Dakar des insurgées
168 pages
Français

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Dakar des insurgées , livre ebook

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Description

Dans un Dakar en pleine évolution, les aspirations à l'émancipation de deux jeunes femmes sont lestées par les pesanteurs d'une société hostile à la modernisation des valeurs. Ndèye et Awa, figures d'un individualisme naissant et nécessaire, nous entraînent dans leur univers fait d'échecs qui se révèlent constructifs, et de victoires souvent amères. "Cette liberté de choisir ta destinée que tu revendiques, es-tu sûre de la vouloir réellement ?"

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2009
Nombre de lectures 310
EAN13 9782336264554
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet et Emmanuelde Moysan
N°319, Kolyang Dina TAÏWE, Wanré le ressuscité , 2008.
N°318, Auguy MAKEY, Gabao news. Nouvelles , 2008.
N°317, Aurore COSTA, Nika l’Africaine (tome 2), 2008.
N°316, Ouaga-Ballé DANAÏ, Pour qui souffle le Moutouki , 2008.
N°315, Rachid HACHI, La couronne de Négus , 2008.
N°314 Daniel MENGARA, Le chant des chimpanzés , 2008.
N°313 Chehem WATTA, Amours nomades. Bruxelles, Brumes et Brouillards , 2008.
N°312 DANZI, Gabriel, Le bal des vampires , 2008.
N°311, AHOMF, Les impostures , 2008.
N°310, Issiaka DIAKITE-KABA, Sisyphe... l’Africain , 2008.
N°309, S.-P. MOUSSOUNDA, L ’ Ombre des tropiques , 2008.
N°308, Loro MAZONO, Massa Djembéfola ou le dictateur et le djembé , 2008.
N°307, Massamba DIADHIOU, Œdipe, le bâtard des deux mondes , 2008.
N°306, Barly LOUBOTA, Le Nid des corbeaux , 2008.
N°305, S.-P. MOUSSOUNDA, Le paradis de la griffure , 2008.
N°304, Bona MANGANGU, Carnets d’ailleurs, 2008.
N°303, Lottin WEKAPE, Chasse à l’étranger , 2008.
N°302, Sémou MaMa Diop, Thalès-le-fou , 2007.
N°301, Abdou Latif Coulibaly, La ressuscitée , 2007.
N°300, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma . Tome 2, 2007.
N°299, LISS, Détonations et Folie , 2007.
N°298, Pierre-Claver ILBOUDO, Madame la ministre et moi, 2007.
N°297, Jean René OVONO, Le savant inutile , 2007.
N°296, Ali ZADA, La marche de l’esclave , 2007.
N°295, Honorine NGOU, Féminin interdit , 2007.
N°294, Bégong-Bodoli BETINA, Ama Africa , 2007.
N°293, Simon MOUGNOL, Cette soirée que la pluie avait rendue silencieuse , 2007.
N°292, Tchicaya U Tam’si, Arc musical , 2007.
N°291, Rachid HACHNI, L’enfant de Balbala , 2007.
N°290, AICHETOU, Elles sont parties , 2007
N°289, Donatien BAKA, Ne brûlez pas les sorciers ..., 2007.
N°288, Aurore COSTA, Nika l’Africaine, 2007.
N°287, Yamoussa SIDIBE, Saatè, la parole en pleurs , 2007.
Dakar des insurgées

