Le Togo
211 pages
Français
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Description

Entre 2000 et 2003, le Togo classe 11 sites au patrimoine national, puis obtient que le "pays Tamberma" devienne le premier site togolais inscrit par l'Unesco au Patrimoine de l'Humanité. Pourquoi ce choix ? Ce livre veut montrer que le classement pratiqué par l'Unesco demeure profondément néo colonial dans son approche des autochtones, des indigènes, des peuples du Sud.

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Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 11
EAN13 9782296534940
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

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Extrait

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Le Togo Lieux de mémoire et sites de conscience
ITINERAIRES GEOGRAPHIQUES Sous la direction de Colette Vallat
Espace de débats scientifiques reflétant la diversité et la densité des intérêts géographiques comme la richesse méthodologique qui préside à la recherche en ce domaine, cette collection veut rassembler tous lesitinérairesmenant au territoire (géographie sociale, culturelle, quantitative, normative, aménagement…). Forum où rien de ce qui touche à l'homme n'est indifférents la collection donne aussi l'occasion d'ouvrir le dialogue avec de nombreuses sciences humaines en accueillant les textes présentant une réelle curiosité pour l'espace, les cultures et les sociétés.
Déjà parus 1) Corinne Eychenne,Hommes et troupeaux en montagne : la question pastorale en Ariège(2005 2) Richard Laganier (ed.),Territoires, inondation et figures du risque, la prévention au prisme de l’évaluation(2006) 3) Ugo Leone, Gilles Benest,Nouvelles politiques de l’environnement(2006) 4) Alexandre Moine,Le territoire : comment observer un système complexe(2007) 5) Gabriel Dupuy, Isabelle Géneau de Lamarlière (ed.), nouvelles échelles des firmes et des réseaux, un défi pour l’aménagement (2007) 6) Yves Guermond (coord.),Rouen : la métropole oubliée(2007) 7) Hervé Rakoto (coord.),Ruralité Nord-Sud, Inégalités, conflits,innovations (2007) 8) Jean-Pierre Vallat (dir.)Mémoires de patrimoines(2007) 9) Patrice Melé, Corinne Larrue (coord.),Territoires d’action(2008) 10) Colette Vallat (dir.),Pérennité urbaine ou la ville par-delà ses métamorphoses; T1Traces, T2Turbulence, T3Essence(2009) 11) Marcello Balbo (dir.),Médina 2030(2009) 12) Richard Laganier et Gilles Arnaud-Fassetta (dir.) :Les géographies de l’eau (2009) 13) Philippe Dugot, Michaël Pouzenc (dir.) :Territoires du commerce et développement durable(2010) 14) Anne Androuais (dir.) :régionalisation en Asie orientale, dimension La économique territoriale(2010)
Titres à paraître * Céline PierdetPhnom Penh, ville fleuve * Nathalie Lemarchand :Les territoires du commerce distractif, géographie du commerce et de la consommation
Sous la direction de Jean-Pierre Vallat
Le Togo
Lieux de mémoire et sites de conscience
Préface de Miguel Benasayag
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-29117-8 EAN : 9782336291178
Sommaire
Préface .......................................................................................... Miguel Benasayag
Introduction ................................................................................. Jean-Pierre Vallat
Première partie : Patrimoine et nation
Chapitre 1 :Penser la gestion et la conservation du patrimoine togolais Henri Assila, Jean-Pierre Vallat
Cadre juridique....................................................................................... Frontières ............................................................................................... Ethnies .................................................................................................... Langues, identités, nation .......................................................................
Chapitre 2 :Approche temporelle et spatiale des onze sites nationaux . Henri Assila, Jean-Pierre Vallat
Approche temporelle............................................................................... Approche spatiale ...................................................................................
Chapitre 3 :Ecrire l’histoire du Togo .................................................... Jean-Pierre Vallat
Histoire des Togolais..................................................................... L’historiographie jusqu’aux années 1900-1930 ..................................... Les historiens face à la décolonisation : les années 1960-1990............. Revisiter l’histoire du Togo ? .................................................................
