de Maîtrise soutenu sous la direction de M. Jean Chesneaux,
Université
la rébellion pp. 828-841
de Paris
de et
VII,
1971.
A.
Leclère,
"Histoire
cette n° 61,
province de 1885-1887", RI, n° 15 juillet 1907, pp. 933-942.
de Kampot et de 60, 30 juin 1907,
13
Le nombre (Kampot,
français Le roi
des circonscriptions Thom, Kratié, Pursat
résidentielles et Phnom
aux
est ramené
à cinq
Kompong
Penh)
et les résidents
cambodgiens. les impôts à pouFran-
s'abstiennent nomme de les
de se substituer de
fonctionnaires et perçoit qui tous
gouverneurs de
province et des
sauf être voirs çais au
ceux perçus
l'opium, par la
l'alcool pour le aux
douanes du Trésor de
continueront Les Les
Régie sont qui
compte
français. province. doivent
judiciaires ou Européens général
rendus désirent
gouverneurs ou roi est les
bâtir le
cultiver avant désormais
s'adresser les à la concessions... demande ins-
résident
qui
consulte française que être
d'accorder soumise
L'intervention du souverain, dans le
militaire ce qui
signifie doivent
postes et
militaires la présence
français étrangère
tallés réduite.
pays
évacués
Toutes la présence
les
clauses
de
cet
accord, pas
notamment et
celle les
qui Français
concerne n'ont
militaire,ne
seront
appliquées
pas renoncé 27 juillet l'avenir:
à mettre 1886,
en oeuvre
leurs
réformes. laissait
Dans
une circulaire entrevoir
du
le résident
général
clairement dans
"La Convention
du 17 juin
1884 subsiste
son intégralité. de toutes
susceptibilités
Nous en poursuivrons
les circonstances, (1). en
l'éxécution
ménageant
progressive
autant que
en profitant
possible les
nationales"
"Ménager et l'insurrection mais
les
susceptibilités a mis en échec
nationales", non les seulement volontés
l'idée les
est
nouvelle mo~entase proface n3 lui
réformes, qui
nément, filaient à la
aussi,
durablement, celles-là. Le Et de
d'annexion son
derrière
Cambodge dorénavant vue car le
y a sauvé le vent soutien de
existence
Cochinchine pas défaut
française. de ce point
français politique
fera
la
indo-
chinoise
globale
est en train
de tourner.
L'extension
du domaine
colonial
indochinois
dans
les années
1880
1
-
Cité in Ch. Meyer,
Cambodgiennes, supérieur des
"L'accord
franco-khmer
de juillet
p. son
1886",
Le commangarder côté
Etudes dant
1967, n° 12, octobre-novembre Troupes de Cochinchine compte de dont Thom, 300 à Phnom 50 à Kratié.
34.
700 hommes au Cambodge Pursat, 150 à Kompong AOM~ Aix~ 10190.
Penh, 100 à Kampot, 100 à Rapport du 28 octobre 1886,
14
et rité tive
les
difficultés
rencontrées à
de
ce
fait
(1), de
l'apparition la politique de de nombreux cette
d'une
auto-
centrale et qui
nécessaire choisit L'une des Hanoi
l'harmonisation comme les siège, plus
administraefforts de de
suscitent marquantes
réflexion.
figures
période
redéfinition (1891-1895). un sérieux (23 juin verneurs tique assez
des politiques
est le gouverneur le Cambodge,
général
de Lanessan lance, dès 1887,
En ce qui concerne pavé dans la mare
ce dernier
en dénonçant,
dans un article
du 20° siècle "Les gou-
1887),
le parti
annexionniste
de la Cochinchine: été poussés
de la Cochinchine
ont de tout temps
vers la policonquérante encore qui voient
d'annexion, naturel chez
non seulement les hommes d'un
par le sentiment qui détiennent nombre
de gloriole mais
le pouvoir
par les excitations dans le budget
certain
d'Européens
de Saigon
du Cambodge
une mine
à exploiter
à l'instar
du budget sont trop
de la Cochinchine. influentes pour qu'ils de voir prête
Les personnes
auxquelles
je fais
allusion
en Cochinchine, ne soient
les gouverneurs à leur
ont trop besoin laisser au moins Aucun
d'elles l'espérance pays ne se à au
pas conduits
un jour
la réalisation
de leurs désirs(...). A.F.)
moins
que celui-ci directe
(le Cambodge
à l'annexion Il faut
ou même rendre
l'administration résident comme général
par les Européens(...)". ajoutait-il,
son pouvoir,
et cesser
de le considérer
un simple
chef de service
du gouverneur
de la Cochinchine.
D'autres qui viennent de de
voix
autorisées,
inquiètes
de
l'ampleur en
des
révoltes sorte les de du "de plus tenir de civi(2).
secouer de
l'Indochine, : il de les est
rejoignent de bonne
quelque
conclusions freiner puissant en échec les par la
Lanessan
stratégie et notamment le
politique celles sQr
revendications le race (...) nombre, la plus
chaque
peuple le nos les
Vietnamiens) parmi
moyen sujets
plus et nos
nombreuse
protégés de les
l'Indochine lisation
consiste ou
à fortifier
races les
hétérogènes, Khmers ou
indienne
musulmane,
c'est-à-dire
Tjams"
Hors le Cambodge, la reprise de la conquête du Tonkin en 1882-1883 engage le corps expéditionnaire dans une guerre de trois ans pour la conquête des villes du Tonkin (2°traité de Tien Sin, 9-6-1885) et dans une guérilla pour la pacification du Haut Tonkin qui ne s'achèvera qu'en 1896. De 1885 à 1888, les Français doivent faire face à l'insurrection des provinces du Centre Vietnam soulevées par l'empereur Ham Nghi.
1
2
-
E.
Aymonier.
Cormnmication
Coloniales. le 18 aoOt 1886. 8ou8-8ecr~taire
de
M. Aymonier
carton par lettre M. de
à la Soci~t~
Voir aussi Aymonier~ M. 8lancsubé
des Etudes
Rapport de du au sujet
Maritimes adre88~ l'Ecole
et à M.
ADM.
327.
d'Etat
directeur
Coloniale~
1889.et
Cambodge.mars 1886. ADM, carton 2.
15
Il est donc
qui entendent à la
admis,
avec leur
l'approbation autorité sur et
des Saigon qu'une de
gouverneurs (1), que le
généraux Cambodge
affirmer mouvance Le
échappe lui doté sa soit
cochinchinoise résident fort selon
politique Verneville qui fera
originale (1899-1897), du Cambodge indiset qui dénon-
appliquée. tempérament gardée" la
supérieur
d'un "chasse par
autoritaire, l'expression de ce
y veille des colons
cochinchinois
posés cera ou
non-collaboration les de empiétements la
chasseur
d'éléphants, administratifs, en "ne et ces
constamment
incessants, Il agite
financiers le (...) un
territoriaux, de
Cochinchine. ces chez
circonstances pas peuple,
spectre
l'insurrection: chez le roi,
empi~tements les mandarins,
manquent dans le
d'introduire
même mort
dans
sentiment
de méfiance pourra
il races
qui,
habilement pour
exploité nous.
au moment
de la
de Norodom,
le royaume"; des
être cause,
tenir et
de sérieuses
compte de
difficultés
faudrait annamites
davantage cambodgiennes"
"l'hostilité
héréditaire
(2).
Le la de charge petites
Myre en
de 1897
Villers, : "Nos
élu agents
député de
de
la
Cochinchine. s'efforcent (...) même Au
reviendra de créer
à
l'intérieur indépendantes 6 ans de la
satrapies supérieur
complètement pratique la les race depuis annamite
Cambodge, c'est la vers se
le
résident raison l'ouest. duit au ainsi
méthode. son
qui
empêche
continuer et de
émigration Il
d'envahir ce où fait
provinces qu'un
d'Angkor nombre
Battambang. de et
pro-
anormal
considérable française. les Annamites.
Khmers ne
vont être
Siam.
ils
perdent leur pays le
leur
nationalité par se
peuvent un (La ces où de temps
remplacés relativement de en
dans
d'origine
Dans
court, doit Elle
Protectorat des
trouvera
dépeuplé. pour mettre sans
colonie régions s'ences im-
Cochinchine valeur (...). ses
s'imposer se trouve (3). qui
sacrifices) un de
devant Le Myre
gouffre Villers.
fond
fouissent perturbables du terrain.
ressources" coloniaux
exemple
font
preuve années
d'une en
méconnaissance et ses
étonnante remarques tom-
vit
toujours
vingt
arrière
1 - Tous ainsi le ou moins chine.
les gouverneurs généraux ne gouverneur général Rousseau longue échéance. d'une son le à partir d'opérer du telle
partageront (1894-1896) du qu'il
pas cette prévoit-il. à la va permettre
opinion. à plus Cochinà de
rattachement position d'état. 3 juin
Cambodge
C'est
Verneville 2 - Rapport
mini-coup au Gougal.
