Les Pardaillan - Livre VI - Les Amours du Chico
203 pages
Français

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Les Pardaillan - Livre VI - Les Amours du Chico , livre ebook

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Description

La suite de Pardaillan et Fausta. Au cours de son ambassade à la Cour d'Espagne, Pardaillan est amené à protéger une jeune bohémienne, La Giralda, fiancée d'El Torero, Don César, qui n'est autre que le petit-fils secret et persécuté de Philippe II. Or, Fausta a jeté son dévolu sur El Torero pour mener à bien ses intrigues, et elle bénéficie de l'appui du Grand Inquisiteur Don Espinoza dans ses criminelles manoeuvres. Le chevalier est aidé dans cette lutte par le dévouement absolu d'un pauvre déshérité, le malicieux Chico et sa bien-aimée Juana...Texte intégral

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 143
EAN13 9782820610416
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Pardaillan - Livre VI - Les Amours du Chico
Michel Z vaco
1913
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-1041-6
Chapitre 1 LES IDÉES DE JUANA

Nous avons dit que Pardaillan, mettant à profit le temps, assezlong, pendant lequel les conjurés se retiraient un à un, avait euun entretien assez animé avec le Chico.
Pardaillan avait demandé au petit homme s’il n’existait pasquelque entrée secrète, inconnue des gens qui se trouvaient en cemoment dans la grotte, par où lui, Pardaillan, pourrait entrer etsortir à son gré.
Le nain s’était d’abord fait tirer l’oreille. Pour lui, pénétrerseul et sans autre arme qu’une dague, dans cet antre, c’était unemanière de suicide. Il ne pouvait pas comprendre que le seigneurfrançais, qui venait d’échapper par miracle à une mort affreuse,s’exposât ainsi, comme à plaisir. Son affection grandissante luifaisait un devoir de ne pas se prêter à un jeu qui pouvait êtrefatal à celui qui l’entreprenait.
Mais Pardaillan avait insisté, et comme il avait une manière àlui, tout à fait irrésistible, de demander certaines choses, lenain avait fini par céder et l’avait conduit dans un couloir où setrouvait, affirmait-il, une entrée que nul autre que lui neconnaissait.
On a vu qu’il ne se trompait pas, et qu’en effet, ni Fausta, niles conjurés ne connaissaient cette entrée.
Pendant que Pardaillan était dans la salle, le nain,horriblement inquiet, se morfondait dans le couloir, la main poséesur le ressort qui actionnait la porte invisible, ne voyant etn’entendant rien de ce qui se passait de l’autre côté de ce mur,contre lequel il s’appuyait, se doutant cependant qu’il y auraitbataille, et attendant, angoissé, le signal convenu pour ouvrir laporte et assurer la retraite de celui qu’il considérait maintenantcomme un grand ami. Car Pardaillan, avec son naturel simple et bonenfant, profondément touché d’ailleurs par le sacrifice quasihéroïque du Chico, lui parlait avec une grande douceur qui étaitallée droit au cœur du petit paria sevré de toute affection, endehors de son adoration pour Juana.
Lorsque Pardaillan frappa contre le mur les trois coupsconvenus, le nain s’empressa d’ouvrir et accueillit le chevaliertriomphant avec des manifestations d’une joie aussi bruyante quesincère qui l’émurent doucement.
– J’ai bien cru que vous ne sortiriez pas vivant delà-dedans, dit-il, quand il se fut un peu calmé.
– Bah ! répondit Pardaillan en souriant, j’ai la peautrop dure, on ne m’atteint pas aisément.
– J’espère que nous allons nous en aller maintenant ?fit le Chico qui tremblait à la pensée que, pris de quelquenouvelle lubie, le Français ne s’avisât de s’exposer encore, bieninutilement, à son sens.
À sa grande satisfaction, Pardaillan dit :
– Ma foi, oui ! Ce séjour est peut-être agréable pourdes bêtes de nuit, mais il n’a rien d’attrayant et il est trop peuhospitalier pour d’honnêtes gens comme Chico. Allons-nous-endonc !
Le soleil se levait radieux, lorsque Pardaillan, accompagné deson petit ami, le nain Chico, fit son entrée dans l’auberge de La Tour.
Tout le personnel s’activait, frottant, lavant, balayant,nettoyant, mettant tout en ordre, car ce jour était un dimanche etla clientèle serait nombreuse.
Dans la vaste cheminée de la cuisine, un feu clair pétillait, etla gouvernante Barbara, pour ne pas en perdre l’habitude, maugréaitet bougonnait contre les jeunes maîtresses qui ne veulent en fairequ’à leur tête, et qui, après avoir passé la plus grande partie dela nuit debout, sont levées les premières et parées de leurs plusbeaux atours, gênent les serviteurs honnêtes et consciencieuxacharnés à leur besogne.
