Divano T1
398 pages
Français

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Divano T1 , livre ebook

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Description


Si on vous avait dit qu'un jour, vous deviendriez un dieu, vous y auriez cru ?

Ou vous auriez conseillé au "prophète" d'aller visiter un asile psychiatrique ?



Ouais, moi aussi.



Et pourtant, je suis là. Moi, une déesse. Mon Ascension m'y a conduite et mon rôle, maintenant, c'est de m'assurer que le monde tourne rond.



Et vivre le plus longtemps possible, accessoirement.



Sauf que je ne suis pas seule, je dois composer avec quelques collègues.



Et je vais vous avouer un truc : certains sont complètement tarés."






David Royer nous présente sa propre vision originale et délirante de la Mythologie à travers les aventures d ́Opale, une étudiante devenue déesse, et on ne s ́en lasse pas !

Un premier tome d ́une série Fantasy contemporaine à découvrir sans tarder !


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9783958580497
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DIVANO

Tome I
Ascension


David Royer
ISBN : 978-3-95858-049-7
Première édition - Mai 2015
Tous droits réservés
www.nats-editions.com
En hommage à Terry Pratchett,
un des auteurs les plus génialissimes que j’aie jamais lu.
I
Une sortie définitive



Au coin de la rue que nous venions de dépasser était installé un vieil homme, confortablement assis sur une chaise en plastique. Une table de camping usagée, sur laquelle trônaient trois gobelets, également en plastique, se trouvait devant lui. Il nous fit un grand sourire, qui dévoila un certain nombre de dents jaunies, dont certaines manquaient à l’appel. L’homme devait avoir au moins soixante-dix ans et possédait une fort longue chevelure, dont je supposais les grosses masses blanches et grasses remplies de pellicules, vu la couche reposant sur ses épaules. Son visage ridé ne valait guère mieux, et j’éviterai de décrire sa barbe, histoire de rester polie.
Ses yeux, d’un bleu glacial, happaient notre regard. J’eus l’étrange sensation que pourrait ressentir un pauvre petit poisson capturé par le sillage d’un tourbillon océanique, lorsque je me rendis compte de la quantité d’efforts quémandés par mon cerveau pour détourner mon attention de ses iris de saphir. Mais en dehors de ce dernier point, l’apparence du vieil homme était vraiment peu flatteuse. À part peut-être la chevalière verte ornant son majeur, très propre comparée au reste de ses affaires.
Je déglutis difficilement, observant le vieillard qui, malgré la chaleur étouffante de cette fin de journée d’août, portait un lourd manteau gris sur le dos. Le genre de manteau dont on imagine les pervers vêtus lorsqu’ils viennent à la sortie des écoles chercher de jeunes proies.
Il nous fixait toujours en souriant. Pas vraiment le genre d’image donnant envie de lui adresser la parole, pour être franche.
Alors que nous nous baladions, mes amies et moi, à la recherche d’un peu de distraction pour profiter des dernières journées de vacances, plongées dans des discussions n’intéressant personne d’autre que les jeunes étudiantes en droit que nous étions, ce vieil homme nous accosta de lui-même, sans même nous laisser l’opportunité de l’ignorer.
« Mes chères et sublimes damoiselles ! clama le vieillard. Pour un euro à peine, vous pouvez en gagner cinquante ! Cherchez le pois ! Si vous le trouvez, vous gagnez le gros lot ! Tentez votre chance ! »
Gâcher ne fut-ce qu’un centime dans un jeu de hasard ne me faisait pas vraiment envie. Même pas du tout. Mais Amélie et Marie s’y intéressèrent aussitôt. Ce n’est pas qu’elles soient particulièrement vénales, mais cinquante euros, ce n’était quand même pas rien. Surtout si la dépense en échange se révélait si minime.