Resuper
1896.
ADM.
NF
587.
3
- Lettre
au ministre des Colonies, 2 février 1897. ADM. carton 2.
16
bent
maintenant
complètement
à plat.
Se posant collègues ville6
tisse lyser
en farouche
défenseur
du Cambodge le résident
vis-à-vis supérieur
de ses de Verne-
d'au-delà inspiré
à
les frontières6 là encore
l'intérieur de Norodom
plus
que les anciens
du Cambodge6
maîtres
la toile
de Saigon6
qui doit paraLe
solidement6 les
résistances
envers
l'oeuvre"civilisatrice".
royaume avant
du Cambodge
vit ses derniers les bouleversements
moments
de relative
indépendance les colo-
de connaître
que lui imposeront
nisateurs.
17
CHAPITRE
II
LES
JEUX
DU POUVOIR
CAMBODGIEN
AVANT
1897
LE PUZZLE ADMINISTRATIF
L'organisation 1896, par échappe l'imbrication les à toute de uns
du royaume,
tentative pouvoirs les
telle
de
qu'elle
se présente
Elle se
encore
en
simplification. qui la se
caractérise et est qui de
multiples dont
concurrencent dominante
s'annihilent
autres,
pratique
s'enrichir manence
aux dépens idéologie
des subalternes de la royauté masque
et du peuple qui pérennise
(1). Et par la perl'existence de
d'une
l'appareil
même ses
administratif,
incohérences.
son inertie
et sa rapacité,
aggrave
Le roi, maitre nombreuse
ces
absolu
du royaume
est entouré
à Phnom
Penh,
d'une
cour de fonctionnaires,
intervenant début des
de pages,
de princes
dans
-
et de femmes,
les affaires du
dernières Au 5.000
quelquefois 1890,
pesamment 7.500 personnes
royaume. vrai, en
années environ
dont,
il est
esclaves la
-
forment
le personnel
le service
du roi et, même
de la maison-
1899,
après
libération
des
esclaves,
1 - Nous bodgienne Manuel 1870. privé, public Histoire de Droit,
dressons ici avant 1897.
un tableau de Nos principales cambodgienne, la
l'état de sources Saigon:
l'administration camsont: G. Janneau, Imprimerie Impériale, le J. de la droit droit Imbert, Faculté
pratique
de
langue
A. Leclère, Recherches sur Paris: Augustin Challamel, des Cambodgiens, institutions 2, 1961. t. Paris: des khmères,
législation cambodgienne: 1890; et Recherches sur ChaIIameI, Penh: 1894. Phnom Annales
Augustin
18 du roi emploie encore 3 à 4.000
à Phnom Penh (1)
personnes
Cependant
rôle mère important qui
~
certains personnages
du souverain~ grande
qui tenaient
ne sont plus avait
dans
le passé
un
auprès
-
ainsi
la reinesoutenu
disposait
d'une
influence~
activement
les insurgés plus d'aucun
de 1885 et qui meurt pouvoir. tel l' obbareach, suite
le 28 juin prince
1895
-
ou ne disposent
désigné pour succéder au
françaises, le prince
roi et qui se trouve
Sisowath.
être~
aux pressions
Le souverain centraux. Les plus
nomme
et contrôle
le corps
des hauts sont
fonctionnaires le premier le ministre
importants
de ces fonctionnaires du Palais
ministre (akhamohasena),
de la Justice (youmreach),
le ministre
(veang)~
le ministre de la Marine (kra~ahom)
et
le ministre de la Guerre Cchakrey).
pos de Conseil consultés se trouve devant lement,
ils
Mais on ne peut parler à leur prola mesure où ceux-ci ne sont pas chacun
des ministres
dans
ni associés
collectivement responsable
aux décisions d'un obbareach secteur
politiques:
individuellement
de la vie publique principaauxquels
le roi. Tous
ces personnages~ d'une
de
et ministres
sont entourés
certaines
cour de fonctionnaires
leurs responsabilités.
particuliers
délèguent
Le territoire qui constituent dont mère. la direction L'obbareach
cambodgien de
est divisé
en apanages
(2), en "terres"Cdey) (khêt)
un ensemble
5 à 10 provinces~ entre le roi,
et en provinces
est partagée possède
l'obbareach
et la reineet la
en apanage
une terre
de 5 provinces,
reine-mèreune terre de
sont regroupées règne en de jouent de province Jusqu'au Ang un
3 provinces. Les
qui les constituent chefs de
49 autres provinces du royaume
la part de sortes nomment la couronne. de et supercontrôlent
6 terres Duong~ rôle
terres,
gouverneurs, les chefs
important
puisqu'ils
(~haufaikhêt).
1 - E. Delaire, "Petit fonctionnaire de Phno~ Penh...et précis de monographie d'un manoeuvre coolie", Les ouvPiers des deux mondes~ Paris: Firmin Didot, 1899. 2° série, 44° fasc., pp. 437-500.
2 - Autant que je le sache, il n'existe pas de terme cambodgien original pour désigner cet état de fait. On dit qu'une terre (dey) ou qu'un pays fRrok1 "relève de" (laeng) tel ministre ou de l'obbareach.,
par exemple, ou que ceux-ci "mangent" (chhey)
la terre ou le sroka
19
Cependant, autorités hilant fiefs les les de
en
ce
qui
concerne doubles en des outre sont
-
le
contrôle
des sorte,
provinces, les unes de
les anni-
tutelle
sont
quelque autres qu'elles
éventuelles En la
volontés effet,
à se
tailler
véritables en terres, d'apa-
indépendants. provinces entre de les
soient
groupées
couronne
elles-mêmes
réparties,
à titre
nages, 9 pour
ministres du
9 provinces
7 pour le
pour
ministre
le premier
de la
ministre,
7 pour
le ministre
Palais,
Guerre,
le ministre compliquer
de la Marine, le tout,
6 pour
le ministre
de la Justice.
et, pour
ces provinces-apanages coins
ne sont pas rassemblées Le ministre qui réside du pays,
mais disséminées à la capitale
aux quatre
du royaume. que rarement
et qui ne se déplace entre
à l'intérieur
sert d'intermédiaire passent par lui s'ils
le roi et les gouverneurs, à faire au roi,
les gouverneurs le roi s'adresse
ont des demandes dans les provinces
à lui pour répercuter
les ordres
de levée de coril est souvent aux gouverneurs
vées ou de réquisitions. bousculé
Ce shéma
est tout théorique, directement
car le roi s'adresse intéressées.
quelquefois
des provinces
Le roi Ang Duong, avait mis toutes servait neurs. désormais Les anciens préséance
dans
le but de simplifier sur le même
cette
organisation, et se réles gouvergardent en
les provinces le droit chefs
pied d'égalité tous
de nommer
et de révoquer
de dey, ravalés sur leurs possibilité
au rang ordinaire, collègues
cependant contrôleurs
honorifique avec
et agissent
de leur terre
de dénoncer grand dans
au roi les maules années le supersa circons1885-
vais gouverneurs. 1886,
Leur prestige
est encore
si l'on en juge, de Treang, jouit
par exemple, qui organise le pays
par l'autorité l'insurrection
dont dans
gouverneur cription,
sur tout
environnant.
Ang Duong nement étaient
en que
avait
aussi
essayé
de mettre
de l'ordre
dans
le gouver-
de chaque
province
où, là encore, gouverneur
les fonctions se choisit
des autorités son second
mal définies.
sorte, termes les et
Chaque
un balat.
quelque ces deux
un yoskebat, sont snang d'origine et
secrétaire siamoise
principal
-,
-
il faut noter
les rôle aux multifron-
il
nomme
aussi au
sophea toujours tières
(juges), mal
les,kraZapeas, chargés lui-même, de
fonctionnaires circonscriptions circonscriptions
précisé, par le
quelquefois gouverneur
définies
20
pliées en au gré de Par de ce dernier profits. les quiJ vendant les titres reste les aux donc provinces plus très offrantJ superfi-
retire (1).
beaux
Cette limites
réforme entre
cielle mal
ailleursJ
demeurent
fixées.
Le présente des
gouvernement en 1898J donne
de
la une
province idée de des
de la
Tbaung complexité
KhhmumJ
tel
qu'il
se et loc~l de :
administrative au la niveau région
interférences
inextricables
pouvoirs qui
centraux comprend
-
Tbaung
Khhmum
khang
sdam
(côté
droit)
Krauch-
mar proche
de ChhlongJ
est administrée
en réalité
par un homme
qui re-
lève du ministre
de la Guerre;
Tbaung Khhmum khang
à la frontière dépende
chhveng
(côté gauche)
qui s'étend
de Peam
Chileang qui
de la province du gouverneur
loeu de prétexte
de Srey SanthorJest de Tbaung Khhmum;
région
la seule
région
vraiment
Khhmumprey
-
Tbaung
(forêt Thudaumot,
d'en-haut)J est ont
limitrophe par d'une deux
de autres
la
province personnes
vietnamienne sous le
administrée la charge
qu'elles
population
faisant
partie
des PoZ Buoy et d'autres
~rom
(population fonctionnaires
(forêt d'en-bas)J
d'esclaves de Phnom
région
payant Penh;
limitrophe
le tribut)
de l'obbareach
-
Tbaung
Khhmumprey
de
ro-
meas
Hêk,
de
Romduol,
de
Prey
Veng
et
de
Tay
NinhJ
est
partagée
entre
plusieurs
petits
fonctionnaires
(2).
