Le pouvoir des idées
245 pages
Français

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Le pouvoir des idées , livre ebook

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Description

Idéologiques ou utopiques, les idées gouvernent le monde. Sous une forme ou sous une autre, une image de l'avenir est toujours présente dans une société. L'ouvrage montre comment vivent et se transforment nos sociétés à travers les idées qui ont animé quatre grandes expériences : le Plan français de l'après-guerre, l'économie soviétique, la nouvelle économie à l'américaine et enfin, le modèle ou rêve républicain français. Abordant aussi bien des questions de philosophie politique que d'économie ou d'histoire, cet ouvrage évoque les grands défis auxquels le XXIe siècle va avoir à faire face.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 109
EAN13 9782336268378
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Prospective
collection fondée et dirigée par Philippe Durance (CNAM, Lipsor)

La prospective n’est ni une science, ni une discipline à proprement parler. Un art, plus sûrement. Certains parlent d’une « indiscipline » intellectuelle. En définitive, et fondamentalement, la prospective est une attitude, un état d’esprit, une manière d’être, voire une philosophie, peut être même une certaine forme de morale, c’est-à-dire un guide de l’action humaine, soumise au devoir et ayant pour but la recherche du « sens » commun, avec comme moyen la connaissance. Il s’agit d’une posture différente vis-à-vis de l’avenir, basée sur le refus de la fatalité, sur la reconnaissance de l’homme à la fois comme finalité et comme acteur du futur.

Dans ce contexte, la collection Prospective a pour ambition de nourrir cette posture en suscitant, en rassemblant et en valorisant les travaux théoriques et appliqués de prospective, issus des milieux académiques, des collectivités locales, des entreprises ou des services de l’État, en France ou à l’étranger, dans ses différents champs (technologique, stratégique, territorial, etc.). Elle se compose de quatre séries : Mémoire de la prospective, Essais & Recherches, Méthodes, Prospective appliquée.
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296023888
978-2-296-02388-8
EAN : 9782296023888
Le pouvoir des idées
Comment vivent et se transforment les sociétés contemporaines