Amélie était grande. Très grande. À dire vrai, il me semblait qu’elle dépassait le mètre quatre-vingt. Elle tourna la tête dans ma direction, ce qui fit onduler sa queue-de-cheval de cheveux noisette.
Cette fille, tout en restant très jolie, était un véritable garçon manqué. Toujours à jouer sur les clichés, à jurer comme un charretier ou à faire craquer ses phalanges sans aucune vergogne... Quand elle ne cherchait pas tout simplement la bagarre avec d’autres personnes. Mecs ou filles. Et après l’avoir vue étaler un garçon qui faisait au moins trois fois son poids, je pensais pouvoir affirmer que lui chercher des noises témoignait d’un comportement suicidaire.
Marie repoussa ses fines lunettes rectangulaires sur son nez. Sa peau, pâle et grêlée de taches de rousseur, faisait ressortir le bleu profond de ses yeux.
Rusée comme une renarde et plus observatrice qu’Hercule Poirot, la rouquine fut la première à tenter son essai.
Le vieillard la laissa scruter minutieusement chacun des trois gobelets, puis elle vérifia que le pois en question – qui à mes yeux, ressemblait à une vulgaire bille de bois – ne possédait rien de particulier, avant d’insister pour que le vieux clochard retrousse ses manches.
Avec un grand sourire, le hideux bonhomme s’exécuta, dévoilant des bras maigres et décharnés.
Sans se départir de son calme apparent, il attendit que Marie soit prête, puis commença son tour. Il dissimula le pois sous le pot du milieu, puis...
Wow .
Avec des gestes incroyablement vifs pour quelqu’un d’aussi âgé, il commença à inverser les positions des gobelets, comme s’il lui suffisait de toucher les frêles morceaux de plastique pour que ceux-ci soient instantanément en son pouvoir. Suivant les mouvements graciles de ses doigts squelettiques, les godets recyclables dansèrent sans heurt les uns avec les autres, le tout à une allure folle.
Moi, Opale, petite blonde cendrée aux yeux verts, aussi fine que frêle, je n’avais pas à me plaindre de mon physique. Aux dires de certains garçons, je ne manquais pas de charme, même si faire de l’ombre aux top-models resterait toujours un exploit hors de ma portée, surtout en raison de mon allergie au maquillage. Pas moyen de me forcer à recourir au fond de teint, au rouge à lèvres ou aux faux cils, je dédaignais le tout, rechignant à prendre soin de mon apparence. Un coup de peigne, et deux de brosse à dents, et je pouvais sortir sans crainte. Je n’aimais pas le superflu. Et j’avais l’habitude de ce genre de jeux.
Je connaissais le truc : il suffisait de ne pas cligner des yeux et de ne jamais lâcher le gobelet recouvrant le pois du regard, jusqu’à ce que le manipulateur ait fini sa petite danse. Mais l’homme alla si vite, et la manipulation fut si longue, que je ne pus la suivre jusqu’à son terme sans ciller. Et lorsque mes paupières profitèrent d’une demi-seconde pour s’ouvrir et se refermer, je compris ma défaite.
Marie elle-même, la plus intelligente et la plus perspicace de nous trois, était complètement perdue.
Relevant la tête vers mon amie, l’homme nous refit un de ses horribles sourires, attendant avec impatience que la joueuse se décide à donner son avis. Se mordillant la lèvre inférieure, Marie désigna le gobelet du milieu.
Lentement, l’homme suivit son geste, et fit basculer le morceau de plastique.
Rien.
Pas de pois.
« Pas de chance cette fois-ci, jeune fille ! Peut-être une autre tentative ? »
Comme je le disais, Marie était loin d’être idiote. Et vu la vitesse à laquelle le vieil homme déplaçait ses gobelets, il devenait clair qu’elle ne pourrait pas gagner à ce petit jeu. Aussi, elle fit glisser sa pièce d’un euro sur la petite table usée, et le clochard s’en empara, avant de nous regarder, Amélie et moi.
