Le mythe infirmier

Michel Nadot

Description

Dans une grande partie de l'espace francophone, il existe des facultés de sciences infirmières. Mais en quoi les soins infirmiers sont-ils infirmiers ? Alors que des milliers de personnes se réclament du terme infirmier, celui-ci reste d'origine méconnue et relève du mythe derrière lequel toute une profession s'abrite. C'est l'histoire d'un mot que propose cet ouvrage sur le soin, à partir de recherches historiques inédites permettant à une profession de retrouver la mémoire.

Sujets

• Médecine
• Santé
• Histoire

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2012
• Nombre de lectures: 59
• EAN13: 9782296504653
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ethique et Pratique médicales
Collection dirigée par Richard Moreau et Roger Teyssou

La collection Les Acteurs de la Science , prévue pour recevoir des études sur l’épopée scientifique moderne, se dédouble pour accueillir des ouvrages consacrés spécifiquement aux questions fondamentales que la santé pose actuellement. Cette nouvelle série cherche à faire le point objectivement et en dehors des modes sur des connaissances, des hypothèses et des enjeux souvent essentiels pour la vie de l’homme. Elle reprend certains titres publiés auparavant dans Acteurs de la science .

Déjà parus

Thierry PATRICE, Chercheurs, Éthiques et Sociétés, L’avenir de l’avenir , 2012.
Achref SNOUSSI et Jean-Pierre CAMILLERI, L’éternelle jeunesse, L’art de bien vieillir , 2012.
Laurence DE CHAMBRIER, Le patient malgré lui. Réflexions sur le certificat de bonne santé obligatoire , 2011.
Emmanuel BABIN, Le cancer de la gorge et la laryngectomie. La découration , 2011.
Rémi BORDES, Dire les maux. Anthropologie de la parole dans les médecines du monde , 2011.
François CLOUTIER, La médecine verticale , 2010.
Gilbert et Anne-Christine PIERRE, Parole d’une autiste muette, Enigme et évidence , 2010.
Gérard MEGRET, Êtes-vous un bon malade ? , 2010.
Bernard JOUANJEAN, Physiologie du risque face à l’Histoire , 2009.
Eric SOLYOM, Les cahiers d’un chirurgien. Témoin de la faillite du système de santé , 2009.
Lionel CHARBIT, L’information médicale. Informer le patient et le grand public : de l’obligation légale à la pratique , 2009.
Docteur Jean CHABRIER, Seules les femmes savent marcher avec des talons aiguilles. Souvenirs d’un gynécologue accoucheur , 2008.
Philippe RAULT-DOUMAX, L’assurance-maladie au risque de la mondialisation , 2008.
Philippe PIRNAY, L’aléa thérapeutique en chirurgie , 2008.
Angélique SENTILHES-MONKAM, L’hospitalisation à domicile, une autre manière de soigner , 2007.
Vincent DELAHAYE et Lucie GUYOT-DELAHAYE, Le désir médical , 2007.
Titre
Michel N ADOT






Le mythe infirmier

Ou le pavé dans la mare !


Préface de Clémence Dallaire
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
harmat [e-mail]

ISBN : 978-2-296-98290-1
EAN : 9782296982901
Citation

« L’historien ne connaît pas du tout le passé, mais seulement sa propre pensée sur le passé ».
Paul Ricœur (1985). Temps et récit III, Le temps raconté , Paris : Seuil, p. 211.
« Un mot ne veut dire quelque chose que dans la mesure où celui qui le dit veut quelque chose en le disant ».
Gilles Deleuze (1988). Nietzsche et la philosophie. Paris : PUF, p. 84.
Sommaire Couverture 4e de couverture Ethique et Pratique médicales Titre Copyright Citation Sommaire Remerciements Préface Avant-propos 1. L’hôpital laïc public au XVIIIe siècle 2. Le personnel de l’hôpital 3. Il n’y a pas de soins infirmiers dans l’hôpital 4. Le discours médical s’invite à l’hôpital 5. D’où vient le mot « infirmier » et « infirmière » ? 6. Le mot « infirmière » s’impose dans l’organisation profane 7. Du noviciat religieux à la première école au monde pour soignantes laïques 8. Le mot infirmier dans l’espace francophone 9. Dénouement : le dépassement du mythe infirmier Conclusion Références bibliographiques Santé et Médecine aux éditions L’Harmattan Adresse
Remerciements
Les travaux nécessaires pour élaborer le contenu de cet ouvrage ont été soutenus par plusieurs agences scientifiques. Nous adressons nos remerciements au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), à la Commission pour la technologie et l’innovation (CTI), au Fonds stratégique de la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO) ainsi qu’aux directions successives de la Haute École de santé de Fribourg, notamment à Jean-Claude Jaquet, premier directeur laïc de l’institution.

