Le Nègre-Dardanelles
101 pages
Français

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Le Nègre-Dardanelles , livre ebook

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Description

Le Nègre-Dardanelles est l'histoire de la vie dans les tranchées d'un soldat guadeloupéen, Jean Etilce, ayant victorieusement combattu comme bon nombre de ses frères d'Afrique, des Antilles et de la Guyane, les troupes austro-hongroises et turques durant la campagne des Dardanelles au cours de la Première Guerre Mondiale. En avril 1919, il va être victime du racisme d'officiers américains, une ségrégation organisée, qui fut mise en oeuvre par l'administration de l'armée française durant le premier conflit mondial et qui se traduisit par la circulaire Linard.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2007
Nombre de lectures 269
EAN13 9782296168305
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Théâtre des 5 Continents - Collection dirigée par Kazem Shahryari et Robert Poudérou Page de titre Page de Copyright Dedicace Présentation de l’œuvre Les personnages Les lieux et l’époque ACTE I ACTE II ACTE III ACTE IV ACTE V ACTE VI ACTE VII
Théâtre des 5 Continents
Collection dirigée par Kazem Shahryari et Robert Poudérou
Dernières parutions
194 - Nic MAZODIER, Entre nous soit dit , 2007
193 - Pius Nganda NKASHAWA, La Rédemption de Sha Ilunga , 2007
192 - Pius Nganda NKASHAWA, L’empire des ombres vivantes , 2007
191 - Pius Nganda NKASHAWA, Bonjour monsieur le ministre , 2007
190 -Claudine VUILLERMET, J’avais vingt ans , 2007.
189 - Jean-Michel BAYARD, La part du lion , 2007.
188 - François CHANAL, Le silence des sables , 2006.
187 - Alain Lulla ILUNGA, Confidences à l’ombre ou Le procès Diallo , 2006
186 — Kazem SHAHRYARI, Couleurs de femmes l’été , 2006.
185 - Moni GREGO, Un éclair entre deux éclipses , 2006.
184 - Thierry CHAUMILLON, Contentieux, 2006.
183 - Robert POUDÉROU, La brise-l’âme , 2006.
182 - Alain PASTOR, Petropolis 1942 , 2006.
181 - Bathie NGOYE THIAM, Adina mon amour suivi de Le prince artiste , 2006.
180 - INONGO-VI-MAKOME, Muna anyambe (La fille de Dieu) suivi de Bwe o Ititi (Une petite lueur dans l’obscurité) , 2006.
179 - Sebastian BARRY (trad. de l’anglais (Irlande) par Émile-Jean DUMAY), Les fistons , 2006.
178 - Thérèse AOUAD BASBOUS, L’Une et l’Autre en Octobre , 2006.
177 - Jean-Marc BAILLEUX, Antichambre, Tragi-comédie des arts , 2006.
176 — Christophe LE NEST, Comme si j’avais fermé les yeux ..., 2006.
175 - Dansi F. Nouwligbèto, Zongo Giwa de la forêt déviergée , 2005.
174 - Cheikh Faty FAYE, Aube de sang , 2005.
Le Nègre-Dardanelles
Théâtre

Patrice Tacita
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296028456
EAN : 9782296028456
À mon fils Alonzo Tacita, et aussi aux miens, à Paka.
Au médecin de la bouche et des mots qu’elle confectionne et projette dans l’univers, Eugène Plumasseaux.
Aux Nègres-Dardanelles d’hier et d’aujourd’hui.
Présentation de l’œuvre
Le Nègre-Dardanelles est l’histoire de la vie dans les tranchées et de la mort, la paix venue, d’un soldat guadeloupéen ayant victorieusement combattu au cours de la Première Guerre mondiale.
Jean Etilce, c’est son nom, sera en avril 1919 à Saint-Nazaire victime du racisme d’officiers américains, d’une ségrégation organisée par l’administration de l’armée française et qui se traduisit par la circulaire Linard.
A l’heure où la France interroge sa conscience sur ce sacrifice du sang consenti à la mère patrie par les coloniaux, cette oeuvre s’offre comme un hommage rendu à ceux qui prirent posture de titans pour défendre la liberté.
Les personnages
1. Etilce, soldat guadeloupéen de Port-Louis.
2. Pardieu, capitaine d’infanterie, anticlérical, fils de fusillé de la Commune.
3. Joachim, soldat guadeloupéen de Petit-Canal.
4. Plumasseau, sergent issu du rang et ami d’enfance d’Etilce.
5. Boisneuf, maire de Pointe-à-Pitre, député, avocat et homme politique de Guadeloupe.
6. Le Gouverneur de la Guadeloupe.
7. Franbert, directeur du Trésor Colonial.
8. Gantier, directeur de l’Intérieur.
9. Le Président de l’Assemblée Nationale.
10. John Mayflowers, ambassadeur des Etats-Unis en France.
11. Marie-Charlotte, jeune fille de Saint-Nazaire, cavalière d’Etilce.
12. Linard, haut fonctionnaire.
13 Laverdure, soldat guadeloupéen du rang.
Les lieux et l’époque
Le Palais du Gouverneur à Basse-Terre, le 25 juin 1914.
Les tranchées aux Dardanelles, en juin 1916.
Le bar et la rue à Saint-Nazaire, le 6 avril 1919.
L’Assemblée nationale à Paris, le 6 Octobre 1919.
ACTE I
A Basse-Terre le 25 juin 1914, vers sept heures, le gouverneur a réuni un conseil privé restreint à l’occasion de l’imminente entrée en guerre de la France.
Sont présents : le directeur de l’intérieur et le directeur du Trésor colonial.
La question de la conscription des jeunes guadeloupéens s’invite à la discussion.

LE GOUVERNEUR :
Messieurs, si ce n’était ces sombres nouvelles et l’écho des bruits de bottes que les alizés nous amènent d’Europe, nul ne pourrait croire ici qu’une guerre se prépare là-bas.
Aux colonies il est vrai que tout est calme, tout semble définitivement joué.
Ces grands enfants que sont les Noirs n’ont de meilleure protection que la mère patrie.
Et si la guerre dure quelques mois, l’économie de la Guadeloupe pourrait bien servir de grenier à la France en quelque matière. N’est-ce pas, mon cher Franbert ?

LE DIRECTEUR DU TRESOR COLONIAL, FRANBERT :
Ma qualité de directeur du trésor colonial, m’incline dans cette direction.
Il faut bien que nos Noirs guadeloupéens participent comme bons cultivateurs à l’effort national de solidarité en temps de guerre.
J’ai pris les attaches de quelques-unes de mes connaissances... La classe des Blancs industriels...

LE GOUVERNEUR :
Les Békés dit-on, les Békés 1 .

LE DIRECTEUR DU TRESOR COLONIAL, FRANBERT :
Oui, les Békés sont même prêts à mettre une partie de leurs économies investies aux Etats-Unis et de leur stock au service de la République.
Bien entendu en échange, ils me disent que l’administration pourrait fermer les yeux sur certaines pratiques commerciales loin d’être incontestables en tant de guerre... Le marché parallèle...

LE GOUVERNEUR :
Le marché noir !
Les Békés voudraient maintenant l’aval de mon autorisation pour alimenter le marché noir. Ce sera non ! Reprendre d’une main ce que l’on accorde de l’autre.
Ces gens seront toujours d’ignominieux alliés.
Hélas, en colonie, l’irrévérence à la loi est comme une logique mathématique.
La loi ne peut être à la colonie uniforme, pas plus que la justice pour tous aurait la vertu d’exister.
C’est ainsi, pour la bonne marche des choses.
Messieurs, je vous demande à tous, dans vos domaines respectifs, de m’inspirer les arrêtés qui relèveront de votre compétence pour l’organisation de la colonie pendant le conflit.
Deux câbles, l’un de notre ambassadeur à Washington et l’autre du ministère des Colonies, m’ont appris dans la nuit que le conflit avec les Austro-Hongrois et leur allié l’Allemagne, est inévitable.
Pour répondre à ses engagements internationaux, de toute façon, la France doit entrer en guerre.

LE DIRECTEUR DE L’INTERIEUR, GANTIER :
La loyauté de ma condition m’oblige, Monsieur le gouverneur, à infirmer les certitudes de mon collègue du Trésor.
Les renseignements que me rapportent les services de la Sûreté et la correspondance que relèvent mes agents, m’inclinent plutôt à penser que les Guadeloupéens ne se contenteront pas, pour le coup, de cultiver la canne et d’en mettre la bagasse dans les cales de nos bateaux en partance pour le sol national en danger.
Aussi...

LE DIRECTEUR DU TRESOR COLONIAL, FRANBERT :
Allons donc, des Ansois 2 , des Basse-Terriens 3 , des Marie-Galantais 4 , dans la boue des combats, dans les Ardennes ou sur quelque plateau alpin !
Cher collègue, je crains que les services de la Sûreté, par déformation professionnelle, aient fini par tout prévoir, y compris leur propre imagination...
Mais ces hommes ne sauraient tenir un fusil, ni être à même de se comporter en gens civilisés, enfin en personnes civilisées un temps soit peu.
La seule vue de l’immensité des villes et des campagnes leur ferait prendre leurs jambes à leur coup...
Pauvres enfants. Je suis...

LE GOUVERNEUR (interrompant Franbert ) :
Laissez parler Gantier ! Ses idées originales m’ont souvent amené près de la vérité.

LE DIRECTEUR DE L’INTERIEUR, GANTIER :
Beaucoup d’hommes de la colonie veulent porter le fusil du soldat et revêtir l’uniforme des épreuves.
Je ne sais pas s’ils veulent planter de la canne mais, ils planteraient bien la baïonnette de leur fusil dans la poitrine des ennemis de la France...

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