Le et des
principal
pouvoir
du
souverain est de
vis-à-vis les nommer
des ou de
fonctionnaires les révoquer.
gouverneurs
provinciaux
On imagine apanagistes recte,
toutes
les pressions leurs
qu'il
subit de la part des ministres et, de manière plus indi-
qui présentent
candidats
de la part des femmes toutefois
du palais
intéressées
par les premiers. des fonc-
Il semble
tionnaires tout au
que les hautes
les en plus
charges
prisées, à des
ou que les places
soient familiers sinon de
phnompenhois, moins attribuées
héréditaires fonctionnaires
priorité
1
D'autres facteurs interviennent puisqu'à chaque fonction est dévolu
encore pour modeler la hiérarchie un certain nombre de degrés honoet qu'à l'intérieur de ces degrés,
rifiques il existe
ou sakh encore
ou pân
(de
1 à 10), de dignité. de
4 classes du
politique 2 - Rapport Aix, 3E4 (1).
Res.
Kompong
Cham,
février
1898.
ADM,
21
déjà fant
bien en place.
d'un fonctionnaire
Ainsi
de
Um, premier
Pursat et
ministre
a-t-il
en 1896,
sa
est-il
carrière
l'encomme
commencé
page au service
du roi Ang Duong;
de même
Van,
son fils,
qui est son
suppléant en 1899, est entré comme page au service de Norodom en 1871
et a été nommé gouverneur de la province de Lovêk en 1885 (1). Ce n'est de
pas là une règle provinces destes. un homme soient
générale, loin de là ! La plupart de petites autorités
des gouverneurs locales
sont originairement La condition libre; mais
très moest d'être
essentielle il importe
pour prétendre pour la plupart
à ce poste d'entre
eUX qu'ils et
bien
en cour auprès
de hauts fonctionnaires
de la capitale
qu'ils aient à leur disposition une coquette somme d'argent
En effet,
sous Norodom
qui est bien
protégé
par les Français,
qui est plus à même de surveiller les fonctionnaires et qui ne conçoit
pas ce contrôle les charges 1881,
d'argent teur
autrement
que comme
une manière
de gagner
de l'argent, En
s'achètent
fréquemment.
Le roi les vend
aux enchères.
le gouverneur
de Kompong pour
sa
Siem a dO payer 20 barres
il a été
une somme de 60 barres le ministre
d'engager.ses
-
40 barres
acquérir
le roi,
et
pour
obligé
protecfemmes
- pour
charge
et ses esclaves signale
trois ge
pour
se libérer
de sa dette
(2). Adhémard
Leclère
qui
lui aussi
la généralisation
de gouverneurs des
de ces pratiques,
pas, en peu 1894,
note qu'il
payé leur
existe
chardes
catégories : les
n'ayant
gouverneurs
provinces
pauvres
recherchées,
ceux
provinces nombreux chefs reçu
très riches cadeaux
qui ont les moyens
de faire
au souverain
de très
-
ce qui équivaut en fait à un achat -, et enfin les
de 1885 qui, après avoir fait leur soumission, pro-français ont
des révoltés le gouvernement
des provinces
que les chefs ne sont plus
n'avaient
pas su rallier les a révoqués
périeur (4).
(3). Ces derniers pour la plupart,
nombreux
car Norodom du résident su-
avec
l'assentissement
1 - ADM,
NF
581.
Cf.
infra
p.
83.
2
-
Rapport
Fourès
au Gouv.
de la Cochinchine,
13 octobre
1881. ADM,
Aix, 10169.
3
4
- A. Leclère,...droit
-
public~
et
op. cit.,
mandarins de
p. 210.
Phnom Penh se plaignent de la
En
1888,
les
habitants
révocation
d'anciens
mandarins
rebelles
malgré
les promesses
du roi.
Rapport Gougal. 1 aoOt 1888. ADM. carton 2.
22
L'achat comme commence les nous le
des
charges
débouche du à 20
sur
des
situations Tit.
invraisemblables Celui-ci, un bandit est Malais, dans
montre
l'histoire de lui
gouverneur ans
à faire de où
parler son il
lorsqu'il Cham).
se
fait il porte
environs Penh
village reçoit 90
natal coups
(Kan de
Arrêté, dont il
emprisonné les
à Phnom
rotin
encore
traces
en 1899.
Il s'évade
au cours en 1885,
du procès
et se réfugie
à Chaudoc français,
Au début
de l'insurrection, confiance Alors,
il se rend à un post8 et se retrouve
sait gagnerla de l'endroit.
du chef de poste les fusils
nommé ba~at contre
il vole
et se met en campagne Après 1886,
les Français sous le titre de Ongkor
dans son village d'origine
Reaehea.
il retourne Le
où il reprend de quelque
ses activités temps, mesrok
de pirate. de Kan Cham. gouverneur de
gouverneur Mais
le nomme,
au bout
il convoite
le poste Il réunit
de l'Oknha 5.000
se dit de
Srên
Sangkream,
Sithor-Pearang.
le craignent sur
piastres
"sorcier rotin
sur le dos des paysans
et invulnérable", pas de prise, à
qui
de
parce lequel
qu'il les
8envoyé l'abri
Bouddha
coups
n'ont
des balles grâce peut
et de l'autorité Khun
des Français". Than,
Il se rend à Phnom une forte Il reste les armes
Penh il
et,
à la princesse être nommé
à qui il verse
somme,
gouverneur
de Sithor-Pearang. et prend alors
quinze
mois
en
fonction.
Puis il est révoqué
avec quelques
partisans. Tit est arrêté en février
1898
(1).
Les juge les
prérogatives crimes et
et
obligations de toute
du nature
gouverneur commis dans
sont sa
simples. provincej
Il il
délits
tranche supervise
de toutes
les dissensions de l'impôt
en
portées
en procès
devant
lui. Il au roi les
que ce de v~l-
la perception
les redevances Il choisit
et est obligé
les moyens
de fournir
de transport dont
corvéables, dernier lage
nature,
exige.
théoriquement
ses subordonnés
les chefs
(mesrok)
et il est censé les surveiller.
d'une grande supérieur liberté. sont, à Les la seules fois,
En tout cela il dispose, relations de soumission qu'il
en
apparence, avec le
entretient
pouvoir
symbolique
et de partage
financier
amiable.
Deux fois par an, lors du nouvel
an et au jour de l'anniversaire
1
-
Rapport
du Res.
de Prey Veng,
février
1899.
ADM, Aix,
3E8
(1).
23
CIRCUIT DES IMPOTS AVANT 1891
CAPITATION CORVEE
IMPOTS TRADITIONNELS
I I I
,
PRODUIT DES AMENDES
f
FERMES
I
I
I
~!UVERA~~
patron,
ministre
apanagiste
l
ministre
concerné et représentant royal
I
ChlnOlS
.
.
I
I
,
\
gouterneurs
/
luong
! I
I
t
e~
o knha
I
I
I
mesrok
i
\
I VILLAGE
24
du roi, l'eau il doit monter à Phnom Penh, avec ses collègues, C'est l'occasion pour boire d'apporter pour
sont
du serment
(cérémonie cadeaux,
du tangtok). productions
du palais
au roi de nombreux
l'occasion aussi tenus dans de
des provinces
Jannsau au
exposées
écrit qu'ils
l'enceinte rendre
royal. hommage
annuellement
ministre
apanagiste,ce
dont
nous
n'avons
pas trouvé
trace
dans
d'autres
documents
(1).
Le contrôle même
du pouvoir
central
s'exerce d'une
encore,à foule
l'intérieur fonc-
de la province,
par l'intermédiaire leur charge
de petits
tionnaires surveiller le produit
qui ont acheté
aux ministre~ notamment ainsi
et qui doivent
les intérêts de ces derniers des affaires nomme
qui
en ce qui concerne que le youmreach, (le
haut les de fonctionaf-
de justice. auprès
C'est
minis-
tre de la Justice,
menous naire faires youmreach) chargé de
du gouverneur
du de de produit même en
un représentant
des ce procès; qui de le
réclame
1/3 fait
l'agriculture à des
concerne
relatives
violations
propriété,
confiscation
bestiaux,
etc..
