Petite contribution à l histoire de la radio
230 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Petite contribution à l'histoire de la radio , livre ebook

-

230 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Les techniques et l'usage universel que les ondes ont engendrés sont un phénomène majeur du vingtième siècle. La radio était présentée par les pionniers comme un moyen d' "informer, d'éduquer et de distraire" offert au plus grand nombre. Lénine la pressentait comme un "journal qui ne connaît pas de frontière". Les pouvoirs ne se priveront pas de l'entretenir. L'auteur a retrouvé des sources méconnues qui éclairent certains aspects d'un média que la transmission quasi-instantanée de la Toile menace.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296490192
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Petite contribution à l’histoire de la radio
Questions Contemporaines
Collection dirigée par
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.


Derniers ouvrages parus

Jean-Jacques LEDOS, Petite contribution à l’histoire de la télévision , 2012.
Julien DENIEUIL, Concentration éditoriale et bibliodiversité , 2011.
Roland GUILLON, La Méditerranée à l’épreuve de la globalisation , 2012.
Esther RESTA La société patriarcale face à la résistance des femmes , 2012.
Esther RESTA, Du matriarcat au patriarcat , 2012.
Saïd KOUTANI, Le devenir du métier d’ingénieur, 2012.
Bernard GOURMELEN, Handicap, projet et réinsertion . Analyse des processus identitaires pour les travailleurs handicapés , 2012.
Eric SARTORI, Le socialisme d’Auguste , 2012.
Jean-Christophe TORRES, Du narcissisme . Individualisme et amour de soi à l’ère postmoderne, 2012.
Yvon OLLIVIER, La Désunion française. Essai sur l’altérité au sein de la République , 2012.
Joachim MARCUS-STEIFF, La société sous-informée , 2012.
Jean-Jacques Ledos
Petite contribution à l’histoire de la radio
Travaux publiés

Nombreux articles d’histoire de la radiodiffusion et de la télévision dans divers journaux ou revues, Cahiers d’histoire de la Radiodiffusion, Bulletin du Comité d’histoire de la télévision, Culture technique, France Télécom, Gavroche, Historia, Le Monde, Les Temps modernes etc.

• L’âge d’or de la télévision, 1945-1975 , L’Harmattan, 2007.

En participation :
• La grande aventure du petit écran.
Musée d’histoire contemporaine – BDIC, 1997.
• De Radiola au media, enquête sur les sièges de l’info.
Éditions du Pavillon de l’Arsenal, 1994.

En collaboration avec Jean-Pierre Jézéquel et Pierre Régnier :
• Le gâchis audiovisuel , Éditions ouvrières, 1986.