C’est qu’en effet la petite Juana était descendue la première,n’ayant pu trouver le repos espéré.
Elle était bien pâle, la petite Juana, et ses yeux cernés,brillants de fièvre, trahissaient une grande fatigue… ou peut-êtredes larmes versées abondamment. Mais si inquiète, si fatiguée et sidésorientée qu’elle fût, la coquetterie n’avait pas cédé le paschez elle. Et c’est, parée de ses plus riches et de ses plus beauxvêtements, soigneusement coiffée, finement chaussée – coiffure etchaussures, ses deux plus grandes coquetteries, en vraie Andalousequ’elle était – qu’elle allait et venait, par habitude, maisl’esprit absent, ne surveillant nullement les serviteurs, ayanttoujours l’œil et l’oreille tendus vers la porte d’entrée comme sielle eût attendue quelqu’un.
C’est ainsi qu’elle vit parfaitement, et du premier coup d’œil,entrer Pardaillan, flanqué de Chico, l’air triomphant. Et du mêmecoup le sourire s’épanouit sur la pourpre fleur de grenadierqu’étaient ses lèvres, ses joues si pâles rosirent, et ses yeuxinquiets, comme embués de larmes, retrouvèrent tout leur éclat,comme par enchantement.
Elle les vit parfaitement, mais il se trouva, comme par hasard,que juste à ce moment elle remarqua une négligence d’une servante àqui elle se mit à faire des reproches très vifs, des reprochesexagérés par rapport à la faute commise, ce qui parut surprendre etchagriner la servante, peu habituée sans doute à une tellesévérité.
Quand elle jugea que le seigneur français avait suffisammentattendu, Juana daigna remarquer sa présence, et avec un joli petitcri de surprise, admirablement jouée, et avec un air d’indifférencehypocrite :
– Ah ! monsieur le chevalier, vous voici deretour ? Savez-vous que vos amis, don Cervantès et don César,sont très inquiets à votre sujet ? dit-elle.
– Bon ! fit Pardaillan en souriant, je vais lesrassurer… dans un instant.
Mais, chose bizarre, Juana, qui avait, quelques heures plus tôt,si vivement pressé le Chico de sauver le chevalier, s’il étaitpossible, Juana, qui avait prodigué des promesses sincères dereconnaissance et d’attachement, Juana ne dit pas un mot au nain,dont l’air triomphant se changea en consternation. Elle ne parutmême pas le voir ; ou plutôt, si. Elle lui jeta un coup d’œil.Mais un coup d’œil foudroyant, comme si elle eût eu à lui reprocherquelque trahison indigne.
Le pauvre Chico, qui s’attendait à des remerciements bienmérités, somme toute, demeura pétrifié, et son petit visage secrispa douloureusement : « Qu’a-t-elle donc ? Quelui ai-je fait ? »
Juana, sans plus s’occuper du nain, demandait :
– Seigneur, désirez-vous monter vous reposer desuite ? Désirez-vous prendre quelque chose avant ?
– Juana, ma jolie, je désire me restaurer d’abord.Faites-moi donc servir la moindre des choses, quelque tranche depâté, par exemple, avec deux bouteilles de vin de France.
– Je vais vous servir moi-même, seigneur, dit Juana.
– Honneur auquel je suis très sensible, ma belleenfant ! Pendant que vous y êtes, voyez donc, s’ils ne dormentpas, à rassurer sur mon compte MM. Cervantès et ElTorero.…
– Tout de suite, seigneur !
Vive et légère et heureuse, Juana s’élança dans l’escalier pourinformer les amis du seigneur français de son retour inespéré,après avoir fait signe à une servante de dresser le couvert.
Lorsque Juana eut disparu, Pardaillan se tourna vers le Chicoet, voyant dans ses yeux toujours la même interrogation, il se mità rire franchement, de son bon rire clair et sonore. Et comme lenain le regardait d’un air de douloureux reproche, il luidit :
– Tu ne comprends pas, hein ? C’est que tu ne connaispas les femmes !
– Que lui ai-je fait ? murmura le nain de plus en plusinterloqué.
Pardaillan haussa les épaules et :
– Tu lui as fait que tu m’as sauvé, dit-il.
– Mais c’est elle qui m’en a prié !
– Précisément !
Et comme le nain ouvrait des yeux énormes, il se mit à rire detout son cœur.
– Ne cherche pas à comprendre, dit-il. Sache seulementqu’elle t’aime.
– Oh ! fit le Chico incrédule, elle ne m’a pas dit unmot. Elle m’a foudroyé du regard.
– C’est précisément à cause de cela que je dis qu’ellet’aime.
Le nain secoua douloureusement la tête. Pardaillan en eutpitié.
– Écoute, dit-il, et comprends, si tu peux. Juana estcontente de me voir vivant…
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