Scandale au salon du livre de Ré la Blanche
272 pages
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Scandale au salon du livre de Ré la Blanche , livre ebook

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Description

Scandale au Salon du Livre de Ré la Blanche : Fréquenté par des milliers de visiteurs, l'atmosphère du Salon du Livre de Ré la Blanche est festive. Derrière les haies de livres se pavanent des personnages que la gloire a soulevés de terre, tandis que d'autres attendent fiévreusement que l'on jette un oeil sur l'oeuvre à laquelle ils sont les seuls à croire. Pas étonnant si parfois, sous le chaud soleil d'août, la tension monte. Ainsi, Jean-Edgar Marcellin, écrivain à la mode, a jeté son dévolu sur une luxueuse villa rétaise qu'il partage avec la belle Tatiana et quelques intellos de ladite bonne société. Incorrigible coureur de jupons, il n'est guère en veine d'inspiration quand il s'agit de coucher sa prose sur le papier. Il ne se doute pas qu'en se rendant coupable de plagiat les conséquences peuvent lui être fatales... Meurtres sur les pistes cyclables de Ré la Blanche : Qui peut en vouloir à ces pauvres jeunes filles trouvées le crâne fracassé sur les pistes cyclables de l'île de Ré ? Séverin le vieux célibataire retraité de la Sécu ? Sam le S.D.F. ? Yohan le faux loup de mer ? Anastase le vacancier voyeur ? "Chopine" le Rétais marginal ? Léonard l'ouvrier agricole demeuré ? A moins que ce ne soit quelqu'un d'autre... Les gendarmes Roubluchon et Dubec mènent l'enquête.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 40
EAN13 9782812933882
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0048€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Robert Béné


Scandale au Salon du livre de Ré la Blanche

suivi de

Meurtres sur les pistes cyclables de Ré la Blanche













Robert Béné est amoureux de l’île de Ré, où sa famille s’est installée il y a de cela douze générations. Après une carrière de marin, il met à profit sa connaissance intime et innée des paysages et de la psychologie des insulaires pour livrer des histoires à l’excitant parfum de réalisme et d’aventures. Un grand nombre de ses romans a été publié aux éditions De Borée.





Du même auteur

Aux éditions De Borée


Aller simple pour Ré la Blanche
Bigorneaux et lingots à Ré la Blanche
Clémence, une vie ailleurs
Dernier bac pour Ré la Blanche
Drôle de guerre à Ré la Blanche
La Belle du Saint-Laurent
La Belle Marguerite
La Belle Mathilde
La Belle Virginie
Le Clandestin de Ré
Le Trésor d’Alpaïde
Marée rouge sur Ré la Blanche
Pêche de nuit à Ré la Blanche
Pluie de diamants au large de Ré la Blanche
Ruelle du puits sans fond
Sainte-Rhéa-la-Blanche
Terrain à vendre sur Ré la Blanche
Une résidence secondaire sur Ré la Blanche


Autres éditeurs


Île de Ré secrète et insolite
Le Capitaine de fort Boyard
Les Aventuriers de l’île de Ré









En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.

© De Borée , 2017
© Centre France Livres SAS, 2016
45, rue du Clos-Four - 63056 Clermont-Ferrand cedex 2








Même si le cadre dans lequel se situe l’action de ce roman est bien réel, les faits qui s’y déroulent et les personnages que l’on y rencontre sont totalement imaginaires. Aussi, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence.