Oumou Cathy Beye
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296078581
EAN : 9782296-078581
Sommaire
Encres Noires - Collection dirigée par Maguy Albet et Emmanuelde Moysan Page de titre Page de Copyright Préface Dedicace Première Partie - VENT DE LIBERTE
Chapitre premier Chapitre deux Chapitre trois Chapitre quatre Chapitre cinq Chapitre six Chapitre sept Chapitre huit Chapitre neuf Chapitre dix
Deuxième Partie - ECLOSIONS
Chapitre onze Chapitre douze Chapitre treize Chapitre quatorze Chapitre quinze
Postface Remerciements
Préface
Un premier roman est toujours un événement pour son auteur. C’est sans doute le cas pour Oumou Cathy Bèye qui se lance en littérature avec ce premier essai. Sociologue de formation, la nouvelle écrivaine nous brosse, de manière romancée, un tableau d’une certaine jeunesse urbaine sénégalaise prise en étau entre plusieurs valeurs d’une culture sénégalaise et africaine en pleines transformations.
Deux héroïnes, Ndèye et Awa, sont au-devant de la scène. Leurs histoires vont s’entrecroiser dans ce roman et offrir une trame d’analyse des contradictions vécues dans la société sénégalaise contemporaine. Les deux jeunes femmes construisent pourtant une amitié solide qui sous-tend leurs histoires de vie si différentes.
A partir de ces deux histoires, la romancière jette un regard critique curieux, rebelle, mais toujours intelligent et sensible sur les valeurs, les qualités et les travers de la société sénégalaise. Elle dénonce la domination masculine fondée sur des valeurs patriarcales culturelles et religieuses, la soumission réelle, feinte ou rusée des femmes, les pratiques du mariage forcé, de la polygamie et du lévirat, l’hypocrisie morale et religieuse, les difficultés des femmes à surmonter les obstacles socioculturels et bâtir leur autonomie. Comment être jeune, vivre et maîtriser une féminité forte et indépendante, sans perdre son identité, face à une société qui fait des femmes les gardiennes de traditions perdues ou en pleine mutation ?
L’auteure rejoint ici les préoccupations de toute une génération d’écrivaines africaines qui, avant elle, avaient scruté leur époque et fait le procès des pratiques, tabous et interdits qui poussent à l’enfermement des femmes dans un moule plus imaginé que réel.
Oumou Cathy Bèye appartient à cette nouvelle génération de jeunes femmes en quête de soi, dans un monde contemporain aux enjeux multiples. Elle a eu l’envie de nous faire partager cette première quête. Il faut l’encourager à poursuivre cette carrière littéraire.
Fatou Sow Sociologue, Chercheure au CNRS Paris, avril 2007
A celles qui sont parties, Codou deux fois,
Yaye Maïmouna
A ma mère, Oumy, dont l’anticonformisme conforme m’a toujours intriguée
Première Partie
VENT DE LIBERTE
Chapitre premier
Ndèye Diop se réveilla avec ce sentiment, maintenant familier, d’être oppressée. Un malaise. Sa gorge était sèche, son cœur battait à un rythme fou. Quelques gouttes de sueur froide sur sa nuque : la peur. Encore ce cauchemar. Elle s’en voulait d’avoir fait ce cauchemar. Cela prouvait qu’elle avait peur alors qu’elle se battait contre ce sentiment avec un acharnement dont seuls sont capables les désespérés.

La jeune femme regarda la montre réveil : 6h-58. Elle était réglée pour 7h. Alors elle se leva, chercha sa serviette et sa trousse de toilette. Vite se laver pour détacher la peur de sa peau. Les toilettes se trouvaient au fond du couloir. A cette heure-ci, la pression était forte et l’eau coulait à flots. Salvatrice comme le Jourdain, elle avait le pouvoir de chasser les démons. Ndèye se mit à méditer sur les pouvoirs accordés à ce liquide. Les musulmans, comme elle, devaient faire leurs ablutions avec de l’eau avant les prières, et les nouveaux chrétiens étaient baptisés avec ce même fluide. Partout, c’était le symbole de la pureté. Perdue dans ses pensées, elle s’abandonna au bien-être, sous le jet de la douche. Oh, si elle pouvait être une sirène, toujours sous l’eau. Toujours dans la pureté, libre.

Mais le monde réel l’appelait. Si elle arrivait en retard à la boutique, son patron allait être de mauvaise humeur toute la matinée. De retour dans sa chambre, elle constata qu’il était 7h-30. Elle avait passé une demi-heure sous la douche. Elle s’habilla rapidement. Une jupe longue en lin beige et un débardeur en coton bleu conviendront à merveille par cette chaleur. A Dakar, le mois de juin était toujours très chaud. Des sandalettes pour finir et les tresses en queue de cheval à l’aide d’un chouchou, elle prit son sac et prit bien soin de verrouiller la porte. On n’était jamais assez prudent dans un quartier comme la Médina. Debout devant l’entrée de l’immeuble, elle observa un instant le matin dans la rue 5.
Les maisonnées se réveillaient lentement. Les boutiques étaient déjà ouvertes. Les menuisiers d’en face étaient déjà à l’ouvrage, exposant leur talent sur les trottoirs.

“-Alors Ndèye, tu vas bien ?”
Elle se retourna. C’était le jeune garçon qui gérait le télécentre 1 en bas de l’immeuble. Assis sur son banc en bois, il faisait du thé. Ce banc accueillera plus tard dans la matinée les oisifs du quartier. Ils boiront du thé toute la journée et se livreront à des polémiques interminables.

Elle sourit. Ce jeune Assane était sympathique. Il la laissait même faire des appels à crédit de temps en temps.
“-Je vais bien Assane. Comme d’habitude”, lui répondit-elle.
Elle se dirigea vers la Rue 6, juste à quelques mètres. Là, elle héla un car rapide et s’installa entre une poissonnière à la forte odeur et un homme, en chemise et cravate. En route pour une journée comme toutes les autres. Sans surprises, fatigante. Une journée de femme indépendante, se plaisait-elle à penser.

“-Ils sont mignons...”
Mamie la regarda, interloquée.
“-De quoi tu parles là ?” lui demanda-t-elle inquiète du comportement de son amie.
Awa observait un jeune couple assis à l’une des tables de la cafétéria. Celle-ci était implantée dans un

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