Quant
à la Couronne,
elle
a aussi de toutes
son représentant les amendes traditionnels pour tels
(l'essereaah) le Trésor ceux légué
qui prélève
1/3 du produit
Royal
(2). En ce qui concerne ils sont déterminés Luong) qui,
les impôts chaque
sur le riz, du roi
dans
village
par un déremet au gou-
(l'oknha
à la fin de sa tournée, pour chaque village
verneur pour
letotàlde
l'impôt de
à percevoir
à charge
le gouverneur nommer
le recouvrer
comme
il l'entendra.
Le roi peut il
encore
des contrôleurs
auprès
des gouverneurs
en lesquels
n'a pas confiance.
En fait,
tous
ces contrôles
ont une efficacité personnes pour
limitée.
Ils ne
sont que prétexte et à la faire tendre locales autorités
grande
pour de nombreuses
à acheter
une charge de s'enautorités aux une
de
rendre,
Il est avantageux avec
les contrôleurs et les petites le moins
raisonnablement pour se partager
les gouverneurs
le plus
et en dé~larer s'agit
premiers
possible
supérieures
du
qui,
lorsqu'il
et sont les
de ministres,
à montrer
détournent
l'exemple
partie
reliquat
1 - G. Janneau, op. ait., p. 3D, note 1.
2 - Ibid., p. 39.
25
l'arbitraire hémorragies:
(1). ce
Le
roi les
est
obligé
de
trouver à
des
palliatifs des
à ces
sont
cadeaux
offerts
l'occasion
prestations
de serment~
c'est
la vente
systématique nouveaux
des charges.
C'est
aussi
la
multiplication des fermes
du Trésor dépendance quer faute
des impôts
et la généralisation plus
résolus le roi
du système
qui permet
sans de
un approvisionnement
pour autant auxquels
sOr et plus régulier
les problèmes est impuissant de l 'inà s'atta-
Royal et de
que soient la concussion réels.
pouvoirs
Les amendes gnent vente des sommes de l'accusé
et frais
de justice~
fixés
arbitrairement~ le plus souvent
atteipar la
exorbitantes ou d'un
et se terminent Plus
plaignant. la police~
droits sur
grave
encore~
les autorités avec les
locales~
bandits
au lieu de faire
et perçoivent des
concluent
leurs
des accords
(2).
activités
Il faut cependant se veut honnête tenté
bien
admettre
que~ même à faire
le fonctionnaire rendre~ peut
qui
et qui n'a pas de charge dans Hors la mesure le tiers revenus
être il ne le goud'un cer-
par la concussion d'aucun salaire.
où~ comme du produit permis
ses collègues~ des amendes~
dispose verneur~
par exemple~
n'a comme
que le produit
-
tain nombre de rizières
tenu de transmettre deux tiers deaux de cette
-
cultivées
par des corvéables et encore
qu'il sera
livrer les
à son successeur; récolte
devrait-il s'ajoutent
au souverain...A ou plutôt
cela
les caet day
et l'argent
qu'il
reçoit
qu'il
exige
des notables des chang pour
des villages tpa. Avant
à l'occasion 1892,
de la cérémonie tentés sous
annuelle la pression
dite
les essais
française
1
-
Un exemple:
en 1880. alors que le roi supprime les droits de douanes
sur les tabacs, ceux-ci ne sont pas abolis dans les provinces placées sous l'autorité du ministre du Palais. Aux réclamations des habitants. le ministre rétorque que les mesures prises par le roi ne concernent que les provinces dépendant directement de la Couronne et non les siennes. Rappor de Fqurès au Gouv. de la Cochinchine, 6 octobre 1881. AOM~ Aix~ 10169.
2 - Cf.
infpa
pp. 382-383.
26
attribuer donnance
un de
salaire 1877
aux
fonctionnaires
ont
toujours
échoué.
Une
or-
d~cida versés
en effet
que tous Royal
les revenus
des perceptions
seraient désormais recevraient
En 1884,
au Trésor précis.
les à
et que les fonctionnaires ne fut jamais
un -. Cela
des honoraires
la Convention,
L'ordonnance
Français 18.000 f.
appliquée.
très
après
accordèrent annuels
salaire ne dura
élevé
aux ministres
-
de
15.000
que trois naires
le
ans car tout fut remis
en question invités
en 1887 et les fonctionà se rémunérer comme par
privés
de leur solde furent
passé.
La charge a les moyens concerne verneurs
est encore
plus forte l'éxécution
sur le peuple
lorsque ainsi
le souverain en ce qui
de contrôler
de ses volontés, formes de fiscalité
les corvées, ne peuvent
une des seules détourner:
que les goude Ba Phnom qui
en 1881,
le gouverneur
n'a pas amené donner
son contingent rigoureux
de corvéables, (1). La corvée
est mis à la chaine ou les réquisitions à de véritables
et doit sont alors rafles de
des ordres
prétexte, dont
de la part des fonctionnaires se délivre moyennant étant
locaux,
le paysan
finances,
les corvéables
o~ligés
rejoindre
les chantiers
immanquablement
les plus pauvres.
La multiplication population tition éclatent tion des constitue le seul
puissant rité. étalant Le
des intérêts fréquemment
qui s'exercent du marchandage Des clans
aux dépens amiable
de la
locale,
passe
à la compéles cabales L'évalua-
ouverte avec
entre
fonctionnaires.
se forment,
leur concert qu'entraine
de requêtes
et de dénonciations. de dissensions l'appétit
risques en fait contrôle
qu'il
l'éclatement de
intérieures, et si
le seul modérateur efficace
toute du
fonctionnarial contrôle
de l'auto-
gouvernement
velléité
de la province,
dynamique
bloque
d'exercice
principe
ses
premier
d'administration
car c'est de
est alors
l'une des
d'amasser
en
essen-
richesses
certes,
démonstrations
tielles du pouvoir,mais,sous le règne
le faisant soupçons. truire dans d~s limites Au représentant
Norodom tout au moins, en
point les jalousies à se faire et les cons-
qui n'éveillent
du protectorat
qui l'engage
une maison Svay
plus belle
et à restaurer le faisait, riche"
la citadelle, il serait
le gouverneur
de Kompong changé
répond
que "s'il
infailliblement les membres
car on le soupçonnerait
d'être
(2); en 1886,
1
-
Rapport
de
Fourès
au
Gouv.
de
la
Cochinchine,
11
avril
1881.
ADM,
Aix,
10169.
2
- Ibid.,
2 juillet 1882
27
de la mission vailler darins caché: Imbert notent que les mandarins ont peur de faire leur fortune tra-
les gens
car ils ne veulent
pas déclarer
aux mandonc par (2);
plus puissants
qui les destitueraient guère
(1). L'argent
reste
"On ne distingue et leur train souvent
( les fonctionnaires des autres
provinciaux)
leur tenue
de maison, dans
habitants d'une
du Royaume" pagode, oeuvre
il est alors de prestige
utilisé
la construction
et de mérites, Le train
où le gouverneur
se retire princes
quelquefois
dans
sa vieillesse. fonctionnaires
la versatilité assez
de vie de certains
et des très hauts tient à l'abri
Roland dans son
que leur puissance
royale, bien est cependant des
ou leur richesse
somptueux; du palais, le
de
romancier ainsi
Meyer,
informé
moeurs
décrit
Saramani,
danseuse
cambodgienne,
la demeure
du premier
ministre
Um:
" A peu de distance du fleuve, la résidence de l'Akamohasena tourait d'une enceinte de briques; on accèdait par de beaux à l'habitation et d'une le plus
seigneur, teaux et
Oum s'enjardins
de bois de danse
sur pilotis, pour
flanquée
de balcons,
d'annexes réputé
salle
le corps après
doré,
de ballet du roi
un
du Ministre, (...).
important
assis de
du Cambodge
sur un d'or siège et
celui
devant était
Le puissant
de une placour
guéridon de
garni toute
boîtes
d'argent,
entouré
de clients Quant selon
et de quémandeurs Sisowath,
assis
à ses pieds
sur les nattes(...)"(3). palais, mal entretenu de
à l'obbareach R. Meyer,
il habite Penh,
un vaste au milieu
au nord de Phnom
de princesses,
maîtresses,
de son corps
de ballet
particulier
et de sa clientèle.
LE KALEIDOSCOPE
VILLAGEOIS
Si l'on saisit fonctionnariat du village
assez
bien
les pratiques
qui caractérisent
le
au niveau
provincial,
on ne sait rien de l'organisation car la confusion est encore
cambodgien~
Précisons
d'entrée,
1
-
ADM,
carton
43.
2 3
- R.
A. Leclère, ...dPoit pubtic, Meyer, Saramani, danseuse
et Fasquelle, 1922,
op. cit.,
pp. 64-65.
p. 207.
cambodgienne,
Paris:
Librairie
Charpentier
28
courante, commune
que
le
village Il
cambodgien n'existe
ne aucun
présente pouvoir
aucune communal
analogie qui
avec
la
vietnamienne.
serait
exercé écrit
par les habitants qu'il existait
ou par des délégués un conseil
d'habitants.