Deuxième partie : Patrimoine de l’Humanité
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37 61
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Chapitre 4 :Le Koutammakou, pays des Batammariba ......................... 103 Henri Assila, Jean-Pierre Vallat
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Jean-Pierre Vallat (dir.)
Chapitre 5 :.........................................................Un paysage culturel ? Jean-Pierre Vallat
Les confusions de l’Unesco..................................................................... Les caractères matériels et immatériels .................................................
Chapitre 6 :Musées et sites de conscience en Afrique .......................... Jean-Pierre Vallat
La place des musées africains en Afrique............................................... Lieux de mémoire et « sites de conscience » en Afrique .........................
Chapitre 7 :Civilisations et cultures africaines...................................... Jean-Pierre Vallat
De quelques exemples en Europe et aux USA ........................................ Le Quai Branly à Paris et le musée royal de l’Afrique centrale à Bruxelles ..............................................................................................
Conclusion : Quelle culture, quel patrimoine, quel Togo ? .................... Henri Assila, Jean-Pierre Vallat
Bibliographie .........................................................................................
Table des documents.............................................................................
Table du cahier central couleur...........................................................
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PRÉFACE
Patrimoine et Afrique, ou l'histoire qui existe Miguel BENASAYAG
Patrimoine, voilàd'où part ce livre, patrimoine africain, patrimoine historique au Togo. Bien sûr, qui dit patrimoine – patrimoine culturel du moins – dit aussi traces historiques. Longue durée. Histoire incluse dans un présent complexe et ouvrant la voie à un avenir. Personne ne trouverait rien à redire à un livre consacré, par exemple, au patrimoine suisse, belge ou français. Mais dès lors qu’il s’agit d’un pays africain, évoquer l’histoire revêt immédiatement un parfum de revendication. De conflit. Quelle est alors l'identité d'un pays africain ? Quelle est sa mémoire, et comment travaille cette mémoire ? Telles sont les questions, d'une grande actualité,qu’aborde ce livre.
Quelle identité pour les pays d'Afrique ? La question me passionne d’autant plus que le continent africain partage avec mon continent latino-indo-américain un sort commun. Un « mauvais sort » commun, pour dire les choses plus clairement. Communauté de destin qui a débuté, en partie au moins, lorsque Fray Bartolomé de Las Casas affirma, contre l'avis du Vatican, que les habitants du « Nouveau monde » étaient des êtres humains. Bonne nouvelle ? Pas tant que ça, en fait, car le frère dominicain s’empressa de préciser que si, certes, nos compatriotes d’alors étaient bien des êtres humains car ils avaient une âme – chose qu’à l’époque les femmes n’étaient pas certaines de pouvoir revendiquer – il y avait quand même un « mais ». Ils étaient humains, oui, mais des humains à « l’humanité non accomplie ». On sait parfaitement aujourd’hui comment les conquérants s’y prirent pour « accomplir notre humanité », se livrant à ce qui fut – et qui, pour partie, continue à être – l’un des plus grands génocides de l’histoire de l’Humanité. C’est à cette époque-là, et pour plusieurs raisons, que notre sort s’est noué avec celui de nos frères africains. Car si l’humanité des Indiens dépendait alors très concrètement de leur capacité à travailler dans les mines, ils y ont bientôt été rejoints par les Africains. Attachés dans les cales des bateaux, on les a envoyés souffrir, et mourir, dans les mêmes mines.
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Jean-Pierre Vallat (dir.)
