Un Français d Algérie, un Algérien de France
156 pages
Français

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Un Français d'Algérie, un Algérien de France , livre ebook

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Description

"Nous sommes tous deux absolument persuadés qu'il ne peut y avoir aucune réconciliation réelle entre les deux peuples s'ils n'arrivent pas à surmonter les antagonismes qu'a engendrés le passé". Sous forme d'un dialogue, un Français d'Algérie et un Algérien de France cherchent des réponses permettant de dépasser enfin les réactions de frustration et de ressentiment qui entachent ces rapports depuis l'indépendance de l'Algérie. Deux grandes idées en ressortent : transcender la colonisation et enrichir la coopération.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 41
EAN13 9782296989214
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Histoire et Perspectives méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L’Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.

Déjà parus

Abderrahman EL BERRHOUTI, Outils médiatiques et populations du Moyen Atlas marocain , 2012.
Fedj MAÂTOUG, John F. Kennedy, la France et le Maghreb (1957-1963) , 2012.
Abdelkrim SAA, Migrants berbères marocains, De l’oasis de Figuig à Paris , 2012.
Salah MOUHOUBI, L’Algérie face aux chocs extérieurs , 2012.
Jean-Michel SALGON, Dictionnaire de l’islamisme au Maghreb , 2012.
Mahmoud OURABAH, Premiers pas. Souvenirs autour d’un projet de développement de l’Algérie , 1963-1980, 2012.
Xavier JACQUEY, Ces appelés qui ont dit non à la torture , 2012.
Daniel LAGOT, Responsabilité de protéger et guerres « humanitaires ». Le Cas de la Libye , 2012.
Michel BUR, Algérie 60. Mascara-Sétif, 1 er janvier 1960-16 février 1961 , 2012.
Ali ABASSI, Espace francophones tunisiens ou Main de fatma , 2011.
Chokri BEN FRADJ, Oliviers et oléiculture en Tunisie , 2011.
Guillaume D’HOOP, Les Algériens dans le prisme des faits divers, Une lecture de la guerre d’Algérie (1954-1962) , 2011.
Sébastien ABIS et Damien CORDIER-FERON, Bizerte, otage de l’histoire. De la Seconde Guerre mondiale aux indépendances du Maghred , 2011.
Fabien SACRISTE, Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu. Des éthnologues dans la guerre d’indépendance algérienne , 2011.
Abraham LAHNITE, L’application du Traité de Fez dans la région du Souss , 2011.
Abraham LAHNITE, Le Souss géographique, historique et humain , 2011.
Abraham LAHNITE, Les conditions d’établissement du Traité de Fez , 2011.
Arfaoui KHEMAIS, Les élections politiques en Tunisie de 1881 à 1956 , 2011.
Hamid CHABANI, Le printemps noir de 2001 en Kabylie , 2011.
Titre
Guy FEUER
Kamel YAHMI






Dialogue pour la réconciliation

Un Français d’Algérie – Un Algérien de France
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.ha rmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-98921-4
EAN : 9782296989214
Dédicace

A mes deux fils,
A tous les jeunes des deux rives, porteurs de nos espérances (Guy FEUER)

A mes parents,
A ceux qui n’ont cessé d’aimer ces deux pays, (Kamel YAHMI)
Sommaire Couverture 4e de couverture Histoire et Perspectives méditerranéennes Titre Copyright Dédicace Sommaire PRÉFACE LE FRANÇAIS D’ALGÉRIE PRÉSENTE LE DIALOGUE L’ALGÉRIEN DE FRANCE OUVRE LE DÉBAT I - TRANSCENDER LA COLONISATION Paradoxes et contradictions dans l’Algérie française Vers l’affrontement II - ENRICHIR LA COOPÉRATION Réorienter les esprits et les cœurs Développer les activités communes L’Algérien de France conclut… Immigration et Interculturel aux éditions L’Harmattan Adresse
PRÉFACE
Le livre qu’on va lire rassemble une série d’entretiens menés par deux interlocuteurs que tout aurait pu éloigner et que tout a rapprochés : l’un est un Français d’Algérie, l’autre un Algérien de France. L’Algérien de France, Kamel Yahmi, a la double nationalité et il est actuellement avocat au barreau de Paris. Le Français d’Algérie, Guy Feuer, est professeur honoraire à l’université Paris-Descartes, où, pendant plus de vingt ans, il a donné des enseignements et dirigé des recherches sur les problèmes relatifs aux rapports Nord-Sud et au développement.