A. Leclère le chef au goureconsi-
autrefois
de notables.élisant activement à être
du village vernement
et ses adjoints, et à la police subsiste
associés
et participant
du village rien dans
(1). Cela demande les années
déré car il n'en
1880-1890.
En théorie, (mesrok) réalité
le village
(srok)
est dirigé
par un chef de village par le gouverneur. La
e~ par des adjoints est plus complexe. définie,
il regroupe
sur
(chumtup),nommés Le village n'est
pas une entité
géograni une
hameaux
phiquement
"commune",
(phum)
ce n'est
par ailleurs
habitations
assez vaste
ni un "clocher",
et plusieurs
plusieurs
un espace
disséminés
-
l'habitat
cambodgien
étant des
très rizières
dispersé des
-,
aux
lisières ou selon
fluctuantes l'extension
selon des
la
disposition ce qui
habitants
cultures,
donne
lieu à de belles
contestations
entre
les gens
lorsqu'ils
veu-
lent exploiter
une portion
de territoire lorsque
revendiquée de nouveaux
par ceux d'un occupants viennent
autre srok,
s'établir
et entre les mesrok
sur les franges.
Les par les
relations
sociales familiales,
à
l'intérieur la fréquentation
de
cet des
ensemble mêmes
sont lieux
régies de
affinités
culte
et la reconnaissance religieuse
d'une
même autorité. peuvent
Ces trois s'exercer
structures, sur un inLa famille
familiale, dividu
et administrative,
ou sur un groupe certainement
sont que les la plus
avec des intensités le champ
intenses compose beaucoup
différentes. duquel
solidement la
constitue
sociales d'autant meau et
à l'intérieur
et les plus
les relations
maintenues d'un les ha-
famille n'a pas
généralement d'intérêts
population avec
qu'elle
communs
habiexercent, de mari-
tants d'un
semble-t-il,
autre phum.
une sorte
Cependant,
d'autorité
les anciens
morale:
d'un même srok
les affaires
dans
age ou de divorce, rappellent existence la bonne
ils servent conduite
d'intermédiaires
et de témoins
qui l'in-
à tenir
(2), et leur mémoire
pallie
de registres
d'état-civil.
1 - A. Leclère,...droit
publia~
privé~
op. ait., op. ait.,
p. 223. p. 140 et pp. 160-163.
2 - A. Leclère,...droit
29
Autre rale plus
ce et terroir, prend en
pôle
solide
autour
duquel
se construit
une communauté à l'intérieur
se et
rude
réunit rituel,
élargie,
le
communauté
dans
de terroir
le cadre qui,
et de destin
cette le plan
monastère les
duquel sur
communauté religieux
commun sa survie
i'nitiatives
concernent
(1).
Sur le plan ordonnées moins compte cation que, autour dans
de l'autorité du mesrok.
et du pouvoir
enfin,
les relations
sont pas
Si celui-ci des cas, population
est nommé,
il n'en demeure est obligé
la plupart d'une
le gouverneur que, étant et
de tenir
de la volonté
donnée
la multiplique le effi-
des intermédiaires
fonctionnariaux
la conception
chef de province cacement. une sorte blit
a de son action, donc qu'il
il ne peut ou ne veut le gouverneur du mesrok.
contrôler
Il semble
y ait entre
et le village Et il s'étaet le ter-
de consensus
quant
à la nomination noté
souvent,
les témoins
l'ont
(2), entre
la population
mesrok
des relations
de type personnel
qui résistent
aux variations en un autre
ri toriales,
et, lorsque
les villagEDis se transportent l'autorité mesrok.
aisée, plus Dans il
lieu,
ils ne reconnaissent droit
chef
que difficilement à leur ancien
assez le
du mesrok D'ailleurs
fait il office n'est sa
de l'enquand
de pas
et restent
de village ses riche
attachés
est en
le
"patron" beaucoup et
situation Mais,
protégeant plus
administrés. que ses
souvent, les
compatriotes.
hameaux,
maison
son train
de vie ne se distinguent s'enrichir,
pas de ceux des autres d'administrateur prédations Leclère
villageois. isolé ne de ses
Il ne peut guère lui permettant gens
que
sa situation et de grosses les mots
(3).
pas d'écarts selon
aux dépens "moins
et lui rapportant
d'ennuis de toutes
d'A.
d'honneurs
sortes"
Comme
pour vail, fixe que
les autres
fonctionnaires,
quelques fixé qui
le mesrok
en une
devra
attendre de 1889. son
1892 tra-
lui soient plus des
aménagés
'revenus depuis
rétribution D.R. de
travail le nombre
précisément adjoints
Celle-ci l'importance
doivent
être
nommés,
selon
1 - cf.
infra
pp. ri~es ...
45-54 agraires dPoit
, le et
monastère idéologie op.
et
le
villageJ
et
pp.
35-39,
riziculture~
sociale. ait., pp. 221-222.
2 - A.
3 -
Leclèrg~
publia~
Ibid.~
p.
225.
30
(1) et délimite chargés
des la
du srok, réception
la
pour
aider
lemesrok royaux
perception pour
ainsi
leurs fonctions: au recensement
des
des envoyés
et à la
de procéder
impôts,
de
population levée
publication des police
ordonnances
royales, qui
des entre
hommes les
guerre,
jugement de
difficultés rurale...En
surgissent
habitants,
fonctions
retour tions
de ces tâches traditionnelles, qu'il
qui ne sont que le prolongement il reçoit seulement, pour
de ses attribule produit aux cou-
l'instant, infligés
des amendes pables
dresse
et la moitié chargé
des amendes
par le fonctionnaire d'une exemption
de la surveillance sur ses cinquante
de la province, premières me-
il bénéficie sures
d'impôt
de paddy.
Bref,
il vit surtout
de son rôle de gendarme.
Il faut dividus traits ancrés
noter
enfin
que le "village" Nous
n'est
pas un ensemble ainsi
d'in-
à une terre-propriété. de la civilisation fondées
approchons
l'un des la primauté
essentiels
cambodgienne
à savoir
des relations à la terre
vant la la
sociales
à partir
de l'idéologie restent
qui sans se
sur la relation confondus
prolongera étant
et à la propriété.
des Cambodgiens
Les colonisateurs
(2), échelle caractère moindre
dedurant donnée
la mobilité étudiée
période
quoiqu'à française
une (3).
doute
réorganisation
- Pour chumtup;
1
un srok pour un ; pour chumtup un et
de 100 à 150 habitants, le mesrok s'entoure de deux srok de 151 à 200 habitants, il s'entoure de trois srok plus. de 201 habitants et plus, il s'entoure de
chumtup quatre
2
se
-
"Pendant l'insurrection ( de 1885-1886 A.F.), on a pu concevoir
idée déplace. les exacte En (...). enrôler de la Ils et facilité mois, fuyaient les avec la à la .laquelle des les fois le cultivateur cultivés rebelles qui cambodgien ont qui ne
".
une
quelques
plupart
lieux chefs
été vou-
abandonnés laient
colonnes
expéditionnaires
réquisitiondisDe Lanessan,
naient leurs buffles,leurs tinguaient pas toujours
les
charrettes et leurs barques, et gens tranquilles des insurgés
"La situation
politique
au Cambodge",
Le 20° si~cle,
23 juin
1887.
3
-
En 1914, le résident de Kampot se plaint de ce qu'il y ait
beaucoup de mouvements dans les villages; il y a des gens qui viennent, d'autres qui partent, ce qui pose problème pour la perception car les mekhum ne demandent pas aux nouveaux venus s'ils ont payé. Le Commissaire de Battambang constate de son côté que le Cambodge est "un pays où les habitants se déplacent avec une facilité surprenante pendant des mois et des mois". Rapport annuel du Rés. de Kàmpot, juillet 1913juillet 1914. ADM. Aix. 3E2 (3). Et rapport annuel du Cam. de Battambang, juillet 1913-juillet 1914. ADM, Aix, 3E1 (1).