Heureusement, les Africains ont aussi fécondé notre continent en devenant l’une des composantes de notre réalité actuelle. Mais ce que nous partageons avec eux ne s’arrête pas là. Comme nous, nos frères africains ont été considérés comme des humains « non accomplis », d’où découlera l’idée communément admise par l’Occident d’une identité africaine « en voie de développement ». L’humanisme occidental est né sur cette base-là. Nous sommes tous des êtres humains, mais certains d’entre nous ne sont pas encore des êtres humains comme il faut. Ce « pas encore » est sans nul doute l’un des piliers du mythe occidental du progrès, du messianisme humaniste, qui fait de l’homme le sujet, le terrain d’une immense aventure : être son propre prophète, son propre messie, celui qui mènera l’Humanité tout entière vers le paradis sur Terre qui lui était promis. C’est au nom de ce noble idéal, au nom du bien, qu’un colonialisme occidentalo-centriste s’est senti autorisé à faire tout et n’importe quoi, s’estimant légitimement investi du rôle – qu’il s’était octroyé lui-même – d’avant-garde sur cette route qui avançait dans le « sens de l’Histoire ». Pour l’homme occidental, l’Histoire n’était plus simplement une série d’événements et de processus s’articulant avec la mémoire et l’identité d’un peuple. L’Histoire était le nouveau nom du devenir, de l’advenir de l’être vers le règne de l’esprit – époque que l’on désignera de tous les noms possibles, « communisme scientifique » n’en étant qu’un sur la liste – cette fin de l’Histoire. C'est cette racine, profondément humaniste, qui laisse inévitablement de côté les peuples africains, et latino-américains. Le regard de supériorité que l'Occidental porte sur l'autre, le sous-développé, celui qui était derrière lui dans cette « histoire », sera intériorisé par l'opprimé. Dès lors, le désir d’avoir une identité, une place dans l’Histoire, impliquera fatalement pour lui de se renier, de désirer être comme l’« autre », comme l’Occidental. Le fait même d’acquérir des savoirs, de se développer, impliquera non seulement le fait de dire et de connaître, mais de dire et de connaître dans la langue et dans la structure du maître. Si toute structure de pouvoir produit les savoirs qui la légitiment, l'acquisition des savoirs, pour l'opprimé, revient du même coup à assumer son infériorité. Le piège est en place : si l’opprimé se « développe », il se trahit… Mais comment construire son identité ? Comment construire les rapports de pouvoir capables d’élaborer les savoirs non piégés par l'oppression ? Chacun sait que le simple mouvement d’opposition au maître contient, lui aussi, son propre piège : celui de perpétuer ce dispositif de soumission. C'est ainsi que des pouvoirs néocoloniaux se sont développés, en conservant la structure, sans avoir même besoin de la présence du « kapo » colonialiste. Mais l'Histoire, la grande, l’hégélienne, celle qui devait nous conduire vers
Le Togo : lieux de mémoire et sites de conscience
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le dévoilement de l'Être, celle-là a « manqué » l'Histoire. A manqué le rendez-vous. L'homme occidental, l'homme normal, est aujourd'hui le nom d'un échec, le nom d'une utopie qui s’est muée en cauchemar. À la centralité absolue d'une unité historique promise a succédé une dispersion inquiétante, fabriquant des identités tous azimuts basées plus sur la peur du « sans forme » que sur des territorialisations réelles. Dans ce contexte, le retour chez nous, en Amérique latine, de la « dignité indienne », est sans doute la meilleure chose qui nous soit arrivée depuis très très longtemps. Ce furent cinq siècles d’obscurité, une « nuit de cinq siècles ». En Afrique, et au Togo, sur lequelse centre ce livre, les défis sont les mêmes. Les modèles occidentaux, qui condamnaient les pays africains à se concevoir comme « sous-développés », sont aujourd’hui en crise, cassés. Le discours a changé, l’Occident expliquant désormais aux « sous-développés » qu’il est « trop tard » pour le développement. Pour des raisons environnementales, mais aussi parce que la crise du modèle occidental de développement coïncide avec la fin du mythe du progrès, qui se heurte à la complexité, au constat douloureux selon lequel il n’y a pas de happy end pour l’Histoire. Et à un autre constat, corollaire du premier et tout aussi douloureux : l’échec de l’homme normal, de l’homme de pure rationalité que l’on opposait, joyeusement, aux hommes « non accomplis ». L’autre grande menace, c’est la tentation de faire émerger des identités « post modernes », identités plus ou moins artificielles qui contribuent à accentuer la déterritorialisation entamée par la colonisation. Mais, comme en Amérique latine, la période peut aussi être propice à un véritable processus de reterritorialisation historique et culturelle. Cette dernière possibilité est la grande chance qui se présente aujourd’hui, en Afrique comme chez nous.
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