Des trous dans le ciel
62 pages
Français

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Des trous dans le ciel , livre ebook

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62 pages
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Description

Ce roman se déroule sur un plateau tournant de personnages issus de milieux divers et aux destins agités mais parfois inventifs. Un passioné de littérature décide de devenir écrivain. Il écrit l'histoire d'un écrivain de son imagination qui rencontre dans le hall d'un aéroport un homme de théâtre "entre deux cultures", sur le point de retourner dans son pays, ravagé par les guerres, après plusieurs années passées en Suisse. Son avion explosera en plein ciel, au dessus de l'Atlantique. Entre fiction et réalité, l'auteur laisse libre cours au lecteur de jouir du plan de sensibilité sur lequel il souhaite se situer.Š

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 23
EAN13 9782296810549
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DES TROUS DANS LE CIEL
Du même auteur

Vous êtes bien de ce pays ? Editions l’Harmattan, Paris 2009.

Ces visages noirs du pays qui tue , Editions Saint Germain-des-prés,
Paris 1978.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55114-5
EAN : 9782296551145

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
MATONDO KUBU TURE


DES TROUS DANS LE CIEL


L’Harmattan
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan

Dernières parutions

N°344, Adolphe PAKOUA, La République suppliciée , 2011.
N°343, Jean René OVONO MENDAME, Les zombis de la capitale , 2011.
N°342, Jean René OVONO MENDAME, La légende d’Ebamba, 2011.
N°341, N’do CISSÉ, Les cure-dents de Tombouctou , 2011.
N°340, Fantah Touré, Des nouvelles du sud, 2011.
N°339, Harouna-Rachid LY, Les Contes de Demmbayal-L’Hyène et Bodiel-Le-Lièvre , 2010.
N°338, Honorine NGOU, Afép, l’étrangleur-séducteur , 2010.
N°337, Katia MOUNTHAULT, Le cri du fleuve, 2010.
N°336, Hilaire SIKOUNMO, Au poteau, 2010.
N°335, Léonard MESSI, Minta, 2010.
N°334, Lottin WEKAPE, Je ne sifflerai pas deux fois , 2010.
N°333, Aboubacar Eros SISSOKO, Suicide collectif. Roman, 2010.
N°332, Aristote KAVUNGU, Une petite saison au Congo , 2009.
N°331, François BINGONO BINGONO, Evu sorcier. Nouvelles, 2009.
N°330, Sa’ah François GUIMATSIA, Maghegha’a Temi ou le tourbillon sans fin , 2009.
N°329, Georges MAVOUBA-SOKATE, De la bouche de ma mère, 2009.
N°328, Sadjina NADJIADOUM Athanase, Djass, le destin unique, 2009.
N°327, Brice Patrick NGABELLET, Le totem du roi, 2009.
N°326, Myriam TADESSÉ, L’instant d’un regard, 2009.
N°325, Masegabio NZANZU , Le jour de l’éternel. Chants et méditations , 2009.
N°324, Marcel NOUAGO NJEUKAM, Poto-poto phénix, 2009.
N°323, Abdi Ismaïl ABDI, Vents et semelles de sang, 2009.
N°322, Marcel MANGWANDA, Le porte-parole du président , 2009.
N°321, Matondo KUBU Turé, Vous êtes bien de ce pays. Un conte fou , 2009.
N°320, Oumou Cathy BEYE, Dakar des insurgés, 2009.
N°319, Kolyang Dina TAÏWE, Wanré le ressuscité, 2008.
A Toma’m
Ces jours-là du passé et de l’avenir
PRÉFACE
Au bout du siècle dernier, je pris la ferme résolution de devenir écrivain. Moi qui étais un obscur enseignant du primaire.
Né entre l’Atlantique et la forêt tropicale, j’étais fier du Nobel de Soyinka et du Goncourt de Kourouma. Ces deux figures emblématiques m’excitaient.
Puis Alex La Guma s’éteint un matin ou un soir. Quelque part en Afrique du Sud. Dans la ville du Cap ou à Johburg. Je reçus un choc positif.
J’écrivis mon premier texte. « Des Trous dans le Ciel ».
C’était un récit qui tournait sur un plateau de rencontres et de disparitions.
Un écrivain européen, l’Ecrivain, fait une soudaine connaissance avec un homme entre deux cultures, dans un café grouillant de l’aéroport de Zurich, en partance vers sa propre disparition, enrichi pourtant par un héritage immobilier.
J’étais loin de me douter que cette petite aventure littéraire allait m’entraîner dans une dimension de la réalité où le temps jouait au rêve avec lui-même et avec l’art de l’écriture.
LE TROU DE TOMA
Je m’éveillai ce matin-là, sous les cloches harmoniques de la cathédrale Saint-Méthode. Une idée tenace avait parcouru ma nuit sans sommeil. Ecrire cette histoire. Raconter cet homme. Un homme rencontré, tout à fait par hasard, deux jours auparavant, à l’aéroport de Zurich. Un « Trou de Dieu », se disait-il, qui a connu toutes les vies, sans jamais abandonner la sienne. Son œil bleu, comme un pointillé isolé sur le reste de sa peau, brillait d’enthousiasme : Etre un homme, c’est le seul devoir, affirmait-il.
