Ariane, jeune fille russe
165 pages
Français

Ariane, jeune fille russe

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Description

Extrait : Ariane entra dans un jardin assez exigu, qui n'était plutôt qu'une allée d'arbres et de rosiers, le long de la rue. Fiévreux, s'y promenait Paul Paulovitch. C'était un être doux, inoffensif, rêveur et généreux, effrayé de toutes choses et surtout d'être en tête à tête avec Ariane Nicolaevna, bien que deux ou trois fois par semaine, ils se retrouvassent dans ce petit jardin après les cours. Mais à chaque fois Paul Paulovitch était paralysé par une émotion qui lui laissait à peine la faculté de parler. Ce jour-là Ariane, au sortir de la brève conversation avec ses deux compagnes, paraissait irritable, ce qui ne fit qu'ajouter au désarroi du professeur. Il eut pourtant l'audace de lui proposer de s'asseoir sur un banc à l'écart. Elle refusa, elle était déjà très en retard et arriverait à la maison le déjeuner fini.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 40
EAN13 9782824712291
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CLA U DE AN ET
ARIAN E, JEU N E F I LLE
RUSSE
BI BEBO O KCLA U DE AN ET
ARIAN E, JEU N E F I LLE
RUSSE
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1229-1
BI BEBO OK
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– Christian Spr emb er g
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1Ariane , jeune fille r usse Chapitr e
(en manière de prologue)
2CHAP I T RE I
D e l’hôtel de Londr es au
g y mnase Znamenski
   ’ limpidité pr esque orientale , un b e au ciel clair ,
lumineux, bleu comme une tur quoise de Nichap our , s’étendaitU au-dessus des maisons et des jardins de la ville encor e
endormie . D ans l’aub e et le silence on entendait seulement les cris des
moine aux qui se p our chassaient sur les toits et sur les branches des acacias,
les r oucoulements v oluptueux d’une tourter elle au faîte d’un arbr e et, au
loin, le br uit aigu que faisaient, p ar moment, les essieux d’une char r ee de
p ay san avançant av e c lenteur sur les p avés ir régulier s de la Sado vaia, la
grande r ue de la ville et la plus élég ante . Près de la place de la cathé drale ,
immense , p oussiér euse , déserte , une clôtur e en b ois fer mait la cour de
service de l’hôtel de Londr es, dont la plate et longue façade de tr ois étag es,
bâtie en pier r es grises et maussade comme un jour d’automne pluvieux,
s’alignait sur la Sado vaia, sans balcons, sans pilastr es, sans colonnes, sans
3Ariane , jeune fille r usse Chapitr e I
or nements.
L’hôtel de Londr es, le pr emier de la ville , était r enommé p our sa
cuisine . La jeunesse doré e , les officier s, les industriels et la noblesse p
atr onnaient son r estaurant célèbr e où un or chestr e comp osé de tr ois juifs
maigr es et de deux Petits-Russiens, jouait, après-midi et soir jusque tard
dans la nuit, de mé dio cr es p ots-p our ris d’ Eugène Onéguine et de la Dame
de Pique , de mélancoliques chansons p opulair es et des air s tzig anes aux
r ythmes heurtés. e de p arties de plaisir s’étaient donné es dans ce r
estaurant à la mo de , que de soup er s brillants, que d’« or gies » p our
emplo y er l’ e xpr ession en usag e chez nous lor squ’ on p arlait des fêtes de
l’hôtel de Londr es !
Le r estaurant de l’hôtel se comp osait de deux salles inég alement
grandes. Mais il n’avait p oint de cabinets p articulier s. A ussi les g ens
désir eux de soup er à l’é cart de la foule pr enaient-ils au pr emier étag e des
chambr es av e c salon que Lé on D avido vitch, le p ortier de l’hôtel, g ardait
toujour s libr es p our ses clients.
Ce Lé on, un juif aux y eux étr oits et morts, était l’auto crate de la
maison et une des figur es les plus connues de la ville . Les notabilités de la
pr o vince r e cher chaient son amitié et s’ar rêtaient dans le v estibule p our
é chang er av e c lui quelques phrases aimables. Lé on était discr et et à
combien faut-il estimer le silence et les b onnes grâces du p ortier d’un hôtel
aussi connu ? Combien de billets r oses et même de billets de vingt-cinq
r oubles n’avait-il p as acceptés silencieusement sans que sa figur e pâle
manifestât la moindr e émotion, billets que lui glissait la main fié v r euse d’un
homme ému à l’idé e de tr ouv er un asile p our un r endez-v ous g alant ? Il
faut cr oir e que le nombr e des g ens tenant à assur er le se cr et de leur b
onheur était grand puisque Lé on D avido vitch ne p ossé dait p as moins de
tr ois maisons. Cela pr ouv e que l’ar g ent affluait dans la ville , se g agnait
sans p eine , se dép ensait av e c joie , et que la vie y était ardente comme les
jour s brûlants de l’été dans les plaines de ce g ouv er nement du sud dont
elle était la capitale . T out homme qui s’ enrichissait dans la pr o vince , que
ce fût dans les mines, dans l’industrie ou dans l’agricultur e , ne cessait de
p enser aux fêtes inoubliables de l’hôtel de Londr es et aux vins de France
qu’il y b oirait en comp agnie de femmes aimables.
Une des tr ois maisons de Lé on D avido vitch était situé e dans une r ue
4Ariane , jeune fille r usse Chapitr e I
é carté e des faub our gs, non loin de la chaussé e où, au crépuscule et dans
la nuit, les b e aux tr oeur s, gloir e de notr e pr o vince , emmenaient des
couples avides de filer aussi vite que le v ent sur une r oute plate , unie
et bien entr etenue . Cee maison ne compr enait qu’un étag e sur r
ez-dechaussé e . Lé on comptait l’habiter un jour . Pour l’instant, il avait meublé
le pr emier étag e et y avait installé une vieille femme rébarbativ e . Nombr e
de p er sonnes avaient demandé à le louer , car les app artements étaient
rar es dans la ville qui s’était dé v elopp é e av e c une rapidité e xtraordinair e
au cour s de ces der nièr es anné es. La rép onse de la mégèr e avait toujour s
été la même : l’app artement était r etenu. Pourtant aucun lo catair e
n’arrivait et les âmes simples se demandaient p our quoi Lé on r enonçait à un
lo y er avantag eux. Les autr es ho chaient la tête . Le fait est qu’ on v o yait
souv ent, au soir , un é quip ag e s’ar rêter à la p orte de la p etite maison et,
entr e les ride aux p ourtant soigneusement clos des fenêtr es, filtraient des
rais de lumièr e tard dans la nuit.
À l’heur e matinale où commence ce ré cit, à l’aur or e d’une chaude
jour né e de la fin mai, la grande p orte de l’hôtel de Londr es était fer mé e et
l’éle ctricité éteinte depuis longtemps au r estaurant et dans le v estibule . La
p etite p orte en b ois pratiqué e dans la clôtur e de la cour de ser vice s’ ouv rit
en grinçant. Une jeune fille se montra sur le seuil et s’ar rêta, un instant,
hésitante .
Elle p ortait l’unifor me du plus connu des g y mnases de la ville , une
simple r ob e br une , av e c un tablier de lustrine noir e . Elle en avait
agrémenté la sé vérité p ar un col blanc de dentelle qui p araissait un p eu fr oissé
et, contr e la règle , la r ob e était légèr ement dé colleté e et laissait v oir , dans
sa grâce délicate , un cou allong é sur le quel se balançait av e c un lég er
mouv ement une tête p etite , coiffé e d’un chap e au de p aille

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