Au tournant des années 2000, Kamel Yahmi, à l’époque étudiant de troisième cycle dans cette université, rendit visite à Guy Feuer pour lui soumettre un projet de mémoire portant sur le développement politico-économique de l’Algérie durant la présidence de M. Bouteflika. S’établit ainsi un dialogue entre le chercheur alors débutant et un aîné que l’on disait expérimenté. Au cœur de ce dialogue, l’Algérie. Naturellement, les échanges s’élargirent assez vite. On passa des discussions méthodologiques au fond même des problèmes, et l’on en vint spontanément à dépasser le simple cadre de la recherche universitaire, et à communiquer des opinions, des impressions, des témoignages, des souvenirs. Un contrepoint se construisit de lui-même, où deux voix différentes se rencontrèrent pour se compléter sans se confondre.
Kamel Yahmi n’a pas connu l’Algérie française. Mais, Algérien de France, il a gardé des attaches de l’autre côté de la Méditerranée, et il cherche jour après jour à comprendre les raisons de la tragique séparation, raisons qui se font encore sentir aujourd’hui. Immigré en Algérie, Français d’origine algérienne ou Algérien de France, il imagine les moyens de surmonter les difficultés découlant de cette rupture entre deux pays qui s’évitent et se cherchent.

Guy Feuer est né et a grandi sur la Rive Sud, et en dépit de toutes les vicissitudes de l’Histoire, sa passion pour la France, sa patrie, n’a d’égale que celle qu’il porte à l’Algérie, sa terre natale. La perte de l’Algérie lui a produit l’effet d’une amputation sans anesthésie, cruellement douloureuse. Mais il l’a acceptée loyalement, bien que d’un cœur déchiré, par respect pour ce peuple algérien qu’il connaît et qu’il aime. Son vœu le plus profond, à lui aussi, est de voir se réconcilier et se rapprocher définitivement ce qu’il considère comme les deux composantes de son être.

Dans les pages qui suivent, l’Algérien de France interroge et parfois interpelle le Français d’Algérie sur ce qu’il a appris non point en lisant, mais en vivant. Son interlocuteur ne manquera pas de répondre avec toute la sincérité dont il est capable. De même, ce que l’Algérien de France a voulu, ce n’est pas être instruit sur ce qu’il peut acquérir par lui-même en parcourant les bibliothèques, c’est entendre un homme de chair et d’os évoquer le souvenir qui lui reste des rapports entre les deux communautés au temps de la présence française, et la douleur qu’a représentée pour lui la séparation par le fer et par le feu entre une patrie qu’il révère et une terre natale à laquelle il voue un amour que rien au monde ne saurait ébrécher.
Point d’amertume ni de ressentiment dans cet échange. Ni réquisitoires ni plaidoiries, même si parfois se laissent deviner, chez l’un comme chez l’autre, des sursauts de colère, de regret ou de compassion. Chacun parle comme il pense et comme il sent, en pleine franchise et en pleine liberté, avec parfois de la nostalgie ou de la déception. Désir seulement de lucidité et d’équité, pour comprendre le passé comme le présent, pour dépasser les rancœurs et les rages, pour rejeter les refus mesquins ou phobiques, pour pardonner le sang et les larmes.

Pour se donner enfin, ensemble et en même temps, le baiser de paix, le « salam ahlik », qui refait un ami et un frère de celui qui, un jour, a tiré l’épée contre vous. D’un côté comme de l’autre.
LE FRANÇAIS D’ALGÉRIE PRÉSENTE LE DIALOGUE
Au moment où ont commencé entre Kamel Yahmi et moi les conversations qui devaient mener un jour à ce livre, je me trouvais dans une situation à la fois paradoxale et compréhensible. Né et élevé en Algérie, où j’ai vécu jusqu’à dix-huit ans, j’ai toujours porté en moi l’amour de ma patrie et celui de ma terre natale, qui dans ma jeunesse ne faisaient qu’un. Je n’ai découvert concrètement la « métropole », comme on disait, que lorsque j’y suis arrivé à l’été de 1944 avec l’armée d’Afrique. Mais je puis dire que par ma famille et par les écoles de la République, j’étais imprégné jusqu’à la moelle de l’esprit français, sans du tout me rendre compte que nous, les Français de la rive sud, nous étions différents de ceux de la rive nord… Lorsque, jeune soldat des forces libératrices, j’ai foulé le sol de France, tout ce que j’avais appris de l’autre côté de la mer sur notre civilisation se mit à vivre d’une vie si intense, et tout mon être fut comme envahi par un amour si profond, que je ne pus me réadapter à l’Algérie lorsque je fus démobilisé en 1946. J’étais sûr d’avoir enfin rencontré en France le monde de l’esprit et de la culture, et ce que je retrouvais en Algérie après deux ans d’absence me paraissait n’être qu’un désert stérile ! C’est ce que j’ai pensé pendant près d’un demi-siècle, et c’est seulement après avoir fait des ex

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