Philippe J. Bernard
Du même auteur
Économie et sociologie de la Seine-et-Marne. 1850-1950, Armand Colin, 1953
Destin de la planification soviétique , Les Éditions ouvrières, 1963 ; traduction anglaise, Planning in the Soviet Union, Pergamon Press/Macmillan, 1966 ; traduction espagnole, Nova Terra, 1967
La France au singulier, Calmann-Lévy, 1968
Les travailleurs étrangers en Europe occidentale (dir.), Paris-La Haye, Mouton, 1976
Les trésors de Cérès. Fondements anthropologiques de l’économie, SEDES, 1984
Histoire du développement économique. XVIII e -XX e siècles, École Polytechnique/Ellipses-Marketing, 1989
« L’homme et l’économie », in Histoire des soeurs, Gallimard, Encyclopédie de la Pléiade, 1991, t. II, sous la direction de Jean Poirier, pp. 437-496
Culture d’entreprise et innovation (codir. avec J.-P. Daviet), préface de Jean Gandois, Les Presses du CNRS, 1993
De l’utopie moderne et de ses perversions, PUF, 1997 ; traduction brésilienne, Edusc, 2000
Sommaire
Prospective Page de Copyright Page de titre Du même auteur Remerciements Introduction : - Les idées dans la société Chapitre I — Modèles et systèmes Chapitre II — L’économie concertée d’après-guerre : un devoir pour tous Chapitre III — L’économie socialiste, ou l’idée révolutionnaire à l’œuvre Chapitre IV — La nouvelle économie à l’américaine, ou l’idée d’un système naturel Chapitre V — Le modèle français, ou l’idée républicaine à l’épreuve Chapitre VI — L’ajustement du modèle Conclusion : - Répondre aux défis du XXI e siècle Bibliographie Index
Remerciements
Mes remerciements vont d’abord à l’équipe de l’association Prospective 2100 , avec qui j’ai eu le privilège de travailler au cours des dernières années et qui a constitué pour moi le plus stimulant des cadres de réflexion. L’idée d’utopie m’intéressait et depuis 1998, à la suggestion de Didier Maus, alors directeur de l’Institut international d’administration publique, qui m’avait offert une salle, j’organisais des Rencontres sur l’utopie . Mais l’accent se transformait à l’intérieur d’une association se donnant pour programme l’étude du très long terme. Les idées, les aspirations, les croyances — les utopies en un mot — devaient figurer comme facteur majeur de notre avenir. Me trouver dans un milieu d’ingénieurs et de scientifiques m’imposait aussi une charge : le futur, il fallait le montrer, ne s’éclaire qu’à la lumière du passé et d’un héritage nous laissant insatisfaits du présent. Il ne pouvait y avoir de projection dans le temps qu’au prix d’une analyse critique.
Étant d’abord un économiste, j’organisai en 2002 et 2003, avec Thierry Gaudin, Président et fondateur de Prospective 2100 , deux colloques sur « L’utopie d’un capitalisme stabilisé ». Je remercie les personnalités qui ont participé à ces deux réunions — Michel Aglietta, Christian de Boissieu, Anton Brender, Elie Cohen, Susan George, Pierre-Noël Giraud, René Groussard, Éric Izraelewicz, Jacques Méraud, René Passet, Jacques Plassard, auxquels je dois ajouter André Orléan. Je regrette de n’avoir pu mieux utiliser leurs contributions à ces intéressantes journées. A partir de l’étude critique de la nouvelle économie américaine, l’objet était un regard sans fard sur l’avenir du système économique et sur notre propre système. C’est de ces journées que sont sortis les thèmes de ce livre.
Je remercie aussi, en m’excusant de ne pouvoir les nommer tous, les participants aux autres réunions du « Club Utopies », au cours desquelles il m’a été donné de beaucoup apprendre : Jean de Kervasdoué, Jean-Claude Thoenig, Christian Marchal, Philippe Guran, Bernard Kalaora, Maurice Culot, André Orléan, Paul Thibaud, Blandine Kriegel, Jacqueline Costa-Lascoux, Ignacy Sachs, Patrick Viveret, Benjamin Dessus, Patrick Momal, Roger Godino, François Dubet, Michel Hors, André Langaney, et aussi Hervé Bichat et Dominique Dron, elle-même organisatrice du très intéressant groupe Terre 2100. J’adresse des remerciements particuliers à Lucien Deschamps, infatigable et efficace Secrétaire général de l’association, et à mon vieil ami Frank Davidson, autrefois du MIT à Cambridge, Mass., dont j’ai été plusieurs fois l’invité dans des Congrès ou Universités des régions de Boston et du Rhode Island, spécialiste à la fois de l’histoire et des réalisations concrètes des « Grands projets », puisqu’il est l’initiateur, dès les années 50, du premier groupe d’étude sur le tunnel sous la Manche, et de quelques autres grands projets à la fois « utopiques » et humanistes.
Enfin je voudrais remercier Paul Questiaux et Frédéric Bernard, qui ont l’un et l’autre lu, la plume à la main, des versions successives de cet ouvrage, Robert Boyer, ainsi que Philippe Durance, qui m’a fait bénéficier de ses conseils. La responsabilité de ce qui figure dans ces pages n’incombe cependant bien entendu qu’à moi-même.
Introduction :
Les idées dans la société
« Le système français – exception ou modèle, comme on voudra – ne marche pas »,
J.-M. Colombani, Le Monde , 31 mai 2005
« La postérité est pour le philosophe comme l’autre monde pour le religieux »,
Diderot

Au cours de l’été 2005, je demandai à un fermier ce qu’il avait voté lors du referendum du 29 mai sur le traité constitutionnel européen. Je me doutai bien de sa réponse. Il me dit que lui et ses pareils avaient voté non, tout en sachant que c’était là une grosse bêtise risquant de leur coûter cher : ceux pour qui la Politique agricole commune coûte beaucoup d’argent n’allaient pas manquer de demander une réduction des primes, une partie très importante de leurs revenus. Et nos gouvernants seraient en position de faiblesse pour y résister. Mais ils avaient tous fait cette bêtise car ils voulaient protester contre tout ce qui n’allait pas.
Cette réponse confirmait le côté bizarre de nos affaires publiques. Chez nous, mais peut-être parfois chez les autres aussi, il faut dire une chose pour témoigner d’une autre. Sur des questions politiques et économiques, chacun tend à penser et à agir de façon contradictoire. Au lieu de mettre en cause les réponses ou les questions, je me dis que le comportement de mes contemporains et cette façon commune de faire devaient avoir leur explication.
Essayant de retrouver des exemples d’attitudes que l’on peut pareillement tenir pour irrationnelles, je me reportai à deux cas éloignés dans le temps et l’espace encore présents dans ma mémoire. Il y a juste cinquante ans, en mission pour la Banque mondiale, je visitais les plantation

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