Il attendait l’heure de son avion. Le vol accusait un retard de trois heures, comme c’est souvent le cas pour la plupart des compagnies aériennes africaines. Il retournait dans son pays natal pour y vivre le restant de ses jours. Sans grands bagages, seulement un porte-documents en peau de crocodile enfoui sous l’aisselle.
J’étais venu déposer en voiture ma chère L’Aure-Du-Bois-Saint-Denis, une connaissance féminine de longue date que j’avais perdue de vue quelque temps après la sortie de mon premier best-seller. Nous venions de passer trois nuits ensemble, stériles, à parler d’amour, de livres, de maisons d’édition, d’écrivains maudits, de rhinocéros noirs de Namibie et de cuisine japonaise, sans qu’elles ne m’inspirassent le moindre sujet de roman, contrairement à mon habitude L’odeur de femme me fait toujours monter l’inspiration.
L’Aure, native de Concarneau, ville sans histoires, possédait des châteaux en Allemagne et un verger d’été ici à Zurich. Mais elle habitait Hambourg l’automne et Lausanne le reste de l’année. Ce matin-là, elle repartait dans sa patrie d’adoption, où je pensais la rejoindre dans quelques jours, pour une nouvelle vie avec elle. Ce voyage, je le sais à présent, je ne l’effectuerai plus. Ma décision est maintenant prise. Ma tête est désormais pleine d’idées fantastiques pour mon prochain livre. Grâce à cet homme…
Dans le hall de l’aérogare, après l’embarquement de L’Aure, je m’étais soudain senti vide. Rongé par l’appréhension de me retrouver tout seul dans mon vaste appartement, avec en face mon image de célibataire blasé. Depuis des lustres, j’étais en panne sèche, comme on dit dans le métier, harcelé par mon nouvel éditeur qui voulait m’imposer un ouvrage tous les si mois. Il était même allé trop loin cette fois-ci : il me suggérai habilement de me muer en écrivain de série noire à l’américaine. Cinq jours avant, je m’en plaignis auprès de L’Aure au téléphone. Je préconisai de résilier ce contrat insupportable, avec le risque de compromettre ma brillante carrière. Certains grands éditeurs se tiennent les coudes, organisés dans des cartels occultes qui ne disent pas leurs noms…
Planté au milieu du flot des voyageurs, je me disais : prenons un peu d’air, ça pourrait nous rafraîchir la cervelle ! Dans les cas désespérés de vide total, ma recette a toujours été la même : me fondre dans les foules, observer les gens, les écouter se faire et se défaire à côté de moi. Je me dirigeai donc vers le café de l’aérogare. Il fallait escalader un étage, traverser un labyrinthe surprenant, comme si on cherchait le septième ciel ; et l’on aboutissait enfin au café : une espèce de territoire surréaliste, criblé de caméras de sécurité et de lampes à infrarouges qui vous déshabillaient de loin. Toutes les tables étaient occupées : des amoureux, en parfaite intimité, parfois au bord de la cris de larmes évinçaient là leurs dernières angoisses… des groupes de sportifs sablant déjà le retour triomphal dans leurs pays… surtout des footballeurs aux noms de fauves : les Lions, le Panthères, les Léopards Endiablés, les Guépards Furibonds. Des fonctionnaires internationaux, en fin de mission, dépensaient, les yeux fermés, leurs dernières devises. Puis des insaisissables voyageurs… des touristes bronzés…
Sur une table isolée, dans le fond, se tenait un homme. Seul Chemise wax qu’aiment porter les Africains dans les documentaires télévisés. Regard bleu et brillant qui lui donnait l’air d’être en attente d’un éventuel interlocuteur… les gens du Sud ont le sens de la convivialité, même loin de leurs terres.
Je pris place à ses côtés, non sans lui en avoir demandé au préalable la permission. Prenez place sans façons. C’était la seule place libre dans le café, j’étais obligé. Il me dit tout de go, comme s’il m’attendait depuis des heur s : je suis de Là-bas j’y retourne, ma forêt équatoriale m’attend… Je me laissai prendre au jeu, parce que je sentais en lui un provocateur raffiné. Je lui signifiai que cela ne se voyait pas de prime abord, qu’il fallait l’entendre parler. Il me sourit largement : oui j’ai

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