Un merci particulier aussi à Clémence Dallaire, actuelle doyenne de la faculté des sciences infirmières de l’université Laval à Québec (Canada), qui a accepté avec enthousiasme de faire la préface de cet ouvrage en souvenir d’une franche et belle collaboration scientifique amorcée dès 2001 avec l’auteur.
Préface
Le titre du volume a tout pour attirer l’attention. Son contenu ainsi que le vocabulaire utilisé vont remplir la promesse du titre : voir les « soins infirmiers » sous un autre éclairage.
Le volume cible l’expression « soins infirmiers », car les soins n’ont pas toujours eu recours à l’expression « soins infirmiers », une expression semble-t-il récente dans le monde francophone et adoptée pour désigner la partie des soins qui a donné naissance à une profession, la profession « infirmière ». Or, même si les soins infirmiers ne peuvent à eux seuls résumer l’ensemble des soins possibles, Nadot suggère qu’ils ne sont pas « infirmiers ». Le volume vise à faire comprendre les raisons qui sous-tendent cette conclusion.
Ainsi, l’auteur examine des éléments de l’histoire des soins et il propose d’y voir une rupture entre un moment où les soins étaient le fait de personnes qui ne s’appelaient pas « infirmières » et la période contemporaine où elles s’appellent « infirmières ». En raison de cette rupture qu’il juge néfaste, l’auteur formule des propositions visant à la réparer et à assurer une meilleure continuité dans le temps et dans la dénomination pour désigner les soins professionnalisés d’aujourd’hui. Michel Nadot expose ses résultats et sur ces bases, il propose une reconceptualisation de l’ensemble des soins infirmiers contemporains. Plus spécifiquement, le volume présente les résultats de différentes recherches effectuées à partir de documents d’hôpitaux d’une région de la Suisse tout en faisant le lien avec des documents d’autres hôpitaux du même pays et une littérature diversifiée d’étymologie, d’histoire et de philosophie. Au fil des chapitres, Nadot retrace des éléments décrivant ce qui existait à une certaine époque et dans certains lieux. Il met en évidence les éléments qui selon lui, expliquent le recours au vocable « infirmier » utilisé actuellement.
Cet ouvrage est composé de 9 chapitres. Il repose sur des travaux réalisés à partir de documents d’archives d’hôpitaux laïcs du XVIII e siècle, leur mission, leur organisation, le personnel, leurs activités, examiner la formation des premiers soignants laïcs, pour ensuite se pencher sur l’origine des mots « infirmier » et « infirmière », situer le mot infirmier dans l’espace francophone et proposer une façon de dépasser les représentations contemporaines qualifiées de « mythe infirmier ». Au cours des différents chapitres, l’auteur propose un survol des activités des soignantes et il creuse l’étymologie et l’évolution de l’usage de certains mots associés aux soins. En s’attardant aux soignants des hôpitaux laïcs, le volume montre comment ces derniers n’avaient en général pas accès à l’écriture, s’inscrivaient dans une tradition orale de transmission des connaissances et en venait à travailler en suivant un entrainement bref selon le modèle d’apprenti courant au cours des périodes examinées par l’auteur. Dans le chapitre 5, Nadot résume et complète un travail de recherche sur le mot infirmier qui avait fait l’objet de publication plus synthétique antérieurement. Dans le chapitre 6, l’auteur décrit l’addition d’une orientation religieuse à hôpital laïc et la transformation radicale du fonctionnement qui survint par la suite. On devine à la lecture qu’il s’agit d’une décision politique prise dans le contexte d’une situation économique difficile même si le chapitre se concentre plutôt sur l’orientation religieuse donnée aux soins dans l’hôpital examiné. Nadot affirme que les soins ont été influencés par la culture laïque, la religion, la médecine et la vie militaire tout en concentrant son propos sur l’influence de la religion, particulièrement les religions catholiques et protestantes.
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