31
LE PATRON ENTRE LES POUVOIRS ET LES HOMMES
A côté de l'organisation
officielle,
il existe
au Cambodge
une :
organisation parallèle qui a son importance jusque dans les années 1890
le patronat. Chaque homme libre, et tous parmi le font encore vers 1870, peut
se choisir un patron (mekomZang)
du mesrok komlang) rassemble à l'obbareach. l'impôt
les fonctionnaires sur ses hommes du pouvoir
ou les princes, (sa "force" royal, il En ou
Le patron pour
perçoit
de capitation pour doit
le compte
sa clientèle le patron
la conduire assistance
à l'armée
ou à la corvée. en justice l'impôt
ici sa
contrepartie, concourir
sonnel par tion de
à son client
et perl'acte
à sa défense;
ceux le qui prince de ne
il est aussi
paient pas Chakr, ou
obligé
d'acquitter
Nous
s'enfuient. de avril
citons accorde
lequel à un
Duong
fils en
Norodom, 1883 :
protec-
village
Vietnamiens,
Lettre du prince Duong Chakr. J'ordonne au mandarin Luang " Sambat de faire une lettre que je veux donner au vietnamien village de Peam. partie de Kompong Tuk Meas, dans les provinces le maire de Banteai
Serei Si,du Meas et
Ce Vietnamien
est venu
avec
Ti me demander ce Vietnamien
de faire surveille vil-
de mes clients. les gens,
J'ai accepté au nombre
et je nomme
lant de tous
de 48, qui sont avec moi dans
lage. Qu' i Is ne soient ont des procès, connaître leurs
pas en désaccord
entre eux. Si les Vietnamiens cambodgien qui me fera
Si les conduira différends
au mandarin
1883"
-
avril
(1).
+ +
'+
Dans déjà, que
le
Cambodge machine le monarque
de
la
fin
du
190
siècle,
et
depuis
longtemps et bien huilée
l'immense dirigeait
administrative angkorien ne
ultra-centralisée tourne plus. Les
institutions
ont perdu
de leur cohésion;
seules
subsistent,
abatardies
et encore
1
- ADM, Aix,
10169.
32
plus complexes dont les structures les plus de la machine: un nombre élevé de fonc-
tionnaires
importants
sont nommés
et révoqués
par le
roi. Et là s'arrêtent envers ses subordonnés.
la communication
et le contrôle contrôle,
pression
du souverain puissant
de
Le seul véritable
davantage fonctionnaires doivent par
mais
et
stérilisateur, ronnement autorités social déjà
s'exerçant et en de
intéressée avec
l'enviles
concurrents
lesquels
place
composer.
En 19°
conséquence, de fonction
le
fonctionnaire d'harmonisation
cambodgien entre le
n'exerce pouvoir
plus, central
au et
siècle,
le peuple. naires tration extrême
Sans
doute
n' y-a-t-il pas au Cambodge comparer mais leur nombre
pléthore à celui
de fonctiond'une adminis-
si l'on veut
bien
de type occidental, des initiatives agissant
il y dissémination,
nucléarisation
et des pouvoirs en tant que tel,
(1). Il n'y a plus de "corps" il n'y a plus d'administration.
intermédiaire
Dans fonction
ce contexte,
le patronat dans
comble
un manque. particuliers pour
Le patron
fait
d'intermédiaire impôts
les domaines
de la percepla guerre, nous
tion de certains l'avons frères C'est
ou encore sa clientèle
du recrutement
vu, il protège et, surtout,
de la rapacité
de certains
congens. les
il porte
au roi les réclamations à connaître
des petites dans
par lui que le roi arrive Par le patron, personnel
ce qui se passe du village,
provinces. lations
par lemespok suppléent
au niveau
les reentre aussi,
de type
au manque
de communication
le roi et le peuple, et réciproquement. dans le même ordre d'idées, l'importance
Il est intéressant des relations supérieures
de noter
directes
entre
l'homme
de la rizière
et les autorités déterminée
puisqu'il il puisse
n'y a passer.
pas de voie Nous verrons tion
hiérarchique
par laquelle
plus loin qu'un simplement
des modes
les plus répandus soit
de réclamale gouverneur,
consiste
à partir
en délégation
chez
1
-
Nucléarisation
service aux
qui,
comme lors de l'insurrection de 1885, rend quelLa multiplicité les avec des petits qu'ils dans la Royauté", chefs qui village, liaison d'ordre initiatives d'autres, de la prennent, plus totale rend
quefois
Cambodgiens.
se lèvent dans presque chaque tantôt d'eux-mêmes, tantOt en indépendance la tâche mais impossible sous aux le mot
"défense
Français.
33
soit fait
chez que
le
résident ait le
français~ droit de
soit
directement au
au
palais et
royal. de faire
Le
chacun
s'adresser
souverain
appel
à lui d'un jugement
est une autre
face de ce mode
de relation
directe.
35
CHAPITRE
III
LE ROIJ
LES GENIES
ET LE BOUDDHA
LE MAITRE
DES EXISTENCES
On l'on
ne
comprendrait à la
cependant des
rien
à
la
société Car,
cambodgienne comment inscrireJ
si
demeurait
surface
institutions.
au sein d'un mode et la puissance
pratiquesJ Comment
d'organisation
sociale d'exercer
et
déliquescent,
la fascination et dans les
que continuent
royale perpétuation Français chose
sur les esprits
dans l'appareil du leurs que
l'institution expliquer comme la
l'entrée des
d'état? et en l'im-
institutions appris à
royaume dépens veut
possibilité, de ne
les autre
l'ont que le
1885,
rencontrer
chaos
dès
l'on
bouleverser
ces institutions?
L'exercice où l'existence
du pouvoir d'un souverain
s'inscrit tient
dans
une idéologie centrale.
totalisante
une place
La manière cette idéologie
la plus
suggestive
et la plus
complète
d'appréhender est
du pouvoir
et de la place autrement à partir
de l'homme
en société
peut-être
- car on peut
approcher
ce problème
- d'en
saisir
le
la naissance Cambodgien nant
et les expressions "ordinaire", à savoir
de ce qui est vital des phénomènes précisément,
pour
la maitrise et, plus
conditionde la rizi-
la prospérité (1).
de l'agriculture
culture
1 - Au sujet des rites agraires, nous nous inspirerons en partie E. Porée-Maspero, Etudes SUP Zes ~ites ag~ai~es des Cambodgiens,
de Paris-
La Haye:
Mouton, 1962, t.
1.
36
La vie de l'homme agraires périté. ainsi associent Aussi
est liée à la vie du riz et la plupart bonne récolte, revêtu santé d'un et longévité, caractère hommes
des rites pros-
d'ailleurs
le riz est-il
à la fois
sacré en
-
la déesse
du riz qui impose
sa volonté.aux travaux
et qui.
particulier. sur le modèle
les oblige humain, comme
à de pénibles pour
-
et à la fois une prise
appréhendé
moyen
l'homme
d'avoir
magique vitaux faut une
sur le végétal: nécessaires appeler femme,
l'homme.
le riz possède de l'être.
les 19 esprits
au bon fonctionnement rassemblés;
espri~vitaux
qu'il
et tenir femme
ou encore.
le riz est considéré du grain, femme
telle
enceinte qu'il
lors de la formation attendrir
susceptible
et craintive
faut
et se concilier.
Par ailleurs. l'homme régime pendre aussi Dans
dont les
bien
qu'il
dispose
d'une
grande
variété
de paddy, le dé-
ne s'est des eaux.
pas donné Soumis
les moyens
techniques
de régulariser le paysan qu'il fait
aux aléas
de ce régime,
sa prospérité se concilier
de tout un univers et qui a pouvoir figurent
la le
extra-humain
lui faut
sur la pluie animaux
et la sécheresse. fantastiques
personnifiant la terre elle-même
-
cette mythologie
les forces combats
les nak.
pluie. Nak sur
suscitent
les
divinités repose
atmosphériques.
lequel
personnifiée les génies récoltes
- Kron Pali protecteurs
et Preah
Thorni
étant
les dieux éviter oiseaux,
du sol
et
des animaux (crabes.
qui peuvent chenilles.
le ravage bêtes
des
par les nuisibles
sauvages).
Au monde l'influence est accompli les jours
des dieux
s'apparente
encore
le monde
des astres
dont
est grande en fonction
sur la terre
des hommes:
tout travail
agricole
des recommandations
de l'achar
qui détermine
fastes
ou néfastes.
Tout
comme
les croyances cérémonies que sont
ou les légendes et prédictions l'arrivée comme
qui les entourent s'organisent
et de
les motivent, ces pôles retrait. ce flux
rites,
autour
essentiels
des pluies
et des eaux et leur pour ma!triser des récoltes.
Et ils se présentent et ce reflux,
autant
de techniques et la sauvegarde
la poussée
du paddy
Au centre Ceux-ci sont
de ces croyances gardiens
agraires
se trouvent
les neak
ta.
les génies
du territoire
sur lequel
ils ont en
quelque sorte juridiction religieuse:; et qu'ils dominaient jadis du
37
haut du tertre nier ressort nautés
où on leur rendait font
un culte.