Mais étrangement, j’eus la désagréable impression qu’il me fixait, moi. Et à cette pensée, un frisson me parcourut l’échine. Ce mec me fichait la trouille. Si mes amies n’avaient pas été présentes, je ne me serais jamais approchée de lui. Jamais.
Notre garçon manqué secoua la tête. Elle non plus ne voulut pas s’y risquer. Voir Marie battue à plates coutures ne l’incita pas à tenter le diable...
Le vieillard se cala alors contre le dossier de sa chaise, avant de plonger la main dans sa poche, et il en ressortit non pas un, mais trois billets de cinquante euros. Je haussai un sourcil devant ce geste étonnant, et lui-même m’embrassa du regard, puis déclara :
« Je triple la mise ! Et mieux encore ! Voici un objet un peu plus lourd, plus facile à repérer. Vous n’avez rien à payer, et si vous gagnez, un billet chacune ! »
Ce fut alors que, de sa main libre, il déposa un petit pendentif, simple, mais joli à regarder, sur la table, sans jamais me quitter des yeux. Et ce fut à cet instant que je m’en rendis compte. Je portai ma main à mon cou, et ne rencontrai que ma peau.
« Eh ! m’écriai-je. C’est à moi ! »
J’avançai d’un pas vif vers la table de camping, décidée à récupérer le bijou, mais un gobelet couvrit mon pendentif avant que je ne puisse l’atteindre. Le vieillard souriait toujours, et mes amies nous fixaient, incrédules.
« Écoutez, monsieur, commençai-je d’un ton peu assuré, mais néanmoins irrité. Je n’ai pas l’intention de jouer ce collier, il ne coûte pratiquement rien, mais j’y tiens beaucoup. Alors, rendez-le-moi, s’il vous plaît.
– Pas d’inquiétude, jeune fille ! Que vous perdiez, ou que vous gagniez, votre bijou vous sera restitué ! Vous avez ma parole ! Et même si je venais à vous mentir, vous êtes à trois contre un pauvre vieillard, alors même si je me révélais être un immonde mystificateur, vous sauriez récupérer votre bien sans le moindre ennui... »
Je déglutis. Il parlait trop bien, trop poliment. Un vieux clodo SDF qui s’adressait à vous comme s’il venait directement du Moyen-Âge, sans passer par la case « Révolution industrielle », ça flanquait toujours un peu les jetons.
Je croisai les bras sur ma poitrine, et jetai un regard à mes amies. Amélie fit craquer ses phalanges, précisant le soutien qu’elle m’accordait. Marie se contenta de secouer la tête, prise au dépourvu par la tournure des évènements.
Après un temps, je finis par acquiescer... À regret.
Ce pendentif, je le tenais de ma grand-mère maternelle, qui nous quitta alors que je n’avais que deux ou trois ans. De ce que j’en savais, mes parents durent tous deux s’absenter, ce jour-là, et lui demandèrent de venir me surveiller.
J’étais trop jeune pour garder en mémoire tout ce qui se passa ce soir-là, mais on me parla d’un incendie. De gigantesques flammes qui léchèrent les murs et le plafond. D’après mes parents, ma grand-mère mourut en me sortant de la maison. Crise cardiaque, selon eux. Ou peut-être tout simplement que mes géniteurs refusaient de me dire qu’en réalité, elle fut brûlée vive.
Je l’ignorai.
Et je n’étais pas sûre de vouloir connaître la vérité.
Mais sitôt que je fus en âge de comprendre cette histoire, je demandai à ma mère si je pouvais récupérer ce médaillon et le porter, comme un remerciement à l’attention de ma pauvre mamie, qui, d’une certaine manière, donna sa vie pour sauver la mienne.
Ma grand-mère le fit fabriquer quelque temps après ma naissance, avant d’y incruster une photo d’elle et de mes parents me serrant dans leurs bras, alors que je n’étais qu’un bébé. Je ne l’en

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