© L'Harmattan, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96998-8
EAN : 9782296969988
La communication : utopie, fiction, anticipation
Qu'est-ce que la radio ?
Selon la définition admise par les organismes internationaux, la mission de la radiodiffusion est de diffuser des programmes réguliers et annoncés, à partir d'un émetteur identifié par un indicatif ou par un nom. Selon une approche moins institutionnelle, c'est un moyen de transmettre des messages grâce à l'action à distance qu'autorise l'usage des ondes électromagnétiques.
Dès l'Antiquité, le souci de voir et d'entendre ce qu'on ne pouvait percevoir à portée d'œil ou d'oreille s'est exprimé dans des anticipations ou des intuitions qui ne trouveront leur réalité qu'à la fin du XIX e siècle.
L'imaginaire comme réponse à l'attente
Joseph Needham, historien anglais de la science chinoise, a perçu dans la conception taoïste du monde, une prescience de l'action à distance, voire du mouvement oscillatoire périodique des ondes électromagnétiques. Selon cette philosophie, le Yin et le Yang expriment la dualité du monde dans une opposition complémentaire et dynamique des contraires. Needham voit ainsi dans l'alternance cyclique une illustration du mouvement ondulatoire dont la conception domine la pensée chinoise :
« […] La philosophie naturelle de la Chine traditionnelle concevait l'univers tout entier comme étant soumis à de lentes pulsations de forces fondamentalement opposées, mais mutuellement nécessaires. Comme les influences rayonnantes mutuelles des choses individuelles étaient également pulsatrices, c'est en parfait accord avec le fond de la pensée philosophique chinoise de concevoir que les objets naturels possédaient des rythmes intrinsèques […] De telles influences mutuelles pouvaient être effectives à très grande distance et opéraient d'une manière analogue à des ondes ou à des vibrations, dépendant en dernière instance des alternances rythmiques, à tous les niveaux, de deux forces fondamentales, le Yin et le Yang 1 .
Ne peut-on trouver, plus tard, dans l'imagination du poète latin Lucrèce une anticipation des ondes lorsqu'il décrit les simulacres ?
«…sortes de membranes, légères, détachées de la surface des corps et qui voltigent en tous sens dans les airs…[…] Il existe donc pour tous les corps des reproductions exactes et subtiles dont les éléments isolés échappent à la vue […] Sache maintenant quelle est la vitesse de ces simulacres, avec quelle agilité ils traversent les airs, capables de franchir en un court instant de longues distances […] Les simulacres également doivent pouvoir parcourir en un instant des distances inouïes, d'abord parce qu'ils ont derrière eux une minuscule cause qui les pousse et les projette en avant, ensuite parce que leur tissu est de si faible densité qu'ils peuvent pénétrer sans peine tous les corps et s'infiltrer pour ainsi dire dans les vides d'air ? 2 »
Lucien de Samosate, grec du II e siècle de notre ère, l'un des plus anciens auteurs connus de romans, évoque les prodiges d'un monde imaginaire extraterrestre dans Histoire véritable :
« J'ai vu […] une autre merveille : un très grand miroir est disposé au-dessus d'un puits, qui n'est pas fort profond. Si quelqu'un descend dans ce puits, il entend ce qui se dit chez nous, sur la terre, et si l'on regarde dans ce miroir, on voit toutes les cités, toutes les nations comme si l'on était au milieu d'elles . 3 »
Du merveilleux à l'utopie
Le miroir dont on retrouve la trace dans tous les épisodes inspirés du Roman d'Alexandre est une anticipation de la vision à distance qui accompagne celle de la parole. Elle rappelle l'usage du « miroir magique » dont l'usage imaginaire était un apanage des monarques depuis la haute Antiquité 4.
Dans une évocation des prodiges de l'Antiquité égyptienne, certains auteurs arabes du IX e siècle de notre ère annoncent la radiotélévision :
« Je suis Misrâm le géant, le découvreurs de secrets, le vainqueur , le dominateur ; j'ai établi les talismans sûrs, les images qui parlent… 5 »
« Tout un secteur médiéval a bien connu ces arts secrets qui exigent une technique minutieuse, au sens le plus moderne du terme mais qui, en même temps, usent de magie sympathique pour agir à distance…»
écrit Maurice de Gandillac qui ajoute :
« […] L’architecture, […] la sculpture, […] la politique elle-même, qui auréole de pouvoirs magiques le chevalier ou le roi sont loin d'être entièrement rationalisées … 6 »
Au XVI e siècle, le philosophe padouan Pomponazzi, en délicatesse avec la théologie, formule l'hypothèse que :
« La causalité naturelle se présente souvent comme action à distance, comme sympathie, comme transmission d'effets occultes 7 . »
Au XVII e siècle, Charles Sorel (1582-1674), un contemporain de Cyrano de Bergerac, imagine des sortes d'éponges qui retiendraient les paroles et les retransmettraient à distance lorsqu'on les exprimerait 8 .
La Cité du soleil , publiée en 1623, est un classique de l'utopie. Son auteur, Tommaso Campanella, auquel un séjour prolongé dans les prisons espagnoles a laissé le temps d'imaginer un monde meilleur, en décrit les instruments. Parmi ceux-ci, un :
« écouteur pouvant capter l'harmonie que produit le mouvement des planètes … »
Il s'agit peut-être d'une réminiscence de l' « harmonie des sphères » , l'utopie des anciens philosophes grecs.
Contemporain de Campanella, l'homme politique et philosophe, Francis Bacon, imagine dans La nouvelle Atlantide une cité idéale doté de moyens de communication inédits « pour transporter les sons dans des conduits sur de longues distances et sur des trajets sinueux … 9 »
Quelques années plus tard, le Père jésuite Athanasius Kircher évoquait dans Ars magna lucis et umbræ, les subterfuges de la vision à distance par les jeux de miroirs. Il n'a pas, pour autant négligé la transmission à distance du son. Au siècle dernier, un chroniqueur scientifique rappelait l'utopie du jésuite et la me

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents