Du même auteur :
Dom Sebastien, Roi de Portugal,Roman, Julliard, 1979.
PalaisRoyal,roman, Julliard, 1983.
La Nouvelle Athènes,roman, Grasset, 1985.
Les Trois Frères,roman, Grasset, 1987, prix Rossel.
Le Roman du Linceul,roman, Gallimard, 1991 ; folio n° 2526.
Cinq Nô occidentaux,théâtre, Editions du Céfal, 1999.
Le Soleil et le Mousquetaire,suivi dela Nuit de La Saint Nicolas,théâtre, Editions du Céfal, 1999.
Belgique Requiem,pamphlet, La Table Ronde, 2005, édition ère définitive. (1 édition : Julliard, 1980.)
L’Ombre de Palerme,roman, Editions Weyrich, 2012.
Ouvrages collectifs :
Il était douze fois Liège,Pierre Mardaga Editeur, 1980.
Pages de Belgique,revue Nota bene, La Différence, 1993.
Promenades liégeoises,Éditions du Céfal, 2005.
La Banlieue industrielle,dansSuivez mon regard!, Institut du Patrimoine wallon, 2011.
INTRODUCTION
L’avocat pénaliste que je suis a rarement eu l’occasion d’entendre dans la bouche d’un prévenu une version des faits différente de celle que celuici venait de donner ou qu’il s’apprêtait à donner aux enquêteurs. Parfois des nuances, des arguments de procédure fondés ou non, des circons tances particulières invoquées pour expliquer ou justifier le crime, mais jamais une version opposée à ses déclara tions judiciaires. Sauf une fois. Il s’agissait d’une femme. Elle avait fait mourir son amant en utilisant des moyens qui se retrouvent dans le dernier récit de ce livre. Elle s’est comparée à un loup. « Le loup, atelle dit, pensetil avoir mal fait lorsqu’il égorge une brebis ou un chevreuil ? Au contraire, il a le sentiment d’avoir accompli le bien pour ses louveteaux et pour sa louve. L’homme que j’ai fait mourir avait trahi l’organisation à laquelle mon mari appartenait. Il l’avait livré à la police et à ce qu’on nomme abusivement la justice. Fier de lui, il a cru, parce que je suis une prosti tuée, qu’il allait pouvoir prendre la place de mon mari et régner sur ma personne. Il est tombé, l’imbécile, dans le piège que je lui tendais. Je l’ai fait mourir de la manière que je vous ai dite. Si l’on m’arrêtait, avocat, seriezvous prêt à me défendre ? » « Je n’aurai pas à te défendre, aije dit.
5
La façon dont tu as agi te met à l’abri de toute poursuite, et je parle d’expérience. Mais peutêtre en tireraisje un roman. » Je n’en ai pas tiré de roman. J’ai écrit ces quatre récits qui, dans des situations et à des époques différentes, décrivent pourquoi le meurtre peut être perçu comme une bonne action, voire même comme une œuvre pieuse. « Ne jugez pas si vous ne voulez pas être jugé, dit l’Evangile. » Je ne juge pas, ni n’approuve, ni ne condamne. Je raconte.
6