Tout
dépend temps
d'eux
en der-
puisqu'il
la pluie
et le beau
pour
les commu-
territoriales
qui les invoquent. blanc)
Ce peuvent
être des animaux Mais la l'étyhu-
porte-bonheur plupart mologie maines d'un
(éléphant
ou des forces
de la nature. comme
d'entre eux ont des liens plus profonds, (neak
l'indique
= personne
et ta = ancêtre),
avec
les communautés soit
: ce sont soit des fondateurs à tel arbre ou à telle
de village,
les initiateurs qui, à
culte
pierre,
soit des personnes
certain
moment
critique,
ont protégé
les humains
(1). Il est essenavec le neak
tiel à la communauté ta protecteur
villageoise
de rentrer
en contact un culte
pour qu'elle puisse
puisse
lui rendre
qui le satisle bien ta, "forme"
fasse,
pour qu'il
écouter
les doléances
et agir pour du rup neak possession
des humains; humaine
ce qui se fait ta, personne
par l'intermédiaire dont celui-ci prend
du neak
au cours ta peut ou trop
des rites se tromper prématurés
agraires
(2). Notons aux
pour
l'anecdote des travaux
que le neak
en ordonnant (3).
paysans
trop tardifs
Au début agraires: occasion
du 200 siècle, prennent
le bouddhisme cadre
s'impose
au sein des rites à cette neak (4).
ceux-ci
pour
la cour des monastères, les offrandes des dons aux
l'on nourrit
et l'on vêt les moines; et sont remplacés bouddhique par
ta se font fort modestes Les épisodes exemple,
au monastère et, par
de la légende
investissent
les rites
les statues
de Bouddha
sont baignées du neak
pour que vienne
la pluie, dé-
à l'instar tiennent
des représentations
ta. Le Bouddha
et le moine
la clef de la fertilité
et de la prospérité.
1
-
Ceci n'est
of est Java",
pas propre
London
au Cambodge,
: Collier~Macmillan le
cf. Clifford
1964, protectorat, de l'impôt
le
Geertz, The repp. le 26-28. PUp neak ta de
ligion 2 - Il la 3
à remarquer est dispensé
1902
que6pendant du
il faut
province
paiement
recomme~cer
personnel.
en plusieurs
-
En
septembre
repiquage
points
prédit élevées. Cham6
de Kompong
une Or grande c'est
Cham où, se fiant
crue, la les AOM6 au paysans qui 3E4 de Aix6 sécheresse
aux hora
ont (1). l'ouvrage mis sévit.
(devins) en valeur Rapport du
qui des Res.
avaient terres de
trop
Kompong
septembre Cela se
1902.
4
-
perçoit
. . 6
traver9
de
E.
Parée
Maspero6...
ntes
ag:rai:res.
déjà cité. Cf. aussi infra p..338,.note 5.
38
Au sein d'un Cambodge économiques~
donc
traditionnel ne sont
où les différents pas encore éclatés
la la
comportements et demeurent
vision camride du
sociaux~
en
mentaux~
tant se
inabordables de ou la
qu'objets trouve
d'étude étroitement Les rites
distincts~ liée à
bodgienne tuelle mieux neak
société de
pratique
réelle ce
l'agriculture. la communauté pour
agraires Le
permettent culte
définir
qu'est
villageoise.. cadre la cour
collectif construit
ta, ou les cérémonies
qui ont
du monastère
le plus souvent lage quand solidarité aux travaux
par cette
communauté~
traduisent
la solidarité
du vil-
il s'agit
de maîtriser dans Mais
~
les eaux
et la poussée
du paddy~ commune des sim-
qui s'exprime agricoles.
la pratique communauté
par la participation dépasse le cadre
cette
pIes relations humaines
comprend~ tel un
la communauté ne se limite pas aux hommes, elle
les
microcosme~
neak
ta~
les esprits
des morts~
les
villageois
et le riz dont
les destins
sont noués ,au sein des rites vient à manquer~ c'est la
communautaires. fin de toute
Si l'un de ces "éléments" cette communauté: sans
eau ou sans sécheresse~
pas de
riz~ pas d'hommes~ pas de culte, pas de neak
les eaux~ pas de riz...
ta~ pas de maîtrise sur
Cependant cette communauté
les
l'individualité contrairement
sociétés des il la
ne se dilue
pas totalement souvent
ont
au sein pensé
deux
de en
à ce que l'on a trop
Les
considérant pects tout
extrêmes-orientales. les un plus
rites qui
as-
: à côté le village~
cérémonies existe
solennelles nombre de ses
rassemblent qui concernent et accom-
certain chacune
rites
principalement
maisonnée~
faisant
offrandes
plissant
ses rites
dans les coins
de sa rizière viennent
parallèlement compléter
aux ri-
tes communs. ce que nous du village même~ mais religieux
Ces rapides avons
constatations
et corriger
dit du manque
de cohésion
politique
et administrative s'exprime tout de
cambodgienne: elle s'exprime et elle dépasse quasi
la solidarité principalement largement
villageoise dans
le domaine des hommes
de l'économicopour atteindre tout et et
le monde
une dimension une action
cosmique.
L"action
communautaire
est avant
de survie
par la maîtrise la solidarité mais aussi
rituelle
du régime pour
des eaux
de la culture la prospérité elle n'exclut
du paddy; du terroir
agit donc pour
la sauvegarde de chacun:
la prospérité
pas l'initiative
individuelle.
39
A partir sur la vision
de cet exposé sociale
sur les fondements au niveau
de la riziculture du village,
et
qui en résulte
l'on perçoit d'une
que le déroulement symphonie
tel tras le riz
de l'existence
peut être
appréhendé
à l'image
universelle:
et l'homme, génies,
tout ce qui vit sur terre,
ou forces mais mystérieuses aussi orage, mais crue,
phénomènes
essentielles, etc.,
visibles
ar.~ê-
défunts,
dieux
existant
selon
un mode
d'existence l'importance
directe sur du de
perçu
comme
une variation dans
de les perte la
de l'existence
humaine
une et les
-
d'où
des symboles
le déroulement que La de
les rituels
existence, vivent en
-
et ayant
il importe, avec à la
incidence c'est autres note la
cette
condition éléments qui
bonheur,
êtres
harmonie
l'univers. l'ensemble
d'harmonie symphonie.
ressemble
fausse
détruit
Le roi se situe, vers, comme
au niveau
global de cette
du srok
khmer
et même
de l'uni-
la clef du maintien légèrement
de ce
harmonie.
Mais on peut décel'une qui se
angkorien,
ler deux visions
situe l'autre Le à il les la dans la
distinctes
qu'était par du jadis
de la royauté,
le souverain bouddhique. quelque supérieurs invisibles,
ligne
davantage marqué
influencée du il sceau
l'idéologie peut en
roi,
sacré,
sorte et
avoir
accès
partition, de
connait.les avec
"réglements les forces se
inférieurs", soit qu'il qu'il au
a pouvoir commande,
communiquer lorsque d'elles.
soit, auprès
celles-ci A ce titre,
montrent le roi est il
menaçantes, indispensable du
intervienne sein et du de la
civilisation d'organiser
agraire l'espace,
cambodgienne, de maitriser
dispose les génies
pouvoir du terroir,
devoir
les forces hommes.
organisait réservoirs fonction
-
de l'orage
et des eaux pour à la différence
des le de temples bien du
la prospérité du souverain
et du palais, le roi
du pays' angkorien
qui
et des qui
les
Au 190 siècle.
la et cité canaux
autour pour et
creusait cette
peuple. que
n'assume
d'organisation
maîtrise
rituellement.
Le bouddhisme
La ou tenue
introduit
morale
dans
cette
une
vision
de la royauté
sur le et
un élément
moral. heureux morale-du
a toujours des
incidence De la
déroulement de la grandeur
malheureux roi dépendent
évènements. encore le
probité des
donc
bonheur
hommes
puisque
d'elles
dépendent
le rythme
harmonieux
des pluies
et du sec.
l'éclo-
sion des cultures. Les textes récités
l'abondance et médités
ou la disette. dans les pagodes
la pai~ ou la guerre. véhiculent cette vision
40
comme
le montre
le récit
traduit
par A. leclère rites:
que nous
reproduisons de
en annexe guerre: vaise monie
(1); de même que certains de malheur
en cas d'insurrection, la mau-
civile, action
quelconque, accomplie,
le roi, pour réparer
qu~il
a sOrement
fait un "saut pithi",
céré-
au cours
de laquelle
il arrose
les présents cérémonie
que lui ont envoyés le
les potao
de l'Eau
et du Feu.
-
Cette
met en évidence
synchrétisme est déclenché tion
le des la
religieux
cambodgien
puisqu'en
la circonstance
le rite
par une notion
bouddhique n'a rien
appel, pour où du
de la faute à voir
se sa
et de sa puni-
tandis
que son déroulement
fait directement
avec le Bouddhisme:
les est des génies en jeu,
-.
souverain temps puissance
concilier puissance les potao
en à
particulièrement des premiers
difficiles occupants
sol,
Jarai
A la différence prévaloir
donc d'une monarchie pour exister cambodgienne sans
occidentale rien faire
qui pourrait pour le bien faire
se de en
de son droit la royauté le bien
ses sujets, permanence
est un principe telle
actif: d'être
de ses sujets, aux yeux
est la raison
du roi, et
tel est ce qui manifeste sa légitimité.
du peuple
son caractère
sacré
Mécanisme
de l'obéissance
et mécanisme
de la révolution
s'intè-
grent dialectiquement dans le
l'obéissance: une harmonie mandement obéissance comme puisque seul
vécu de cette idéologie. Mécanisme de
organiser pouvoir le monde absolu selon de comune
il peut et doit le roi dispose
bienfaisante,
d'un
sur les hommes totale.
et la nature
qui lui doivent absolu n'est
en retour pas ressenti
Cependant
ce pouvoir puisqu'il
fantasque nous
et répressif l'avons
est nécessaire pose
à la vie même doté de
des hommes,
dit, et puisqu'il
le souverain
connaissances comme grand législateur- il s'entoure cependant en
cela de certaines précautions (2)
-
et
comme
grand
juge
à
la
mora-
lité et à la droiture
duquel
tous
peuvent
faire
appel.
Mécanisme
de la révolution:
dès que le roi ne dispense
plus
de
1
-
cf.
annexe
n° II 368.
.
2
- Cf. inf'Pa p.
41
bienfaits, peuple cause qui, cette
dès que
lui échappe devait
la maîtrise lui faire
des éléments confiance,
par exemple, remettre en dont Le
le
jusqu'alors, confiance
peut
qui s'avère
être mal placée. sacré
La légitimité d'être.
il est investi peuple
en raison suivre
de son caractère dans la révolte
a cessé
peut alors ainsi
tout homme le souverain.
marqué
du sceau
du sacré
qualifié
pour remplacer
L'histoire succession
qualifient sordre volte, d'actes le manque et
événementielle
du royaume
khmer
n'est
qu'une
longue
de soulèvements
de désordres en ce fait d'un
et de coups d'état
foisonnement une institution dont sont de
et, si les historiens
ces états de La manque C'est agisest déré-
révoltes,
constituent le
presqu'officielle. les pas le actes chaos de ou le
remplacement
souverain ne ou
prouvent absolu fructueuse
l'illégitimité, de souverain avec les
total.
l'impossibilité qui régissent
communication qui
sante chaos
forces
l'univers
total,
désordre
complet.
Ainsi En laissant du pouvoir, possibilité
se trouve exister
posé
un jalon
explicatif tout
de la révolte l'appareil
de 1885.
un roi mais
en sapant
traditionnel privé de toute du 14
en se substituant de faire pour toute
pratiquement
au roi ainsi
le bien de ses sujets, la vision dans khmère
la Convention
juin 1884 bouleverse Elle introduit
de la société
et du monde. bien cette
le chaos
complet
cet uni~ers...C'est choquée, qui s'exprime
vision plume
traditionnelle, de Si Votha
profondément
par la ils ne
: "Les Cambodgiens
sont ignorants,
arriérés,
connaissent
à leurs
pas les réglements
institutions" les Cambodgiens
supérieurs
(1). Pour
et inférieurs:
prévenir à ce vide
ils tiennent
dangereux officielle
anciennes
d'action'royale,
recourent
l'institution
en ce cas:
l'insurrection.
Les causes l'idéologie Malgré
historiques
de cette
permanence
de la puissance
de
royale
sont étroitement aux 13°-14°
liées,
se confortant
mutuellement.
l'apparition,
siècles, d'un Bouddhisme qui permet
au maniement autoritaire
aux pratiques
individuelles
de se substituer
1 Ka
-
Lettre
Khi You,
de Si Votha
op. ait.,
à la reine-mère,
appendice n° 10
8 novembre
- IV.
1885,
citée
dans
42
de la collectivité, vers cière la gestion donc, il n'apparaît au Cambodge aucune mentalité propriété orientée fon-
et le faire-valoir conversion
de son bien,
aucune
aucune
du pouvoir permanents
fonctionnarial
en puissances sur cer-
féodales tains
s'arrogeant
des droits
et héréditaires fonciers.
points
du territoire
transformés
en domaines
Le Bouddhisme la perpétuation temps angkoriens.
lui-même
est sans doute sociales
pour quelque
chose
dans aux qui, en charge 190 qui
des pratiques
qui s'étaient
épanouies par exemple
A la différence
du Christianisme agraires
en Occident, autour siècle ressent
de sol sa et
s'insère culte
au sein des cultes clergé,
et les prend
d'un assez
et d'un
le Bouddhisme du rituel
est resté Aussi
jusqu'au le paysan
étranger
au domaine d'avoir
agraire.
la nécessité
prise
de
sur les forces
les dans
déterminant
aux génies
le succès
du ce qu'il
culture, des eaux,
continue-t-il aussi le roi
pratiquer
cultes les
demeure-t-il
mentalités
était sol.
au temps
d'Angkor:
l'organisateur donc
de l'espace aucunement
et le maître à la royauté, le langage
du il et
Le Bouddhisme même
ne se substitue
renforce
les visions
traditionnelles
-
en pénétrant
certains schèmes de cette idéologie
exemple
-.
le roi devient boddhisattva
par
Il n'est faiblie,
directement, tous les
pas douteux tout
que
le roi, même la richesse
l'avons qui
si sa puissance de ses subordonnés
avec l'aide tour
est afsoit
efficace et la de chute
contrôle
soit
de même
nous
encore, en
signalé, attendent
fonctbnnaires
puissance
leur
de leurs truction
dans qu'il le
rivaux.
Le Bouddhisme pour
capte de son côté, leur entretien
une de
en dons
pour
la conset
des monastères,
cadre de dans nombreuses le même
et celui
part des
des moines,
revenus tandis
cérémonies, temps un idéal
prêche
renoncement
vis-à-vis
des
biens
de ce monde. à part, locaux, entre
Le fait que les fonctionnaires tout au moins
ne représentent les petits
pas
une classe tionnaires possible
en ce qui concerne
fonc-
le fait que la mobilité et fonctionnariat, richesse, des dépenses
propriétés ou
est donc toujours le fait
rendue si
paysannerie
enfin que,
la fonction et appelle,
sement Chinois du la
publique
apporte
elle apporte somptuaires,
de dans fiefs. le
aussi prestige entravent sérieu-
en conséquence,
constitution leur de
L'arrivée du
d'étrangers, commerce, achèveht
notamment,
spécialisation et de la petite
domaine
maniement
monétaire
fabrique
artisanale
43
enfin
de cantonner
les Cambodgiens de subsistance. le Cambodgien
dans
les domaines
du pouvoir
et
de la production miques culteur ment cadre
La répartition ne se pense
des activités pas autrement
éconoque riziautrele cam-
se perpétue,
ou que fonctionnaire,
il ne peut envisager du bon vouloir la vision aucune
la réussite du roi, dans d'une société
que par le passage, administratif. ordonnée
qui dépend
Ainsi autour
se pérennise du souverain;
bodgienne crée,
milieux
distanciation entre
ne se des
par le biais
privilégiés
des phénomènes
et celui du
économiques,
souverain.
le pouvoir
Bouddhisme, modifier que le deux le 170 la vision
non-émergence sociale depuis de de
d'une
classe se
socio-économique combinent et, avec de plus ou enfin encore, l'autre
qui au
puisse fait
traditionnelle, la guerre guerre chute d'Angkor
Cambodge siècle,
vit, en Cet
depuis de ses
état état
permanent entrecoupé
l'un révoltes
voisins.
internes
accentue cinement
placée au
la mobilité au terroir
centre de
des fonctionnaires tandis
la
et ne facilits royale s'est
guère
l'enra-
que la personne
des
trouvée
ou, plus exactement, khmère
ferveur est
Cambodgiens comme le
menacés de
l'institution-royauté
apparue
symbole
l'entité
et de sa volonté le réduire royauté
de survie
face
à l'anéantissement le royaume,
auquel
voulaient la
les pays voisins
en annexant
en supprimant
ou en la traitant
telle
une vassale.
Et les années
de stabiont
lité sans précédent encore affirmé~
qui ont suivi
l'établissement royal.
du protectorat En 1899,
a contrario, note:
le prestige
le résident attachés Leur roi, à si de
de Kampot, la famille
A. Leclère, royale~
"Les Cambodgiens
sont très
au sol du royaume soit,
et à leur religion. être le gardien
peu aimé d'eux la personnalité
qu'il
leur parait
du royaume,
khmère
et de la religion"
(1).
Participer tionnariat l'entrée
tout au
de ce prestige donc
et de ce pouvoir sociale la seule
Cambodgiens, parler fausser du
en accèdant
au foncet, avec pas,
constitue dans
la promotion bouddhiques,
par excellence puisqu'il
de
les ordres
en ce qui
n'existe
moins
concerne
les
promotion!
à partir comme réalité
d'activités moyen de se
purement remplir
économiques. lës poches
Mais serait
fonctionnariat peu la
quelque
1
-
Rapport
du Rés.
de Kampot,
mars
1899.
ADM,
Aix,
3E2
(1).