I




J ean-Edgar Marcellin, simplement vêtu d’une serviette de toilette nouée autour des reins et d’un bob en équilibre sur sa calvitie naissante, se prélassait au creux d’une balancelle. À moitié endormi, il ne pensait à rien. Il s’amusait simplement à écouter le couinement de son siège au moindre de ses mouvements, semblable au piaillement répétitif d’un moineau. Il bâilla à s’en décrocher la mâchoire et finalement fit un effort pour soulever une paupière. Mais sous la réverbération du soleil sur l’eau turquoise de la piscine il la referma aussitôt.
En ce tout début de printemps, déjà la chaleur était grande sur l’île de Ré, au grand bonheur des quelques privilégiés en vacances. Le soleil s’en donnait à cœur joie et la luminosité du ciel, sa réflexion sur les maisons blanches des pêcheurs, ravissait de bonheur les peintres installés avec leur chevalet, dans les ruelles, les ports ou dans les marais, à l’ombre des rares bosquets de tamaris.
Dans le pertuis Breton, les navigateurs d’un jour étaient à la recherche d’un souffle de vent et la faible brise qui glissait sur la mer calme ne parvenait pas à franchir le rideau de pins dans lequel était enfouie la splendide villa de Joseph Marmentel, le roi du nickel de Nouvelle-Calédonie.
Marmentel – celui que les syndicats locaux accusaient de voler le minerai des Kanaks –, pris par ses affaires, ne venait que rarement dans sa résidence secondaire de l’île de Ré car ses nombreuses occupations lui laissaient peu de vacances et il n’avait guère le temps de profiter de toutes ses riches demeures éparpillées sous toutes les latitudes. De bon cœur, il faisait profiter du luxe de sa villa rétaise de nombreux artistes rencontrés au hasard de ses voyages. Jean-Edgar Marcellin était de ceux-là après qu’ils eurent fait connaissance lors d’un cocktail offert au Carlton à Cannes au profit d’une association écologique dont ni l’un ni l’autre n’avaient retenu le nom. L’écrivain à la mode avait aussitôt sauté sur la proposition et avait investi la vaste demeure, ou du moins une aile. L’aile opposée était en effet occupée par le très célèbre – selon quelques intellos mondains – Yuko Sakatori, un vieux pianiste japonais, compositeur d’une certaine musique moderne dans laquelle on pouvait deviner, parmi les grincements des violons et les cris aigus des hautbois, quelques notes de piano, mais surtout un vacarme de marteau-piqueur, des hurlements de chiens et des Klaxons de police. Il avait été tout heureux, lui aussi, d’accepter l’invitation de Marmentel quand le nuage radioactif de Fukushima avait étendu sa menace mortelle sur le Japon. À l’âge de cinq ans, il avait échappé de justesse à Hiroshima, ce n’était pas pour mourir irradié soixante-cinq ans plus tard par les fuites de la centrale atomique éventrée par le dernier tsunami, pensait-il sincèrement. C’était une des raisons pour lesquelles il avait accepté cette invitation à l’île de Ré. Son visage jaune et sec était coupé en permanence par un large sourire qui plissait la fente étroite de ses yeux et semblait exprimer l’immense joie d’avoir survécu à deux cataclysmes. Ce bonheur, il l’extériorisait par une composition musicale qui rappelait, dès les premières notes, l’enfer qu’il avait côtoyé. Pas rancunier cependant, il avait opté pour la nationalité américaine, mais vivait un peu sur tous les continents au gré de sa création, de ses nombreux concerts et des propositions de généreux mécènes.
Au beau milieu de la vaste résidence s’étaient installés une starlette américaine, prénommée Allison, accompagnée de son protecteur Antonio Filipini, l’homme d’affaires bien connu de la haute finance. Ancien colosse, celui-ci était devenu, avec l’âge, croulant, ventripotent et adipeux, mais à la fortune incommensurable et bien solide. Sa jeune maîtresse avait beau dépenser allégrement une partie des intérêts, jamais elle n’avait pu, malgré tous ses efforts, entamer le capital. Cela permettait au milliardaire de croire qu’il avait encore du charme. Ce richissime sexagénaire était né à New York d’un père sicilien venu faire fortune aux États-Unis au temps de la prohibition. Ne sachant ni lire ni écrire, le patriarche avait tenu à ce que son fils soit éduqué dans le plus chic collège de l’État. Une douzaine d’années plus tard, Antonio n’en sortit pas avec beaucoup de diplômes mais, par contre, avec un carnet chargé d’adresses utiles qui lui permirent de consolider la fortune héritée de son père.
Voilà quelques jours plus tôt, Antonio Filipini et son actuelle compagne étaient arrivés à l’île de Ré, venant de Madère, à bord du Golden Star , un énorme yacht à moteur de plus de trente mètres immatriculé à Panama. Son capitaine, le beau Feoktist Papadakis, avait dû se résoudre à l’amarrer dans l’avant-port de Saint-Martin, car ses dimensions lui interdisaient l’accès dans le bassin où d’ailleurs il ne restait même pas la place pour amarrer un mouille-cul tant les navires y étaient nombreux. Depuis, le majestueux monstre faisait l’attraction des touristes. Toute la journée, la foule défilait devant ce luxueux engin et en oubliait d’aller visiter la vieille église chargée d’histoire et les remparts bâtis par Vauban. Leur curiosité, déjà grande, était attisée encore plus par la présence permanente de Néné, plus connu sous le pseudonyme de P’tit Loulou, délégué permanent par le service de propreté de la commune au ramassage des crottes de chien – les gros clébards aussi bien que les petits loulous, d’où son surnom. Depuis que le Golden Star était dans l’avant-port, jamais le quai n’avait été aussi propre, car P’tit Loulou s’y tenait en permanence. Appuyé sur son balai, il répétait, à qui voulait bien lui prêter une oreille :
– À vous, je peux le confier, car je le sais de source sûre par mon beau-frère qui est aide de cuisine à la caserne des douanes de La Rochelle : le propriétaire de ce navire est un gros bonnet de la mafia.
Bien que les sources de P’tit Loulou ne parussent pas très officielles, elles avaient malgré tout un certain succès parmi les badauds qui s’empressaient de colporter le bobard.
En fin de journée, après qu’il eut fait maintes escales dans les bistrots du port – sans lâcher son balai ni sa pelle –, P’tit Loulou ajoutait :

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